Les Amours (1553)/Poème 79

Les amours de P. de Ronsard Vandomois, nouvellement augmentées par lui, & commentées par Marc Antoine de Muret. Plus quelques odes de l'auteur, non encor imprimées
chez la veuve Maurice de la Porte (p. 93).

A ton frere Paris tu sembles en beauté
A ta soeur Polyxene en chaste conscience
A ton frere Helenin en profete science,
A ton parjure aïeul en peu de laiauté.

A ton pere Priam en meurs de roiauté,
Au vieillart Antenor en mieleuse eloquence,
A ta tante Antigone en superbe arrogance,
A ton grand frere Hector en fiere cruauté.

Neptune n'assit onc une pierre si dure
Dans tes murs, que tu es, pour qui la mort j'endure:
Ni des Grecs outragés l'exercite vainqueur

N'emplit tant Iliion de feus, de cris,& d'armes,
De soupirs,& de plaurs, que tu combles mon coeur
De brasiers,& de mors, de sanglos, & de larmes.