Les 120 Journées de Sodome/Dix-Septième journée

Dix-septième journée.


La terrible antipathie du président pour Constance éclatait tous les jours, il avait passé la nuit avec elle par un arrangement171) avec Durcet, à qui elle revenait, et il en fit le lendemain les plaintes les plus amères : „Puisqu’à cause de son état,“ dit-il, „on ne veut pas la soumettre aux corrections ordinaires, de peur qu’elle n’accouche avant l’instant, où nous nous disposons à recevoir ce fruit-là, au moins, sacre Dieu,“ disait-il, „faudrait-il trouver un moyen de punir cette putain, quand elle fait des sottises !“ Mais que l’on voie un peu ce que c’est que le maudit esprit des libertins, lorsqu’on analyse ce tort prodigieux, ô lecteur, devine ce que c’était, il s’agissait de s’être malheureusement tournée par devant lorsqu’on lui demandait le derrière, et ces torts-là, ne se pardonnaient pas, mais ce qu’il y a de pis encore, c’est qu’elle ne vit le fait, elle prétendait — avec assez de fondement, — que c’était aux calomnies du président qui ne cherchait qu’à la perdre et qu’elle ne couchait jamais avec lui, sans qu’il n’inventa de pareils mensonges, mais comme les lois étaient formulées sur cela, et que jamais les femmes n’étaient crues, il fut question de savoir, comment on punirait à l’avenir cette femme sans risque de gâter son fruit, on décida qu’à chaque délit elle serait obligée à manger un étron et en conséquence Curval exigea qu’elle commença sur le champ, on approuva, on était pour lors au déjeuner dans l’appartement des filles, elle eut ordre de s’y rendre, le président chia au milieu de la chambre, et il lui fut enjoint d’aller à 4 pattes dévorer ce que le cruel homme venait de faire, elle se jeta aux genoux, elle demanda pardon, rien n’attendrit, et la nature avait mis de bronze au lieu d’un cœur dans ce ventre-là, rien de plus plaisant que toutes les simagries que la pauvre petite femme fit avant d’obéir, et Dieu sait comme on s’en amusait, enfin il fallait prendre son parti, le cœur bondit à la moitié de l’ouvrage, il n’en fallut pas moins l’achever, et tout y passa, chacun de nos scélérats excité par cette scène, se faisait, en la voyant, branler par une petite fille et Curval singulièrement excité de l’opération et qu’Augustine branlait à merveille, se sentant prêt à débonder, appela Constance qui finissait à peine son triste déjeuner : „Viens putain,“ lui dit-il, „quand on a gobé le poisson, il y faut mettre de la sauce, elle est blanche, viens la recevoir, il fallut encore passer par là et Curval, qui tout en opérant faisait chier Augustine, lâcha le cul dans la bouche de cette malheureuse épouse du duc, en avalant la petite merde fraîche et délicate de l’intéressante Augustine. Les visites se firent, Durcet trouva de la merde dans le pot de chambre de Sophie. — La pauvre personne s’excusa en disant qu’elle s’était trouvée incommodée. „Non,“ dit Durcet, en maniant l’étron, „une scelle d’indigestion est en foire, et ceci est un étron très sain,“ et en prenant aussitôt son funeste cahier, il inscrivit dessus le nom de cette charmante créature, qui fut cacher ses larmes, et déplorer sa situation, tout le reste était en règle, mais dans la chambre des garçons, Zélamir, qui avait chié la veille aux orgies et à qui l’on avait fait dire de ne pas se torcher le cul, se l’était nettoyé sans permission ; tout cela était des crimes capitaux ; Zélamir fut inscrit — Durcet malgré cela lui baise le cul et s’en fit sucer un instant, puis l’on passa à la chapelle, où l’on vit chier deux fouteurs subalternes, Aline, Fanni, Thérèse et la Chanville. Le duc reçut dans sa bouche l’étron de Fanni, et le mangea, l’évêque celui des deux fouteurs dont il en goba un, Durcet celui de Chanville, et le président celui d’Aline, qu’il envoya malgré sa décharge à côté de celui d’Augustine. La scène de Constance avait échauffé les têtes, car il y avait longtemps qu’on ne s’était permis de telles incartades le matin. On parla morale au dîner, le duc dit qu’il ne concevait pas comment les lois en France sévissaient contre le libertinage, puisque le libertinage en occupant les citoyens les distraisait de cabales et de révolutions, l’évêque dit que les lois ne sévissaient pas positivement contre le libertinage, mais contre les excès, alors on les analysa, et le duc prouva qu’il n’y en avait aucun de dangereux, aucun qui pût être suspect au gouvernement et qu’il y avait d’après cela non seulement de la cruauté, mais même de l’absurdité, en vouloir fronder contre de telles minuties ; des propos on vint aux effets, le duc à moitié ivre s’abandonna dans les bras de Zéphire et suça une heure la bouche de ce bel enfant, pendant qu’Hercule profitant de la situation, enfonça au duc son énorme engin dans l’anus, Blangis se laissa faire et sans autre action, sans autre mouvement, il changea de sexe, sans s’en apercevoir. Ses compagnons se livrèrent de leur côté à d’autres infamies, et l’on fut prendre le café ; comme on venait de faire beaucoup de sottises, il fut assez tranquille, et ce fut peut-être le seul de tout ce voyage, où il n’y eut de foutre de répandu ; Duclos, déjà sur son estrade, attendait la compagnie et lorsqu’elle fut placée, elle s’annonça de la manière suivante : „Je venais de faire une perte dans ma maison, qui m’était sensible de toutes les manières, Eugénie, que j’aimais passionément, et qui m’était singulièrement utile à cause de ses extraordinaires complaisances, pour tout ce qui pouvait me rapporter de l’argent, Eugénie, dis-je, venait de m’être enlevée de la plus singulière façon, un domestique ayant payé la somme convenue était venu la chercher, disait-il, pour un souper à la campagne, dont elle rapporterait peut-être sept ou huit louis, je n’étais pas à la maison lorsque cela était arrivé, car je ne l’aurais jamais laissée ainsi sortir avec un inconnu, mais on ne s’adressa qu’à elle, et elle accepta — de mes jours, je ne l’ai revue.“ — „Ne la reverras,“ dit la Desgranges, „la partie qu’on lui proposait, était la dernière de sa vie et ce sera à moi de dénouer cette partie-là du roman de cette belle fille.“ — „Ah, grand Dieu,“ dit Duclos, „une si belle fille à 20 ans, la figure la plus fine et la plus agréable.“ — „Et,“ ajouta la Desgranges, „le plus beau corps de Paris, tous ces attraits-là lui devinrent funestes, mais poursuivez, et n’empiétons pas sur les circonstances.“ — „Ce fut Lucile,“ dit Duclos, „qui la remplaça et dans mon cœur et dans mon lit, mais non pas dans les emplois de la maison, car il s’en fallait beaucoup qu’elle eût et sa soumission et sa complaisance, — quoiqu’il en soit, ce [81]fut entre ses mains que je confiai peu après le prieur des bénédictins, qui venait de temps en temps me faire visite et qui communément s’amusait avec Eugénie ; après que ce bon père avait branlé le con avec sa langue, et qu’il avait bien sucé la bouche, il fallait le fouetter légèrement avec des verges, seulement sur le vit et les couilles, et il déchargeait sans bander, du seul frottement, de la seule application des verges sur ces parties-là. Son plus grand plaisir alors consistait à voir la fille faire sauter en l’air avec le bout des verges, les gouttes de foutre, qui sortaient de son [82]vit. Le lendemain, j’en expédiai moi-même un, auquel il fallait appliquer cent coups de verges bien comptés sur le derrière, précédemment il baisait le derrière, et pendant qu’on le fessait, il se branlait lui-même. ? Un [83]troisième voulut encore de moi quelque temps après ; mais il y mettait en tous les points plus de cérémonie, j’étais avertie de 8 jours à l’avance, et il fallait que j’eusse passé tout ce temps-là sans me laver en aucune partie de mon corps, et principalement ni le con, ni le cul, ni la bouche, que du moment de l’avertissement, j’eusse mis, trempé dans un pot, plein d’urine et de la merde, au moins trois poignets de verge. Il arriva enfin, c’était un vieux receveur de gabelles, homme fort à son aise, veuf sans enfants et qui faisait très souvent de pareilles parties ; la première chose dont il s’informa, est de savoir, si j’avais été exacte sur l’abstinence des ablutions, qu’il m’avait prescrites, je l’assurai que oui et pour s’en convaincre, il commença par m’appliquer un baiser sur les lèvres, qui le satisfit sans doute, car nous montâmes et je savais que si à ce baiser qu’il me faisait, moi étant à jeûne, il avait reconnu, que j’eusse usé de quelque toilette, il n’aurait pas voulu consommer la partie. Nous montons donc, il regarde les verges dans le pot, où je les avais placées, puis m’ordonnant de me déshabiller, il vient avec attention, flairer toutes les parties de mon corps, où il m’avait le plus expressivement défendu, de me laver, comme j’avais été très exacte, il y trouva sans doute le fumet, qu’il y désirait, car je le vis s’échauffer dans son harnois, et s’écrier : „Ah, foutre, c’est bien cela que je veux“; alors je lui maniai le derrière de mon tour, c’était exactement un cuir bouilli, tant pour la couleur que pour la dureté de la peau. Après avoir un instant caressé, manié, entr’ouvert ce fessier rabouteux, je m’empare des verges et sans les essuyer je commence par lui en cingler dix coups de toutes mes forces, mais non seulement il ne fit aucun mouvement, mais même mes coups ne parurent seulement pas effleurer cette inentamable citadelle. Après cette première reprise, je lui enfonça trois doigts dans l’anus, et je me mis de l’y secouer de toute ma force, mais notre homme était également insensible partout, il ne frétilla seulement pas, ces deux premières cérémonies faites, ce fut lui qui agit, je m’appuyai le ventre sur le lit, il s’agenouilla, écarta mes fesses et promena sa langue alternativement dans les deux trous, lesquels sans doute d’après ses ordres ne devaient pas être très odoriférants. Après qu’il a bien sucé je refouette et je socratise, lui se ragenouille et me lèche, et ainsi de suite au moins pendant quinze reprises ; enfin, instruite de mon rôle et me réglant sur l’état de son vit que j’observais, sans le toucher, avec le plus grand soin, à l’une de ses agenouillades, je lui lâche mon étron sur le nez, il renverse, me dit que je suis une insolente, et décharge en se branlant lui-même, et en jetant des cris qu’on eût entendus dans la rue, sans les précautions que j’avais prises pour empêcher qu’il ne pussent percer, mais l’étron tomba à terre, il ne fit que le voir et le sentir, ne le reçut point dans sa bouche, et n’y toucha point ; il avait reçu au moins deux cent coups de fouet, et je puis le dire, — sans qu’il y parût, sans que son derrière raccorni par une longue habitude en eût seulement les plus légères marques.172) — „Oh, parbleu,“ dit le duc, „voilà un cul, président, qui peut faire parole au tien.“ — „Il est bien certain,“ dit Curval en balbutiant, parce qu’Aline le branlait, „il est bien certain que l’homme dont on parle là a positivement mes fesses et mes goûts, car j’approuve infiniment l’absence du bidet, mais je la voudrais plus longue, je voudrais qu’on n’eût pas touché d’eau, au moins de trois mois.“ — „Président, tu bandes,“ lui dit le duc. — „Croyez-vous,“ dit Curval, „ma foi, demande-le à Aline, elle vous dira ce qu’il en est, car pour moi, je suis si accoutumé à cet état, que je ne m’aperçois jamais ni quand il cesse ni quand il commence, tout ce que je puis vous certifier, c’est que dans le moment, où je vous parle, je voudrais une putain très impure, je voudrais qu’elle débouchât pour moi de la lunette des commodités, que son cul sentît bien la merde, et que son con sentît la marée. — Hélas, Thérèse, dont la saleté remonte au déluge, toi, qui, depuis le baptême n’as pas torché ton cul, et dont l’infâme con empeste à trois lieues à la ronde, viens apporter tout cela sur mon nez, je te prie, et joins y même un étron, si tu veux !“ — Thérèse approche, de ses appas sales dégoûtants et flétris elle frotte le nez du président, elle y pose de plus l’étron désiré, Aline branle, le libertin décharge, et Duclos reprend ainsi la suite de sa narration. [84]— „Un vieux garçon qui recevait tous les jours une fille nouvelle pour l’opération, que je vais dire, me fit prier par une de mes amies, d’aller le voir et on m’instruisit en même temps du cérémonial en usage chez ce paillard d’habitude. J’arrive, il m’examine avec ce coup d’œil flegmatique, que donne l’habitude du libertinage, coup d’œil sûr et qui dans une minute apprécie l’objet qu’on lui offre. — „On m’a dit que vous aviez un beau cul,“ me dit-il, „et comme j’ai depuis près de 60 ans un faible décidé pour de belles fesses, j’ai voulu voir, si vous souteniez votre réputation. — Troussez !“ — Ce mot énergique était un ordre suffisant, non seulement j’offre la médaille, mais je l’approche le plus que je peux du nez de ce libertin de profession ; d’abord je me tiens droite, peu-à-peu je me penche et lui montre l’objet de son culte, sous toutes les formes qui peuvent lui plaire le plus, à chaque mouvement je sentais la main du paillard, qui se promenait sur la surface et qui perfectionnait la situation, soit en la consolidant, soit en la faisant prendre un peu mieux à sa guise. „Le trou est bien large,“ me dit-il, „il faut que vous vous soyez furieusement prostituée sodomitement dans votre vie.“ — „Hélas, monsieur,“ lui dis-je, „nous vivons dans un siècle, où les hommes sont si capricieux que pour leur plaire il faut bien un peu se prêter à tout.“ Alors je sentis sa bouche se coller hermétiquement au trou de mes fesses, et sa langue essaya de pénétrer dans l’orifice, je saisis l’instant avec adresse, ainsi que cela m’était recommandé, et lui fais glisser sur la langue le vent le mieux nourri et le plus moëlleux. Le procédé ne lui déplaît nullement, mais il ne s’en émeut pas davantage, enfin au bout d’une demie douzaine, il se lève, me conduisit dans la ruelle de son lit, et m’y fait voir un sceau de fayence dans lequel trempaient quatre poignets de verges, au-dessus du sceau pendaient plusieurs martinets attachés à des clous à crochets dorés. — „Armez-vous,“ me dit le paillard, „de l’une et de l’autre de ces armes, voilà mon cul, il est, comme vous le voyez, sec, maigre et très endurci, touchez !“ et comme je venais d’obéir : — „Vous le voyez,“ continuait-il, „c’est un vieux cuir endurci aux coups et qui ne s’échauffe plus qu’aux excès les plus incroyables, je vais me tenir dans cette attitude,“ dit-il, en s’étendant sur les pieds de son lit, couché sur le ventre et les jambes à terre, „servez-vous tour à tour de ces deux instruments, tantôt les verges et tantôt le martinet, ce sera long, mais vous aurez une marque sûre de l’approche du dénouement, dès que vous verrez, qu’il arrivera à ce cul quelque chose d’extraordinaire, tenez-vous prête à imiter ce que vous lui verrez faire, nous changerons de place, je m’agenouillerai devant vos belles fesses, vous ferez ce que vous m’aurez vu faire et je déchargerai, mais surtout ne vous impatientez pas, parce que je vous préviens encore une fois, qu’il y en a pour très longtemps.“ Je commence, je change de meuble, comme il me l’a recommandé, mais quel flegme, grand Dieu ! j’étais en nage ; pour frapper plus à mon aise, il m’avait fait mettre le bras nu jusqu’au cou, il y avait plus de trois quarts d’heure, que j’y allais à tour de bras, tantôt avec les verges, tantôt avec le martinet et je n’en voyais pas ma besogne plus avancer, notre paillard immobile ne remuait pas plus que s’il eût été mort, on eût dit, qu’il savourait en silence les mouvements internes de volupté, qu’il recevait de cette opération, mais aucun vestige extérieur, nulle apparence qu’elle influa seulement sur sa peau, enfin deux heures sonnèrent — et j’étais depuis onze à l’ouvrage, „tout à coup, je le vois soulever les reins, il écarte les fesses, j’y passe et repasse mes verges dans de certains intervalles, tout en continuant de fouetter ; un étron part, je fouette, mes coups vont faire voler la merde au plancher. „Allons courage,“ lui dis-je, „nous voilà au port,“ ? alors notre Homme se relève en fureur, son vit dur et mutin, était collé contre son ventre. „Imitez-moi,“ me dit-il, „imitez-moi, il ne me faut plus que de la merde, pour vous donner du foutre !“ — Je me courbe promptement à sa place, il s’agenouille, comme il l’avait dit, et je lui ponds dans la bouche un œuf, qu’à ce dessein je gardais depuis près de trois jours, en le recevant, son foutre part, et il se jette en arrière en hurlant de plaisir, mais sans avaler et sans même garder plus d’une seconde l’étron que je venais de lui déposer, au reste, excepté vous, messieurs, qui, sans doute — êtes des modelles en ce genre, j’ai vu peu d’hommes avoir des crispations plus aiguës, il s’évanouit presque en répandant son foutre. La sauce me valut deux louis. Mais à peine rentrée à la maison, que je trouvais [85]Lucile aux prises avec un autre vieillard, qui sans lui avoir fait aucun attouchement préliminaire, se faisait simplement fustiger, depuis le haut des reins jusqu’au bas des jambes, avec des verges trempés dans le vinaigre, et les coups dirigés tant que la force de son bras y pouvait suffire ; celui terminait l’opération en se faisant sucer, la fille se mettait à genoux devant lui, dès qu’il en donnait le signal, et faisant flotter ses vieilles couilles usées sur ses tetons, elle prenait l’engin mollasse dans sa bouche, où le pêcheur amendé ne tardait pas à pleurer ses fautes“ — et Duclos ayant terminé ce qu’elle avait à dire dans sa soirée, comme l’heure du soupé n’était pas encore venue, on fit quelques poliçonneries en l’attendant. „Tu dois être rendu, président,“ dit le duc à Curval, „voilà deux décharges que je te vois faire aujourd’hui, et tu n’es guère accoutumé à perdre dans un jour une telle quantité de foutre.“ — „Gageons pour une troisième,“ dit Curval, qui patinait les fesses de la Duclos. — „Oh tout ce que tu voudras,“ dit le duc, — „Mais j’y mets une clause,“ dit Curval, „c’est que tout me sera permis.“ — „Oh, non,“ reprit le duc, „tu sais bien, qu’il y a des choses que nous nous sommes promis de ne pas faire avant les époques, où elles nous seront comptées, nous faire foutre était du nombre, avant d’y procéder, nous devions attendre qu’on nous citât dans l’ordre reçu quelque exemple de cette passion et cependant vos représentations à tous messieurs, nous avons passé par le dessein, il est beaucoup de jouissances particulières que nous aurions dû nous interdire également jusqu’au temps de leur narration et que nous tolérons, pourvu qu’elles se passent ou dans nos chambres ou dans nos cabinets, tu viens de t’y livrer tout à l’heure avec Aline, est-ce pour rien qu’elle a jeté un cri percent et qu’elle maintenait son mouchoir sur sa gorge ? Eh bien, choisis donc ou dans les jouissances mystérieuses ou dans celles, que nous nous permettons publiquement, et que ta troisième vienne d’une de ces seules espèces de choses, et je parie cent louis que tu ne la fais pas.“ Alors le président demanda, s’il pourrait passer au boudoir du fond, avec tels sujets que bon lui semblerait, — on le lui accorda, avec la seule clause, que Duclos serait présente, et qu’on ne s’en rapportait qu’à elle sur la certitude de cette décharge. „Allons,“ dit le président, „j’accepte,“ et pour débuter, il se fit donner d’abord devant tout le monde cinq cent coups de fouet par la Duclos, cela fait, il emmena avec lui sa chère et173) seule amie Constance, à qui l’on le pria pourtant de ne rien faire qui puisse faire tort à sa grossesse, il y joignit sa fille Adélaïde, Augustine, Zelmire, Céladon, Zéphire, Thérèse, Fanchon, la Chanville, la Desgranges et la Duclos avec trois fouteurs. „Oh foutre,“ dit le duc, „nous n’étions pas convenus que tu te servirais de tant de sujets.“ — Mais l’évêque et Durcet prenant le parti du président, assurèrent qu’il n’avait été question du nombre, le président avec sa troupe fut donc s’enfermer, et au bout d’une demi heure que l’évêque Durcet et le duc174) avec ce qui leur restait de sujets ne passèrent pas à prier Dieu, au bout d’une demi heure — dis-je — Constance et Zelmire rentrèrent en pleurant et le président les suivit bientôt avec le reste de sa troupe. Soutenu sur la Duclos qui rendit témoignage de sa vigueur et certifia qu’à bonne justice il méritait une couronne de myrte, le lecteur trouvera bon que nous ne révélions pas ce que le président avait fait, les circonstances ne nous le permettent point encore, mais il avait gagné la gageure, et c’était là l’essentiel. „Voilà cent louis,“ dit-il, en les recevant, „qui me serviront à payer une amende, à laquelle je crains d’être bientôt condamné.“ — Voilà encore une chose que nous prions le lecteur de nous permettre de ne lui expliquer qu’à l’événement, mais qu’il y voie seulement comme ce scélérat prévoyait ses fautes d’avance, et comme il prenait son parti sur la punition qu’elles devaient lui mériter, sans se mettre le moins du monde en peine, ou de les prévenir ou de les éviter. — Comme il ne se passa absolument que des choses ordinaires depuis cet instant là jusqu’à celui où les narrations du lendemain commencèrent, nous allons tout de suite y transporter le lecteur.


Notes de l’éditeur :

171) Les mots „parti le ? entier“ doivent être rayés.

172) Le cas 83 représente une combinaison de fétichisme olfactif à nuance masochistique avec l’amour de la flagellation passive.

173) Le nombre „9“ sur la marge droite.

174) Dans le texte se trouve par erreur „Curval“ au lieu de „le duc“.