Comtesse Mathieu de Noailles ()
Calmann-Lévy, éditeurs (p. 38).

DANSE


Quel miroitement de l’éther
Où vibre une chaude cadence !
Je t’offre les splendeurs de l’air,
Ô Bacchus, fils de Jupiter,
Dieu passionné pour la danse !

Les oiseaux, d’un vol vif et dur,
– Flèches qu’un arc secret élance, –
Caressent le front du jour pur,
Fondent dans les bains de l’azur,
Pâlissent dans la nue immense !

Sous les espaces arrondis,
La terre, bleuâtre fumée,
Par ses aromes attiédis
Soupire vers le paradis.
– Et toi mon âme, âme enflammée,

Dépasse aussi les arbres verts,
Déchire la molle buée,
Sois le parfum du ciel ouvert,
La cymbale de l’univers
Et la danseuse des nuées !