Le Vieillard

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LE VIEILLARD.


Air : Chasseur, épargne l’hirondelle (Clodomir).


Hâtez-vous, vieillard, il est l’heure,
Le soleil baisse à l’horizon,
Pour regagner votre demeure,
Suivez ce sentier de gazon.
Mais vos yeux affaiblis par l’âge,
En trouveront-ils le chemin ? (bis.)
Je vais vous conduire au village,
Vieillard, donnez-moi votre main. (bis.)

J’aperçois au loin la fontaine
Qui nous rafraîchit en été,
Puis le vieil orme de la plaine,
Qu’autrefois vous avez planté.
Grâce à vous, son feuillage sombre,
Couvrant un berceau de jasmin,
Au voyageur prête son ombre,
Vieillard, etc.


Nous voici près de la tourelle
Qu’habitait aux temps féodaux
Le seigneur dont la main cruelle
Pesait sur de pauvres vassaux ;
Quand du peuple l’élan sans tache
Vous vengea d’un maître inhumain,
Vous l’avez soustrait à la hache :
Vieillard, etc.

Passons près du vieux presbytère,
Dont le ministre intolérant
Fait d’un Dieu juste et débonnaire
Un juge implacable et méchant ;
Sa morale peut être bonne,
Mais vous, dans l’être souverain
Vous voyez un Dieu qui pardonne :
Vieillard, etc.

Quand la pauvre France asservie
Par de farouches oppresseurs
Vit sa noble cause trahie
Par ses plus vaillants défenseurs,
Votre bras prit pour sa défense,
Contre le Russe et le Germain,
Le mousquet de l’indépendance :
Vieillard, etc.


Vieillard, le bonheur s’effarouche
Du vain éclat de la grandeur,
Heureux qui, sur son humble couche,
S’endort avec la paix du cœur ;
Le pauvre, en fermant la paupière,
Rêve un plus heureux lendemain ;
Adieu, voici votre chaumière :

Vieillard, etc.
C. Colmance.