Gervais Clouzier, 1680 (1 / 2, pp. 216-223).
◄  Des Javars encornez, & atteintes encornées ⅬⅩⅩⅩⅢ : Mondificatif, ou onguent du Docteur pour les javars. Des Formes  ►


FAites fondre dans un pot demie livre de graisse blanche, lors qu’elle sera toute chaude, adjoûtez un quarteron beurre frais, & huile d’hipericum autant, huile de laurier trois onces, ôtez du feu, & adjoûtez demie livre de therebentine commune, quatre onces populcum, & autant de couperose blanche, & quand il sera à demy froid, mettez parmy le tout deux onces borax en poudre fine, trois onces vert de gris en poudre fine & deux onces reagal aussi en poudre, & remuez bien le tout jusques à ce qu’il soit froid.

L’onguent du Docteur s’applique à froid sur des plumaceaux ou des tentes, il deterge, desséche & consolide, sans autre remede il guérira la playe que le caustic ou cautere, aura fait sur la couronne autour du javar encorné ; que s’il y a quelque filandre, os de graille, ou autre chose à faire tomber, comme j’ay déja dit, ou quelque reste de tendon, il faut appliquer sur l’endroit qu’on veut faire détacher, du sucre, ou de la couperose blanche, & de l’onguent sur le tout, si le mal n’est pas grand le fucre suffit, mais si la chose est fort attachée, il faut le servir de deux tiers de couperose blanche en poudre bien mélée avec un tiers de sublimé aussi en poudre.

Lors qu’on veut faire détacher les os de graisse, les esquilles d’os, ou les filandres, il faut faire le contraire de ce que pratiquent les Mareschaux qui mettent du digestif, disant qu’il ne faut pas rudoyer la partie, le digestif humecte & adoucit, & ne rudoye pas comme ils disent, c’est à dire ne mange pas, ou plûtost n’est pas caustic ; mais assurément il ne faut pas rudoyer de la matiere qu’ils l’entendent, mais il faut dessécher pour faire détacher l’esquille, l’os de graisse, ou la filandre, car aussi-tost qu’il sera desséché, il se détachera de la partie ; & le digestif qu’ils mettent dessus, humecte trop, au lieu qu’il faut dessécher.

L’escarre estant tombée, toutes les fois que vous panserez la playe, lavez-la avec de l’eau seconde, ou le caustic liquide décrit Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/231 Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/232 Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/233 Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/234 Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/235 Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/236 Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/237