Gervais Clouzier, 1680 (1 / 2, pp. 104-108).
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ON dit fort improprement que le Cheval a toûjours les Avives, parce qu’il a toûjours les parties où ce mal a son siege, & où il paroist dans le temps de son accez. Ce sont des glandes proches du gosier, qui estant d’une substance molle & spongieuse, sont tenues pour les émondoires des parties voisines ; elles sont sujettes à une inflammation, qui faisant une enflure, bouche le gozier & empêche la respiration, qui est si necessaire à la vie ; que si le Cheval n’est promptement secouru il court risque d’estre étouffé, & le travail que cette difficulté de respirer luy cause, fait qu’il se veautre, qu’il se couche, & se leve souvent, qu’il se débat & s’agitte étrangement, croyant par ces divers mouvemens Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/119 Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/120 Page:Solleysel - Parfait mareschal - 5è éd., 1680 - tome 1.djvu/121 Chap.
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avec les herbes émollientes, & un once & demie de scories de foye d’antimoine en poudre, adjoûtant à la colature deux onces d’orvietan ou autant de thenaque, avec un quarteron de beurre frais, donnez le tout au Cheval, ainsi on luy fera avaller de la theriaque par la bouche, l’on luy en donnera par le fondement ; il n’y a gueres d’Avives qui ne guerissent par ce remede.

II y a au Chapitre ⅩⅬⅧ. un remede composé avec esprit de nitre & esprit de vin distillez ensemble jusqu’à leur union qui reüssit bien, donné comme il est ordonné audit Chapitre.

Tous les Chevaux ont au dessus des genoüils, & au dessous des jarrets, une chateigne qui est à fleur de peau dure comme de la corne, coupez en un peu, & la mettez sur un rechaut pour en faire recevoir la fumée au Cheval par les nazeaux avec un sac bien ajusté pour cela, & d’abord la douleur que les avives causoient cessera.