Le mois d’Augst bouillonnoit d’une chaleur esprise

Le mois d’Augst bouillonnoit d’une chaleur esprise
Les Amours, Texte établi par Hugues VaganayGarnier2 (p. 323).

XXX

Le mois d’Augst bouillonnoit d’une chaleur esprise,
Quand j’allay voir ma Dame assise aupres du feu :
Son habit estoit gris, duquel je me despleu,
La voyant toute palle en une robbe grise.
Que plaignez vous, disoy-je, en une chaire assise ?
Je tremble, et la chaleur reschaufer ne m’a peu :
Tout le corps me fait mal, et vivre je n’ay peu
Saine depuis six ans, tant l’ennuy me tient prise.
Si l’Esté, la jeunesse, et le chaut n’ont pouvoir
D’eschaufer vostre sang, comment pourroy-je voir
Sortir un feu d’une ame en glace convertie ?
Mais, Corps, ayant soucy de me voir en esmoy,
Serois-tu point malade en langueur comme moy,
Tirant à toy mon mal par une sympa