Le ministre de la police générale aux administrations centrales et municipales de la République

LE MINISTRE

DE LA POLICE GÉNÉRALE,

Aux Administrations centrales
et municipales de la République.

Paris, le 6 Frimaire, an 8 de la République française,
une et indivisible.



Citoyens Administrateurs,

Vous avez applaudi aux succès de la journée du 18 brumaire ; vos administrés ont embrassé avec transport l’étendue des espérances qu’elle leur offre ; les cités et les armées se reposent avec assurance sur la force et la sagesse du génie qui a présidé à cette révolution.

Qu’aucune faction, qu’aucun parti n’y cherche des prétextes d’agitation, ou des motifs d’espoir ; tous les vœux, tous les desirs qui n’ont pas pour but unique et exclusif le besoin et l’intérêt de la liberté, seront trompés.

Que les insensés qui furent tour-à-tour persécuteurs et victimes, se persuadent bien que l’autel de la justice est le seul asile commun qui leur reste après tant d’agitations et de troubles.

Que ceux qui croient encore aux chimères du rétablissement de la royauté en France, apprennent que la République est aujourd’hui affermie.

Que les fanatiques n’espèrent plus faire dominer un culte intolérant ; le Gouvernement les protége tous également sans en favoriser aucun.

Que les émigrés trouvent, s’ils le peuvent, le repos et la paix loin de la patrie qu’ils voulaient asservir et détruire ; mais cette patrie les rejette éternellement de son sein. L’espérance d’y rentrer ne sera pour eux qu’une trompeuse illusion.

Aucune des assurances que je vous donne, Citoyens Administrateurs, ne peut être vaine ; elles doivent suffire aux amis de la République pour les rassurer sur ses destinées.

Le Ministre de la Police générale, FOUCHÉ.



PARIS, DE L’IMPRIMERIE DE LA RÉPUBLIQUE,
Frimaire an VIII.