Anonyme
Le livre des petits enfantsJohn Wiley (p. 24-26).


L’ENFANT PERDU.


On voit à Paris, près du palais du Roi Louis-Philippe, la boutique d’un brave Cordonnier, qui a un petit garçon de quatre ans, nommé Paulin, bon, aimable et fort obéissant ; aussi son père l’aime de tout son cœur. Jugez de son chagrin, quand il s’aperçut tout d’un coup que son fils avait disparu : comme Paulin ne quittait jamais la maison sans lui, il pensa qu’on le lui avait pris, et il en fut bien affligé. Cependant il espérait toujours que Dieu aurait pitié de lui, et lui rendrait son cher enfant.

Tout le monde sut bientôt le malheur arrivé au pauvre Cordonnier. La Reine l’apprit ; et comme elle est pleine de bonté pour les malheureux, elle lui écrivit et lui dit qu’elle le plaignait beaucoup, parce qu’elle savait que l’on est bien malheureux quand on a perdu son enfant ! Cette bonne Reine lui promettait de faire chercher partout le petit Paulin.

Elle envoya donc bien loin de la ville pour tâcher de le trouver : et enfin, après bien des courses, on retrouva le petit garçon auprès d’une mendiante à Pontoise, petite ville qui est à sept lieues de Paris. Vous comprenez, mes chers amis, la joie du Cordonnier quand on lui ramena son fils. Il remercia Dieu, et fut bien reconnaissant envers sa bienfaitrice.

Le lendemain, tout le monde allait voir la lettre que la Reine avait écrite au Cordonnier, et chacun voulut avoir des souliers faits par lui.