Le grand dictionnaire historique/éd. de 1759/Andry (Nicolas)


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ANDRY (Nicolas) doyen des professeurs au collège royal de Paris, docteur régent, & ancien doyen de la faculté de médecine de Paris, censeur royal des livres, & l’un des auteurs du Journal des savans, étoit fils d’un marchand de Lyon, & naquit dans la même ville, sur la paroisse de S. Nizier, en 1658. Après avoir fait ses humanités dans le lieu de sa naissance, il vint à Paris & y fit sa philosophie au collège des Grassins. Son cours fini, il prit la tonsure ecclésiastique, étudia deux ans dans les écoles de théologie, prit le degré de maître-ès-arts en 1685, & se fit immatriculer dans le temps convenable. On le connoissoit alors sous le nom de M. l’abbé Andry de Boisregard. Dans une note de la neuvième des Lettres sur les disputes qui se sont élevées entre les médecins & les chirurgiens, imprimées en 1737 in-4o, on dit que M. Andry ayant été fait régent d’humanités au collège des Grassins, il en remplit les fonctions jusqu’à l’âge de 50 ans, & qu’alors fatigué des exercices pédagogiques, il se mit à étudier la médecine ; mais ce récit n’est pas exactement conforme à la vérité. M. Andry n’avoit que 32 ans lorsqu’il commença à s’appliquer à l’étude de la médecine, puisqu’il commença de s’y livrer en 1690, l’année même qu’il eut quitté l’habit ecclésiastique. Dès 1693 il prit le degré de docteur en médecine à Reims, après quoi il se fit recevoir à la chambre royale de Paris, qui donnoit droit de pratiquer, aux médecins qui n’étoient pas de la faculté même de Paris. Cette chambre ayant été supprimée par une déclaration de Louis XIV du neuf juin 1694, M. Andry se présenta à la faculté de Paris, y fut reçu bachelier la même année 1694, & docteur régent en 1696. Ce fut lui qui fit cette année-là les Paronymphes. En 1701 il fut nommé professeur au collège royal de France. En 1702 on le nomma censeur royal des livres, avec la pension de 400 livres. La même année, il fut un de ceux que M. l’abbé Bignon associa au travail du Journal des savans. Enfin, en 1725, il fut élu doyen de la faculté de médecine de Paris. Il est mort à Paris, le 14 de mai 1742, âgé de 84 ans, & fut inhumé le lendemain en l’église de S. Roch. M. l’abbé des Fontaines dans ses Observations sur les écrits modernes, lettre 417, tome XXVIII, donne la liste suivante des écrits de ce médecin. 1. Le régime du carême, considéré par rapport à la nature du corps & des alimens, à Paris 1710 in— 12. (Il faut voir sur cet ouvrage, ce qui en est dit dans la vie de M. Hecquet, par M. le Fevre de S. Marc, deuxième édition in-12.) 2. De la génération des vers dans le corps de l’homme, à Paris 1700 in-12. Il s’en est fait une troisiéme édition à Paris 1740 in-12. (M. Valisnieri & plusieurs autres ont écrit contre cet ouvrage.) 3. Remarques de médecine sur différens sujets, particulierement sur ce qui regarde la saignée, la purgation & la boisson, à Paris 1710 in-12, (Voyez encore la vie de M. Hecquet.) 4. Examen de divers points d’anatomie, de chirurgie, de physique, de médecine, &c. à Paris 1725 in-12. 5. Lettre à l’auteur de l’article second du journal des savans, du mois de mars 1742, écrite au sujet du traité des maladies des os : (lequel traité est de M. Petit, célèbre chirurgien) à Paris 1725 in-12. 6. Le thé de l’Europe, ou les propriétés de la véronique, à Paris 1712 in-12. 7. Cléon à Eudoxe, touchant la prééminence de la médecine sur la chirurgie, à Paris 1739, deux volumes in-12. (Il faut lire, pour bien juger de cet ouvrage, la Réponse à l’écrit intitulé ; Cléon à Eudoxe, &c. adressée par M. des Rosiers, maître chirurgien d’Etampes, à M. Andry de Boisregard, docteur en médecine de la faculté de Paris, 56 pages in-4o.) 8. Traduction du panégyrique de Théodose le grand, (écrit en latin par Pacatus) à Paris 1687 in-12. 9. Réflexions ou remarques critiques sur l’usage présent de la langue françoise, à Paris 1692 in-12. (Le traité de la critique, par l’abbé de S. Réal, est contre ces remarques.) 10. Suite des réflexions critiques sur l’usage présent de la langue françoise, à Paris 1694 in-12. 11. L’Orthopédie, ou l’art de prévenir & de corriger dans les enfans les difformités des corps, avec la suite, à Paris 1741 in-12 deux volumes. 12. On ne trouve point dans cette liste envoyée à M. l’abbé des Fontaines, les sentimens de Cléarque sur les Dialogues d’Eudoxe & de Philante, (du père Bouhours) & sur les lettres (du même) à une dame de province : à Paris 1688 in-12. Il semble que personne ne doute que cet ouvrage soit encore de M. Andry. Enfin, il faut ajouter qu’outre les thèses du même, dont plusieurs sont sur des sujets importans, ce médecin a travaillé durant 42 ans au journal des savans, sur quoi il faut lire le journal du mois de novembre 1741, où à l’occasion du traité de l’Orthopédie, dont on donne l’analyse & la critique, on apprécie en peu de mots le mérite de M. Andry comme journaliste. Outre ces ouvrages, M. Andry a laissé manuscrit un traité concernant la peste, qu’il avoit dicté en françois au collége royal, par ordre de feu M. le duc d’Orléans, régent du royaume ; c’étoit pendant le temps que cette maladie affligeoit la ville de Marseille. Ce traité a été imprimé par les soins de M. Dionis, docteur en médecine de la faculté de Paris, gendre de l’auteur. M. Andry avoit été marié trois fois : 1o. en 1694 avec mademoiselle des Roches, qui mourut au bout de deux ans, après avoir eu un enfant qui ne vécut que quatre mois : 2o. en 1702 avec mademoiselle Dionis, fille de Pierre Dionis, premier chirurgien de madame la Dauphine, morte dans sa premiere couche, sans laisser d’enfans : 3o. avec mademoiselle Carelle, dont il a eu une fille : c’est celle-là qui a épousé en 1734 M. Dionis.