Le grand dictionnaire historique/éd. de 1759/Abeille (Gaspard)


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ABEILLE (Gaspard) frere du précédent, né en 1648, sortit de bonne heure de son pays, & vint à Paris sans patron, & presque sans connoissances. Son mérite le fit bientôt connoître ; & ayant embrassé l’état ecclésiastique, il eut le prieuré de Notre-Dame de la Merci. Il avoit quelque talent pour la poësie françoise, & ce fut presque l’unique qu’il cultiva. Il lui mérita une place à l’académie françoise, où il fut reçu le 11 d’août 1704, après la mort de Charles Boileau, abbé de Beaulieu. Il a été secrétaire général de la province de Normandie, & fut toujours attaché à M. le duc de Vendôme, & au maréchal de Luxembourg. M. le prince de Conri l’estimoit beaucoup, & le menoit souvent avec lui á l’Isle-Adam. Il a fait pour M. de Luxembourg une ode sur la valeur, qui a des beautés, mais qui néanmoins a été assez vivement critiquée ; elle est de 1714. Il a fait aussi une épître en vers à M. de Saci de l’académie françoise, sur l’amitié dont ce dernier a publié un excellent traité. Cette épître est de 1704. Les autres piéces de l’Abbé Abeille sont, La constance ou fermeté de courage ; ode, à M. le Duc, prononcée dans l’académie françoise, le 1 de mars 1708 : Epître sur l’espérance, à M. le prince de Conti, prononcée dans le même lieu en 1707 : Epître sur le bonheur à M. Subtil, auditeur des comptes, en 1713 : Les sciences, ode, à M. l’àbbé Bignon, en 1714 : La prudence, ode à M. de Sillery, en 1715. Ode contre les Stoïciens, la même année. Discours à sa réception à l’académie françoise, en 1704. Toutes ces piéces se trouvent dans les recueils de l’académie françoise. L’abbé Abeille a donné aussi plusieurs tragédies : savoir, Argélie, Soliman & Hercule, & la comédie intitulée, Críspin bel esprit, qui ont été représentées & imprimées sous le nom de la Thuillerie, comédien. Enfin, Coriolan représentée en 1676, & imprimée en 1716 ; & Silanus, Lincée, & la mort de Coton, tragédies non imprimées, de même que la comédie de la Fille valet. L’abbé Abeille a aussi cultivé le dramatique lyrique, & il a fait en ce genre Hezione & Ariadne, deux opéra. Il est mort en 1718, le 22 de mai, dans un âge très-avancé ; * Mém. du temps. Titon du Tillet, Parn. Fr. in fol. p. 564. M. de Beauchamp, Recherches sur les théâtres de France, tome 2, in-12. p. 389. Le pere Niceron a donné un article de l’abbé Abeille dans le tome XLII de ses mémoires, que les auteurs de l’Histoire du théâtre françois ont copié en partie, dans le tome XI de leur ouvrage, p. 440.


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