Le grand dictionnaire historique/éd. de 1759/Abdissi, Abdisu, ou Abdiesu


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ABDISSI, ABDISU, ou ABDIESU, nommé aussi Hebed-Gesu, patriarche de la ville de Muzal, dans l’Assyrie orientale, étoit fils de Jean, de la ville de Gesire sur le Tigre, & avoit été moine de S. Pacôme, selon quelques-uns, & de S. Antoine, selon d’autres. Il vint à Rome sous Jules III, fit abjuration du nestorianisme entre l’an 1550 & 1555, & fut déclaré patriarche des nestoriens après la mort de Simon Julacha. Il fit un second voyage à Rome sous le pontificat de Pie IV, qui le confirma dans sa dignité, & lui donna le pallium le 7 de mars 1562. Fra-Paolo rapporte qu’Abdissi avoit écrit une lettre au concile de Trente ; mais ce fait lui est contesté par le cardinal Pallavicin, & n’est pas bien vérifié. Abdissi possédoit parfaitement le chaldéen, l’arabe, le syriac ; il répondoit pertinemment aux questions les plus difficiles. Il disoit que ses ancêtres avoient reçu leur doctrine de S. Thomas, de S. Thadée, & de leur disciple S. Marc ; que leur créance étoit entierement conforme à celle des catholiques romains, & que leurs sacremens étoient les mêmes, aussi-bien que la plupart de leurs cérémonies, qui étoient écrites dès le temps des apôtres dans les livres qu’ils gardoient depuis ces temps-là. Avant son abjuration, Abdissi avoit écrit plusieurs ouvrages en syriac, pour appuyer la créance des nestoriens. Abraham Ecchellensis en fait mention dans le catalogue des écrivains Syriens, qu’il fit imprimer en syriac à Rome en 1653, avec une version latine & des notes. Il en parle aussi dans la préface qu’il a mise à la tête de ce catalogue. On garde dans la bibliothéque du Vatican deux poëmes d’Abdissi, écrits de sa main, où il rend raison de sa réunion à l’église romaine. Abdissi attira plusieurs nestoriens à la communion romaine. Ahathalla lui succéda, & ayant vécu fort peu de temps, il eut pour successeur Denha Simon, qui étoit auparavant archevêque de Gelu. Celui-ci fut obligé d’abandonner Caremit, où son prédécesseur avoit fait sa résidence. Il se retira dans la province de Zeinalbech, à l’extrémité de la Perse, pour céder au patriarche de Babylone. Son successeur, nommé aussi Simon, résida au même lieu. * De Moni, c’est-à-dire Richard Simon, hist. crit. des églises du Levant. Thuan. hist. l. 32. Spond. ad an. 1562. Aubert le Mire, polit, eccles. l. 2, c. 5. Onuphr. Panvin, in vit. Pii V. Fra-Paolo & Pallavicin, hist. du concile de Trente. Bayle, dict. crit.


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