Le grand dictionnaire historique/éd. de 1759/Abas


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ABAS, douziéme roi des Argiens, fils de Lyncée & d’Hypermnestre, monta sur le thrône après la mort de son pere Lyncée, l’an du monde, 2650 de la période julienne 3329, & avant J.C. 1385. Il fut pere de Prœtus & d’Acrisius, & eut le premier pour successeur, après avoir régné 23 ans, selon Eusebe. Néanmoins Pausanias die qu’Acrisius second fils d’Abas, fut roi d’Argos apres lui, & que l’autre fut roi de Tyrinthe, & du pays maritime de l’Argolide. L’opinion la plus commune est qu’Acrisius succéda à Prœtus son frere aîné. * Eusebe, in chron. Pausanias, l. 2, éV.

ABAS, fils d’Hypothoon & de Metanira, fut changé en lézard par la déesse Céres, offensée des railleries piquantes qu’il avoit faites de ses sacrifices. Eile jetta sur lui certaines liqueurs mixtionnées, avec lesquelles on dit qu’elle imprima sur la peau ces taches que l’on voit encore sur cet animal. Ovide rapporte que la colere de Céres vint de ce que ce jeune homme l’ayant vû boire avec trop d’avidité, se mocqua d’elle. * Ovide, lib. 5 métam. sabul. 77. Cælius Rhodiginus, lib. 19. cap. 4.

L’insolence d’Abas exprime la malice du lézard, qui est l’animal le plus ennemi de l’homme, si l’on en veut croire Pline, l. 30, c. 3, 10, &c. Les Latins l’appellent Stellio, d’où les jurisconsultes ont tiré le mot de stellionat qui signifie tromperie & fraude dans les actes ou contrats. Digest. lib. 47, tit. 20, c. 9, 34.

ABAS, roi de Perse, cherchez SCHAH ABBAS.

ABAS, centaure, fils d’Ixion, & d’une nuée, grand chasseur. Voyez IXI0N. * Ovid. lib. 12, métam.

ABAS, capitaine des Latins en Italie, fit alliance avec Enée, & lui mena des troupes de Populonie, ville maritime de l’ancienne Etturie, aujourd’hui Toscane, vis-à-vis l’isle d’Elbe. * Virgile, lib. 10. œneid.

ABAS, devin, fils de Lyncée & d’Hypermnestre, fille de Danaüs, fondateur de la ville d’Abaar. Le célébre Lysander, général des Lacédémoniens, se servoit de lui dans ses expéditions, & il mérita par ses services d’être honoré d’une statue qui lui fut élevée dans le temple d’Apollon à Delphes. Eile étoit de la main de Paison, natif de l’isle de Calaurée, appellée aujourd’hui la Sidra, sur la côte de Péloponnèse ou de la Morée. * Pausanias, in Phoc.

ABAS, ancien écrivain, qui avoit composé une histoire de Troye, que Servius cite (in lib. 9. œneïd.) sur la foi d’autrui, ce qui montre qu’elle étoit déja perdue. Je ne sais si cet Abas est le même dont Suidas dit qu’il fut sophiste de profession, & qu’outre un art de parler, il laissa des commentaires historiques ; mais je ne doute pas que celui-ci ne soit l’auteur cité par Photius, (biblioth. cod. 190.) où il dit que suivant cet écrivain, la femme de Candaules dernier roi de Lydie, de la famille d’Hercule, s’appeloit Abro.

ABAS, que Ptolémée appelle Albanus, riviere de la grande Arménie, près de laquelle Pompée défit les Albaniens. Elle sort des montagnes d’Albanie, & tirant vers l’orient, se va rendre dans la mer Caspienne. * Plutarque, vie de Pompée. C’est aussi le nom d’une montagne au même pays, appellée aussi Aba.


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