Le grand dictionnaire historique/éd. de 1759/Abaka-khan


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ABAKA-KHAN, huitiéme empereur des Mogols de la race de Gengiz-khan, étoit fils d’Holagou, auquel il succeda l’an de l’hégire 663, & de J. C. 1264. Les Musulmans jouirent d’un grand repos sous le regne de ce prince : les ruines de Bagdad furent réparées ; les Mogols vécurent dans une exacte discipline ; on vit refleurir les sciences & les beaux arts, & tout l’empire gouta les fruits de la sagesse & de la clémence du prince qui les gouvernoit. Abaka-khan eut quelques guerres à soutenir : la premiere fut contre Barka-kan, l’un des descendans de Giagathai, qui voulut entrer en Perse par les détroits du mont Caucase ; mais il fut défait à Derbend par Schamar frere d’Abaka, l’an de l’hégire 664, & de J. C. 1265, ce qui ne l’empêcha pas de revenir peu après avec une armée de trois cens mille chevaux. Il avoit déja pénétré jusqu’à Teflis, & étoit sur le point de livrer bataille aux Mogols, lorsque sa mort, heureuse pour la Perse, l’enleva tout à coup de ce monde, & dissipa son armée. Quatre ans après Abaka remporta une grande victoire aux environs de la ville de Hérat sur Barack-Oglan, autre prince de la race de Giagathai, qui étoit entré dans la Perse dès l’année précédente & qui s’y étoit emparé du Khorasan. L’expédition qu’entreprit Abaka l’an de l’hégire 669, contre Seifedden sultan d’Egypte, ne fut pas si heureuse : l’armée des Mogols commandée par Mangou Timur, fut taillée en piéces, & son général y périt. Cette disgrace excita de grands troubles à la cour d’Abaka, qui fut empoisonné à ce qu’on croit, l’an de l’hégire 681, & de J. C. 1282, après un régne de dix-sept ans, par Schamseddin son premier mimitre. Abaka étoit chrétien selon quelques auteurs, au moins célébra-t-il la pâque avec les Chrétiens dans la ville de Hamadan, un peu avant sa mort ; & on lit dans l’histoire des Nestoriens, qu’il envoya Jahabalaha, depuis catholique, de Bagdad, pour visiter les lieux saints de Jérusalem, & mettre des robes précieuses sur le saint sépulcre. Les états de ce prince avoient une très-grande étendue : car ils comprenoient le khorasan, l’Irac persienne, l’Irac babylonienne, l’Adherbigian ou Médie, la province de Farsi ou la Perse proprement dite, le Khuzistan ou la Susiane, la province de Diarbekir ou Mésopotamie, & la province de Rum ou Asie mineure. * D’Herbelot, biblioth. orient. Renaudot, relation des Indes.


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