Revue L’Oiseau bleu (p. 197-208).

CHAPITRE XV

La délivrance de la princesse


Une heure plus tard, en effet, le commandement d’un des gnomes avertit Jean qu’il se trouvait au terme de sa course. Il fut debout, rejetant avec empressement liens et bandeau. Il se retourna voulant saluer une dernière fois ses professeurs. Les gnomes avaient disparu ne laissant aucune trace de leur passage. Jean s’aperçut alors qu’il était déjà revêtu du riche costume d’amiante qui lui avait été offert et qu’à ses côtés brillait la minuscule épée enchantée. Il comprit. Le temps pressait, chaque minute pouvait assurer ou compromettre ces hardis projets pour la délivrance de la princesse. Il regarda autour de lui. Quels magnifiques jardins s’étendaient à perte de vue ! Ils recevaient en ce moment les premières lueurs de l’aurore et de subtils arômes en montaient. Dans chacun des arbres taillés avec art, les oiseaux préludaient doucement à la venue du jour nouveau. Charmé, sentant se raffermir sa vaillance, Jean s’engagea d’un pas vif dans l’allée centrale du jardin. Il fut bientôt en face du palais de la fée Envie. « Une petite merveille d’architecture et de bon goût » pensa-t-il. Tout y était blanc, vert et or. Aux six colonnes de marbre blanc du péristyle s’enroulaient de longs serpents somnolents aux écailles d’émeraude. « Ah ! ah ! se dit le jeune homme, toutes ces beautés cachent néanmoins de la perfidie, gare ! » La porte du château, formée d’un seul morceau de cristal finement taillé, resplendissait, sous les feux du soleil naissant. Jean, en y faisant résonner un marteau d’or massif, fut pris soudain d’éblouissement. Vite il se remit, et regarda de nouveau devant lui. La porte du château était toute grande ouverte, quoique personne ne fut accouru pour accueillir le visiteur.

Il entra. Quel silence lourd, chargé de parfums, baignait le vaste hall, orné de sculptures et de tableaux avec, au centre, autour d’un tronc d’arbre en albâtre, trois énormes vipères grises aux queues de topaze ! Gueules béantes, lancettes de corail prêtes à jeter du venin, elles auraient glacé d’effroi tout autre que Jean, le vaillant élève des gnomes.

Il saisit son épée et en fit étinceler la lame. Aussitôt les vipères, avec des sifflements de colère, replièrent leurs anneaux et cachèrent leurs têtes hideuses sous les rugosités du tronc.

En quelques bonds, le jeune homme eut gravi l’escalier d’honneur. Il enfila à droite un couloir aussi fleuri, aussi bellement décoré que le hall d’entrée. Ce couloir paraissait vraiment interminable, des portes d’ivoire aux poignées faites de camées exquis se succédaient sans relâche, tantôt à droite et tantôt à gauche.

Le cœur battant à la pensée qu’il pouvait se trouver d’une minute à l’autre en présence de la princesse, Jean examinait avec attention chacune des portes. Enfin, sur l’une d’elles, il aperçut une plaque d’argent. Ces mots y étaient gravés : « Appartement de notre belle captive. La princesse Aube. Malheur à qui franchit ce seuil sans la permission de notre souveraine, la fée Envie ! »

Jean haussa les épaules et frappa discrètement. Ne recevant aucune réponse, il pénétra résolument. Des cris sourds partirent aussitôt du fond d’un luxueux salon rose, et Jean vit fuir trois belles personnes vêtues de satin, de gaze et de dentelles. De grands yeux candides, mais épouvantés se fixèrent sur lui au passage.

La princesse Aube vint à son tour se dresser en face de lui. Qu’elle lui parût pâle, douloureuse, et, — le cœur de Jean se serra, — hautaine et hostile.

« Venez-vous vous repaître de mes malheurs, Seigneur, vous qui si traîtreusement en avez causé une partie » ? Comme elle s’exprimait avec une triste, la pauvre petite princesse abusée !

Jean gémit dans son cœur. « Ciel ! quel être vil et cruel me croit la douce enfant que j’aime, songeait-il. » Durant quelques instants, il la regarda en silence. Ses yeux étaient brûlants de reproches, de détresse, de supplications. Que ne pouvait-elle lire dans son âme même, toute remplie d’elle ?… Puis le jeune homme s’inclina en disant : « Votre Altesse se montre impitoyable pour qui la vénère pourtant, et désire la sauver au prix de sa vie. Mais j’accepte le tourment indicible que vous m’infligez. Seulement, ô Altesse, je vous en prie, consentez à me suivre ? »

La princesse se détourna avec mépris. Mais sa figure redevint bientôt si lasse et si triste que Jean en fut consterné. De quelle voix pitoyable, elle martela les mots de sa réponse : « Je ne crois plus en vous, Seigneur… Je refuse de vous suivre… Mais dites, — et un sourire douloureux parut au coin de ses lèvres, — dites, vite, quel supplice nouveau me réserve la fée Envie par votre entremise. Obligée de s’absenter pour douze heures, cette femme cruelle a donc trouvé cet ingénieux moyen de me torturer : votre présence ».

Désespéré, Jean vint se jeter aux pieds de la princesse. « Altesse, altesse, supplia-t-il, je vous en conjure au nom de ce que vous avez de plus cher, au nom de votre père, notre roi très aimé, ne rendez pas ma mission plus pénible qu’elle n’est. Suivez-moi. Le temps presse… Ah ! me faudra-t-il donc vous sauver malgré vous, pauvre enfant ! »

La princesse frissonna. Ses yeux se fermèrent. Puis, elle prononça, non sans dignité : « Faites comme bon vous semblent, puisque, aussi bien, vous êtes le plus fort. Mais de vous… oh ! de vous, aurais-je jamais attendu pareilles lâcheté et perfidie !… Si du moins, vous consentiez à m’expliquer enfin quelque chose de votre étrange conduite ?… Si vous me disiez pourquoi vous êtes venu un jour troubler un cœur confiant et inexpérimenté ? Je souffre aujourd’hui, par vous, Seigneur…

— Assez, Altesse, assez, s’écria Jean en se relevant. Je n’en puis plus… Je vais tout vous dire. Nous périrons sans doute tous deux ensuite. Qu’importe, ce sera du moins après avoir échangé un regard de suprême confiance… Écoutez-moi… »

Mais Jean s’interrompit, l’âme soudain torturée dans un sens contraire. La sueur perlait à son front. Son sentiment de l’honneur, ses devoirs de haute protection vis-à-vis de la petite princesse le harcelaient et le perçaient à la façon d’un dard aigu, lancinant, sans pitié… « Non, non, conclut-il enfin, en se raidissant, je ne dois pas donner dans une sentimentalité irraisonnée, imprudente, fatale même. Ma vaillance demande de l’héroïsme en ce moment. Je ne me la refuserai pas, dussé-je déchirer, briser le cœur de ma bien-aimée, et le mien par surcroît ! »

La princesse devina vite que la lutte que soutenait Jean ne se terminerait pas suivant ses désirs. Tous ses doutes sur les faits étranges qui entouraient la venue de Jean à la cour la ressaisirent. Elle s’effondra dans un fauteuil et fondit en larmes.

Jean, très sombre, recevant en plein cœur chacun des sanglots de la princesse se réfugia auprès d’une fenêtre. Machinalement, ses yeux se portèrent au dehors. Ses yeux s’agrandirent. Il réprima avec peine un cri d’effroi. Le feu embrasait déjà presque toute l’aile du château qu’habitait la princesse.

Il se rapprocha vivement, et se pencha vers la petite Altesse. Il était très pâle, mais ses yeux résolus subjuguaient. Sa voix brève articula avec netteté : « Venez vite, altesse, le palais est en feu. Laissez-moi vous revêtir de mon manteau d’amiante. Vous en relèverez prudemment tout à l’heure le capuchon ».

Aube se leva avec un cri d’angoisse. Elle repoussa Jean. Seule, elle voulut jeter sur ses épaules le long manteau du jeune homme. Ses mains tremblaient.

« De grâce, Altesse, hâtez-vous », supplia Jean. Il courut à la porte, l’ouvrit et voulut s’effacer pour laisser passer sa compagne. Elle n’était plus derrière lui. Trois soubrettes de la fée Envie l’avaient saisie, bâillonnée, puis entraînée vers une porte du fond.

Jean bondit entre elles. Il prit la main de la princesse, qu’il attira vers lui. Il enleva son bâillon. Il cria indigné : « Femmes perfides, arrière ! » Il n’ajouta rien d’autre. On venait de lancer adroitement au visage d’Aube deux serpents aux gueules écumantes.

Avec l’épée enchantés, Jean abattit en un clin d’œil les reptiles. Ils se tordirent, puis retombèrent inertes, inondant de bave infecte le parquet de la chambre.

Jean, tenant toujours à la main son épée nue, sortit en toute hâte de la pièce avec la princesse.

Au pas de course tous deux se frayèrent un chemin à travers une épaisse fumée. Bientôt le jeune homme dut porter sa compagne. Elle défaillait, à moitié asphyxiée. Ce n’était plus aussi dans le palais que cris affreux, grondements, crépitation, sifflements. Les flammes se glissaient partout et toujours au milieu d’elles surgissaient des têtes de reptiles. Jean avait à la fois à se défendre contre le feu et contre ces fêtes immondes.

Enfin le perron du château fut franchi d’un bond. Il était temps. Une formidable explosion se produisit. Des éclats de verre brûlants se logèrent dans le manteau de la princesse. Une pièce de fer rougi tomba lourdement sur l’épaule de Jean, lui infligeant une blessure cruelle. Il n’en eut cure, ne songeant qu’à protéger la princesse.

« Altesse, lui dit-il avec douceur, fermez les yeux sur le spectacle du sinistre ; puis, de grâce, laissez-vous conduire, docile, au fond de ces jardins. »

Cette précaution fut superflue. Jean, en se retournant, vit changé en ruines fumantes le ravissant palais de la fée. Puis ces ruines fumantes elles-mêmes, sous la poussée d’une rafale terrible de vent, disparurent ainsi que les jardins, Jean n’aperçut plus devant lui que la forêt profonde.

« Ouvrez maintenant sans crainte les yeux, Altesse, prononça-t-il avec déférence. Nous sommes seuls dans les bois qui accueillent bien tous les fugitifs, n’est-ce-pas ?

Le jeune homme en trouvant dans son cœur ces paroles rassurantes, s’éloigna un peu d’Aube. N’avait-il point senti, tout à l’heure, à maintes reprises, combien son voisinage immédiat faisait frissonner cette enfant…

Soudain, ô joie, le jeune homme entendit des hennissements. Il courut à un large chêne et y trouva attaché deux beaux chevaux blancs. Il appela la princesse.

« Vite, Altesse, montons sur ces coursiers. »

Passivement, Aube obéit. Mais en voulant à son tour sauter sur l’autre bête. Jean se souvint du conseil de son professeur d’équitation : « Veille bien, Jean, à ce que le cheval que tu monteras ait une tache noire au milieu du front. »

Hélas ! seule la bête qui portait la princesse avait cette tache sombre au milieu du front. Force fut donc au jeune homme de se glisser sur le même cheval que la princesse. Elle ne souffla mot, mais elle le regarda avec ce mélange de crainte et de méfiance qui blessait si cruellement le noble cœur de Jean.

Ils chevauchèrent de longues heures en silence. Le cheval allait bon train, semblant connaître toutes les ramifications de l’épaisse forêt

Vers la fin de l’après-midi, Jean sentit tout à coup s’alourdir contre lui le svelte corps de la princesse. Il se pencha, anxieux. Elle dormait, les yeux encore humides de larmes. Il respira mieux « Du moins, pensa-t-il, elle va oublier durant quelques heures tous ses malheurs et… aussi ma présence qui les rend encore plus cuisants, ajouta-t-il, avec amertume. Oh ! ma petite bien aimée, comme je vous plains, et comme je plains aussi votre pauvre amoureux… Souffre-t-on toujours ainsi lorsqu’on aime ? continua naïvement Jean. Car, qu’est-ce que la brûlure que je sens, en ce moment, durement à mon épaule, si je la compare au feu qui torture mon cœur, parce qu’il se voit méconnu, soupçonné, méprisé ? »

Jean tenait la tête baissée. Il la releva tout à coup et se vit avec surprise entouré de fumée. Son cheval n’avançait plus qu’avec peine. L’atmosphère devenait étouffante. La princesse se plaignait même dans son sommeil. Une chimère apparut enfin et, tout au fond, les eaux miroitantes d’un beau lac. Le cheval s’arrêta, hennit doucement, puis refusa d’aller plus avant. Jean regarda avec attention le terrain conduisant au lac. Il était couvert de tronc rougis par le feu. « Feu de forêt à peine éteint » observa-t-il. Il descendit de cheval. Il prit entre ses bras la princesse toujours profondément endormie. Avec de tendres précautions, il la déposa près d’un arbre que l’incendie avait épargné comme par miracle. Il revint ensuite pour attacher et caresser son fidèle coursier. Il avait disparu. Sa mission sans doute était finie.

Jean réfléchit quelques instants, puis ses yeux brillèrent. Vivement, il enfonça dans ses bottes les semelles blanches, cadeau de son souriant professeur de danse. Il lui semblait entendre sa voix de crécelle : « Petit, si l’on veut te faire danser sur des charbons ardents, chausse-toi de ces semelles ! »

Sans peine, il franchit, avec ce secours, le court espace de terrain qui le séparait du lac. La construction d’un radeau devenait urgente, Jean l’avait deviné. Le soleil baissait à l’horizon et il lui fallait atteindre le palais avant la nuit.

Il fut vaillamment à la besogne. Tout en travaillant, il tenait ses yeux fixés sur l’horizon. Avec une joyeuse surprise, il distingua bientôt dans le lointain les tours du château de Grolo.

Le radeau au bout d’une heure était terminé. Jean qui avait dû le fabriquer en se tenant dans l’eau jusqu’à la ceinture regagna la grève en frissonnant un peu. La princesse l’y attendait, les yeux terrifiés. De la main, elle lui montrait le ciel. Il se couvrait de lourds nuages noirs. L’un d’eux, semblait même si bas, et de formes si fantastiques que les craintes de la pauvre enfant se justifiaient.



« Nous ne traverserons pas ce lac avant l’orage Seigneur, s’écria la princesse. Non, oh ! non, n’est-ce pas ? »

Jean ne répondit pas tout de suite. Il se demandait avec étonnement et beaucoup d’anxiété comment la princesse avait-pu franchir seule l’espace de terrain couvert de troncs enflammés. Mais voilà, de ces troncs, il n’y avait plus trace. Cette embûche des fées avait été tendue pour lui uniquement.

Ses yeux se tournèrent, alors pleins de compassion vers la princesse.

« Dites, oh ! dites, Seigneur, reprit-elle, vous n’aurez pas la dureté de m’exposer à la tempête sur un lac en furie… Attendons la fin de l’ouragan… Voyez le vent souffle déjà… Et quels éclairs nous aveuglent ! »

Jean hocha la tête avec douceur. « Je suis profondément marri, princesse, mais tout retard est impossible et dangereux pour notre sécurité. Prenez courage ! C’est votre dernière épreuve ma pauvre petite. Si l’horizon n’était si sombre, vous pourriez apercevoir d’ici les tours du château de votre père. Je les voyais, il n’y a pas une heure.

La princesse dut céder une fois de plus. Mais sa frayeur était telle qu’elle sembla bientôt à demi consciente. Jean, soucieux, la transporta sur le radeau, et rattacha solidement au moyen d’une cordelière de soie au tronc d’arbre fixé au centre du radeau. Il y monta lui-même et lia prudemment à son tour ses deux pieds. Le vent faisait rage. Il menaçait du tout emporter. L’audacieuse traversée commença au moment précis où éclatait la tempête. Le radeau secoué en tous sens, recevait de lourds paquets d’eau qui cinglaient la figure ou les mains à la façon d’un fouet. Au milieu du lac, Jean ne put se tenir agenouillé. Il dut se laisser tomber près de la princesse. Il l’entendit alors qui gémissait tout bas, pauvre petite colombe, victime de puissances haineuses qui la rivaient avec joie à un poteau de souffrance. Jean prit les mains de la princesse entre les siennes. Elles tremblaient si fort que le jeune homme sentit son cœur se serrer. Il murmura, avec une douceur pénétrante à l’oreille de la princesse : « Courage, enfant. Tout finira bientôt. Vous reposerez, dans une heure, sur le cœur de votre père, courage, ô ma bien-aimée, finit-il tout bas,… et pardon ! »

Le jeune homme tressauta soudain et enveloppa vivement de ses bras protecteurs la princesse. Elle venait, elle aussi, de pousser un affreux cri. Le nuage aux terribles formes crevait et s’abattait sur eux. Il en sortit une pluie de cendre brûlante, puis des sifflements aigus vinrent déchirer l’air. Des serpents ailés volèrent, menaçants, au-dessus d’eux. Ils disparurent et Jean vit avec horreur tomber et s’enfoncer dans les profondeurs du lac une troupe de fées au milieu desquelles se trouvait la fée Envie. Comment n’aurait-il pas reconnu celle-ci, avec sa bouche tordue, grimaçante, ses yeux colériques, son teint parcheminé, et le serpent énorme, qui, s’enroulant autour de sa taille, venait mordre et baigner de venin son cœur méchant ?

Et Jean comprit que l’enchantement qui pesait depuis si longtemps sur la famille du roi Grolo venait de prendre fin. La princesse, sa chère princesse était sauvée, et un peu par lui, ô douceur !… Rien ne viendrait plus troubler des jours heureux, paisibles, enveloppés de tendresses.

Une dernière fois, tandis qu’ils étaient seuls, Jean souhaita rencontrer le regard de sa bien-aimé, fut-il hostile ou miséricordieux. Il se pencha. Hélas, avec un cri de désespoir, il trouva la princesse pâle, inanimée, toute renversée contre le tronc, beau lis abattu par l’orage impitoyable. Il posa vivement la main sur son cœur. Dieu soit loué ! il battait… mais faiblement, oh ! si faiblement !

Le jeune homme se mit à pousser avec force le radeau. La tempête fuyait maintenant. L’horizon tout proche, se dorait des feux d’un beau couchant.

On atteignit la rive. Plusieurs seigneurs de la cour et les dames d’honneur de la princesse s’y trouvaient. On poussait des cris de joie. Une proclamation du roi, qui avait été secrètement prévenu par les gnomes des succès de Jean et de beaucoup d’autres choses encore, avait annoncé pour le coucher du soleil, le retour de la princesse et de son libérateur. Celui-ci n’était-il pas, ô merveilleuse nouvelle, le chevalier inconnu, l’adversaire de Rochelure, le condamné à jamais gracié et remis en haute faveur du seul fait de son acte héroïque.

Mais Jean, au débarqué, glissa habilement d’entre les mains des courtisans. Après un dernier et douloureux regard sur Aube toujours inconsciente, mais à qui l’on prodiguait des soins effectifs, il s’enfonça dans un bosquet d’arbres qu’il venait d’apercevoir à sa gauche.