Le diable est aux vaches/Tout est bien qui finit bien

Tout est bien qui finit bien


Jean recevait cette lettre à Pâques, au moment où les vaches allaient bientôt prendre le pâturage.

Les instructions furent suivies à la lettre, et la poudre cachée avec soin.

Un jour cependant, le médecin appelé dans la famille trouva par hasard le paquet de poudre, questionna, sourit, puis fit des observations.

À l’automne, le maréchal sauvage reçut de Jean une lettre dont nous extrayons les lignes suivantes :

« Gé pas besoin de payé $5. pour savoir qui. Ma fame dis que ces note homme quil était salô.

« A dis que les tablié les linge miraculeu pi la corde de pendu le peu en faire des pareilles, pi les lavé namporte quel jour, pi sa fé pareil.

« Car elle a tout prêté le biblo au Coc à Pierrot qui a eu la même malchance que nous aute, son beur est pas bon, il es bin afligé le pauve home. Car il sé pa si prende pour chacer le sor, cé pa de ma faute, il a jamais été montré, pi san rien dire de tro et sans médisance ni rien, il est pa assé prope quen il tire ses vaches, mais ji ai montré et on a espérance que sa va revenir.

« Pi la pourde miraguleu, le docteur dit que ces comme magnére de boura, de la citre bouric (acide borique), et il nous en fourni.

« Boura ou bouriç, sa a bin ruci pareil, on es bien enlimé, bin ancouragé, toute ensambre, sa va bin et pour sa je vous remarci bin des foi.

Je suis pour la vie,
Jean Cassepinette
(Pour copie conforme.)