Le deuxième congrès des instituteurs de la Hongrie

Le deuxième congrès des instituteurs de la Hongrie
Revue pédagogique, premier semestre 1884 (p. 67-69).

Le deuxième congrès des instituteurs de la Hongrie. — Le numéro de décembre du Pædagogium de Vienne donne un compte-rendu sommaire des travaux du deuxième congrès des délégués des instituteurs de la Hongrie, qui a eu lieu à la fin d’août à Buda-Pest[1]. Ce congrès, qui a le caractère d’une représentation officielle du corps enseignant primaire, est placé sous la surveillance du ministère qui s’est réservé le droit d’en approuver et d’en modifier même les décisions, mais en prenant l’engagement de faire exécuter ces décisions, une fois approuvées, au moyen de ses agents et d’accord avec les comités d’instituteurs.

Le congrès a tenu plusieurs assemblées générales, sans compter les réunions de huit commissions spéciales, où l’on a remarqué une grande assiduité et une véritable ardeur au travail. Voici les principaux sujets sur lesquels ont porté les délibérations :

1° L’enseignement horticole et agricole. Il a été décidé que cet enseignement devait commencer avec la troisième année d’école et se composer de deux parties, l’une théorique, se rattachant à l’étude des sciences naturelles, l’autre pratique, dans le jardin de l’école. Dans les localités non agricoles, cette application pratique doit se porter sur quelqu’une des branches de l’industrie.

2° Fondation d’un orphelinat pour les enfants d’instituteurs. Un comité a été constitué, qui s’entendra avec tous les comités d’instituteurs pour recueillir les fonds nécessaires à cet établissement. 3° Quelles sont les causes de la fréquentation insuffisante de l’école et quels sont les moyens d’y remédier ? Ces causes sont énumérées en quatorze points ; on demande une plus stricte observation des textes de lois et des ordonnances ministérielles, et on invite les instituteurs à faire tous leurs efforts pour amener les enfants à aimer le séjour de l’école.

4° Les moyens de donner un caractère intuitif à l’enseignement de l’histoire ; le congrès a insisté sur les cartes historiques et les tableaux ou images d’histoire, en recommandant l’exécution de ces divers moyens au ministère.

5° L’excès des matières dont est surchargé l’enseignement des écoles élémentaires. Ce n’est pas aux programmes, c’est aux procédés des instituteurs qu’il faut s’en prendre, c’est à eux que revient le devoir de bien distribuer l’enseignement et de l’adapter convenablement au niveau des écoles.

6° L’un des débats les plus importants a eu pour objet la distribution des matières d’enseignement dans les écoles à un ou à deux maîtres, écoles qui sont au nombre de 12, 000 et forment les trois quarts des établissements d’enseignement primaire en Hongrie ; le congrès a adopté, dit-on, des procédés ingénieux pour arriver à combiner la série des années avec celle des matières, mais le Pædagogium ne nous en donne pas le détail.

Nous passons le reste, en notant seulement au passage un vigoureux effort du parti clérical pour reprendre la direction et refouler l’esprit laïque ; il comptait bien un tiers des membres présents ; il s’est montré résolu, compact, discipliné, votant toujours comme un seul homme, et constituant une sérieuse menace pour le prochain congrès.

  1. Le premier congrès a eu lieu en août 1881. L’organisation adoptée pour ces réunions de délégués est la suivante : le congrès se réunit tous les deux ans à Buda-Pest, au mois d’août. Toute société d’instituteurs comptant au moins 40 membres a le droit d’y envoyer un délégué ; pour chaque fraction de 100 membres en sus, une société a droit à un délégué de plus. Le Congrès désigne chaque fois 14 sociétés, dont les délégués forment le comité préparatoire pour le congrès suivant. Le ministre peut déléguer des inspecteurs et des directeurs d’école normale. — Voir le Courrier de l’extérieur du numéro d’octobre 1881, Revue pédagogique, p. 468.