Compagnie de publication « Le Canada français » (p. 255-256).

APPENDICE

À la mémoire de Théophile Busnel.


Théophile Busnel, qui a fait les illustrations de ce livre — à part deux dessins et un portrait, de St-Charles — n’est plus.

Il était venu au Canada, confiant dans son énergie et son talent, se chercher une situation ; il se créa en même temps un foyer. Déjà le succès couronnait ses efforts, le bonheur lui souriait, il avait réalisé une partie de ses espérances. On l’appréciait, il faisait son chemin, une épouse dévouée, un enfant gazouilleur et charmant peuplaient sa maison, lorsque la maladie le terrassa.

Des dessins qu’il était en train de terminer pour ce roman canadien, plusieurs restèrent inachevés. L’auteur n’a pas voulu qu’on y fît la moindre retouche, préférant les publier tels qu’ils étaient au moment où le crayon tomba des mains de celui pour lequel il éprouvait la plus sincère amitié.

Busnel venu de France, y retourna beaucoup plus tôt qu’il ne l’avait prévu, pour y mourir.

Il repose maintenant dans cette terre de Bretagne, qu’il aimait tant, au bord de la mer dont le bruit des vagues se brisant sur les rochers aux jours de tempête ou venant expirer sur les galets par les temps calmes, ne saurait troubler la paix de son tombeau.

Cette œuvre à laquelle il a donné la beauté artistique, il ne pourra la voir terminée, puisque ses yeux se sont clos pour jamais : il ne saura pas l’accueil que lui fera le public, puisqu’il dort, maintenant, dans cette nuit éternelle qui n’a pas de matin.

Mais il restera tout de même quelque chose de lui. Après avoir feuilleté les pages de ce livre, ami lecteur, séduisante lectrice, donnez une pensée à sa mémoire.

A. B.