Le bilan de Boulanger/02/05

Collectif
La Société des Droits de l’Homme et du Citoyen (p. 7-9).
La jeunesse des Écoles

C’est l’éternel honneur de notre pays, que la liberté, chez nous, à toujours trouvé pour défenseurs, à côté des plus humbles et des plus pauvres citoyens, les jeunes gens studieux et instruits de nos grandes Écoles et de nos grandes Facultés. En 1888 comme en 1830 et en 1851, la jeunesse a fait son devoir et s’est fraternellement alliée, pour combattre la réaction et le césarisme, aux robustes travailleurs manuels de la Cité.

Le 22 avril, les journaux parisiens publiaient les deux protestations suivantes :

Première protestation

Certains journaux boulangistes insinuent dans leur numéro de ce matin que la manifestation anti-boulangiste qui est partie hier soir du quartier Latin avait été organisée par les Facultés catholiques et que les jeunes gens qui y ont pris part était des cléricaux.

La jeunesse républicaines des Écoles, qui a pris part, tout entière, à la manifestation, proteste avec énergie et avec indignation contre pareilles allégations.

Le mot d’ordre du mouvement était parti non des Facultés catholiques, mais des écoles de l’État, et la très grande majorité des manifestants était composé d’étudiants républicains, dont le but était de protester contre les idées dictatoriales et plébiscitaires qui depuis quelques temps semblent devoir envahir le pays et surtout contre celui qui s’en fait le champion.

Vivre la France ! Vive la République !

Deuxième protestation

La jeunesse républicaine des Écoles, qui a pris part tout entière à la manifestation anti-boulangiste d’hier soir, proteste avec énergie contre les allégations de la Lanterne et de l’Intransigeant, tendant à laisser croire que la manifestation d’hier était l’œuvre des Facultés catholiques.

Vivre la France ! Vive la République !

Ces deux protestation sont suivies de plus de trois cents signatures d’élèves de la Faculté de médecine, de l’École de Pharmacie, de l’École des Mines, de la Faculté des lettres, et de la Facultés des sciences, etc., etc.

Pour répondre aux brutalités des manifestants boulangistes, et pour se tenir prêts à toutes éventualité, les étudiants nommaient bientôt après un comité d’organisation, et ils recevaient aussitôt les félicitations et les adhésions formelles des élèves de l’École normale supérieure de Paris et de leurs camarades des Facultés de Toulouse, de Nancy, de Lyon, d’Aix, de Lille, de Bordeaux, de Rennes, d’Alger, etc.