Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/YASNA/Hâ72.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux, (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21), p. 438-442).
HÂ 72 (SP. 71)
Le Râspi se lave la main gauche et va se placer debout près du Mâhrû, à la gauche du Zôt 1[1]. Celui-ci saisit, au mot Ahuna vairya, les deux bouts de l’Evanghiii du Barsom et dit :
1. Nous proclamons l’Ahuna vairya de la terre au ciel ;
nous proclamons l’excellent Ashem de la terre au ciel ;
nous proclamons le Yênhê hâtâm qui accompagne tout bon sacrifice, de la terre au ciel ;
nous proclamons la bonne, vertueuse Bénédiction du juste vertueux, de la terre au ciel :
2. pour combattre et pour détruire Ailgra-Mainyu avec sa création mauvaise, pleipe de mort ;
pour combattre et pour détruire les sorciers et les sorcières ;
pour combattre et pour détruire le sorcier et la sorcière ;
3. pour combattre et pour détruire les Kayadhas et les Kayêidhis ;
pour combattre et pour détruire le Kayadha et la Kayêidhi ;
pour combattre et pour détruire les larrons et les voleurs ;
pour combattre et pour détruire les Zandas et les magiciens ;
pour combattre et pour détruire ceux qui font tort à xMithra, ceux qui mentent à Mithra ;
4. pour combattre et pour détruire les meurtriers du juste, les persécuteurs du juste.
pour combattre et pour détruire rAsliemaogha impie, et le tyran aux mille morts ;
Il dénoue deux autres nœuds et continue en récitant ce qui suit jusqu’à ce que tous les nœuds soient défaits :
pour combattre et pour détruire tous les méchants qui pensent le mal, qui disent le mal, qui font le mal, ô Spitama Zarathushtra !
5. Quand chasserons-nous, quand chasserons-nous la Druj ? Quand nous, les Saoshyants, chasserons-nous d’ici la Druj ? Quand la chasserons-nous, de sorte que, tout-puissants, nous l’exterminions, impuissante, sur les sept Karshvares de la terre.
Pour combattre et pour détruire toute la création du mal, « en chantant la sainteté de ceux qui appartiennent au Dieu Sage ».
Ashem vohû (3 fois).
Le Ràspî remet le Barsom sur le Mâhrû ; le Zôt descend de l’hindhôrâ, met ses chaussures, dit en bdj les mots hamâzôr hamâ ashô bét « Soyez pleinement forts, pleinement saints ! » sort du Pàvi, se tourne à l’orient, répète les §§ 6-8 et ajoute :
Ashem vohû.
Tous deux disent le Auhrmazd khudâê « Auhrmazd le Seigneur » 7[7], et font leur kosti. Le Râspi se rend près du puits, en interdit l’accès aux assistants et se tient sur le Pâvi réservé ; le Zôt revient sur l’hindhôrâ, prend un vase d’eau pure, s’y lave la main droite en silence, prend le Hâvan plein de zôhr, approche du feu, y met des parfums avec la cuiller, se rend au puits ; et la face tournée à l’orient tous deux disent :
En récitant l’Ahuna vairya, le Zôt verse un peu d’eau zôhr du Hâvan dans le puits.
En récitant l’Ashem vohù, le Zôt verse encore quelques gouttes du zôhr
En récitant ces mots, le Zôt verse encore quelques gouttes de zôhr 8[8].
Nous sacrifions au Soleil immortel, brillant, aux chevaux rapides. — Ashem vohû.
Nous sacrifions à la Lune, qui contient le germe du Taureau, sainte, maître de sainteté. — Ashem vohû.
Vienne le soleil immortel^ brillant^ aux chevaux rapides ! — Ashem vohû.
Gloire et bonté de la pure et bonne Religion des Mazdéens ; du Créateur Ahura Mazda, le tout excellent, qui fait passer les fautes, qui fait croître les mérites, qui est loué de tous 9[9] !
Ashem vohû. La sainteté est le bien suprême et c’est aussi le bonheur. Bonheur à celui qui est saint de la sainteté suprême.
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- ↑ 1. Nirang irani : « Ici le Rûspî se lève, se lave la main et va à la place du Farbartâr » (parce qu’il va prendre le Barsom de la main du Zôt : voir note 2 ; le Farbartâr est à gauche du Zôt ; d’où la /iiryâ plus haut) « et récite avec le Zôt l’, A.vesta qui suit » [danâ jîvâk olî raglâ yahvûnishn Râspîg yadd pun pâtyâp borâ kunisha pun gâs farbartârân ozalûnishn Ivatâ zôt apastâk barâ gavishn). — Voir le commentaire détaillé des §§ 1-5 au Hâ LXI dont ils sont la reproduction.
- ↑ 2. Barsom ol yadâ î Râspîg yahbûnishn.
- ↑ 3. §§ 6-7, suit la litanie XXII, 23-27. C’est la litanie du Minô-nâvar. La formule varie suivant la divinité dont le Khoshnûman fait l’objet du sacrifice.
- ↑ 4. § 9 = LXVIII, 11.
- ↑ 5. Cf. LXVIII, 15.
- ↑ 6. Ce qui suit manque dans Geldner et est donné d’après l’édition Tahmuras ; Geldner en retour a les invocations suivantes qui manquent dans Tahmuras :
§ 9 suite : [Nous sacrifions] à la Force bien faite et de belle taille, à Verethraghna, créé par Ahura, et à l’Ascendant destructeur (Sîrôza, 20).
§ 10. A Ràma Hvâstra, à Vayu l’héroïque, le plus destructeur de toutes les créatures, — à cette partie de toi, ô Vayu, qui appartient à l’Esprit du Bien ; au Ciel souverain, au Temps sans borne, au Temps maître de la Grande période (Sîrôza, 21).
Ashem vohù.
- ↑ 7. Voir le texte au Hâ LXII, 10, note 30.
- ↑ 8. Le reste est bu par celui qui a commandé le sacrifice ou par les assistants : et s’il en reste encore, on le verse sur la racine des arbres du jardin. (Communication de M. Tahmuras.)
- ↑ 9. Les lignes en italiques sont en parsi.