Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/YASNA/Hâ60.

Traduction par James Darmesteter.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21)p. 379-382).




HÂ 60 (SP. 59)




Ce Hâ est constitué par une série de bénédictions en faveur de la maison du fidèle. Il forme la partie essentielle de la « Bénédiction des justes », l’Âfringân Dahmân (v. vol. II).

Il est désigné dans l’Avesta même (Hâ suivant, § 1) sous le nom de dahma vanuhi âfriti « la juste, bonne Bénédiction » ou « la bonne Bénédiction du juste », mots qui, comme Ashem, désignent à la fois et une abstraction divine (v. Hâ I, 15, note 61) et la prière liturgique qui la glorifie.


Outre la traduction pehlvie, j’ai utilisé pour ce Hâune traduction sanscrite de l’Afringân Dahmân qui se trouve dans le manuscrit Burnouf 3, p. 95.

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Le Zôt remplit d’eau dans la cuve la coupe redressée au pied du Mâhrû et la place près du Hâvan.


Zôt et Râspî ensemble :


1 1[1]. « Que cet homme atteigne le bonheur suprême, qui nous enseignera les voies pures de la bienfaisance ! [Qu’il l’atteigne] dans le monde des corps et dans celui de l’esprit, oui, dans les mondes même où réside Ahura ; l’homme généreux, pareil à toi, connaissant le bien et bienfaisant, ô Mazda ! » Le Zôl seul. Le Râspi miM, do.V/i^sm/jih : sur le feu. 2. Puissent venir dans celle demeure- les plaisirs, les faveurs, les dons, les bons accueils fails auxjuslesM

Puissent s’élever en celte maison Sainteté et Souveraineté, Fortune, Gloire et Bien-être, et longue suprématie dans celte [Religion d’Ahura"*, de Zaralhushlra !

Que ne périsse point’ dans cette maison le troupeau ! Que n’y périsse point la Sainteté ! Que n’y périsse point la force du fidèle ! Que n’y périsse point la loi d’Ahura** !

4 (7). Que viennent ici les bonnes, puissantes, bienfaisantes Fravashis des justes, apportant avec elle les vertus d’Ashi’, aussi loin que la terre s’étend, que les rivières s’allongent, que le soleil monte % pour favoriser les bons, pour arrêter les méchants", pour faire grandir l’Éclat et la Gloire’". 5(8). Puisse dans cette demeure Sraosha abattre l’Indocilité’", la Paix 2. Sous la forme des bénédictions qui les récompensent (ô dann mân yàmatûndnd pun dfrîn).

3. ashaonàm kbshnùtasca asLayasca vyàdaibislica paitizantayasca : formule parallèle à celles qui annoncent le bonheur à la maison où le juste a été liiishnûto atbishtô, c’est-à-dire où on lui a fait plaisir et où on ne l’a pas ofîensé (Vd. IX, 39, 156) ; où Sraosha et le juste ont été reçus avec amitié et bénédiction, frjù frithô paitizaùtô (Y. LVII, 34). — vjâdail)isLcâ, litt. « avec les vyâdà » ; vyâdà zz barâdahishn, viçishtaddlayas ; cf. XXXVIII, 5.

4. daregliô-fratematliwein, dèr frâjlàm faUh , pêshpà’ih ; d’irghaprnbliûtvamca anayd dinayd : « la magistrature suprême de la religion ». Glose : « on sait que la dignité de Maubadàn Maubad ne peut pas se produire dans toute famille : puisse dans cette maison naître un fils qui garde le nom de Maubadàn Maubad » [c’est-à-dire qui y maintienne la succession de la prêtrise suprême] ! 5. asistitem, anasUiishn, anaçvara, « qui ne périt pas » ; asishtem se décompose donc en a-sislitem ; sishtem vient d’un verbe syah qui parait dans syôdùm= naslnît « faites périr », Y. XLVllI, 7, et dans le pehlvi afsilùnilan « dépérir ». 3. ttiaêshô, la loi civile, la justice : v. Vp. I, note 50. 7. Ces vertus (baèsiiaza) sont définies : « la richesse qui vient de la vertu, tàodnlgîh min frdrûnih » : cf. LU, 1-2 et I, note 61.

8. Tous les biens de la terre, des eaux, du ciel : cf. au vol. II, le Xamdzl Ormazd, § 5.

9. ishtéê Tanhanhàm paitishtâtéè àtaranàm ; litt. « pour vouloir du bien aux bous, etc. ».

10. Sraoshô a-srushtim ; cf. p. 358, note 3. abattre la Discorde", la Libéralité l’Avarice, la Modestie l’Orgueil’-, la Parole de vérité la Parole de mensonge, et Asha la Druj ! 6 (9). De sorte que les Amesha-Spentas puissent toujours dans cette maison demander au fidèle obéissant *^ les bons sacrifices et les bonnes prières, le bon sacrifice et la bonne prière’*, et bonne ofTrande, ofTrande de plaisir, offrande d’assistance’^ jusqu’au jour de la longue récompense’ ^.

7 (12). Que jamais dans cette demeure ne périsse le bonbeur de la Gloire, le bonbeur de la fortune, le bonheur d’une descendance bien douée’% ni la longue compagnie du bonbeur’% de la bonne Ashi-’^ ! Le Zôt.

8. Vasasca". — Et puisses-tu, ô Ahura Mazda, régner heureusement et comme tu veux sur tes créations ! Comme tu veux sur les eaux, comme tu veux sur les plantes, comme tu veux sur toutes les bonnes choses, qui ont leur germe dans le Bien ! 9. Donnez puissance au bon, impuissance au méchant ! Que le bon puisse ce qu’il veut et le méchant rien de ce qu’il veut ! Qu’il s’en aille ! qu’il soit détruit, emporté de la création de l’Esprit Bienfaisant ! contrarié, ne pouvant rien de ce qu’il veut !

11. Akhshtish aii-àl ; hshtim, la Paix [abattre] la Non-Paix. 12. Armaîti Tarùmaitîm ; ou « .rmaiti [abattre] Tarômaiti »:cf. page —M. [^13. sraosbadha ashadlia « de Sraosha, d’Asha », c’est-à-dire du fidèle, personnifié par.sha, qui suit la parole du Dastùr, personnifié par Sraosha. 14. D’après le pehlvi la formule au pluriel désigne le culte des Amshaspands hommes, la formule au singulier le culte des Amshaspands femmes ; ce qui est exact, si Spefita-Armaiti est le seul Amshaspand femme (cf. page 175, note). 15. liuberetim ushlal>cretiiii Tantalierelim ; ces termes sont définis Y. LXII [LXI], 1. Le premier désigne simplement une offrande [mandùn ijahbûnlan « donner quelque chose » ) ; le second est « l’acte de rendre heureux ou de protéger » (dpâtànakth ii pânakih karlan); le troisième est « assistance et charitable intercession de quelque sorte » {pun hamdk rds aijijnvUi ù jàtakgoMh kartaiv. Sur le jdtakgâbih {jddangôi), voir Vp. Jll, note 4.

16. Litt. « jusqu’à la longue obtention personnelle » de la récompense céleste: à daregbât hvâ-hairjàt, zakê dêr bnafshd bùrtdr yahvûnad zak 7nizd). 17. zaliit, afsihât ; de zali vient zahya, zanishtiômand (LUI, 8 b). 18. âsna frazainfish, àsnûtak farzand, suçitas putras ; cf. LXII, 5. 19. Lvàthrô-disyèbê, litt. [en compagnie] « de ce qui nous montre [nous fait goûter] le bonheur »; c’est-à-dire avec le bonheur ici-bas. 20. La compagnie d’Ashi Vanuhi au ciel {paraloke Laxmimûrlyd saha uttamayâ yâ dirghakâlam sammiçro bhavdmas).

21. HâVIII, 5-7. 10. Moi, Zaralhushtra, je veux pousser les premiers de ces maisons, de ces bourgs, de ces districts, de ces pays à penser, à parler, à agir conformément à cette religion,

Zôt et Ràspl ensemble :

qui est celle d’Ahura, celle de Zarathushtra. 1 1 (17) --. Ayant joie de l’esprit et félicité de l’âme -’, nous goûterons en personne le bonheur au Paradis, venant près de toi, ô Ahura Mazda. 12.0 très bon Asha, ô très bel Asha, puissions-nous te voir, puissions-nous t’aborder, puissions-nous être en ta compagnie ! Ashem vohû {’■2 fois tout le paragraphe). 13. Yathâ ahû vairyô {4 fois). — Ashem vohû (5 fois). Nous sacrifions à l’Ashem très bon, très beau, immortel, bienfaisant. Yênhê hâtâm.

22. §§ 11-43 sont répétés Hà LXXl, 29-31, après un vasasca. 23. Cf. l’Aûffemaidè, §3. — jatha nù ùonbùm shyàtô maiiào rabishtô urvànô hvâthravaitisli tanvô lienti ; la fausse lecture de J% H’, yàonhûm, met sur la voie de la construction : àoûhàm se rapporte à tanvô et le sens littéral est : « comme d’eu.K (les corps) sont joyeux les esprits et bienheureuses les âmes, [ainsi] sont heureux nos corps du Paradis (anhéush, J’, K’), de nous venant près d’Ahura, ô Mazda ! <>


  1. 1. Cité de la Gâtha Ushtavaiti, Y. XLIII, 3.