Le Zend-Avesta (trad. Darmesteter)/Volume I/Vispéred/Karda 2.

Traduction par James Darmesteter.
Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (I. La Liturgie (Yasna et Vispéred) (Annales du Musée Guimet, tome 21)p. 449-452).



KARDA 2


Ce Karda remplace dans le Hâ II le § 9 dont il est le développement. La formule est la même que dans le Hà II, la litanie la même que dans le Karda précédent.


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1. Avec cette libation et ce baresman

j’appelle au sacrifice le Maître des êtres célestes ; j’appelle au sacrifice
le Maître des êtres terrestres ;

j’appelle au sacrifice le Maître des animaux qui vivent dans les eaux ;

j’appelle au sacrifice le Maître de ceux qui vivent sous terre ; j’appelle
au sacrifice le Maître de ceux qui volent dans les airs ; j’appelle au sacrifice le Maître de ceux qui courent dans la plaine ; j’appelle au sacrifice le Maître de ceux qui vont dans les pâturages.


2 (1). Avec cette libation et ce baresman

j’appelle au sacrifice les Génies des fêtes de saison, saints, maîtres de
sainteté ;

j’appelle au sacrifice le Maidhyôi-zaremaya, qui donne le lait ; saint,
maître de sainteté ;

j’appelle au sacrifice le Maidhyôi-shema, où l’on fauche les foins ; saint,
maître de sainteté ;

j’appelle au sacrifice Paitish-hahya, qui donne le blé ; saint, maître de
sainteté ;

j’appelle au sacrifice l’Ayâthrima, où la chaleur tombe et où se fait la
saillie des troupeaux ; saint, maître de sainteté ;

j’appelle au sacrifice le Maidhyâirya, où le froid règne ; saint, maître de
sainteté.

j’appelle au sacrifice le Hamaspathmaêdaya, consacré aux œuvres de religion ; saint, maître de sainteté.
3 (1). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice la Production des êtres, sainte, maître de sainteté ; afin qu’ils aillent se reproduisant.


(2). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice tous les Maîtres 1[1] auxquels Ahura Mazda a dit à Zarathushtra d’offrir le sacrifice et la prière, de par leur sainteté parfaite 2[2].


4 (4). Avec cette libation et ce baresman je t’appelle au sacrifice, toi, Ahura Mazda, le Maître céleste ; le Seigneur et le Maître 3[3] des êtres célestes, du monde céleste.

Avec cette libation et ce baresman je t’appelle au sacrifice, toi, Zarathushtra, le Spitàma, le Maître terrestre, le Seigneur et le Maître 3 des êtres terrestres, du monde terrestre.


5 (8). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice le saint homme, qui récite le nom des Maîtres 4[4] et qui le retient ;

ainsi que la bonne Pensée, la bonne Parole, la bonne Action ; et la parfaite Piété d’un Saoshyant, qui relient la Parole sainte 5[5] et par les œuvres de qui le monde grandit en Bien 6[6].


6 (12). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice les Années saintes, maîtres de sainteté.

J’appelle au sacrifice la prière chantée de l’Ahuna vairya, saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice la Louange de l’Asha vahista, saint, maître de sainteté.
J’appelle au sacrifice le Yêńhê hâtâm, qui accompagne tout bon sacrifice ; saint, maître de sainteté.


7 (16). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice la Gâtha Ahunavaiti, sainte, maître de sainteté.

7 (17). J’appelle au sacrifice les femmes [divines] à la belle taille, fortunées 7[7], filles d’un bon père 8[8].

7 (18). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice Celui qui a en lui l’Ahu et le Ratu, saint, maître de sainteté ; car il est à la fois l’Ahu et le Ratu, Ahura Mazda.


Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice le puissant Yasna Haptanhâiti, saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice l’Eau Ardvi Anâhita, sainte, maître de sainteté.


8 (21). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice la Gâtha Ushtavaiti, sainte, maître de sainteté.

Avec cette libation et ce baresman

j’appelle au sacrifice les montagnes de sainte félicité, de pleine félicité, créées par Mazda ; saintes, maîtres de sainteté.


Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice la Gâtha Spentâ Mainyû, sainte, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice Verethraghna, créé par Ahura.

J’appelle au sacrifice l’Ascendant destructeur.


9 (25). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice la Gâtha Vohukhshathra, sainte, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice Mithra, maître des vastes campagnes.

J’appelle au sacrifice Râma Hvâstra.


Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice la Gâtha Vahishtôishti, sainte, maître de sainteté.
J’appelle au sacrifice la vertueuse et bonne Bénédiction.

J’appelle au sacrifice l’homme vertueux et saint.

J’appelle au sacrifice la Pensée de malédiction du sage, Divinité redoutable et puissante.


10 (29). Avec cette libation et ce baresman, j’appelle au sacrifice l’Airyama ishyô, saint, maître de sainteté.
Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice le Fshûsha-mâthra, saint, maître de sainteté.
Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice le grand Maître, le Hadhaokhta, saint, maître de sainteté.

11 (32). Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice la Révélation d’Ahura, sainte, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice la Loi d’Ahura, sainte, maître de sainteté.

Avec cette libation et ce baresman j’appelle au sacrifice le Génie de la Maison, riche en fourrage.

J’appelle au sacrifice Celui qui apporte du fourrage au bon bœuf.

J’appelle au sacrifice Celui qui donne des bœufs à l’homme de bien.


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  1. 1. vîspê tê ratavô, origine du nom de Vispéred.
  2. 2. Ou : « d’offrir le sacrifice et la prière avec sainteté parfaite ».
  3. 3. L’Ahu et le Ratu, le chef temporel et spirituel.
  4. 4. rathwàm framaretàrem : c’est-à-dire « le bon Dastûr » (Frâmjî), qui fait l’énumération complète des Ratus (rathwàm frameretim ; Yasna LXXI, 1).
  5. 5. Speñtàm Ârmaitim daretem yôi màthrem Saoshyanto ; la construction est difficile ; le sens ressort de la comparaison avec Y. XLIII, 6 d [note 20], dont ce passage est imité librement et qu’il commente en partie : Speñtàm armaitim répond à ratùsh àrmaitish et désigne le Dastûr parfait ; Saoshyañtô représente le saint parfait (Y. IX, note 7), dont le plus haut type est le Saoshyañt des derniers jours, Sôshyans : c’est pourquoi le Commentaire des Gàthas, au passage indiqué, identifie le Ratu parfait à Sôshyans.
  6. 6. Vers des Gàthas : Y. XLIII, 6 c, le vers même qui précède le vers imité dans le passage précédent ; v. note 5.
  7. 7. huhaghâo, hû-bakht ; le moderne nik bakht. Elles apportent, en effet, la bonne fortune à leurs adorateurs : Yt. XIII, 49 sq.
  8. 8. Ce père est Ahura ; il s’agit des Fravashis, comme le montrent les passages parallèles Vp. I, 5, 15 ; 6, 18.