Le Voyage du centurion/Ernest Psichari

L. Conrad (p. 12).

ERNEST PSICHARI

Né à Paris le 27 septembre 1883, fils de Jean Psichari, petit-fils par sa mère d’Ernest Renan, Ernest Psichari fit de fortes études au lycée Henri-IV, et passa en 1902 une brillante licence de philosophie. Pendant l’année du service militaire, il s’éprit de la carrière des armes avec un enthousiasme qui ne devait pas s’éteindre ; après un court séjour dans l’infanterie, il partit pour le Congo sous les ordres du colonel Lenfant et rapporta de cette exploration la médaille militaire en 1908. Ses dons littéraires se révélaient déjà, et il publia la même année un volume intitulé : Terres de soleil et de sommeil, couronné par l’Académie Française.

Ernest Psichari devint officier à l’École d’artillerie de Versailles et partit en 1909 pour la Mauritanie où il passa trois années fécondes, pleines de faits de guerre (il fut cité à l’ordre du jour de l’armée au combat de Tichitt), et de méditations philosophiques. On sait qu’Ernest Psichari, avec une admirable sincérité, sentit ses idées se modifier au désert et se convertit, à son retour, au catholicisme. Il rapporta en décembre 1912 un livre : l’Appel des armes, qui exprimait éloquemment les instincts traditionalistes de la jeune génération. Mais Ernest Psichari avait encore écrit dans cette longue et poétique solitude le Voyage du Centurion où ses sentiments religieux et son originalité mystique ont trouvé une magnifique expression. Il l’acheva à Cherbourg au printemps de 1914. L’Académie Française a honoré la courte et brillante vie littéraire du jeune écrivain par un prix important.

La guerre trouva Ernest Psichari au 2e régiment d’artillerie coloniale à Cherbourg. Il partit le 7 août avec l’ardeur la plus exaltée. Le 22 août 1914, il tombait, au combat de Rossignol, en Belgique, défendant ses pièces jusqu’à la dernière heure, et fidèle jusque dans la mort à ses convictions religieuses et patriotiques. Il avait trente ans.

(Note de l’Éditeur.)