Le Volcan d’or/Partie II/Chapitre 6

Bibliothèque d’éducation et de récréation (p. 321-330).


VI

OÙ L’ON TOUCHE AU BUT.


Situé à peu près par 135° de longitude Ouest et 67° de latitude, le Fort Mac Pherson était à cette époque le poste le plus septentrional que possédât la Compagnie de la baie d’Hudson dans le Nord-Amérique. Il commandait toute la partie de territoire arrosée par les nombreux bras qui se ramifient à l’estuaire de la Mackensie sur la mer Polaire Arctique ; C’est là que les chasseurs de fourrures trouvaient à se ravitailler, et aussi à se défendre contre les bandes d’Indiens errant à travers les plaines du Haut-Dominion.

Ce fort, élevé sur la rive droite de la Peel River, se tenait le plus possible en communication avec le Fort Good Hope, bâti en amont au bord de la Mackensie. Les stocks de pelleteries refluaient de l’un vers l’autre, pour être ensuite transportés sous bonne escorte dans l’entrepôt central de la Compagnie.

Le Fort Mac Pherson est constitué par un vaste magasin au-dessus duquel se succèdent la chambre de l’agent-chef, le poste de ses hommes et une salle munie de lits de camp pouvant contenir une vingtaine de personnes. En bas sont disposées des écuries où les attelages de chevaux et de mules peuvent trouver place. Les forêts voisines fournissent le combustible nécessaire pour combattre les grands froids de la saison glaciale.

Le bois ne manque pas et ne manquera pas pendant nombre d’années encore. Quant à la nourriture, elle est assurée régulièrement chaque été par les ravitailleurs de la Compagnie, la chasse et la pêche alimentant, d’ailleurs, largement les réserves.

Le Fort Mac Pherson est commandé par un agent-chef, ayant sous ses ordres une vingtaine d’hommes originaires du Canada et de la Colombie britannique, véritables soldats soumis à une sévère discipline. Vie assez dure que la leur, étant donnés la rigueur du climat et le danger perpétuel d’être attaqué par les bandes d’aventuriers errant dans ces solitudes désolées. Aussi le râtelier d’armes est-il garni de carabines et de revolvers, et la Compagnie a-t-elle soin de renouveler les munitions de manière que le poste en soit toujours approvisionné.

Au moment où l’expédition de Ben Raddle parvint au Fort Mac Pherson, l’agent-chef et ses hommes venaient précisément d’avoir une alerte.

Quelques jours auparavant, dans la matinée du 25 mai, l’homme de garde avait signalé l’approche d’une troupe composée de trente à quarante hommes, dont plusieurs Indiens, qui remontait la rive droite de la Peel River.

Ainsi qu’il est d’usage en de telles circonstances, la porte du Fort Mac Pherson fut tout d’abord fermée solidement. À moins d’escalader les murs, on n’aurait pu pénétrer dans l’enceinte.

Lorsque les étrangers furent arrivés devant la porte, l’un d’eux, qui semblait être le capitaine, demanda que l’entrée leur fût accordée. L’agent-chef monta alors sur la crête du mur et examina les hôtes que le hasard lui envoyait. Il est à croire que cet examen ne lui dit rien de bon et que la troupe lui parut suspecte, car sa réponse fut que personne ne pénétrerait dans la place.

Ce qui suivit prouva la sagesse de sa décision. Des injures et des menaces éclatèrent aussitôt. À l’accent, le gardien-chef reconnut que la bande était composée, outre les Indiens, d’Américains du Sud, gens toujours portés aux plus extrêmes violences.

Les aventuriers ne s’en tinrent pas aux paroles. Ils passèrent aux actes. Soit pour se ravitailler, soit dans le but de s’emparer du Fort Mac Pherson, point d’appui très important qui commande l’embouchure de la Mackensie, ils essayèrent de forcer la porte. Elle résista d’ailleurs, et, après une décharge du poste, qui en blessa quelques-uns, les assaillants s’éloignèrent dans la direction du Nord-Ouest, mais non sans avoir fait usage de leurs carabines contre les agents de la Compagnie, dont, par bonheur, aucun ne fut atteint.

À dater de cette alerte, un retour offensif étant toujours à craindre, la garnison du Fort Mac Pherson se tint jour et nuit sur le qui-vive. Et vraiment ne dut-elle pas s’applaudir d’avoir fait bonne garde, lorsque, cinq jours plus tard, le 30 mai, une nouvelle troupe fut signalée, qui se dirigeait également vers le fort, en descendant la rive droite du cours d’eau ?

Grande fut la surprise de la caravane du Scout — car c’était elle — lorsqu’elle vit apparaître sur la courtine une douzaine d’hommes armés, qui lui intimèrent l’ordre de s’éloigner.

Il fallut parlementer.

L’agent-chef reconnut enfin qu’il avait affaire à des Canadiens, et, circonstance des plus heureuses, il se trouva que Bill Stell et lui étaient d’anciennes connaissances, du temps que tous deux servaient dans la milice du Dominion. Aussitôt, la porte du Fort Mac Pherson s’ouvrit toute grande, et la caravane pénétra dans la cour intérieure où il lui fut fait bon accueil.

L’agent-chef donna alors l’explication de son attitude à l’approche d’une troupe d’étrangers. Il raconta qu’une bande d’Américains et d’Indiens avait fait quelques jours auparavant une démonstration hostile contre le fort, qu’elle avait tenté d’y entrer par la violence, et qu’il avait fallu la repousser à coups de carabine. Que voulaient ces rôdeurs ? On l’ignorait. La méfiance de la garnison se justifiait en tous cas après cette échauffourée.

« Cette bande, qu’est-elle devenue ? demanda le Scout.

— Son coup manqué, répondit l’agent-chef, elle a continué sa route.

— De quel côté ?

— Vers le Nord-Ouest.

— Puisque nous allons prendre celle du Nord, dit Ben Raddle, il est probable que nous ne la rencontrerons pas.

— Je vous le souhaite, approuva l’agent-chef, car elle m’a paru composée d’un ramassis de gens de la pire espèce.

— Ou peuvent-ils aller ainsi ? questionna Summy Skim.

— Sans doute à la recherche de nouveaux gisements, puisqu’ils avaient un matériel de prospecteurs.

— Avez-vous donc entendu dire qu’il y en eût dans cette partie du Dominion ? demanda Ben Raddle.

— Il en existe assurément, répondit l’agent-chef. Il ne reste qu’à les trouver. »

L’agent-chef n’en savait pas davantage. Il ne fit pas la moindre allusion au Golden Mount, qui cependant ne devait pas être très éloigné du Fort Mac Pherson.

Ben Raddle en fut satisfait. Il préférait que le secret de Jacques Ledun ne fût connu de personne. Par contre, une telle ignorance ne laissa pas d’impressionner Summy Skim, qui doutait toujours de l’existence de la Montagne d’Or. Pour en avoir le cœur net, il demanda à l’agent-chef s’il y avait des volcans dans le Nord. Celui-ci déclara qu’il n’en avait jamais entendu parler, et cette réponse augmenta la perplexité de Summy.

Le Scout se contenta de dire à son camarade de régiment que la caravane allait précisément à la recherche de territoires aurifères vers l’embouchure de la Mackensie. Il ajouta, qu’après une marche d’un mois, elle serait désireuse de se reposer deux ou trois jours au Fort Mac Pherson, si on voulait bien lui accorder l’hospitalité.

La requête de Bill Stell fut exaucée sans difficulté. En ce moment, d’ailleurs, le fort ne renfermait que sa petite garnison réglementaire. Les chasseurs n’y étaient attendus que dans un mois. On ne manquait donc pas de place, et la caravane put se loger à l’aise sans causer aucun dérangement.

Ben Raddle remercia vivement l’agent-chef de ce bon accueil, et, en moins d’une heure, l’installation du personnel et du matériel était terminée.

Les trois jours s’écoulèrent dans un repos absolu, et aucun incident ne marqua le séjour de la caravane au Fort Mac Pherson. Lorsque l’heure du départ arriva, tous, bien reposés, étaient prêts à repartir d’un cœur joyeux.

Dans la matinée du 2 juin, la petite troupe se reforma sous la conduite du Scout, qui ne ménagea pas à l’agent-chef et à ses camarades des remerciements aussi sincères que mérités, puis elle se remit en marche sur la rive droite de la Peel River.

Ben Raddle, Summy Skim et Jane Edgerton avaient repris place dans la carriole conduite par Neluto. Les autres attelages suivaient sous la direction du Scout. Celui-ci ne connaissait plus le territoire qu’il traversait, ses voyages antérieurs ne l’ayant jamais conduit au delà du Fort Mac Pherson.

C’était donc aux renseignements possédés par l’ingénieur qu’il convenait de s’attacher maintenant. Sa carte, où était reporté le Golden Mount, d’après les relèvements de Jacques Ledun, montrait que la route, à partir du Fort Mac Pherson, obliquait légèrement sur la gauche de la Peel River.

À midi la halte s’organisa près d’un rio, à l’orée d’un bois de sapins. Les animaux furent mis au pâturage dans une prairie voisine. Le temps était rafraîchi par une légère brise du Nord-Est, et le ciel voilé de quelques nuages.

On était en pays plat. Le regard n’était arrêté qu’au levant par les premières tumescences de la chaîne des Montagnes Rocheuses. La distance à parcourir jusqu’au Golden Mount, distance qui, d’après la carte, ne devait pas excéder deux cents kilomètres, n’exigerait, dans ces conditions, que cinq ou six jours, s’il ne se produisait aucun retard.

Tout en causant pendant la halte, Bill Stell fut conduit à dire :

« Enfin, monsieur Summy, nous voilà au terme du voyage. Bientôt nous n’aurons plus qu’à songer au retour.

— Mon cher Bill, répondit Summy, un voyage n’est terminé que lorsqu’on est revenu chez soi, et, en ce qui concerne spécialement celui-ci, je ne le croirai achevé que le jour où la porte de notre maison de la rue Jacques-Cartier se refermera sur nous. »

Bill Stell n’insista pas. Quant à Ben Raddle, il échangea un regard navré avec Jane Edgerton. Incorrigible, décidément, ce Summy !

Il ne fallut pas moins de trois jours à la caravane pour atteindre le confluent de la Peel River et de la Mackensie. Elle n’y parvint que dans l’après-midi du 5 juin.

Rien ne troubla ces longues étapes effectuées sans trop de fatigue, sur la rive assez plate de la rivière. Le pays était désert. À peine si on rencontra quelques groupes d’Indiens, de ceux qui vivent de la pêche sur le delta du Grand Fleuve. La bande signalée par l’agent-chef du Fort Mac Pherson ne fut point rencontrée, et le Scout s’en félicitait.

« Arrivons seuls au Golden Mount, répétait-il, revenons-en seuls, et tout sera pour le mieux. »

Il prenait pour cela toutes les précautions possibles. Trois de ses hommes allaient sans cesse en éclaireurs en avant et sur les flancs de la caravane, et, durant les haltes, les abords du campement étaient surveillés avec soin de manière à se garder contre toute surprise.

Ces précautions avaient jusqu’alors été superflues, et la caravane n’avait fait aucune mauvaise rencontre au moment où elle atteignit la Mackensie.

L’embouchure de ce Grand Fleuve constitue un important réseau hydrographique qui n’a peut-être pas de similaire en n’importe quelle région du nouveau et de l’ancien monde.

Cent cinquante kilomètres avant de se jeter dans l’Océan, la Mackensie se divise, se déploie à la manière d’un éventail, en bras réunis par une multitude de canaux secondaires, dont les grands froids ne font qu’une vaste surface glacée pendant l’hiver. À cette époque de l’année, les derniers débris de la débâcle venaient de se dissoudre dans les eaux de la mer Arctique, et la Peel River ne charriait plus un seul glaçon.

À voir cette disposition si compliquée de l’estuaire de la Mackensie, on peut même se demander si sa branche de l’Ouest n’est pas formée par la Peel River elle-même, couplée au bras principal de l’Est, par le réseau qui s’étend entre eux.

Quoi qu’il en soit à cet égard, que le bras de l’Ouest prolonge la Peel River ou constitue une dérivation de la Mackensie proprement dite, la caravane était dans la nécessité de passer sur sa rive gauche, puisque les coordonnées du Golden Mount le plaçaient à peu de distance de cette rive, sur le bord de l’océan Glacial Arctique.

Très heureusement, l’étiage des eaux n’était pas élevé, et le Scout réussit à trouver un gué. Le passage put donc être effectué pendant la halte du 5, non sans d’assez grandes difficultés.

LE SCOUT RÉUSSIT À TROUVER UN GUÉ. (Page 327.)

Cette opération occupa toute l’après-midi, et, lorsque le soir tomba, Bill Stell et ses compagnons étaient installés sur l’autre rive.

Le lendemain, 6 juin, dès trois heures du matin, Bill Stell donna le signal du départ. À son estime, trois jours devaient largement suffire à atteindre le littoral. La caravane serait alors en vue du Golden Mount, si les indications de la carte avaient quelque précision. En admettant même que la longitude et la latitude relevées par Jacques Ledun ne fussent pas absolument exactes, la montagne serait visible, car elle devait dominer la région.

Les étapes le long de la branche occidentale du Grand Fleuve s’effectuèrent sans offrir d’obstacles notables. Toutefois, le temps était moins favorable. Des nuages, venus du Nord, chassaient à grande vitesse, et la pluie tomba parfois avec violence. La marche fut retardée de ce fait, et les haltes de nuit ne laissèrent pas d’être pénibles. Mais on supportait allègrement des ennuis que la proximité du but faisait paraître légers.

C’était une circonstance heureuse que la caravane ne se fût pas engagée dans le réseau hydrographique du delta. Le Scout se demandait comment il s’en fût tiré. Tant de rios à traverser, s’ils n’étaient pas guéables, auraient occasionné les plus sérieux embarras. On aurait été contraint de laisser en arrière une partie du matériel, quitte à venir le reprendre plus tard.

Le 8 juin, à la halte du soir, on ne devait pas être à plus de sept ou huit lieues du littoral, qu’on atteindrait le lendemain sans aucun doute.

Ben Raddle jugea le moment venu de faire connaître à ses compagnons le véritable but du voyage. Il raconta donc l’histoire de Jacques Ledun et répéta les confidences du malheureux Français à la troupe des prospecteurs groupés en cercle autour de lui.

Ce fut une explosion de joie. Tous les regards se tendirent vers le Nord, dans l’espoir d’apercevoir le sommet du Golden Mount. Même en admettant qu’il n’eût que de cinq à six cents pieds d’altitude, il aurait été visible à cette distance.

Le soleil était encore assez haut dans le ciel. Mais, par malheur, quelques brumes s’accumulaient à l’horizon. Rien n’apparut à ces yeux impatients.

On conçoit à quel degré de nervosité était arrivé le personnel de la caravane, et, plus que tous les autres, Ben Raddle absorbé depuis si longtemps par son idée fixe qui serait sous peu d’heures une réalité ou un rêve.

Jane Edgerton partageait la surexcitation de l’ingénieur. Ils ne pouvaient tous deux tenir en place. Si le Scout et Summy Skim ne leur eussent fait entendre raison, ils auraient repris la marche au milieu de l’obscurité.

« Mais, nom d’une pipe ! calme-toi, Ben ; calmez-vous, mademoiselle Jane, répétait Summy Skim. Patientez jusqu’à demain. Si le Golden Mount est là, vous le trouverez à sa place. Il ne s’envolera pas, que diable ! et il est bien inutile de quitter notre campement pendant la nuit pour être fixé quelques heures plus tôt. »

Conseil sage, qui fut appuyé par Bill Stell. De fâcheuses rencontres étaient toujours à craindre, soit avec les Indiens, soit avec des bandes d’aventuriers dans le genre de celle qui avait attaqué le Fort Mac Pherson.

La nuit s’écoula dans ces conditions. Lorsque le jour reparut, les vapeurs ne s’étaient pas dissipées. À deux kilomètres le Golden Mount n’eût pas été visible.

Ben Raddle, les traits contractés, le front assombri, se contenait avec peine. Summy Skim, malgré sa bonté naturelle, n’était pas sans éprouver quelque malin plaisir de la colère du tyran qui l’avait entraîné si loin de Green Valley.

« Rage, mon vieux, rage, mâchonnait-il entre ses dents. Si le Golden Mount n’existe pas, tu ne peux pas le voir, c’est évident.

Cette réflexion pleine de bon sens, qui prouvait son inguérissable scepticisme, Summy eut seulement le tort de la murmurer un peu trop près de Jane Edgerton. Celle-ci eut un regard irrité qui fit rougir jusqu’aux oreilles l’insolent raisonneur. Summy voulut réparer sa bévue.

« Mais comme il existe, se hâta-t-il d’ajouter, on le verra dès que le temps sera clair, c’est évident.

Et lâchement, à haute voix, il répéta avec conviction

« C’est évident ! »

Puis, afin de savoir s’il avait obtenu son pardon, il coula un regard du côté de la jeune prospectrice. Il eut alors l’humiliation de constater qu’elle ne s’occupait plus de lui.

Le campement fut levé dès quatre heures du matin. Il faisait grand jour, et le soleil était déjà de quelques degrés au-dessus de l’horizon. On le sentait derrière les brumes que ses rayons n’avaient pas la force de dissiper.

La caravane se remit en marche. À onze heures, le littoral ne devait pas être à plus de trois lieues. Le Golden Mount demeurait toujours invisible.

Summy Skim commençait à se demander si son cousin n’allait pas devenir fou. Tant de fatigues subies, tant de dangers courus, pour n’arriver qu’à une désillusion !..

Enfin, un peu avant midi, l’atmosphère s’éclaircit. Le globe rouge du soleil s’estompa vaguement dans le brouillard moins dense. La voix de Neluto retentit :

« Là !.. là !.. Une fumée ! s’écriait-il.

Mais il eut aussitôt du regret de s’être montré si audacieusement affirmatif.

« Ou un nuage, dit-il.

Il réfléchit une seconde, et ajouta :

« Ou un oiseau !

Le pilote réfléchit encore. Une fumée, un nuage, un oiseau… Avait-il bien épuisé la série des hypothèses ?.. Non, il ne pouvait imaginer d’autres possibilités… Et pourtant, il en existait peut-être ?..

« Ou rien du tout ! » conclut-il entre ses dents pour son contentement personnel et pour satisfaire, dans tous les cas, sa conscience.

Eût-il parlé à voix plus haute, qu’on ne l’eût pas écouté davantage. La caravane semblait frappée d’immobilité, âmes et regards tendus vers le Nord.

Ben Raddle, lui aussi, regardait le Nord, troublé par une sourde et vague inquiétude.

« Une fumée ?.. murmurait-il. Mais non ! C’est impossible… puisque, d’après Jacques Ledun, le Golden Mount est un volcan éteint !.. »

Et pourtant Neluto avait eu tort d’être aussi timide. Sa première hypothèse était la bonne.

La brume se dissipait de plus en plus. Bientôt le soleil rayonna librement dans le bleu pâle du ciel, tandis que, salué par les hurrahs des prospecteurs, apparaissait le mont prodigieux, le Volcan d’Or, dont le cratère s’empanachait de vapeurs fuligineuses.