Hachette (p. 124-140).

VII.

la cage vide.


Comment ne pas se féliciter de ce que le foreloper eût si à propos découvert une grotte, due à une disposition naturelle de la berge ? Sur le sol, un sable fin, très sec. Aucune trace d’humidité, ni aux parois latérales ni à la paroi supérieure. Grâce à cet abri, ses hôtes n’avaient pas eu à souffrir d’une pluie intense qui ne cessa de tomber jusqu’à minuit. Donc refuge assuré audit endroit pour tout le temps qu’exigerait la construction d’un radeau.

Du reste, un vent assez vif soufflait du nord. Le ciel s’était nettoyé aux premiers rayons du soleil. Une journée chaude s’annonçait. Peut-être Khamis et ses compagnons en viendraient-ils à regretter l’ombrage des arbres sous lesquels ils cheminaient depuis cinq jours.

John Cort et Max Huber ne cachèrent point leur bonne humeur. Cette rivière allait les transporter sans fatigue, sur un parcours de quatre cents kilomètres environ, jusqu’à son embouchure sur l’Oubanghi, dont elle devait être tributaire. Ainsi seraient franchis les trois derniers quarts du trajet dans des conditions plus favorables.

Ce calcul fut établi avec une suffisante exactitude par John Cort, d’après les relèvements que lui fournit le foreloper.

Leur regard se porta alors vers la droite et vers la gauche, c’est-à-dire au nord et au sud.

En amont, le cours d’eau, qui s’étendait presque en ligne directe, disparaissait, à un kilomètre, sous le fouillis des arbres.

En aval, la verdure se massait à une distance plus rapprochée de cinq cents mètres, où la rivière faisait un coude brusque au sud-est. C’est à partir de ce coude que la forêt reprenait son épaisseur normale.

À vrai dire, c’était une large clairière marécageuse qui occupait cette portion de la rive droite. Sur la berge opposée, les arbres se pressaient en rangs serrés. Une futaie très dense s’étageait à la surface d’un terrain assez mouvementé, et ses cimes, éclairées par le soleil levant, se découpaient en un lointain horizon.

Quant au lit de la rivière, une eau transparente, au courant tranquille, l’emplissait à pleins bords, charriant de vieux troncs, des paquets de broussailles, des tas d’herbes arrachées aux deux berges rongées par le courant.

Tout d’abord, sa mémoire rappela à John Cort qu’il avait entendu le mot « ngora » prononcé à proximité de la grotte pendant la nuit. Il chercha donc à voir si quelque créature humaine rôdait aux environs.

Que des nomades s’aventurassent parfois à descendre cette rivière pour rejoindre l’Oubanghi, c’était chose admissible, et sans en tirer cette conclusion que l’immense aire de la forêt développée vers l’est jusqu’aux sources du Nil fût fréquentée par les tribus errantes ou habitée par des tribus sédentaires.

John Cort n’aperçut aucun être humain aux abords du marécage, ni sur les rives du cours d’eau.

« J’ai été dupe d’une illusion, pensait-il. Il est possible que je me sois endormi un instant, et c’est dans un rêve que j’ai cru entendre ce mot. »

Aussi ne dit-il rien de l’incident à ses compagnons.

« Mon cher Max, demanda-t-il alors, avez-vous fait à notre brave Khamis toutes vos excuses pour avoir douté de l’existence de ce rio, dont il n’a jamais douté, lui ?…

— Il a eu raison contre moi, John, et je suis heureux d’avoir eu tort, puisque le courant va nous véhiculer sans fatigue aux rives de l’Oubanghi…

— Tranquillement… je ne l’affirme pas, repartit le foreloper. Peut-être des chutes… des rapides…

— Ne voyons que le bon côté des choses, déclara John Cort. Nous cherchions une rivière, la voici… Nous songions à construire un radeau, construisons-le…

— Dès ce matin, je vais me mettre à la besogne, dit Khamis, et, si vous voulez m’aider, monsieur John…

— Certainement, Khamis. Pendant notre travail, Max voudra bien s’occuper de nous ravitailler…

— C’est d’autant plus urgent, insista Max Huber, qu’il ne reste plus rien à manger… Ce gourmand de Llanga a tout dévoré hier soir…

— Moi… mon ami Max !… se défendit Llanga, qui, le prenant au sérieux, parut sensible à ce reproche.

— Eh, gamin, tu vois bien que je plaisante !… Allons, viens avec moi… Nous suivrons la berge jusqu’au tournant de la rivière. Avec le marécage d’un côté, l’eau courante de l’autre, le gibier aquatique ne manquera ni à droite ni à gauche, et, qui sait ?… quelque beau poisson pour varier le menu…

— Défiez-vous des crocodiles… et même des hippopotames, monsieur Max, conseilla le foreloper.

— Eh ! Khamis, un gigot d’hippopotame rôti à point n’est pas à dédaigner, je pense !… Comment un animal d’un caractère si heureux… un cochon d’eau douce après tout… n’aurait-il pas une chair savoureuse ?…

— D’un caractère heureux, c’est possible, monsieur Max, mais, quand on l’irrite, sa fureur est terrible !

— On ne peut pourtant pas lui découper quelques kilogrammes de lui-même sans s’exposer à le fâcher un peu…

— Enfin, ajouta John Cort, si vous aperceviez le moindre danger, revenez au plus vite. Soyez prudent…

— Et vous, soyez tranquille, John. — Viens, Llanga…

— Va, mon garçon, dit John Cort, et n’oublie pas que nous te confions ton ami Max ! »

Après une telle recommandation, on pouvait tenir pour certain qu’il n’arriverait rien de fâcheux à Max Huber, puisque Llanga veillerait sur sa personne.

Max Huber prit sa carabine et vérifia sa cartouchière.


« Ménagez vos munitions, monsieur Max… dit le foreloper.

— Le plus possible, Khamis. Mais il est vraiment regrettable que la nature n’ait pas créé le cartouchier comme elle a créé l’arbre à pain et l’arbre à beurre des forêts africaines !… En passant, on cueillerait ses cartouches comme on cueille des figues ou des dattes ! »

Sur cette observation d’une incontestable justesse, Max Huber et Llanga s’éloignèrent en suivant une sorte de sentier en contre-bas de la berge, — et ils furent bientôt hors de vue.

John Cort et Khamis s’occupèrent alors de chercher des bois propres à la construction d’un radeau. Si ce ne pouvait être qu’un très rudimentaire appareil, encore fallait-il en rassembler les matériaux.

Le foreloper et son compagnon ne possédaient qu’une hachette et leurs couteaux de poche. Avec de tels outils, comment s’attaquer aux géants de la forêt ou même à leurs congénères de stature plus réduite ?… Aussi Khamis comptait-il employer les branches tombées, qu’il relierait par des lianes et sur lesquelles serait établi une sorte de plancher doublé de terre et d’herbes. Avec douze pieds de long, huit de large, ce radeau suffirait au transport de trois hommes et d’un enfant, qui, d’ailleurs, débarqueraient aux heures des repas et des haltes de nuit.

De ces bois, dont la vieillesse, le vent, quelque coup de foudre avaient provoqué la chute, il se trouvait quantité sur le marécage où certains arbres d’essence résineuse se dressaient encore. La veille, Khamis s’était promis de ramasser à cette place les diverses pièces nécessaires à la construction du radeau. Il fit part à John Cort de son intention et celui-ci se déclara prêt à l’accompagner.

Un dernier regard jeté sur la rivière, en amont et en aval, tout paraissant tranquille aux environs du marécage, John Cort et Khamis se mirent en route.

Ils n’eurent qu’une centaine de pas à faire pour rencontrer un amas de pièces flottables. La plus sérieuse difficulté serait, sans doute, de les traîner jusqu’au pied de la berge. En cas qu’elles fussent trop lourdes à manier pour deux personnes, on ne l’essayerait qu’après le retour des chasseurs.

En attendant, tout portait à croire que Max Huber faisait bonne chasse. Une détonation venait de retentir, et l’adresse du Français permettait d’affirmer que ce coup de fusil ne devait pas avoir été perdu. Très certainement, avec des munitions en quantité suffisante, l’alimentation de la petite troupe eût été assurée pendant ces quatre cents kilomètres qui la séparaient de l’Oubanghi et même pour un plus long parcours.

Or, Khamis et John Cort s’occupaient à choisir les meilleurs bois, lorsque leur attention fut attirée par des cris venant de la direction prise par Max Huber.

« C’est la voix de Max… dit John Cort.

— Oui, répondit Khamis, et aussi celle de Llanga. »

En effet, un fausset aigu se mêlait à une voix mâle.

« Sont-ils donc en danger ?… » demanda John Cort.

Tous deux retraversèrent le marécage et atteignirent la légère tumescence sous laquelle s’évidait la grotte. De cette place, en portant les yeux vers l’aval, ils aperçurent Max Huber et le petit indigène arrêtés sur la berge. Ni êtres humains ni animaux aux alentours. Du reste, leurs gestes n’étaient qu’une invitation à les rejoindre et ils ne manifestaient aucune inquiétude.

Khamis et John Cort, après être descendus, franchirent rapidement trois à quatre cents mètres, et, lorsqu’ils furent réunis, Max Huber se contenta de dire :

« Peut-être n’aurez-vous pas la peine de construire un radeau, Khamis…

— Et pourquoi ?… demanda le foreloper.

— En voici un tout fait… en mauvais état, il est vrai, mais les morceaux en sont bons. »

Et Max Huber montrait dans un enfoncement de la rive une sorte de plate-forme, un assemblage de madriers et de planches, retenu par une corde à demi pourrie dont le bout s’enroulait à un piquet de la berge.

« Un radeau !… s’écria John Cort.

— C’est bien un radeau !… » constata Khamis.

En effet, sur la destination de ces madriers et de ces planches, aucun doute n’était admissible.

« Des indigènes ont-ils donc déjà descendu la rivière jusqu’à cet endroit ?… observa Khamis.

— Des indigènes ou des explorateurs, répondit John Cort. Et pourtant, si cette partie de la forêt d’Oubanghi eût été visitée, on l’aurait su au Congo ou au Cameroun.

— Au total, déclara Max Huber, peu importe, la question est de savoir si ce radeau ou ce qui en reste peut nous servir…

— Assurément. »

Et le foreloper allait se glisser au niveau de la crique, lorsqu’il fut arrêté par un cri de Llanga.

L’enfant, qui s’était éloigné d’une cinquantaine de pas en aval, accourait, agitant un objet qu’il tenait à la main.

Un instant après il remettait à John Cort ledit objet. C’était un cadenas de fer, rongé par la rouille, dépourvu de sa clef, et dont le mécanisme, d’ailleurs, eût été hors d’état de fonctionner.

« Décidément, dit Max Huber, il ne s’agit pas des nomades congolais ou autres, auxquels les mystères de la serrurerie moderne sont inconnus !… Ce sont des blancs que ce radeau a transportés jusqu’à ce coude de la rivière…

— Et qui, s’en étant éloignés, n’y sont jamais revenus ! » ajouta John Cort.

Juste conséquence à tirer de l’incident. L’état d’oxydation du cadenas, le délabrement du radeau, démontraient que plusieurs années s’étaient écoulées depuis que l’un avait été perdu et l’autre abandonné au bord de cette crique.

Deux déductions ressortaient donc de ce double fait logique et indiscutable. Aussi, lorsqu’elles furent présentées par John Cort, Max Huber et Khamis n’hésitèrent pas à les accepter :

1o Des explorateurs ou des voyageurs non indigènes avaient atteint cette clairière, après s’être embarqués soit au-dessus, soit au-dessous de la lisière de la grande forêt ;

2o Lesdits explorateurs ou voyageurs, pour une raison ou pour une autre, avaient laissé là leur radeau, afin d’aller reconnaître cette portion de la forêt située sur la rive droite.

Dans tous les cas, aucun d’eux n’avait jamais reparu. Ni John Cort ni Max Huber ne se souvenaient qu’il eût été question, depuis qu’ils habitaient le Congo, d’une exploration de ce genre.

Si ce n’était pas là de l’extraordinaire, c’était tout au moins de l’inattendu, et Max Huber devrait renoncer à l’honneur d’avoir été le premier visiteur de la grande forêt, considérée à tort comme impénétrable.

Cependant, très indifférent à cette question de priorité, Khamis examinait avec soin les madriers et les planches du radeau. Ceux-là se trouvaient en assez bon état, celles-ci avaient souffert davantage des intempéries et trois ou quatre seraient à remplacer. Mais, enfin, construire de toutes pièces un nouvel appareil, cela devenait inutile. Quelques réparations suffiraient. Le foreloper et ses compagnons, non moins satisfaits que surpris, possédaient le véhicule flottant qui leur permettrait de gagner le confluent du rio.

Tandis que Khamis s’occupait de la sorte, les deux amis échangeaient leurs idées au sujet de cet incident :

« Il n’y a pas d’erreur, répétait John Cort, des blancs ont déjà reconnu la partie supérieure de ce cours d’eau, — des blancs, ce n’est pas douteux… Que ce radeau, fait de pièces grossières, eût pu être l’œuvre des indigènes, soit !… Mais il y a le cadenas…

— Le cadenas révélateur… sans compter d’autres objets que nous ramasserons peut-être…, observa Max Huber.

— Encore… Max ?…

— Eh ! John, il est possible que nous retrouvions les vestiges d’un campement, dont il n’y a pas trace en cet endroit, car il ne faut pas regarder comme tel la grotte où nous avons passé la nuit. Elle ne paraît point avoir déjà servi de lieu de halte, et je ne doute pas que nous n’ayons été les seuls jusqu’ici à y chercher refuge…

— C’est l’évidence, mon cher Max. Allons jusqu’au coude du rio…

— Cela est d’autant plus indiqué, John, que là finit la clairière, et je ne serais pas étonné qu’un peu plus loin…

— Khamis ? » cria John Cort.

Le foreloper rejoignit les deux amis.

« Eh bien, ce radeau ?… demanda John Cort.

— Nous le réparerons sans trop de peine… Je vais rapporter les bois nécessaires.

— Avant de nous mettre à la besogne, proposa Max Huber, descendons le long de la rive. Qui sait si nous ne recueillerons pas quelques ustensiles, ayant une marque de fabrication qui indiquerait leur origine ?… Cela viendrait à propos pour compléter notre batterie de cuisine par trop insuffisante !… Une gourde et pas même une tasse ni une bouilloire…

— Vous n’espérez pas, mon cher Max, découvrir office et table où le couvert serait mis pour des hôtes de passage ?…

— Je n’espère rien, mon cher John, mais nous sommes en présence d’un fait inexplicable… Tâchons de lui imaginer une explication plausible.

— Soit, Max. — Il n’y a pas d’inconvénient, Khamis, à s’éloigner d’un kilomètre ?…

— À la condition de ne pas dépasser le tournant, répondit le foreloper. Puisque nous avons la facilité de naviguer, épargnons les marches inutiles…

— Entendu, Khamis, répliqua John Cort. Et, tandis que le courant entraînera notre radeau, nous aurons tout le loisir d’observer s’il existe des traces de campement sur l’une ou l’autre rive. »

Les trois hommes et Llanga suivirent la berge, une sorte de digue naturelle entre le marécage et la rivière.

Tout en cheminant, ils ne cessaient de regarder à leurs pieds, cherchant quelque empreinte, un pas d’homme, ou quelque objet qui eût été laissé sur le sol.

Malgré un minutieux examen, autant sur le haut qu’au bas de la berge, on ne trouva rien. Nulle part ne furent relevés des indices de passage ou de halte. Lorsque Khamis et ses compagnons eurent atteint la première rangée d’arbres, ils furent salués par les cris d’une bande de singes. Ces quadrumanes ne parurent pas trop surpris de l’apparition d’êtres humains. Ils s’enfuirent cependant. Qu’il y eût des représentants de la gent simienne à s’ébattre entre les branches, on ne pouvait s’en étonner. C’étaient des babouins, des mandrilles, qui se rapprochent physiquement des gorilles, des chimpanzés et des orangs. Comme toutes les espèces de l’Afrique, ils n’avaient qu’un rudiment de queue, cet ornement étant réservé aux espèces américaines et asiatiques.

« Après tout, fit observer John Cort, ce ne sont pas eux qui ont construit le radeau, et, si intelligents qu’ils soient, ils n’en sont pas encore à faire usage de cadenas…

— Pas plus que de cage, que je sache… dit alors Max Huber.

— De cage ?… s’écria John Cort. À quel propos, Max, parlez-vous de cage ?…

— C’est qu’il me semble distinguer… entre les fourrés… à une vingtaine de pas de la rive… une sorte de construction…

— Quelque fourmilière en forme de ruche, comme en élèvent les fourmis d’Afrique… répondit John Cort.

— Non, M. Max ne s’est pas trompé, affirma Khamis. Il y a là… oui… on dirait même une cabane construite au pied de deux mimosas, et dont la façade serait en treillis…

— Cage ou cabane, répliqua Max Huber, voyons ce qu’il y a dedans…

— Soyons prudents, dit le foreloper, et défilons-nous à l’abri des arbres…

— Que pouvons-nous craindre ?… » reprit Max Huber, qu’un double sentiment d’impatience et de curiosité éperonnait, suivant son habitude.

Du reste, les environs paraissaient être déserts. On n’entendait que le chant des oiseaux et les cris des singes en fuite. Aucune trace ancienne ou récente d’un campement n’apparaissait à la limite de la clairière. Rien non plus à la surface du cours d’eau, qui charriait de grosses touffes d’herbes. De l’autre côté, même apparence de solitude et d’abandon. Les cent derniers pas furent rapidement franchis le long de la berge qui s’infléchissait alors pour suivre le tournant de la rivière. Le marécage finissait en cet endroit, et le sol s’asséchait à mesure qu’il se surélevait sous la futaie plus dense.

L’étrange construction se montrait alors de trois quarts, appuyée aux mimosas, recouverte d’une toiture inclinée qui disparaissait sous un chaume d’herbes jaunies. Elle ne présentait aucune ouverture latérale, et les lianes retombantes cachaient ses parois jusqu’à leur base.

Ce qui lui donnait bien l’aspect d’une cage, c’était la grille, ou plutôt le grillage de sa façade, semblable à celui qui, dans les ménageries, sépare les fauves du public.

Cette grille avait une porte — une porte ouverte en ce moment.

Quant à la cage, elle était vide.

C’est ce que reconnut Max Huber qui, le premier, s’était précipité à l’intérieur.

Des ustensiles, il en restait quelques-uns, une marmite en assez bon état, un coquemar, une tasse, trois ou quatre bouteilles brisées, une couverture de laine rongée, des lambeaux d’étoffe, une hache rouillée, un étui à lunettes à demi pourri sur lequel ne se laissait plus lire un nom de fabricant.

Dans un coin gisait une boite en cuivre dont le couvercle, bien ajusté, avait dû préserver son contenu, si tant est qu’elle contint quelque chose.

Max Huber la ramassa, essaya de l’ouvrir, n’y parvint pas. L’oxydation faisait adhérer les deux parties de la boîte. Il fallut passer un couteau dans la fente du couvercle qui céda.

La boite renfermait un carnet en bon état de conservation, et, sur le plat de ce carnet, étaient imprimés ces deux mots que Max Huber lut à haute voix :

Docteur Johausen.