Le Véritable Métropolitain/Modicité des transports

J. Michelet (p. 70-71).



Modicité des transports


Il ne suffit pas de voyager aisément, il faut encore voyager économiquement.

Là est une des plus importantes considérations qui doive préoccuper dans l’établissement d’un Métropolitain bien compris.

Nous allons donner, à cette partie du problème, l’attention qu’elle comporte.

Avec les projets présentés il y a quatre ans, le prix, pour le Métropolitain souterrain, était admis être par kilomètre de 4 centimes en 3e classe, de 7 centimes en 2e, et de 10 centimes en 1re ; ce qui constituait un port d’autant plus élevé, qu’il ne supprimait pas le coût des omnibus pour aller joindre la station, qu’on pouvait avoir besoin d’aller chercher.

Le Métropolitain aérien passant dans les rues, lui, devait prendre 25 centimes, sans compter non plus l’emploi des omnibus ou tramways.

Le projet Eiffel assigne comme minimum le prix de 30 centimes aller et retour pour les ouvriers, toujours sans les omnibus correspondants.

Le véritable Métropolitain ne prendra que 10 centimes pour un parcours, pouvant aller jusqu’à 12 kilomètres et ce, sans constituer de catégories de castes, qui semblent dire à quelques-uns : c’est l’aumône que nous vous faisons ; de plus, pour seulement 10 centimes aussi, on trouvera partout place dans les omnibus ou tramways complétant le réseau, aussi bien dans l’intérieur des voitures que sur l’impériale, d’où encore égalité pour tous.

Ainsi, avec le véritable Métropolitain, le prix maximum, afférent aux plus larges trajets, sera de 30 centimes.

Moyennant ce prix maximum, on pourra se rendre rapidement d’un point quelconque de la périphérie de Paris à n’importe quel autre point opposé de ladite périphérie, soit un parcours moyen de 10 kilomètres.

C’est donc, en somme, moins d’un centime par kilomètre, en se servant seulement du Métropolitain, et moins de 3 centimes par kilomètre en utilisant les moyens de circulation complémentaires ; tandis que le Métropolitain souterrain demandait 4 centimes par kilomètre sans correspondance, et que le Métropolitain aérien prenait un prix uniforme de 25 centimes, aussi sans correspondance.

L’avantage, au point de vue de l’économie, ce qui importe aux masses à transporter, est donc manifeste pour le véritable Métropolitain. Il ne saurait être un seul instant discuté.