Le Tombeau de Jean de La FontaineMercure de France (p. 135-136).
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L’HIRONDELLE


Je suis la flèche en deuil que lance
Le printemps
Et qui perce les cœurs où sévit la romance
Des vingt ans.

Combien, quand le jardin s’azure
D’iris et de lilas,
N’en ai-je point touché lesquels ne voulaient pas
Guérir de leur blessure.


Mais lorsque, décochée et vibrant dans le ciel,
Je visais ta poitrine
Pour te faire ce mal que connut Lamartine,
Je te voyais sourire, homme trop sensuel,
Qui n’as jamais connu que l’amour de Martine.