Le Thé : botanique et culture, falsifications et richesse en caféine des différentes espèces/Avant-propos

AVANT-PROPOS


S’il est une plante qui ait donné lieu aux travaux les plus nombreux et aux discussions les plus passionnées, c’est sans contredit l’arbre à thé. Nous ne parlons pas de la Chine où seule sa culture servirait à faire vivre son immense population, mais en France le thé a conquis depuis longtemps une place importante, toutefois, sans avoir pu détrôner le café.

Frappé de l’ignorance de la grande majorité des consommateurs sur son mode de culture, et la manière de préparer les feuilles de thé ; frappé des conséquences que peuvent amener son usage immodéré, comme boisson quotidienne ; frappé également de la multiplicité des méthodes pour doser son élément actif, la théine, nous avons été amené à entreprendre l’étude de quelques-unes de ses propriétés, nous plaçant soit au point de vue botanique, soit au point de vue chimique.

Ce travail est divisé en quatre parties.

La première partie est consacrée à l’Étude botanique et culturale des diverses espèces de thé, ainsi qu’à la fabrication, souvent discutée, des thés noirs et des thés verts.

La deuxième partie a trait aux falsifications du thé les plus communes.

La troisième partie renferme quelques-unes des méthodes qui ont été préconisées pour le dosage de la caféine, ainsi que des recherches personnelles sur la valeur de ces procédés.

La quatrième partie est consacrée à l’application de la meilleure méthode de dosage de la caféine aux différents thés ; nous avons pu, pour quelques-uns du moins, donner la provenance, ainsi que certains caractères physiques apparents, qui permettent de les différencier.

Mais avant de commencer cette étude, qu’il nous soit permis ici de payer une dette de reconnaissance envers nos maîtres qui ont contribué à nous inculquer les principes de leur science et de leurs travaux.

Nous remercions MM. les professeurs Crolas, Florence et Hugounenq, ainsi que M. le Dr agrégé Beauvisage, des conseils qu’ils n’ont cessé de nous prodiguer et de l’intérêt qu’ils nous ont toujours montré.

Nous remercions tout particulièrement M. le professeur Cazeneuve, qui a bien voulu nous aider de ses savants conseils et mettre son laboratoire à notre entière disposition. Qu’il reçoive l’hommage de notre sincère reconnaissance pour la haute direction qu’il a su donner à notre modeste travail.

A. Biétrix.

Lyon, 23 mai 1892.