Pour les autres éditions de ce texte, voir Départ.

Le SigneLéon Vanier, éditeur des Décadents (p. 5).
◄  Souhait
Le Vase  ►

DÉPART


À Charles Darantière


Dans l’or en feu d’une éclatante après midi,
Le parc montre aux regards par ses grilles ouvertes,
Ses corbeilles, d’où tombe un arôme alourdi,
Joyaux pris dans l’écrin de ses pelouses vertes.

Le jet d’eau rit dans le tapage des couleurs,
Sur l’herbe les rayons dansent des sarabandes,
On dirait d’une fête où, dans les plates-bandes,
L’été tire des feux d’artifice de fleurs,

Et svelte, de clarté les paupières mi-closes,
Devant le rire ouvert des glaïeuls et des roses,
La femme, dans un flot de velours nacarat,

Sous la vérandah bleue où l’attend sa calèche,
Gantée, ombrelle aux doigts, la joue en fleur de pêche,
S’attarde à respirer l’âme du réséda.