Le Premier Livre pastoral/Les Odes/Les Présents

Le Premier Livre pastoralLéon Vanier, libraire-éditeur (p. 63-64).

LES PRÉSENTS
à charles maurras

Fol ! ô surtout que tu n’ailles,
Si Rosette a dit : Je veux !
La tige des accordailles.
La piller pour ses cheveux.
La fleur que ta main lacère
L’adjurerait, pestifère,
Du doigt qu’aux vents prompts, défère
Plouto farouche nos vœux !



Qu’il n’est non plus de main sage
Déraciner, sablonneux,
Les jaunes lis du rivage
Pour l’en ceindre à triples nœuds :
Ils lui diraient à ta honte
Le pleur qu’à grosse voix conte
Aux Nérides d’Amathonte
L’Océan libidineux !


Tempestif et magnifique,
L’Or plutôt prêche ses yeux !
L’Or à la bouche magique,
Lui va dire insidieux :
Com’ Danaë d’or s’arrouse
Et d’or lainé son épouse
Fit le Boucquin Apollouse,
Sœur de Phœbus radieux !