Le Poème sans nomBibliothèque-Charpentier (p. 209).
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CLXVTII


Épuisons, si tu veux, ce thème des romans.
Au jardin, tu m’as dit : « Je n’en ai plus que faire. »
Et, sur ce, j’aurais pu te répondre, sévère :
« Ah ! cela n’est pas vrai ! Je suis sûr que tu mens. »

Tu mentais. Les romans sont les seuls ornements
De ton oisiveté pesante et somnifère.
Tu n’en veux plus ? Tu mens ! Ton esprit les espère :
C’est sa manne ; il n’a pas de meilleurs aliments.

En pâture, sous peu, je t’offrirai le nôtre.
Somme toute, ma chère, il en vaut bien un autre.
À mes yeux, des romans c’est le nec plus ultra.

Il est vraiment le seul que je devrais écrire ;
Et je m’y mets, pour me distraire… Il te plaira.
Puisque tu n’aimes pas les romans qui font rire.