Le Parnasse contemporain/1876/Fin de carême

Le Parnasse contemporainAlphonse Lemerre [Slatkine Reprints]III. 1876 (p. 199).
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FIN DE CARÊME


On vend du muguet blanc sous les portes cochères.
Le soleil est doux comme une lune de miel.
Les arbres reverdis font l’éloge du ciel,
Et les prédicateurs descendent de leurs chaires.

Il pleut de la gaîté. Tout le monde a vingt ans.
Le cœur bat follement au fond de la poitrine ;
La main tremble ; on sourit sans motif ; la narine
Se grise des parfums capiteux du printemps.

L’hiver s’en est allé rejoindre les banquises.
Bon voyage ! — Déjà, loin des mornes salons,
Dans la rue, on entend sonner les hauts talons
Des dames de Paris, ces passantes exquises.