Le Parler populaire des Canadiens français/C

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C
Ça, pron.
— Il. Ex. Ça gèle fort ce matin.
— Celui-ci, celui-là, cette personne. Ex. Ça parle sans savoir ce que ça dit. C’est ça qui est farceur.
— Cela, cette chose-là. Ex. Ça m’embête gros.
Ça y est-il ? Ça y est. En es-tu ? — Oui, c’est convenu.
Il a de ça, il a de la fortune.
Quoique ça, malgré cela.
* Cab, n. m. (m. a.)
Cabriolet de place, à deux ou quatre roues. Le véritable cab est conduit par un cocher qui a son siège en arrière. Quelqu’un faisait remarquer la forme extraordinaire de ce véhicule importé d’Angleterre en France. Un plaisant répondit : « C’est afin que de l’intérieur le supérieur ne puisse voir le postérieur de son inférieur placé à l’extérieur. »
Cabalable, adj.
Qui peut être cabalé. Ex. Il y a sept bleus dans cette paroisse qui ne sont pas cabalables.
Cabalage, n. m.
Cabale. Ex. Dans la paroisse de Beaumont, il n’y a pas de cabalage possible.
Cabale, n. f.
Propagande en vue d’une élection quelconque, politique, municipale, etc.
Cabaler, v. a. et n.
— Solliciter des votes en faveur d’un candidat briguant les

suffrages d’une communauté électorale. Ex. A force de cabaler, j’ai réussi à le faire voter pour mon candidat.

— Travailler à obtenir des suffrages, faire de la propagande d’une manière générale. Ex. J’ai tellement cabalé dans ma paroisse, que j’ai pu obtenir une majorité pour notre candidat.

Cabane, n. f.

Etal de bouclier, de fruitier, de regrattier.

Cabane à morue, n. f.

Petite construction en bois placée sur la glace des rivières où le pêcheur s’installe pour pêcher la petite morue.

Cabane à sucre, n. f.

Maisonnette érigée au milieu d’une sucrerie pour y fabriquer le sucre d’érable, tout en s’y mettant à l’abri. D’où l’expression tire de cabane, assez souvent employée par les amateurs.

Cabané, adj. — Enfoncé. Ex. Il a les yeux cabanes.

Cabaneau, n. m.

Petite armoire pratiquée dans un mur sous l’escalier de service ou sous le rebord d’une fenêtre, de manière à ce qu’on ne l’aperçoive même pas.

Cabaner, v. n.

Habiller chaudement. Ex. Aie le soin de te tenir la tête et le cou bien cabanés, car il fait une tempête.

S’arrêter en route pour se mettre à l’abri.

Cabaner (se), v. pron.

— S’installer chez soi. Ex. Je vais quitter mon bureau à quatre heures, et puis j’irai me cabaner chez moi jusqu’à demain matin.
— Devenir casanier. Ex. Plus je vieillis, plus je cherche à me cabaner.
— S’assombrir. Ex. I,e temps se cabane, nous allons avoir quelque orage.

Cabanes, n. f. pl. — Latrines.

Cabarouet, n. m.

— Haquet. Long camion qui sert à transporter les barils, les grosses caisses, le truck des Anglais. 
— Cabriolet. Petite voiture à deux roues, suspendue sur des baguettes de bois, ou sur des ressorts, et à un siège, ou encore une voiture à deux roues, avec quatre poteaux, comme nous en voyons sur nos marchés.

Cabas, n. m.

Bruit, fracas, tapage. Ex. Allons, les enfants, ne faites pas tant de cabas ? En France, ce mot veut dire tromperie ou s’applique à un meuble lourd et grossier. Dans l’Anjou, c’est un manteau.

Cabasser, v. n.

— Faire du cabas, du bruit.
— Fatiguer, abattre. Ex. Cette fille me paraît bien cabassée.
— Secouer fortement. Ex. Je me suis fait terriblement cabasser dans la voiture à Marois.

Cabinet, n. m.

Chambre à coucher, à la campagne. Ex. Monsieur, passez dans le cabinet du fond, c’est là votre chambre à coucher. Nous prononçons souvent cabinette.

Câblegramme, n. m. — Câblogramme.

Caboche, n. f.

— Capsule de certaines plantes. Ex. Une caboche de pavot.
— Tête. Ex Je me suis sonné la caboche en tombant.

Cabochon, n. m.

— Caboche, tête. Ex. Ce que je te dis là, forre-moi ça dans ton cabochon.
— Bosses, proéminences quelconques.
— Nœud de bois, loupe.
— Ouvrier maladroit.
— Imbécile.

Cabousse, n. f.

— Appartement ou pièce attenante à un édifice, servant de dépense.

Caca, n. m. et adj.

— Immondice de toute nature. Ex. Ne touche pas à cela, c’est du caca.
— Immangeable. Ex. Ne mets pas cela dans ta bouche, c’est caca. 
— Méchant. Ex. C’est caca ce que tu as fait là, mon petit.

Cacasser, v. n.

— Croasser.
— Caqueter, en parlant de la poule.
— Bavarder.

Cache, n. f.

Cachette, ou lieu secret connu seulement des trappeurs du Nord-Ouest. Dans ces caches, ils déposaient ce qu’ils possédaient de plus précieux.

Cache la Belle-Bergère.

Jeu de société qui consite à se passer de l’un à l’autre un bijou ou un objet que l’un des joueurs, placé au centre, doit saisir au passage. La personne prise en possession du bijou doit payer un gage.

Cache-mainettes, n. f.

Tablier muni de poches dans lesquelles les femmes peuvent introduire leurs mains tout entières.

Cache petit-pot.

Jeu d’enfant, où il est question de trouver un objet caché dans la main de l’un des joueurs réunis en cercle. Le chercheur est debout, au centre.

Cacher, v. a.

— Mettre des couvertures sur une personne couchée pour la mettre à l’abri du froid.
— Cacher les fautes de quelqu’un.

Cacheter, v. a.

Jeter des couvertures sur quelqu’un pour le protéger contre le froid.

Cachette, n. f.

Cache-cache, jeu d’enfants, dans lequel tous les joueurs se cachent, à l’exception d’un seul, qui cherche à découvrir les cachettes des autres.

Cachette (à la), loc. adv.

En cachette. Ex. Lire des romans à la cachette du maître. Tu as fait cela à la cachette de moi.

Cadran, n. m.

Montre. Ex. Ton cadran est dérangé.

Cadre, n. m.

Tableau, dessin, gravure encadrés. Ex. Voici un beau cadre. Métonymie, le contenant employé au lieu du contenu. Se dit très souvent en France.

Caduc (la), n. f.

L’aqueduc. Ex. Va donc voir si la caduc marche.

Caduc, adj.

Triste, abattu. Ex. Cette femme est bien caduque depuis que son mari est mort.

Cafière, n. f.

Cafetière, vase qui sert à faire ou à verser le café.

Cage, n. f.

— Train de bois, composé de billots liés ensemble pour former un radeau.
— Planches ou madriers mis en pile et croisés à angles droits avec de nombreux interstices, pour être séchés au soleil. 

Cageage, n. m.

Tous les travaux particuliers à la mise en train des billots en flotte.

Cager, v. a.

— Former une cage avec des billots liés les uns aux autres pour en permettre le transport.
— Empiler des planches ou des madriers pour les faire sécher au grand air et au soleil.

Cageu, n. m.

Pièces de bois attachées les unes aux autres et mises en flotte pour être transportées d’un lieu à un autre. Ce mot peut venir de cajeutes, vieux mot français employé pour dési gner les lits de vaisseaux ; du hollandais kajuit.

Cageur, n. m. — Employé sur une cage.

Cagouette, n. m. — Gorge. V. Gagouette.

Cahot, n. m.

Ce mot, qui est français, s’emploie surtout pour marquer les inégalités qui se produisent dans nos chemins d’hiver par les amoncellements de neige. On le trouve dans la fameuse chanson :

…C’est la faute à Papineau Si nous avons des cahots.

Câille, adj.

Mélange de blanc et de noir. Ex. Marie, va tirer la grande vache caille. Thérèse a les yeux cailles.

Cailler, v. n.

Se laisser aller au sommeil. Ex. Mon petit Jean, tu t’endors, tu commences à câiller. Eu Anjou, caille se dit pour sommeil profond.

Câilles, n. f. pl.

Caillebottes, masse de lait caillé. Ex. Vivre aux cailles et aux patates.

Caillette, n. f.

Nom fréquemment donné aux vaches de couleur câille.

Cailloud’chouc, n. m. — Caoutchouc.

Caisser, v. a.

Encaisser, mettre en caisse. Ex. Caisser des livres.

Caisson, n. m.

Tête. Ex. Se faire sauter le caisson avec un pistolet.

  • Cake, kêke, (m. a.) — Gâteau. Ex. Un Johnny cake.

Calâbre, n. m. — Cadavre.

Calamel, n. m. — Calomel.

Calant, adj.

Qui cale, enfonce. Ex. Les chemins sont calants.

  • Calculer, v. n. (Angl.)

Présumer. Ex. Je calcule partir la semaine qui vient.

Calèche, n. f.

— Cabriolet à ressorts, à deux roues, suspendu sur deux bandes de cuir, à coffre gondolé, encore en usage à Québec.
— Diarrhée. Ex. Avoir la calèche.

Caléchée, n. f.

Calèche remplie de voyageurs, de promeneurs.

Calemberdaine, n. f. — Calembredaine.

Calenas, n. m. — Cadenas.

Calenderier, n. m. — Calendrier.

Caler, v. n. et a.

— Ruiner. Ex. Ce marchand est calé à tout jamais.
— Enfoncer. Ex. I,a terre est molle ici, ça cale. 
— Devenir chauve. Ex. Tu cales bien de bonne heure, toi, tu as la tête comme un genou.
— Perdre de l’argent. Ex. J’ai calé gros d’argent dans ma dernière spéculation.

En France, caler signifie avoir peur. Ex. Tu caleras quand il faudra te battre. Caler peut venir de cale, calotte Brantôme parle de la cale ecclésiastique, béguin ou coiffe de soie que les hommes portaient sous le chaperon (camail).

Calfetage, n. m. — Calfatage.

Calfeter, v. a. — Calfater.

Calfeteux, n. m. — Qui exerce le métier de calfat.

Caliberdas, Bruit, tapage. Ex. Mon Dieu ! quel caliberdas !

Caliborgne, adj. — Louche, borgne.

Califourchon, n. m. — Fourche des jambes.

Califournie, n. f. — Californie.

Calimaçon, n. m.

Colimaçon. Ex. Calimaçon borgne, montre-moi tes cornes.

Cali-Mailla, n. m.

Colin-Maillard. Ex. Courir le Cali-Mailla. Le Colin-Maillard cherche à saisir un joueur, et, lorsqu’il le tient, il doit deviner son nom. S’il nomme le joueur qu’il a pris, ce dernier devient Colin-Maillard.

Câlice, n. m. — Calice.

Câline, n. f.

Espèce de bonnet rond, noué sous le menton, dont nos Canadiennes se servaient beaucoup dans le temps passé. La mode semble en vouloir disparaître.

Calmir, v. n.

Faire le calme. Ex. La mer va calmir, ensuite nous partirons pour l’île aux Corneilles.

Calmir (se), v. pron.

Se calmer. Ex. Il finira par se calmir avec le temps.

Calotte, n. f.

— Ronce odorante, appelée aussi cap, casquette, capuchon, framboise.
— Casquette. Ex. Les écoliers du séminaire sont obligés de porter la calotte de drap bleu avec nervure blanche. 

Calumet, n. m.

— Toute pipe de bois, ou dont le tuyau est en bois ou en roseau.
— Homme de très petite taille.

Caluron, n. m.

Petite casquette qui ne recouvre que le sommet de la tête.

Câlus, n. m. — Cal, calus.

  • Calvette, n. f. (Angl.)

Ponceau. De l’anglais culvert.

Calvine, n. m.

Calville. Ex. Des pommes de Calvine. Calville est un petit village de Normandie, et la pomme Calville est particulière à la Normandie. Le nom a été apporté de France, mais la pomme nous est étrangère.

Camail, n. m.

Capeline particulière aux jeunes enfants et qu’ils portent durant l’été.

Cambuse, n. f. — Poêle rustique.

Camelotine, n. f.

Etoffe de laine très lustrée, en vogue autrefois.

Camomine, n. f.

Camomille. Ex. Une bonne tisane de camomine pour la migraine.

Camp, n. m.

— Habitation primitive élevée dans les bois pour y loger les bûcherons, les voyageurs. Il y a les camps temporaires et les camps permanents. Se prononce campe.
— Ficher le camp, se sauver, déserter.
— Sacrer le camp, même sens.

Camp-lit, n. m.

Lit de camp, préparé au moyen de branches d’arbres recouvertes de peaux de carriole.

Campe, n. m. — Camp.

Camper, v. n.

— S’installer dans un camp, près d’un lac ordinairement, pour faire la chasse ou la pêche.
— Jeter. Ex. Son cheval l’a campé par terre. 
— Appliquer. Ex. Je lui ai campé une bonne claque.

Canâiller, v. n. — Se livrer à la canaillerie.

Canaoua, n. m.

Sobriquet donné aux sauvages en général. Ex. Les Canaouas de Ristigouche.

Canaouiche, n. m,

Sobriquet donné aux sauvages. Ex. Bonjour, canaouiche !

Canard, n. m. — Bouilloire. V. Bombe.

Canard branchu, n. m. — Canard huppé.

Canard gris, n. m. — Canard pilet.

Canayen, enne, n. et adj.

Canadien, enne. Ex. Les Canayens sont pas des fous, partiront pas sans prendre un coup.

Cancanage, n. m.

Cancan, médisance que l’on colporte.

Cancanement, n. m. — Cancan.

Cancaner, v. n.

Bavarder, médire. Cancan est du français académique, mais pas cancaner.

Cancaneux, adj.

Cancanier, qui a l’habitude de faire des cancans.

  • Cancellation, n. f. (Angl.)
Action de canceller, de contremander, de résilier, d’annuler, de biffer.
  • Canceller, v. a. (Angl.)
— Contremander. Ex. Canceller une commande de livres.
— Résilier. Ex. Canceller un bail.
— Annuler. Ex. Canceller une loi.
— Biffer. Ex. Canceller une disposition de la loi.

Cancre, n. m.

Paresseux incorrigible. Se dit aussi bien d’un homme fait que d’un écolier.

Cancreté, n. f.

Le fait d’être cancre. Ex. C’est la cancreté même.

  • Candy, cann’dé, (m. a.)
Bonbon. Ex. Un enfant qui se nourrit de candy. 

Caneçon, n. m. — Caleçon, avec permutation entre / et n.

Cani, n. m.

Moisi. Ex. Cette viande a une forte odeur de cani ; voici du pain qui a goût de cani.

Canir, v. n. — Se gâter par l’humidité.

Canisse, n. f.

Canistre. Bidon de fer-blanc pour y mettre le pétrole et toutes les huiles, les vernis, etc.

Canissure, n. f. — Chancissure.

Canitude, n. f. Canicule. Ex. Nous resterons à la campagne durant les canitudes.

Canne, n. f.

— Cruche.
— Vivre la canne à la main, être assez riche pour pouvoir s’exempter de travailler.

Canne de roche, n. f. — Canard histrion.

Cannée, n. f. — Le contenu d’une canne, d’une cruche.

Cannelier, n. m. Instrument en bois à double montant, troué à intervalles égaux.

Cannelle, n. f. — Fuseau, bobine.

Canner, v. a. — Donner des coups de canne.

Cannevette, n. f. — Plateau à liqueurs.

  • Cannuck, kannogue, (m. a.)

Nom donné aux Canadiens-Français par les Anglais.

  • Canon, canonne, (m. a.)

Gros canon, 48 points. (Terme d’impr.)

Canon, n. m.

— Verre. Ex. Viens prendre un petit canon chez Lambert.
— Fessier.

Canonner, v. n. — Rejeter des gaz avec bruit.

Canot, n. m.

Sorte de chapeau de femme, appelé aussi chapeau de matelot. 

Canoterie, n. f.

Côte de la Canoterie, nom donné â une côte qui fait communiquer la partie basse de Québec avec la partie haute. Autrefois il fallait la descendre pour prendre les canots destinés à faire la traversée de la rivière Saint-Charles.

Cant, n. m.

Côté, la partie la plus étroite d’une pièce de bois, d’un bloc de pierre de taille. Ex. Mettre un bloc de pierre sur le cant, une maison bâtie en madriers sur le cant.

Canter, v. a.

— Pencher. Ex. Un mur qui cante. Le vieux français disait eschanteler pour exprimer la même idée.
— Mettre sur le côté. Ex. Canter un meuble pour pouvoir le passer par une porte étroite.

Canton, n. m. — Voisinage. Ex. Nous demeurons dans le canton.

— Township. Ex. Les Cantons de l’Est.
  • Canvasser, v. a. (Angl.) — Cabaler.

Caoutchouquer, v. a.

Couvrir de caoutchouc.

Cap, n. m.

— Capsule de fusil.
— Ronce.
— Casquette.
  • Cap, (night) naïte, (m. a.)

Consommation prise avant de se mettre au lit. Ex. Prenons un night-cap et allons nous coucher.

Capable, adj.

— Fort, musculeux. Ex. Si tu veux te battre, je t’assure que je suis aussi capable que toi.
— Instruit. Ex. Cet écolier a fini ses études, il est très

capable.

— Dans la possibilité. Ex. Je ne suis pas capable d’aller glisser.
  • Capacité (en sa), loc. (Angl.)

En sa qualité. Ex. Agir en sa capacité de président, de secrétaire.

Câpe, n. f.

— Câpre. Le fruit se met en conserves dans le vinaigre pour lui donner du piquant. 
— Cap. Ex. Chemin des Câpes, entre Saint-Joachim et la Baie Saint-Paul.

Capharnaüm, n. m.

Maison spacieuse habitée par plusieurs ménages, où l’ordre et la propreté font souvent défaut.

  • Capiâsser, v. a. (Angl.)

Signifier un capias, mandat d’arrestation d’une personne endettée qui manifeste son intention de quitter la province.

Capiche, n. f. — Coiffure de femme qui recouvre les épaules.

Capillaire, n. f.

La plus belle de nos fougères dont on fait un excellent sirop pour le rhume. Les botanistes l’appellent adiante pédalé.

Capine, n. f. — Capeline.

  • Capital politique. (Angl.)

Exploitation d’une question au point de vue et au profit d’un parti. Ex. Faire du capital politique en faveur des conservateurs.

Capot, n. m.

— Capote. Ex. Un capot d’écolier, un capot bleu, un capot d’habitant.
— Pardessus de fourrure. Ex. Un capot de poil, un capot de chat, d’astrakan, de seal, de castor piqué.

Capot (faire).

Rester capot. Faire capot veut dire faire toutes les levées, au jeu de cartes. Ici, c’est le contraire.

Capoter, v. a.

Mettre le capot sur le dos d’un autre.

Capoter (se), v. pron.

Mettre son capot. Même sens que s’encapoter.

Capuche, n. f.

— Bonnet de nuit à l’usage du sexe.
— Sage-femme.

Capuchon, n. m. — V. Calotte.

Capuchonner (se), v. pron. Mettre son capuchon.

Caque, n. m.

Caca. Ex. Faire son caque, dans le langage enfantin.

Caracolage, n. m. — Action de marcher en caracolant.

Caracoler, v. n.

Avoir une direction tortueuse. Ex. Un chemin qui caracole.

Caractère, n. m.

Lettre de recommandation. Ex. Voulez-vous me faire la charité, voici mon caractère, lisez-le.

Un caractère se disait autrefois de la manière d’écrire, et aussi pour les lettres ou figures que quelques-uns croyaient avoir une certaine vertu en conséquence d’un pacte fait avec le diable.

Caractère seul, loc.

Homme triste, fuyant la compagnie du monde.

Carafée, n. f.

Le contenu entier d’une carafe. Ex. Une carafée d’eau, de cognac.

Caraquettes, n. f. pl.

Huîtres pêchées à Caraquet, sur le littoral de l’Atlantique, dans le Nouveau-Brunswick.

Caravane, n. f.

Bande. Ex. Voyager en caravane, glisser en caravane.

Carcajou, n. m.

Glouton, petit animal de nos forêts, mentionné par LaHontan. On l’appelle encore le diable des bois, et les sauvages le connaissent sous le nom de quaquasut.

Carcan, n. m.

— Collier en bois que l’on met au cou des animaux de ferme pour les empêcher de sauter les clôtures.
— Décharné. Ex. Maigre comme un carcan.

Carcaner, v. a. — Mettre le carcan.

Carcasse, n. f. — Personne très maigre.

Carcul, n. m. — Calcul.

Carculer, v. a. — Calculer.

Cardures, n. f. pl.

Retirons, laine restée dans le peigne, après le peignage.

Carême, n. m. — Face de carême, figure très pâle.

Carillon, n. m.

Bruit, tapage. Ex. Quel carillon faites-vous là, mes petits enfants ?

Carisé, n. m.

Flanelle croisée très épaisse et très forte. Ex. Des caneçons de carisé.

Carnage, n. m.

— Bruit, fracas. Ex. Quel carnage est çà ? Cessez, les enfants, de vous chamailler.
— Dégât. Ex. Le tonnerre a fait du carnage cette nuit. 

Carnas, n. m. — Cadenas.

Carottage, n. m.

Action de carotter, de tromper, d’escroquer.

Carotte-à-Moreau, n. f.

Ciguë. Sa racine ressemble beaucoup à la carotte rouge. Poison violent.

Carotte, n. f.

Mensonge. Ex. Pousser une carotte.

Carotter, v. a.

Voler, obtenir’de l’argent sous de faux prétextes.

Carouge commandeur, n. m. — Etourneau à ailes rouges.

Carpe de France, n. f.

Cette carpe est nommée par les botanistes maxostôme doré, cousin germain de la carpe.

Carpiche, n. f.

Culbute. Ex. Il a pris une carpiche en descendant l’escalier de la petite rue Champlain, il a failli s’assommer.

Carrage, n. m.

Enjeu. Ex. Le carrage est défendu à ce jeu-là.

Carré, n. m.

Place publique. Ex. Le carré Viger, à Montréal. En Normandie on dit carreau, d’où l’expression jeter sur le carreau.

Carreau, n. m.

— Imposte, partie fixe ou non qui surmonte la partie mobile d’une porte, d’une croisée.
— Soupirail. Ex. Les rats entrent par le carreau de la cave.
— Carré, morceau carré. Ex. Un carreau de lard.

Carreautage, n. m.

Action de diviser une étoffe par carreaux.

Carreauté, adj.

Divisé en petits carreaux. Ex. Avez-vous de l’indienne carrcautêc noir et blanc ?

Carrette, n. f.

Cadre de bois sur lequel les pêcheurs enroulent les lignes destinées à tirer de l’eau le poisson après l’avoir harponné.

Carrer (se), v. pron.

Mettre un enjeu, au jeu de cartes, au brelan.

Carriole, n. f.

Traîneau d’hiver. Ex. Attèle la grise à la carriole ; n’oublie pas la peau de carriole.

Carriolée, n. f.

— Une carriole remplie de voyageurs.
— L’ensemble des personnes que contient une carriole.
  • Carte complimentaire, n. f. — Carte de faveur. (Angl.)
  • Carte-poste, n. f. — Carte postale. (Angl.)

Cartes (tirer aux), loc. — Tirer les cartes.

Carteron, n. m. — Carton. Ex. Une boîte en carteron,

Casarner, v. a. — Caserner.

Caserner, (se) v. pr.

Se renfermer chez soi. Ex. Quand vient l’hiver, j’ai tou jours envie de me caserner.

Casernier, n. et adj. — Casanier, qui aime à rester chez soi.

  • Cash, cache, (m. a.)
— Comptant. Ex. Moi, je paye cash.
— Caissier. Ex. J’ai affaire au cash.

Casque, n. m.

— Gros casque, homme important.
— Arranger le casque à quelqu’un, le morigéner.
— Avoir du casque, avoir du toupet.
— Lever le casque à quelqu’un, lui dire ses vérités.
— Se faire serrer le casque, se faire taper.
— En avoir plein son casque, être rendu au bout de sa patience.
— Cela, va lui prendre le casque, cela va le forcer sérieusement.
— Mauvais plaisant. Ex. T’es pas fou, le casque ! 

Casquette, n. f. — Ronce odorante. Voir Calotte.

Cassable, adj.

Qui peut être cassé. L’Académie ne reconnaît pas ce mot.

Cassage, n. m.

Ne se dit que des minerais. Ici, nous étendons ce mot à toute action de casser, verre, porcelaine, etc.

Casse, n. m.

Casque. Ex. Prends ton casse et va-t-en. V. Casque.

Casseau, n. m. — V. Cassot.

Casse-glace, n. m. — Brise-glace.

Casse-poitrine, n. m. — Boisson forte.

Casser, v. a.

— Fendre. Ex. Cours me casser un peu de bois pour allumer le poêle.
— Renverser. Ex. J’ai tiré au poignet avec Arthur, et je l’ai cassé.
— Avoir du succès à tout casser, beaucoup de succès.
— Se casser le nez sur la porte, se voir refuser la porte.
— Casser sa pipe, rater son affaire.

Casserille, n. m. — Quadrille.

Casserole, n. f.

Cendrier. Ex. Marie, vide donc la casserole du poêle.

Casserolée, n. f. — Le contenu d’une casserole.

Cassette, n. f.

Boîte de merceries à l’usage des colporteurs, des marchands ambulants. Ex. Tiens, tu sais bien que monsieur Damour, si riche aujourd’hui, a commencé par porter la cassette.

Cassis, n. m.

Cassis, Gladelle noire, Ex. De la gelée de cassis.

Cassot, n. m.

— Estomac. Ex. Avoir le cassot plein.
— Boîte en écorce de bouleau, dont se servent les fabricants de sucre d’érable pour mettre la tire. Ou l’utilise, en outre, pour la cueillette des petits fruits, des fraises, des framboises, etc. En France, le cassot est une caisse à compartiments où l’on trie les chiffons pour la fabrication

du papier.

— Soulever le cassot, morigéner.

Castille, n. m.

— Savon de Castille, savon importé de France.
— Hache de castille, hache d’acier. De l’anglais cast steel.

Castonade, n. f.

Cassonade. Ménage, dans ses observations sur la langue française, dit : « Le grand usage est castonade, et non pas cassonade qui est pourtant le véritable mot. De casson, cassonnade. Je dirais donc castonade, mais sans blesser cassonade. »

Castor, n. m.

— Ricin. Ex. Huile de castor. (Angl.) Castor Oil.
— Parti politico-religieux. Ex. Je te dis, moi, qu’il y a encore des castors.
— Chapeau de haute forme. Ex. Tu as l’air de quelque chose avec ton castor. 

Castor errant, n. m.

Castor isolé des siens que le chasseur capture facilement.

Castor (petit), n. m.

Petit insecte qui pullule sur les mares d’eau et qui passe pour très venimeux.

Castoriser (se), v. pron.

Avoir une tendance de plus en plus prononcée vers le castorisme.

Castorisme, n. m.

Parti des castors, qui a pris naissance en 1886, et dont le programme consistait dans l’application des principes ultramontains dans la vie publique comme dans la vie privée.

  • Cast steel, castile, (m. a.)

Acier fondu. Ex. Une faux en cast steel.

Casuel, adj.

— Volage. Ex. Cette personne est pas mal casuelle. (De Gaspé, Mémoires).
— Fragile. Ex. Cette verrerie est casuelle.
— Délicat, faible. Ex. Ma femme n’a pas grand santé, elle est casuelle. 

Catalogne, n. f.

— Crêpe au lard. (Taché, For. et Voy.). Ex. Marie, huche ton père pour venir manger des catalogues.
— Lisière de tapis fabriqué avec des bandes étroites de laine ou de coton au moyen d’une machine dite métier. 

Oudin dit qu’il y avait jadis des couvertures de laine blanche qui portaient ce nom, parce qu’elles venaient de Catalogne.

Cataplamme, n. m. — Cataplasme.

Cataplasse, n. m. — Cataplasme.

Catapleume, n. m.

Cataplasme. Le verbe cataplamer existait jadis et signifiait faire un cataplasme.

Cataplume, n. m. — Cataplasme.

Catchime, n. m. — Catéchisme.

Cateau, cataut, n. f.

Catherine. Ex. Joséphine est habillée comme Cateau, c’est- à-dire sans goût, quoique avec beaucoup de fanfreluches. Nous disons également : Elle est amanchée comme Cateau.

Catéchime, n. m. — Catéchisme.

Catéchisse, n. m. — Catéchisme.

Catéreux, adj. — Homme d’humeur inégale.

Caterre, n. ru. — Catarrhe. Ex. Je crois que j’ai le caterre,

Catherine-serrée, n. f.

Femme à l’étroit dans ses vêtements. Ex. Regarde Catherine-serrée qui passe.

Catherinette, n. f. — Mûrette ou ronce du Canada.

Catholique, adj.

Honnête, respectable. Ex. Ce n’est pas catholique ce que tu viens de faire.

Catiche, n. f.

Doigt de gant ou simplement un linge qui enveloppe un doigt malade. Diminutif de Cataut.

Catichette, n. f. — V. Mainette.

Catichonner, v. a.

Habiller sans goût. Ex. Cette mère catichonne ses enfants, est-elle ridicule ?

Catichonner (se), v. pron.

S’habiller sans goût. Ex. Une fille qui passe son temps à se catichonnner.

Catin, n. f.

— Poupée. Ex. Monsieur, avez-vous des cahns a vendre ?
— Sans doute. Passez par ici, la femme aux catins ? Diminutif de Catherine.
— Doigtier, fourreau eu forme de doigt de gant, dont on recouvre un doigt malade.

Catiner, v. a. Jouer à la poupée, fabriquer des poupées avec du vieux linge.

Catinette, n. m.

Petit garçon efféminé qui se plaît à catiner.

Catineux, n, et adj.

Petit garçon qui joue à la poupée avec ses sœurs. 

Catsup, catseupe, (m. a.)

Sauce de champignons, de tomates, etc.

Caucus, n. m.

Réunion intime des partisans d’un groupe de politiciens. (Américanisme.)

Cause (à), loc. conj.

Pourquoi. Ex. Tu me refuses d’aller là-bas, dis donc, à cause ?

Cause que (à), loc. conj.

Parce que Ex. J’ai fait cela à cause que j’ai voulu.

Cause que (d’à), loc. conj.

Pourquoi. Ex. D’à cause que tu m’en veux ?

Causer, v. n.

Causer à quelqu’un, causer avec quelqu’un. Ex. Nous lui causerons de notre affaire.

Causette, n f.

Courte conversation. Ex. Entre donc, l’ami, nous allons faire un bout de causette.

Caustique, n. m.

Carbonate de potasse, et en général toute substance caustique. Ex. Vous allez laver le plancher avec du caustique.

Caution, n. m.

Caution, n. f. Ex. Prête-moi donc cent piastres, j’ai un bon caution à te donner.

  • Cauxer, v. a. (Angl.)

Cajoler, enjôler. De l’anglais to coax, amadouer.

Cavalier, n. m.

Amoureux qui fait la cour à une jeune fille. Ex. En voilà une qui n’est pas chanceuse, elle a déjà eu trois cavaliers, et elle ne se marie pas plus vite que les autres.

Cavée, n. f.

Creux, fosse, vallée. On dit encore cavée en Normandie pour signifier une fosse.

Cav’reau, n. m.

— Caveau. On employait autrefois les mots cavearot et cavereau.
— Cave à légumes.
— Chapelle funéraire érigée dans un cimetière.

Cayen, ne, n. et adj.

Acadien. Ex. Les Cayens de la Gaspésie.

Cazagot, n. m.

Boîte en écorce où les femmes des sauvages déposent leur petit enfant pour le transporter sur leur dos au cours de leurs pérégrinations.

Cèdre blanc, n. m. — Thuya d’Occident.

Cèdre rouge, n. m. — Genévrier de Virginie.

Cédrière, n. f.

Forêt de cèdres. Ex. Nous allons couper du balaitte dans la cédrière.

Ceinture fléchée, n. m.

Ceinture longue et large, aux couleurs voyantes et variées, fabriquée autrefois par les sauvages seulement.

Ceinture, n. f.

Un chemin de fer de ceinture, un chemin de fer circulaire.

Ceinturer, v. a.

Entourer avec une corde. Ex. Ceinturer une valise.

Celle (la), pron.

Celle. Ex. C’est la celle que je connais.

Cellesse (la). — Celle.

Cémiquière, n. m. — Cimetière.

Cémitière, n. m. — Cimetière.

Cendrouillonne, n. f. — Servante malpropre.

Cenelle, n. f.

Fruit de l’aubépine. L’Académie a écrit senelle, mais en renvoyant à Cenelle qu’elle a omis de reproduire.

Cenellier, n. m. — Aubépine.

Cenille, n. f. — Chenille.

Cent, cenn’t, n. f., (m. a.)

Centin. Ex. Je n’ai pas la cent, je n’ai pas c’te cent.

Centin, n. m.

Traduction de l’anglais cent, centième partie de la piastre.

Centume, n. m. — Centuple. (B. P. F.)

Cerceau, n. m.

Petit berceau de fer et d’osier en forme de tonnelle qui em pêche les draps de lit de toucher à un membre malade.

Cercle, n. m.

Cerne. Ex. Es-tu malade, tu as un grand cercle autour des yeux. As-tu vu le cercle qu’il y a autour de la lune ?

Cercle de quart, n. m. — Cercle de baril, de tonneau.

Cérémonie (être de), loc.

Agir en qualité de parrain et de marraine dans un baptême. Ex. Pierre et sa femme sont de cérémonie chez les Beaufils.

Cérimonie, n. f.

Cérémonie. Ex. Pas de cérimonie, Monsieur, entrez.

Cérimonieux, adj. — Cérémonieux.

Cérimonitieux, euse, adj.

Très cérémonieux.

Cerise, n. f.

Verre de vin. Ex. Entrons chez Boisdon, nous allons prendre une cerise.

Cerise à grappes, n. f. — Cerise de Virginie.

Cerise à grappier, n. f. — Cerisier à grappes.

Cerise de France, n. f. — Cerise.

Cerner, v. a.

Culotter. Ex. Ta pipe est bien cernée.

Certifida, n. m.

Assa fœtida, résine antispasmodique et d’une odeur fétide, employée par les chasseurs comme appât.

Ceule, pron. — Celle.

Ceuses (les), pron.

Ceux. Ex. Les ceuses qui sont pour, levez la main.

Chacoter, v. a.

— Fatiguer l’esprit, donner à réfléchir. Ex. Cette affaire me chacote gros.
— Réprimander vertement.

Chacun (un). — Chacun. Ex. Qu’un chacun dorme son opinion l’un après l’autre.

Chadron, n. m.

— Chaudron.
— Echarde.

Chadronnée, n. f. — Chaudronnée.

Chadronnet, n. m. — Chardonneret.

Chagriner, (se) v. pron.

S’assombrir. Ex. Il fera mauvais tantôt, le temps se chagrine.

Chaîner, v. n.

S’enfuir rapidement. Ex. Nous avons été poursuivis par des voleurs, et nous avons pris la fuite, je t’assure que ça chagrine.

Chair de cuîr, n. f.

Partie molle d’un cuir tanné. Employée journellement pour arrêter les hémorrhagies externes.

Chaise, n. f.

— Chaire. Ex. M. le curé est monté dans sa chaise.
— Etre assis entre deux chaises, expression qui définit bien, la position d’un homme qui, pour avoir couru deux lièvres à la fois, n’en a saisi aucun.

Chaland, n. m. — Embarcation à fond plat.

Chalin, n. m. — Eclair de chaleur.

En Normandie, câliner veut dire faire des éclairs de chaleur. Cotgrave définit chaline un tonnerre peu bruyant au commencement du jour.

Chalit, n. m. — Bois de lit.

Challe, n. f. — Semonce. (Cl.)

Challer, v. a. — Semoncer, réprimander.

Chaloir, v. imp.

Se soucier. Ex. Il m’en chaut.

Chaloupée, n. f. — La charge d’une chaloupe.

Chaloupier. — Qui conduit une chaloupe.

Chamborder, v. a.

Border, entourer. Ex. J’ai fait chamborder mon hangar.

Chamaillerie, n. f.

Querelle, dispute, bataille.

Chambrai, n. m.

Cambrai, toile de lin, blanche, fine, qu’on fabriquait à Cambrai.

Chambranler, v. n.

Chanceler, aller d’un chambranle à l’autre. Ex. Pierre n’est pas ferme sur ses pieds, il chambranle.

— Branler, osciller. Ex. Un meuble qui chambranle quand on le remue.

Chambre, n. f.

— Salon. Ex. Passez, Monsieur, dans la chambre, dans la grande chambre.
— Avoir des chambres à louer, être un peu fou.

Chambre (grande), n. f. — Salon.

Chambré, adj.

Lamelle. Ex. La glace est chambrée. (B. P. F.)

Champlure, n. f.

Chantepleure, robinet quelconque.

Chançard, adj.

Chanceux, homme que la chance poursuit.

Chance, n. f.

Billet de loterie. Ex. Moi, j’ai six chances, j’ai acheté six billets.

— Coup de chance. V. Coup de chance.

Chancre, n. m.

— Cancer. Ex. Un chancre à la bouche.
— Manger comme un chancre, beaucoup. 

L’on disait autrefois boire en chancre, boire avec excès. (Du Tillet, Hist. de la fête des Foux.)

Chancreux, euse, adj.

Cancéreux. Ex. Une plaie chancreuse.

Chandelle, n. f.

— Avoir des chandelles au nez, avoir le nez morveux.
— Ne pas manger de chandelles, se tirer du grand. Ex. C’est un gas qui ne mange pas de chandelles, car la mèche l’écœure. 

Chandelles (en), loc.

— Glace à demi désagrégée sous l’action de la chaleur et de la pluie.
— Aiguilles de glace qui pendent des toits des maisons, à la façon des stalactites. (B. P. F.)

Chandonnet, n. m. — Chardonneret.

Change, n. m. et f.

— Monnaie d’une pièce. Ex. As-tu de la change pour une piastre ?
— Habits de rechange. Ex. Je n’ai plus de change, la laveuse ne m’a pas apporté mon linge.
— De la change, du change.

Change pour change, loc.

Troc pour troc. Ex. As-tu une montre à changer ? si tu veux, je changerai la mienne pour la tienne, change pour change.

Changeaillage, n. m. — Action d’échanger de menus objets.

Changeailler, v. a. — Echanger de menus objets.

Changer (se), v. pron.

Changer d’habits. Ex. C’est aujourd’hui dimanche, il faut se changer.

Changeur de chevaux, n. m.

Qui fait profession d’échanger des chevaux pour en tirer du profit.

Chanquier, n. m.

— Sentier, chemin très étroit formé dans les bois par un long usage. 
— Chantier.

Chanteau, n. m.

Patin. Ex. Le chanteau de ma chaise berceuse est usé.

Chanter, v. a.

— Imiter le chant. Ex. La poule qui chante le coq, c’est-à-dire, qui imite le chant du coq.
— Raconter. Ex. Qu’est-ce que tu me chantes là ?

Chanter le coq, loc.

Chanter victoire. Ex. Cesse de chanter le coq, je te ferai bientôt rabattre le caquet.

Chanteux, adj.

Chanteur. Ex. Louis est un beau chanteux.

Chantier, n. m.

— Exploitation d’une forêt.
— Quartier où se réunissent les travailleurs.
— Cabane.
— Sentier.

Chape, n. f.

— Châle.
— Semonce. Ex. Il s’est fait lever une chape en règle.

Chapeau, n. m.

Maladie de la peau sous forme de croûtes qui forment sur le crâne des enfants une espèce de chapeau.

Chapeau (passer le), loc.

Faire une collecte.

Chapelain, n. m.

Aumônier. Ex. M. le Chapelain des Ursulines.

Chap’lette, n. m.

— Rouler le chap’ lette, dire souvent son chapelet.
— Claque-chap’ lette. V. ce mot.

Chapelinat. n. m. — Aumônerie.

Chapelouse, n. f.

Chenille. En Normandie, carpeleuse et charpeleuse se disent. Du latin caro pilosa, chair velue.

Chapitre, n. m.

Réprimande. Ex. As-tu eu ton chapitre de Monsieur St-Cyr, moi, j’ai eu le mien. Corneille s’est servi de ce mot. Chapitrer est français.

Chaque, pron.

Chacun. Ex. Mes ouvriers nie coûtent deux piastres par jour chaque.

Chaqueune, pron. f. — Chacune.

Char, n. f. — Char, n. m. Ex. Voyager dans les petites chars.

Char, n. m.

— Voiture de chemins de fer, wagon. Ex. Embarquons dans les chars, changeons de char, les chars sont chargés de monde.
— Gare. Ex. Y a-t-il loin d’ici aux chars ?
— Train de chemin de fer. Ex. Tu connais Baptiste, ce n’est pas les chars. Dis-moi donc l’heure des chars. J’ai un cheval qui marche comme les chars. J’ai eu le malheur de manquer les chars.
— Tramway, char urbain. Ex. Les petits chars marchent-ils aujourd’hui ?
— Char à bagage, fourgon.
— Char à bois, à charbon.

Char de Vénus, n. m. — Aconit Napel.

Charabia, n. m.

Langage bizarre, incompréhensible. Ce mot, d’après Pierquin de Gembloux, vient de Skarakiad, ville d’Arabie, qui donna son nom aux Sarrasins. Charabia se trouve dans Larousse.

Charader, v. a.

Houspiller. (De Gaspé, Mémoires, p. 135.)

Charbon, n. m.

— Huile de charbon, pétrole.
— Charbon dur, houille maigre.
— Charbon mou, houille grasse.

Charbonner, v. a.

Charger un bateau ou un steamer de charbon.

Charbonnier, n. m.

Bâtiment qui transporte du charbon. Larousse cite char bonnier dans ce sens.

Charcher, v a.

Chercher. Ex. Qu’est-ce que tu charches là ?

Chardonnet, n. m.

Chardonneret. Marot dit chardonnet.

Chardron, n. m.

— Chardon.

— Un chardron, sec, une personne inabordable.

Chardronnet, n. m. — Chardonneret.

  • Charge, n. f. (Angl.)

— Plaidoirie, réquisitoire.

— Allocution du juge faisant le résumé de la cause.

— Etre à charge, être fatigant, ennuyeux.

Chargeage, n. m. — Action de charger.

Chargeant, adj. part.

Indigeste. Ex. J’ai dîné au dinde, c’est chargeant.

  • Charger, v. a. (Angl.)

— Haranguer, charger le jury.

— Mettre au débit. Ex. Vous chargerez ces deux piastres sur mon compte.

— Réclamer. Ex. Il m’a chargé dix piastres pour sa consulte.

Chargner, n, rn. — Charnier. V. ce mot.

Chargnère, n. f. — Charnière.

Chariot, n. m.

— Corbillard.

— Espèce de banquette roulante, à siège troué au centre, et où l’on place debout un enfant qui est à la veille de marcher.

Charlander, v.

— Ennuyer, importuner.

— Chalander se disait jadis.

Charlanter. — V. Charlander.

Charlimagne.

Corruption de Charly man, expression usitée pour engager les travailleurs qui doivent soulever un lourd fardeau, à faire un effort commun. Ex. Chante le charlimagne, ça va nous aider à mieux travailler.

Charlot, n m.

Diable. Ex. Mes mitaines sont raides comme la peau du v ieux Charlot.

Charme, n. m.

Se porter comme un charme, avoir une excellente santé. C’est charbe qui se disait jadis. Ex. Cet enfant profite comme une charbe (chanvre).

Charme (d’un), loc.

D’un tour de main. Ex. C’a été fait d’un charme.

Charnel, adj. — Consanguin. Ex. C’est mon oncle charnel.

Charnier, n. m.

— Caveau où l’on dépose les membres d’une même famille.

— Caveau à l’usage de tous les défunts durant l’hiver. Au printemps, les cercueils sont enterrés dans des fosses particulières.

Charnière, n. f. — Charnier.

Charpenquer, n. m. — Charpentier.

Charpente à tête.

Charpente grossière faite de bois rond ajusté aux angles au moyen de simples entailles.

Charpiller, v. a. — Mettre en charpie, écharpiller.

Charpir, v. a.

Déchirer, mettre en charpie. Ex. Charpir de la laine.

Chârrequer, n. m. — Charretier.

Charretier, n. m.

— Cocher de place.

— Conducteur de voiture en général, quelle que soit sa forme ou son usage.

Chârriable, adj.

Qui peut être charrié.

Vieux terme de coutumes, qui désignait un vassal obligé envers son seigneur à fournir des charrois.

Chârriement, n. m.

— Course. Ex. Ecoute, mon enfant, cesse tes chârriements d’un quai à l’autre.

— Action de transporter des objets, des meubles, d’un lieu à un autre.

Chârrier, v. a.

— Aller très vite. Ex. Ce charretier a un bon cheval, il nous a charriés jusqu’à Lorette en pas grand temps.

— Renvoyer, chasser. Ex. Veux-tu t’en aller, misérable ? chârrie d’ici.

— Avoir la diarrhée. Ex. J’ai pris une bonne dose d’huile de castor, c’est ça qui fait charrier.

Chârrieux, n m.

Charrieur, qui charrie. Ex. Un chârrieux d’eau, de bois, de neige, de charbon.

Chârroyable, Qui peut être charrié.

Chârroyage, n. m. — Charriage, action de charrier.

Chârrue, n. f.

— Chasse-neige.

— Mot souvent employé pour exprimer le mécontentement. Ex. Charrue ! il y a toujours quelque mauvaise affaire qui me tombe ainsi sur les bras.

  • Chartine, n. f. — De l’anglais shirting. V, ce mot.

Chasse-femme, n. f. — Sage-femme.

Chasse-galerie, n. f. — Danse des sorciers ou des loups-garous.

Chasse-paillasse !

Expression dont on se sert pour faire le vide autour de soi, quand on est entouré d’enfants.

  • Chasse-panne, n. f. — Marmite. De l’anglais saucepan.

Chassepareille, n. f.

Salsepareille. Ex. Du baume de chassepareille qui guérit de tous maux.

  • Chasse-pinte, (Angl.) — Casserole. De l’anglais saucepan.

Châssis, n. m.

— Fenêtre. Le châssis est l’encadrement, la fenêtre est l’ouverture pratiquée dans le mur pour obtenir de l’air et de la lumière.

— Encadrement de la charpente d’une maison, d’un hangar.

Châssis doubles, n. m. pl.

— Fenêtre extérieure, pour garantir du froid en hiver.

— Verres de besicles, et par extension, les besicles elles-mêmes.

Chat, n. m.

— Ami particulier.

— Pas un chat, personne. Ex. Y avait-il beaucoup de monde an comité d’archéologie ? A l’exception du prési dent et du secrétaire, il n’y avait pas un chat.

— Avoir un chat dans la gorge, être enrhumé.

Chat (capot de), n. m.

Pardessus en fourrures, confectionné avec des peaux de chat sauvage.

Chat sauvage, n. m. — Raton ordinaire.

Château, n. m.

— Chanteau. Ex. C’est à mon tour de donner le pain bénit, j’ai eu le château aujourd’hui !

— Patin de chaise berceuse.

Château branlant, n. m.

Meuble qui menace ruine. Ex. Mets-moi la hache dans ce château branlant, c’est bon pour le poêle.

Chatonner, v. n.

Marcher en titubant. Ex. Cet enfant commence à chatonner, c’est-à-dire marche comme les petits chats. Expression d’origine acadienne. Vieux mot français cité par Godefroy, qui signifiait, en son temps, marcher à quatre pattes comme un chat.

Chatouilleux, adj.

— Délicat. Ex. Je m’aperçois que lorsqu’on parle d’argent, tu deviens chatouilleux.

— Douteux. Ex. Cette affaire est chatouilleuse.

Chatte (jouer à la), loc.

Jouer au chat. V. Attaque, Tague, Taque.

Chatter, v. n.

— Aimer un confrère plus que tous les autres. Expression de collégien.

Dans le principe, chatter signifiait être friand, manger des friandises.

— Draguer avec une chatte ou grappin dépourvu d’oreilles.

Chatterie, n. f.

Action de chatter. Ex. Les chatteries sont expressément défendues dans tous nos collèges.

Chatteux, n. et adj.

Qui chatte. Ex. Je vous avertis dès le commencement de l’année que les chatteux passeront mal leur temps avec moi.

Chaud, adj.

— A moitié ivre. Ex. Tiens, voilà José qui est encore chaud.

— Cher. Voilà une affaire qui m’a coûté chaud.

— Vivement discuté. Ex. I, es élections provinciales auront lieu bientôt, je crois que ce sera chaud.

— Avoir chaud, avoir honte.

— N’être pas chaud pour quelqu’un ou quelque chose, n’être pas très bien disposé. Ex. Je ne suis pas chaud pour les nationalistes.

Chaudet, n. f. — Buveur un peu lancé.

Chaudière, n. f.

— Piano qui n’est pas d’accord.

— Seau. Ex. Va chercher la chaudière aux eaux sales.

— Vase de fer-blanc qui sert à puiser l’eau, à traire les vaches.

Chaudiérée, n. f. — Le contenu d’une chaudière.

Chaudronne, n. f.

Chaudron. Ex. Une chaudronne pour faire la soupe.

Chaudronnée, n. f. — Contenu d’une chaudronne.

Chaufaud, n. m.

— Plate-forme en forme d’échafaud construite sur le rivage de manière à favoriser l’accès des vaisseaux qui y déposent le poisson que les pêcheurs viennent de prendre.

— Chevalets où l’on dépose le poisson.

Chauffaille, n. f. — Action de chauffer très fort.

Chauffé, n. m.

Echauffé, odeur causée par une forte chaleur ou par la fermentation. Ex. Ça sent le chauffé.

Chauffer, v. a. et n.<

— Fermenter. Ex. La bière commence à chauffer dans le baril.

— Porter un haut de forme. Ex. Tu as mis ton tuyau, tu chauffes.

— Chauffer le four, boire des liqueurs fortes.

Chaufferie, n. f.

Chambre où l’on fait sécher le bois, le linge.

Chauguère, n. f. — Chaudière.

Chauguèrée, n. f. — Chaudiérée. V. ce mot.

Chaumer, v. a.

Chauler, passer le blé à l’eau de chaux avant de le semer ; ainsi des œufs. Ex. Des œufs chaumés.

Chausser, v. a.

Convenir. Ex. Si cela te chausse, tant pis.

Chaussette, n. f. — Pantoufle.

Chausson, n. m.

— Individu mal dégrossi, rustre, ignorant et mal vêtu.

— Chaussette, demi-bas.

Chautasse, adj. — A moitié ivre. (B. P. F.)

Chavirer, v. n. — Devenir fou, avoir la tête à l’envers.

Chayère, n. f. — Chaudière.

Chayérée, n. f. — Chaudiérée. V. ce mot.

Ch’, pr. pers. — Je. Ex. Ch’suis embêté.

  • Cheap, tshîpe, (m. a.)

A bon marché. Ex. C’est réellement cheap.

Chèche, adj.

Sec, sèche. Ex. Du linge chèche, une serviette chiche.

Chécher, v. a. et n.

Sécher. Ex. La lessive chèche, commence à chécher.

Chècheresse, n. f. — Sécheresse.

  • Check, (m. a.)

— Chèque. Ex. Un check de cent piastres.

— Bulletin de bagage. Ex. Mettre un check sur une valise.

— Etiquette. Ex. Poser un check sur une pièce de flanelle.

— Fausse rêne. Ex. Un check de bride.

— Frein. Ex. Mettre un check à quelqu’un.

— Poussée (au jeu). Donner un check à quelqu’un. (B. P. F.)

  • Checkage, (Angl.)

— Etiquetage. Ex. Cheekage d’un stock de marchandises.

— Enrênement. Ex. Cheekage d’un cheval.

— Pointage. Ex. Le cheekage d’un compte.

— Enregistrement. Ex. Le cheekage du bagage.

— Poussée (au jeu). Ex. Le cheekage n’est pas permis. — (B. P. F.)

  • Checker, (Angl.)

— Enregistrer. Ex. Checker du bagage.

— Etiqueter. Ex. Checker des marchandises.

— Enrêner. Ex. Checker un cheval.

— Arrêter, calmer. Ex. Checker quelqu’un.

— Vérifier. Ex. Checker un compte, une facture.

— Pointer. Ex. Checker une liste électorale.

— Surveiller. Ex. Checker quelqu’un.

— Pousser de l’épaule (au jeu). — (B. P. F.)

  • Checkeur, n. m. (Angl.)

— Celui, qui, le jour du scrutin, soit pour une élection municipale, soit pour une élection politique, se tient à la porte du bureau de votation (poll), pour pointer les noms des électeurs.

— Vérificateur. Ex. Un checkeur de listes électorales.

— Facteur de gare. Ex. Un checkeur des boîtes, valises, arrivées en gare.

Chèfre, n. m. — Chef.

Chèfrerie, n. f.

Fonction et privilèges propres au chef d’un parti.

Chemin, n. m.

— Ecartement que l’on donne aux dents d’une scie.

— Aller son petit bonhomme de chemin, faire son chemin loyalement.

— Ne pas y aller par quatre chemins, aller droit au but.

— Etre dans le chemin, dans la misère.

Chemin couvert, n. m.

Corridor qui va du presbytère ou de la sacristie à l’église.

Chemin (maître), n. m.

Chemin principal par où l’on transporte le bois, du camp à la jetée, dans nos chantiers.

Chemin de sortie. — Chemin qui communique au maître chemin.

Chemin du roi, n. m. — Grand chemin.

Chemin passant, n. m, — Chemin régulièrement suivi.

Chemine, n. f.

Chemin. Ex. Dans la concession où je reste, il n’y a ni chemin ni chemine, c’est-à-dire aucun chemin.

Chemise, n. f.

— Changer d’idées comme de chemise, changer souvent.

— Tenir plus à sa peau qu’à sa chemise, s’occuper plutôt de soi que des autres.

— Se promener en queue de chemise, en déshabillé.

Chemise de Notre-Dame.

Clochettes ou liseron des haies. Terme de botanique.

Chemise fine, n. f. — Chemise de toile ou de coton blanc.

Chenail, n. m.

Chenal. Ex. Le chenail du nord, du sud du neuve Saint-Laurent.

Chenâiller, v. n. — Courir, aller à la course.

Chenille à poil, — V. Chapelouse.

Chenilles, n. f. pl.

Maladie des vaches et des moutons. Larves d’œstrides.

Cheniquer, v. n.

Abandonner la partie par couardise. Ex. Veux-tu faire encore une partie ? Tu refuses, tu cheniques.

On a beaucoup ergoté sur l’origine de ce mot. Est-elle française, anglaise, allemande, hollandaise ? En hollandais, slikken, qui se rapproche un peu de cheniquer, veut dire avaler, et slock, goutte. D’après Timmermans, slikken signifierait sangloter, éprouver un spasme de la glotte. En allemand schnitt veut dire coupure, rognure, schnitzer, sculpteur, et aussi faute, bévue. L’étymologie anglaise semble plus rationnelle. Est-elle acceptable ? M. Rivard, dans le Bulletin du Parler Français (vol. I, p. 146), nous apporte le mot sneak, prononcé shneak par une certaine classe d’Irlandais. Comme ce verbe signifie s’en aller furtivement, se sauver, il donne assez bien l’idée de cheniquer. Mais on est en droit de se demander comment il se fait que le mot cheniqueux se rencontre aussi en France, puisque Timmermans le cite pour désigner un buveur d’alcool. Il faudrait donc s’en tenir à l’origine hollandaise.

Cheniqueux, n. m.

Qui chenique. En France, ce mot signifie buveur d’alcool.

Chenu, adj.

— Mesquin, de qualité inférieure. Ex. C’est chenu, cela ne vaut pas grand chose, c’est mesquin.

En France, chenu signifie tout le contraire, c’est bon comme le chêne, d’où chenu semble venir.

  • Chéper. (Angl.)

De l’anglais shape. Ex. Cet individu est curieusement chépê, a une drôle de mine.

Chérant, adj.

Qui exige un prix trop élevé de ses clients. Ex. M. le docteur, vous êtes un peu chérant.

Cherche. — C’est à savoir.

Cherchement, n. m.

Action de chercher.

Chercher, v. a.

— Chercher des midis à quatorze heures, avoir des idées impossibles.

— Chercher le soleil en plein midi, chercher une chose qui crève les yeux.

Chère-épice, n. m.

Marchand qui vend cher sa marchandise. Les épices venant de l’Inde coûtaient très cher autrefois.

Chérité, n. f.

Charité. Ex. Voulez-vous me faire la chérité pour l’amour du Bon-Dieu.

Chesse, adj. — Sec, sèche.

Chesser, v. a. et n. — Sécher.

Chesseresse, n. f.

Sécheresse. Ex. Si la chesseresse continue, tout va périr.

Chétiment, adv. — Chétivement.

Chétit, adj.

— Chétif. Ex. Un enfant chétit.

— Méchant. Ex. Sors d’ici, mon petit chétit.

— Malade. Ex. l’enfant de Baptiste est malade depuis huit jours, il est bien chétit.

Chétiver, v. n. — Devenir chétif, maladif.

  • Cheurtine, n. f. — De l’anglais shirting, V. ce mot.

Cheux, prép.

— Chez. Ex. Cheux nous.

— La famille, la paroisse, la maison. Les gens de cheux nous sont tous faits comme ça. Cheux nous sont tous malades de la grippe.

Cheval, n. m.

— Séchoir.

— Avoir une faim de cheval, une grosse faim.

— Cheval à cheval, manche à manche.

— Cheval fendu, cheval fondu, jeu où un certain nombre d’enfants étant courbés à la suite des uns des autres, leurs camarades sautent sur leur dos.

— Mes chevals, mes chevaux. Expression acadienne.

— Mon chevau, mon cheval. Expression acadienne.

— En Anjou, on dit aller à ch’vau, à dos d’chevau.

Cheval d’ivrogne, n. m.

Cheval endurant et de piteuse mine.

Cheval de quêteux, n. m.

Mauvaise rosse, qui s’arrête de lui-même à toutes les portes.

Chevalement, adv.

Terriblement. Ex. Il faut être chevalement bête pour avoir battu cet enfant.

Chevalet, n. m. — Chèvre ou ixe.

Chevaucher, v. n.

Se croiser. Ex. Les lunes chevauchent.

Chevêche, n. f. — Chouette du Canada.

Chevelure de noyés, n. f. — Algues marines.

Cheveu, n. m.

— Spiral. Ex. Le cheveu d’une montre.

— Tête. Ex. As-tu mal aux cheveux ? Expression qui s’applique à un individu qui, au lendemain d’une noce, se lève avec un gros mal de tête.

— Cela vient comme un cheveu sur la soupe, sans à propos. Avoir les cheveux fâchés, embroussaillés.

  • Chéver, v. a. (Angl.) — Prêter à des taux usuraires.
  • Chéveur, (Angl.)

Celui qui prête à usure.

Cheville, n. f.

— Individu que l’on place au milieu d’autres pour l’obliger à travailler.

— Un trou, une cheville ; autant de trous, autant de chevilles, avoir réponse à tout.

Cheviller, v. a.

Mettre. Ex. Cheville-toi cela dans le coco bien à serre.

Chèvre, n. f.

— Chevalet pour supporter une cloclie avant qu’elle soit placée dans un clocher.

— Chevalet pour supporter du linge mouillé.

Chevreuil, n. m. — Cerf d’Amérique.

Chevreux, n. m. — Chevreuil.

Cheyère, n. f. — Chaudière.

Cheyérée, n. f. — Le contenu d’une chaudière.

Chez (par), loc. — Chez. Ex. Passe-donc/ar chez nous.

Chez soi (un), loc.

Appartement ou domicile à soi. Ex. Un petit chez soi vaut mieux qu’un grand chez les autres.

Chiâler, v. n.

Pleurnicher. Ex. Cet enfant a chiâlé toute la nuit. Expression acadienne. Vient du normand quiauler pour chiauler, chiailler. Une quiaulée, en normand, est une ribambelle de petits pleureurs.

Chiâleux, adj.

Enfant qui est dans l’habitude de chiâler.

Chic, adj.

— Bien fait, remarquable, d’un bel effet. Ex. Voilà un homme chic. C’est chic.

Chicailler, v. a. — Déchiqueter. (B. P. F.)

Chicailler (se), v. pron. — Se chicaner.

Chicaneux, n. et adj. — Chicaneur.

Chicanier, n. et adj. — Chicaneur.

Chicher, v. n. — Etre mesquin.

Chicherie, n. f.

Mesquinerie. Ex. Cet individu est d’une chicherie sans nom.


Chiard, n. m.

Bœuf bouilli dans de l’eau avec des pommes de terre, oignons, sel, poivre, et le moins de beurre possible. Mets très connu des collégiens et pas toujours apprécié à sa valeur.

Chiarge, n. in. — Cierge.

Chiben, a. ni. — Topinambour. Mot usité chez les Acadiens.

Chicoter, v. a.

— Contester sur des puérilités.

— Donner à songer. Ex. Cette affaire me chicote.

Chicoteux, adj. — Ennuyeux, tracassier.

Chien, n. m.

— Avoir du chien, une tournure provoquante.

— Se regarder comme des chiens de faïence, comme des chiens en porcelaine de Chine, qui se regardent sans bouger.

— Manger à son chien de soûl, beaucoup.

— Mordu d’un chien ou d’une chienne, pas de différence.

— Une faim de chien, faim canine.

— Garder un chien de sa chienne, garder rancune.

— Un mal de chien, une grande peine.

— Etre accoutumé à faire qqch. comme un chien à aller nu-tête, avoir une longue habitude.

— Avoir du chien dans le corps, avoir le courage de faire les cent coups.


— Etre chien, être avare.

— C’est chien, c’est contrariant.

— Son chien est mort, il est ruiné.

— Il fait un temps de chien, mauvais temps.

—Il fait un temps à ne pas mettre les chiens dehors, très mauvais.

— Tourner en jeu de chien, tourner mal.

— En chien, beaucoup. Ex. Bête en chien.

— Les chiens en lèvent la queue, c’est ridicule au point que même les chiens s’en aperçoivent et expriment leur manière de voir. Et si le ridicule est poussé jusqu’à son comble, on ajoute : Et ils ne la rabattront plus.

Chien de France, n. m.

Avoir le nez froid comme un chien de France, très froid.

Chien de poche, n. m.

Enfant qui s’attache à ses parents et les suit partout, comme le chien qui suit son maître sans jamais se lasser.

Chien-fou, n. m.

Homme enragé, fâché et dangereux comme un chien enragé.

Chiendent, n. m.

— Froment rampant.

— Difficulté. Ex. Il y a du chiendent là-dedans.

Chienne, n. f.

— Habit long et d’usage journalier.

— Voiture formée de planches posées sur quatre roues.

— Siège dans les chantiers. (Taché, For. et Voy.)

— Avoir la chienne sur le dos, être paresseux.

— Promettre un chien de sa chienne, promettre de se venger.

— Une chienne d’habitude, une mauvaise habitude.

Chiennetée, n. f. — Chiennée.

Chienneter, v. n. — Chienner.

Chiette, n. f. — Lieux d’aisances.

Chiotte, n. f. — Latrines.

Chiffon, n. m.

Nom donné à une jeune fille. Ex. Mon petit chiffon.

Chigner, v. n.

— Echiner. Ex. Il y en a qui ne chignent pas à l’ouvrage.

— Pleurnicher. Ex. Des enfants qui chignent à tous propos.

Chigneux, adj. — Pleurnicheur.

Chignon, n. m.

— Quignon. Ex. Un chignon de pain.

— Tête, cerveau. Ex. Tâche de te fourrer cela dans le chignon.

Chignon du cou.

Derrière de la tête. Ex. Je l’ai pris par le chignon du cou et je l’ai couché par terre.

Chimaigre, n. m. — Maigre et chétif.

Chimères, n. f. pl. — Idées noires, chagrins, inquiétudes.

Chiper, v. a.

Voler avec adresse. Ex. Il m’a chipé mon canif.

Chipotée, n. f. — En abondance, en quantité.

Chipoter, v. n.

S’occuper à des riens, à des travaux de peu d’importance.

Chipoterie, n. f.

— Bagatelles, niaiseries.

— Objets confus, désordre.

Chipoteux, n. m.

Chipotier, qui travaille avec lenteur, qui chicane lorsqu’il marchande.

Chipouterie, n. f. — V. Chipoterie.

Chipoutis, n. m. — Chair à pâté.

Chique, n. f.

— Propos désagréable. Ex. Nous avons passé le temps à nous faire manger des chiques.

— Répartie offensante. Ex. Je lui ai envoyé une chique. Maladie sur les chevaux. Larves d’œstrides.

— Poser sa chique, se taire.

— Cela ne vaut pas une chique, ne vaut rien.

— Bout de chique, petit individu.

Chiquée, n. f.

Ce qui constitue une chique. Ex. As-tu une chiquée de tabac à me passer.

Chiquement, adv.

Admirablement. Ex. Cette robe est chiquement faite.

Chiquette, n. f.

Petite chique.

Chiqueux, n. m.

Qui est dans l’habitude de chiquer.

  • Chire, n. f. (Angl.)

— Embardée. Ex. Pierre n’est rien que bon à prendre des chires.

— Course de vaisseau, de voiture, d’animal ou d’un homme qui glisse sur la glace ou sur un terrain humide.

— Fuite. Ex. Mon voleur a eu peur, et il a pris une chire.

  • Chirer, v. n. (Angl.)

— Embarder. Ex. Notre vaisseau a chirê sur son ancre.

— Glisser hors de sa voie.

— Aller vite.

  • Chireux, n. et adj. (Angl.)

Qui va à droite ou à gauche, sans pouvoir marcher dans le droit chemin.

Chitit, adj. — Chétif.

Chiure, n. f.

Petite tache noire produite par des excréments. Ex. Des chiures de mouches.

Chlori de chaux, n. m.

Chlorure de chaux.

Chlorure de chaux, n. f.

Chlorure de chaux, n. m. Ex. Un bon désinfectant, c’est de la chlorure de chaux.

Choc, n. m.

Prise de bec. Kx. Nous avons eu un choc ensemble.

Chofa, n. m. — Sofa.

Choisi, adj.

De bonne qualité. Ex. Voici du beurre choisi.

Choisir, v. a.

— Choisir son monde, manifester des préférences pour certaines personnes.
— Choisir à la main, trier avec soin. Ex. Des œufs choisis à la main.

Choléra, n. m.

Diarrhée abondante. Ex. Le docteur m’a fait prendre un remède qui m’a donné le choléra.

Choléra du pays, n. m.

Choléra analogue au choléra asiatique, avec des symptômes beaucoup moins graves.

Chonge, n. m. — Songe.

Chonger, v. n. — Songer.

  • Chop, tshofie, (m. a.) — Côtelette.

Choquer la gueule, loc. — Offenser. Chose, n. m.

— Personne dont le nom ne revient pas. Ex. Ecoute-moi, Chose, ne fais pas cela ?
— Un pas grand chose, un homme dont on ne s’occupe guère.
— Prendre quéq’chose, prendre un verre de vin. 

Chose (rester tout), loc.

Interdit, interloqué. Ex. Quand je lui ai rappelé cette affaire d’argent, il est resté tout chose.

Chosier, n. m.

Jolie expression fort usitée autrefois, surtout dans le district de Montréal. « Il y a bien des choses dans un chosier » pour dire qu’il y a une multitude de choses qui existent et dont on ne se doute pas. Le chosier, c’est l’universitas rerum des Romains. Le mot est du vieux français, qui signifiait arbre qui Porte des choses, comme Madame de la Sablière disait du bon La Fontaine qu’il était un fablier.

Chou, n. m.

— Terme d’amitié, donné aux petits enfants. Ex. Mon chou ! viens ici, mon petit chou.
— Pomme de chou, v. ce mot.

Chouayen, n. m.

Bureaucrate, ami du gouvernement. Ainsi désignait-on de 1800 à 1837 les amis du pouvoir. Ce nom se trouve dans quelques chansons politiques du temps. En le reproduisant, les puristes modernes lui ont substitué le mot Chouan. C’est à tort. Chouayen n’est pas une altération de Chouan. Ce nom fut donné à une partie du faubourg Saint-Louis, en l’honneur du fort Chouagen ou Oswégo, pris par les Français sur les Anglais. Les pauvres gens qui l’habitaient alors, votaient pour le gouvernement.

Le nom Chouayen on Chouéyen est aujourd’hui donné à un certain nombre de cultivateurs de la Jeune-Lorette. On les appelle encore les Canons de Lorette.

Chouche, n. f. — Souche.

Chouenne, n. f. — Blague, mensonge vulgaire.

Chouenner, v. n. — Dire des blagues.

Chouenneux, adj. — Blagueur.

Chouette, n. f.

— Amie. Ex. Ma belle chouette.
— Digne d’admiration. Ex. Cela est chouette.

Chouler, v. a.

— Exciter. Ex. Ne va pas chouter le chien après moi. 
— Bafouer.

Chouqu’ser, v. a. — Pousser deux chiens à se battre.

Chousse, n. f. — Souche.

Choutiam, n. m. — Chou de Siam, chou-navet.

Choux gras (jeter ses), loc.

Jeter des choses qui peuvent encore être utiles. Ex. Ce n’ est pas lui qui jette ses choux gras, il est trop ménager.

Chréquien, n. m.

— Chrétien.
— Marcher sur le chréquien, marcher à peau nue. En France on dit marcher sur la chrétienté sur la chrétiennetê.

Chrétien, n. m.

— Homme en général. Ex. Il n’y a pas de chrétien capable de soulever cette pierre.
— Parler chrétien, parler français de manière à être compris.
  • Christmas, n. m. krissmeuss, (m. a.)

Noël. Ex. Que vas-tu me donner pour mon Christmas ?

Chuille, n. f. — Cheville.

Chuiller, v. a. — Cheviller.

Chuinée, n. f. — Cheminée.

  • Chum, n. m. tsheume, (m. a.)

Ami, camarade. Ex. Celui-ci est mon chum.

Chute de neige, n. f. — Tombée de neige.

Chuter, v. n. — Tomber, faire une chute.

Ci, adv.

Aujourd’hui. Ex. N’oublie pas de venir me voir entre ci et demain. Il y a encore un mois entre ci et Pâques.

Ciarge, n. m. — Cierge.

Cigailler, v. a.

— Rudoyer un cheval en tirant sur la rêne en tous sens. V. Zigailler.
— Couper maladroitement un objet.

Cigailleur, adj.

— Qui cigaille.
— Qui taquine, importune.

Cigale, n. f. — Cigare.

Cigane, n. f. — Cigare.

Cigâre, n. m. — Cigare.

Cigarette, n. m.

Cigarette, n. f. Ex. Veux-tu fumer un cigarette ?

Cigonner, v. a.

— Taquiner, scier. Ex. Achève de me cigonner ?
— Attiser le feu. Ex. Cigonne donc le poêle, on gèle. V. Zigonner.

Cileri, n. m. — Céleri.

Cimiquière, n. m. — Cimetière.

Cimitière, n. m. — Cimetière.

Cinglée, n. f.

Volée, coups de fouet.

Cinmiquière, n. m. — Cimetière.

Cinquante, adj.

Une foule. Ex. Il se fourre cinquante choses dans le chignon.

Cinq cents, n. m.

Diable. Ex. Il fait une tempête du cinq cent. J’ai un mal de dents du cinq cent. Il a une peur de moi du cinq cent. Il y a du cinq cent dans tout cela. Voilà un enfant qui fait ses cinq cents volontés.

Cintième, n. et adj.

Cinquième. Les vieux manuscrits ayant supprimé la lettre q, on a formé cintième comme on a fait septième, huitième.

Cintre, n. m.

About, planche de labour, ou sillon perpendiculaire aux autres au bout d’un champ. Vient de chintre, mot mentionné par Borel et par Lacurne de Sainte-Pallaye.

Cintrer, v. n.

Faire le cintre. D’après Jaubert, chaintrer c’est tirer une ligne avec le soc de la charrue.

  • Cipaille, n. m. (Angl.)

Ragoût composé de viande et de petits carrés de pâte. C’est le mot anglais sea-pie francisé.

  • Cipâre, n. m. (Angl.) — Cipaille. V. ce mot.

Circonstances (sous les), loc.

Dans les circonstances, dans le cas présent.

Circuit, n. m.

Pièce de terre. Ex. Aujourd’hui nous allons labourer le circuit.

Circulaire, n. m.

— Imperméable à l’usage des femmes.
— Ample manteau d’hiver, doublé en fourrure, et porté seulement par les femmes.

Circulation, n. f.

Tirage. Ex. Une gazette qui a une circulation considérable.

Circuler, v. a.

Faire circuler. Ex. Circuler un document pour y faire apposer des signatures.

Cire, n. f.

Chassie, petite sécrétion jaunâtre qui se concrète au bord des paupières, ou dans le coin des orbites. Ex. Mon enfant a les yeux pleins de cire tous le matins.

Cirer ses bottes, loc.

Se préparer à mourir en recevant l’extrême-onction. Tu peux cirer tes bottes, le docteur l’a dit.

Cireux, adj.

Chassieux. Ex. Mon enfant a toujours les yeux cireux.

Ciroter, v. n.

Devenir chassieux. Ex. Les yeux lui tirotent toujours.

Ciroteux, adj.

Chassieux. Ex. Avoir les yeux ciroteux.

Cirurgien, n. m.

Chirurgien.

Cisaillage, n. m.

Action de cisailler, de couper sans soin du linge, du papier.

Cisailler, v. a.

— Couper sans cérémonie avec des ciseaux. Ex. Cisailler du papier, de l’étoffe.
— Conduire un cheval en tirant d’un côté et de l’autre sur les rênes. Ex. Cisailler la gueule du cheval avec les cordeaux.
— Taquiner, ennuyer.
— Scier, irriter. Ex. Mon col de chemise me cis aille le cou.

Ciseau (crier), loc.

Dans le temps de le dire. Il est mort bien vite, il n’a pas eu le temps de crier ciseau. J’ai fait cela en criant ciseau.

Ciseau à dents, n. m.

Outil d’acier à l’usage des tailleurs de pierre. V. Boucharde.

Ciseau à fret, n. m.

Gros ciseau à deux biseaux, dont la lame qui est mousse, sert surtout à pratiquer l’ouverture des caisses et autres parties clouées.

Cité de temps, loc.

Intervalle de temps dont la durée est très longue ou peut être incalculable d’avance. Ex. Je l’ai attendu une cité de temps.

Citoyen, n. m.

Homme considéré pour son honnêteté, sa valeur morale et même pour sa fortune. Ex. Ça, c’est un citoyen.

Citronnelle, n. f.

Petite courge de forme bien arrondie qui se confit dans le sucre.

Citrouillère, n. f. — Compote de citrouille.

Civilien, n. m.

Civil, bourgeois. Ex. Je viens de rencontrer un officier habillé en civilien.

  • Clabord, n. m. (Angl.)
— Planche destinée au lambrissage extérieur des maisons,
par le système dit à clin.
— Lambris à clin.
— Clous à bardeaux.
  • Claborder, v. a. et n. (Angl.) — Lambrisser à clin.
  • Claim, cléme, (m. a.) — Titre.

Clair, adj.

— Libéré, libre. Ex. Il n’est pas clair de son affaire. Me voilà clair de la douane. Cette planche est claire de nœuds.
— Jour. Ex. Il commence à faire clair vers quatre heures.

Clair (tout à), loc.

Distinctement. Ex. Je l’ai entendu tout à clair.

  • Clairance, n. f. (Angl.)
— Congé. Ex. C’était un mauvais serviteur, je lui ai donné sa clairance.
— Décharge. Ex. Le procès de Lafleur est terminé, le juge lui a donné sa clairance.
— Quittance. Ex. Maintenant que tu es payé, donne-moi une clairance.
— Acquit. Ex. Mon vaisseau va partir demain, j’ai obtenu une clairance.
— Défrichement. Ex. Nous commençons à faire de la terre, il y a par-ci par-là de bonnes clairances. (B. P. F.)

Clairaud, adj.

— De nuance claire. Ex. Cette étoffe est clairaude.
— Clair. Ex. La soupe est clairaude.
— Clairsemé. Ex. Les oignons sont clairauds cette année.

Claircir, v. n.

— Devenir clair. Ex. Le temps commence à claircir.
— Rendre clair. Ex. Veux-tu claircir le poêle ?
  • Clairer, v. a. (Angl.)
— Débarraser. Ex. Clairez le chemin, la chambre, la place, la table.
— Absoudre, décharger. Ex. Le juge a claire le prisonnier.
— Congédier. Ex. Je viens de clairer ma servante.
— Déblayer. Ex. Le chemin était plein de bois mort, je l’ai fait clairer.
 — Faire un profit. Ex. Dans cette affaire j’ai claire cinquante pilastres.
— Acquitter. Ex. Louis me devait encore quelques piastres, je l’ai clairé.
— Se tirer d’affaire. Ex. La chose était pas mal compliquée, je m’en suis clairé assez bien.
— S’éclaircir. Ex. Le temps se claire.
— Franchir. Ex. J’ai clairé la barrière d’un saut.
— Sortir d un mauvais pas. (B. P. F.)
— Clairer la bâtisse, sortir, s’en aller.

Claireur, adj.

Celui qui déblaye les chemins et fait métier de clairer le bois afin de permettre aux bûcherons de travailler plus à l’aise,

Clairifler, v. a. — Clarifier.

Clairinette. n.f. — Clarinette.

Clairon, n. m.

— Aurore boréale.
— Eclaircie de beau temps entre deux orages. Ex. Il y a de beaux clairons dans le nord.
— Gomme à couleur très claire trouvée sur les écorces d épinette et recherchée. V. Bourlet.

Clairon du roi (le).

Jeu de société où l’on chante : II a passé par ici, le clairon du roi, Mesdames ; il passe, il est passé, le clairon du roi joli.

Clairté, n. f.

Clarté, lueur. Rabelais et Régnier ont écrit clairté.

Clajeux, n. m. — Iris versicolore.

  • Clam, (m. a.) — Mollusque.

Clanche, adj.

Affamé, qui a les flancs creux faute d’alimentation.

Clapet, n. m.

Petite hache pour abattre les jeunes arbres.

Clapotage, n. m.

— Agitation légère de l’eau, de la boue avec les mains ou les pieds.
— Commérage. Ex. Quel clapotage pour si peu de chose ?

Clapotement, n. m.

Mouvement de la vague agitée par le vent.

Clapoter, v. n.

— Agiter l’eau, la boue, marcher dans des flaques d’eau.
— Parler à tort et à travers. Ex. Qu’est-ce que tu clapotes encore ?
— Rapporter tout ce qui se passe sans rien définir.

Clapoteux, adj.

— Un indiscret bavard.
— Un homme de tous métiers.

Claque, n. f.

— Chaussure de caoutchouc qui se met pardessus la chaussure ordinaire pour se garantir de la boue, de l’humidité, du froid, de la neige.
— Soufflet. Ex. Je lui ai flanqué cinq ou six claques par la tête qu’il en a vu trente-six chandelles.

Claque-chapelet, n. m. — Bigot.

Claque-whiskey, n. m. — Ivrogne.

Claqué, e, adj.

Couvert partiellement en caoutchouc. Ex. Des chaussures claquées, chaussures d’hiver dont la semelle est en caoutchouc.

Claquer, v. a. et n.

— Courir.
— Travailler vite. Ex. Il a claqué son ouvrage en un rien de temps.
— Tromper. Ex. Je me suis fait claquer dans cette affaire-là.
— Coûter. Ex. Il en claquera, je ne réussis pas.
— Mettre des claques. Ex. Es-tu bien claqué ?
— Taper. Ex. Il m’a claqué par la tête, j’en ai vu des chandelles.
— Se faire claquer la gueule, parler beaucoup.
— Se faire claquer la langue, produire un clappement de langue.
— Claquer un somme, dormir.
— Claquer le coup, boire des liqueurs fortes.

Claqueux, adj. — Délicieux, de très bonne qualité.

Claret, n. m.

Clairet, vin de Bordeaux. Ex. Boire du claret à la place d’eau.

Clas, n. m. — Glas. En Saintonge et en Anjou, on dit clas.

Classe, n. f.

Qualité. Ex. Nous ne vendons que de l’étoffe de première classe.

Clavigraphe, n. m.

Dactylographe, machine à écrire. Ce mot, de création canadienne, n’a pas fait fortune. Cependant on s’en sert encore en Canada.

Clavigraphie, n. f. — Art du dactylographe.

  • Cleaner, v. a., cliner. (Angl.) — Nettoyer. V. Cliner.
  • Cleaneur, n. m. (Angl.) — Laveur de voitures.

Clef (à la), loc.

A soi. Ex. Il y a de l’argent à la clef, il fait donc bon de se mêler de cette affaire. En musique, la clef indique la note. J’ai quinze enfants à la clef.

Clencher, v. a. et n.

Agiter la clenche pour faire ouvrir une porte.

Clenchette de fusil, n. f — Détente de fusil.

Clerc avocat, n. m. — Etudiant en droit.

Clerc de poll, n. m. — Greffier du bureau de votation.

Clerc médecin, n. m. — Etudiant en médecine.

  • Cléricale (erreur), n. f. (Angl.)

Erreur de plume, faute de copiste. Traduction de l’anglais clerical error.

Cléricature, n. f.

Etude d’une profession. Ex. J’ai fait ma cléricature sous le docteur Lafrance.

Cliche, n. f.

Diarrhée. Vient du mot clichard, sobriquet donné aux habitants de Bayeux, parce que, suivant une vieille tradition, pour les punir d’avoir chassé saint Gerbold, leur évêque, Dieu les affligea de lienteries et d’hémorrhoïdes.

Clicher, v. n. — Avoir la diarrhée.

Clinclan, n. m. — Clinquant.

Clins d’z'yeux, n. m. pl. — Clins d’yeux.

Cliner, v. a.

— Cligner. Ex. Cette femme cline des yeux.
— Nettoyer. Ex. Cliner un poêle, un chaudron. De l’anglais to clean.

Clinquant, n. m. — Mica. .

  • Cliper, v. a. (Angl.)

Tondre, couper les cheveux tout près du crâne. Ex. Je viens de faire cliper mon cheval. Se faire cliper la tête.

  • Clipeur, n. m. (Angl.)
Tondeuse, instrument pour cliper.

Cliquart, n. m. — Qui appartient à une clique.

Clique, n. f.

— Bande d’individus. Ex. Ils étaient une grosse clique.
— Partisan d’une cause ou ami fidèle. Ex. La clique à Sénécal.

Cloche, n. f.

Filets de morve qui pendent au nez des enfants, et prennent tantôt la forme de chandelles, tantôt celle de cloches. V. Chandelle.

Cloche d’eau, n. f.

Phlyctène, ampoule formée par de la sérosité.

Cloche (grosse), n. f.

Le père de famille. Ex. Avant de décider cette affaire, nous allons consulter la grosse cloche.

Cloche à vache, n. f.

Clarine, sonnette qui pend au cou des animaux pour les empêcher de s’égarer quand ils paissent dans les bois.

Clocher, v. n.

— Se déranger. Ex. Sa santé et ses affaires clochent.
— Produire des phlyctènes sur la peau.

Cloque, n. f.

Pardessus d’hiver. Ce mot n’est pas un anglicisme, comme on le pourrait croire. Froissart s’en est servi. « Sur ton dos jette ta cloque. » C’était alors une espèce d’habillement arrondi comme une cloche, et qu’on appelait cloche ou cloque.

Clore, v. n.

Faire de la clôture. Ex. Tu vas emplir la charrette de pieux, de piquets, de harts, et nous irons clore l’arpent du sorouet.

Clos, n. m.

Lieu de pâturage. Ex. Pierre, va mettre les vaches au clos.

Clos à bois, n. m. — Chantier.

Close, n. f.

Clôture, fin d’une retraite, d’une neuvaine.

  • Closet, n. f., (m. a.)
— Latrines.
— Garde-robe, armoire. 
  • Closeter, v. a. (Angl.)

Enfermer dans un cabinet, prendre en particulier.

Clôturage, n. m. — Action de clôturer.

Clôture, n. f.

— Etre sur la clôture, être dans l’indécision sur le choix d’un parti.
— A pleine clôture, en quantité. Ex. Le blé est à pleine clôture.
— Sauter par-dessus la clôture, faire faux bond, manquer à un engagement.

Clôture d’embarras, n. f.

Clôture faite de branches d’arbres.

Clou, n. m.

— Petite quantité de boisson alcoolique que l’on ajoute à une eau gazeuse ou fermentée.
— Furoncle.

Clouer, v. a. — Clore. Ex. Clouer le bec d’un grand bavard.

Clouéson, n. m. — Cloison.

Clouésonner, v. a.

Diviser par des cloisons.

C’mandement, n. m. — Commandement.

C’mander, v. a.

Commander. Ex. Pourrais-tu m’aider à porter ce fardeau, sans te c’mander ?

C’mencement, n. m.

Commencement. Ex. Il y a un c’mencement partout.

C’mencer, v. a.

Commencer. Ex. C’mence, toi ? Non, c’mence, toi.

C’ment, adv. — Comment.

C’mode, adj.

Commode. Ex. En voilà un qui est pas c’mode à manœuvrer.

C’modité, n. f. — Commodité.

C’modités, n. f. pl. — Commodités. V. ce mot.

Co, n. m. — Coq. Ex. Allons voir battre les cos ?

  • Coat, côte, n. ta.., (m, a.)
— Habit, veston.
— Frock coat, redingote. 

Coben, adv.

Combien. Ex. Coben y avait-il de personnes à la conférence ? — Je sais pas coben.

Cobi, e, adj.

Bossue. Ex. Un chapeau cobi. En Anjou, cobi se dit d’un fruit meurtri.

Cocasser, v. n.

— Colporter des nouvelles fraîches.
— Tenir des propos cocasses.
— Chanter, après avoir pondu, en parlant de la poule. Ex. C’est la poule qui cocasse qui a pond.

Cocassier, n. m. — V. Coquassier.

Coche, n. f.

— Forte somme d’argent. Ex. Je viens de finir mon procès, j’ai dû payer une grosse coche à mon avocat.
— Cote. Ex. Tu es à côté de la coche.

Coche rendrait tout aussi bien l’idée que cote, si on s’en rapporte à l’origine de l’expression. On faisait des coches sur un morceau de bois fendu en deux dont chacun des intéressés gardait une moitié pour marquer la quantité de fournitures que l’on achetait chez le boulanger et le boucher.

— Faire une coche mal taillée, commettre une bourde.
— Faire une coche à la fortune de quelqu’un, la diminuer dans une certaine mesure.

Cochon, n. m.

— Homme vil, méprisable, ladre.
— Saigner le cochon, tirer de la liqueur d’un fût.

Cochons (petits), n. m. pl.

Sarracénie, nom donné par le Dr Sarrasin à cette plante de nos savanes, très recommandée contre la petite vérole. 

Cochonnaille, n. f.

Viande de cochon, charcuterie. Ex. Acheter de la cochonnaille au marché Montcalm.

Cochonnement, adv.

Malproprement. Ex. Travailler cochonnement.

Cochonner, v. a.

Mal travailler. Ex. Cet ouvrier cochonne tout ce qu’il touche.

Cochonnerie, n. f.

— Saleté. Ex. J’ai un tas de cochonneries dans les yeux.
— Grande quantité, surabondance. Ex. Penses-tu que nous aurons des prunes, cet automne ? — Nous en aurons une cochonnerie.
  • Cock-tail, téle, n. m. (m. a.)

Eau-de-vie, sucre, amers et eau qui, mélangés, forment un breuvage apéritif. Ex. Allons prendre un cock-tail chez Laforce.

Coco, n. m. et adj.

— Œuf. V. Coquaud.
— Estomac. Ex. S’en est-il fourré dans le coco, de cette bonne galette.
— Tête. Ex. Cet homme a le coco fêlé. J’ai une idée sur le coco qui me tarabuste.
— Chapeau de feutre dur.
— Nigaud. Ex. A-t-il air coco, celui-là.

Cocombe, n. m.

Concombre. Ex. Hé ! la mère, y a-t-il ben des cocombes c’t'année ? — Pour une année qu’il y a pas de cocombes, il y a des cocombes, mais pour une année qu’il y a des cocombes, il y a pas de cocombes.

Cocote, n. f.

— Bourgeon. Ex. Des cocotes de pin, d’épinette. J’ai une sœur qui fait des cadres avec des cocotes.
— Poule, dans le langage enfantin.

Cocotier, n. m.

Coquetier, petit ustensile dans lequel on place l’œuf que l’on mange à la coque.

  • C. O. D., (m. a.)

Cash on delivery, paiement contre livraison.

  • Code, n. m. (Angl.) — Berceau. V. Cot et Cote.

Co d’inde, n. m.

— Coq d’Inde. Ex. Pourquoi viens-tu rouge comme un co d’Inde ?
— Imbécile. Ex. Tu n’es qu’un gros co d’Inde.
  • Coercion, n. f. (Angl.) — Coercition.

Cœur, n. m.

— Dîner par cœur, se passer de dîner.
— Donner du cœur au ventre, du courage.
— Avoir le cœur où les poules ont l’œuf, ne pas avoir de cœur.
— Donner un coup de cœur, faire un effort sérieux.
— Avoir le cœur malade, avoir mal au cœur.
— Se dégraisser le cœur, se remettre l’estomac en changeant d’alimentation.
— Avoir le cœur sur la main, être très généreux, très hospitalier.
— Porter au cœur, éprouver une douleur qui affecte le système et porte à l’évanouissement. Ex. Je me suis coupé un doigt avec mon canif, ça m’a porté au cœur. En Anjou, porter au cœur signifie ravigoter.
— A cœur d’année. V. A cœur d’année.
— A cœur de jour. V. A cœur de jour.
— A cœur jeun. V. A cœur jeun.

Cœur de poule, n. m. — Personne très sensible à la douleur.

Cœur d’or, n. m.

Homme généreux, rempli de toutes les qualités imaginables.

Cœureux, adj.

— Un homme de cœur, affectueux.
— Généreux, ardent, vaillant.

En Anjou, on dit un vin cœureux pour un vin qui a du corps.

  • Coffer-dam, coffeur, n. m., (m. a.)

Batardeau, digue provisoire établie pour mettre à sec un endroit où l’on veut bâtir.

Coffre, n. m.

— Poitrine. Ex. Malgré mon âge, j’ai encore le coffre solide.
— Avoir de l’argent au coffre, avoir des économies.

Coffrer, v. n.

— Travailler. Ex. Ce bois est vert, il va coffrer.
— Etre étanche.

Cognement, n. m.

Action de cogner avec un outil, un objet quelconque.

Cogner, v. a. et n.

— Frapper. Ex. Va ouvrir la porte, ça cogne.
— Battre. Ex. Le cœur me cogne fort.
— Cogner des clous, des piquets, dormir assis, la tête oscillant de tous côtés.
— Il en cognera si je ne réussis pas, je réussirai à tout prix, quelque effort qu’il soit requis.

Coiffer, v. a.

— Etre né coiffé, avoir toutes les chances.
— Se faire coiffer, se faire dire ses vérités.

Coin, n. m. — Maigre comme un coin, très maigre.

Cointer, v. a. — Mettre un coin, coincer.

Coix, n. f. — Croix.

Col, n. m.

— Faux col. Ex. J’ai un col trop raide, il me gêne le cou.
— Manteau. Ex. Mets ton col pour sortir, il ne fait pas chaud.

Colas-fillette, n. m.

Homme efféminé, qui s’occupe des travaux propres aux petites filles.

  • Cold-cream, côld-crîme, n. m., (m. a.)

Onguent d’eau de rosé.

Coléreux, adj. — Toujours prêt à se fâcher. Français vieilli.

Colidor, n. m.

Corridor. Ex. Les colidors du séminaire.

Coli-Mailla, n. m. — Colin-Maillard. V. Cali-Mailla.

Colique, n. f.

— Aimer comme la colique de son ventre, aimer bien peu.
— Cela passera comme une colique, cela ne durera pas.

Colique cordée, n. f.

Obstruction de l’intestin par lui-même, d’après un préjugé populaire.

Collage, n. m.

— Mesurage du bois. (Angl.)
— Action de mettre au rebut du mauvais bois. (Angl.)
— Action de se coller au flanc des autres.

Collant, adj. part. — V. Colleux.

  • Collatéral, e, adj. (Angl.)

Supplémentaire. Ex. Nous leur donnerons une garantie collatérale.

Colle, n. f.

— Rebut. Ex. Du bois de colle. (Angl.)
— Blague. Ex. Faire de la colle à tout propos.
  • Collecter, v. a. (Angl.)

Percevoir, faire rentrer ses fonds, recueillir des aumônes. Ex. Je n’aime pas à me faire collecter trop souvent.

  • Collecteur, n. m. (Angl.)

Qui sollicite pour un autre le paiement d’une dette. Ex. Encore un collecteur ! Vous repasserez lundi prochain, et je vous dirai quand revenir, mon ami.

  • Collection, n. f. (Angl.)
— Perception, recouvrement de dettes. Ex. La collection ne va pas, l’argent est rare.

Collège, n. m.

Collége. Ex. Dans mon petit temps, nous écrivions collége avec un accent aigu. Tout change en ce monde, et souvent s’aggrave.

Coller, v. a. et n.

— Chercher à faire accroire une chose invraisemblable. Ex. Il m’en a collé une bonne.
— Mesurer. Ex. Coller des plançons (Angl.)
— Infliger. Ex. Ce misérable s’est fait coller deux jours de prison.
— Mettre de côté le mauvais bois, le bois de colle. (Angl.)
— Donner des marques d’amitié. Ex. J’ai deux petits garçons qui aiment ça, coller.

Coller (se), v. pr.

— Se fixer sur place et ne plus bouger. Ex. Pourquoi es-tu toujours à te coller sur cette chaise ?
— S’approcher de trop près, de manière à gêner le mouvement. Ex. Cesse donc de te coller amont moi, tu me fatigues.

Collerette, n. f.

Pèlerine. Ex. Je vais mettre ma collerette en fourrure.

Collet, n. m.

— Faux-col.
— En avoir dans le collet, avoir bu assez pour se mettre gaillard.
— En avoir plein son collet, avoir trop bu.
— Avoir le collet en roue, être guindé.

Colletailler, v. n.

Se colleter, lutter dans le but de déployer sa force et son adresse.

Colleteur, euse, n. m. et f.

Qui collette. En France ce mot s’applique à celui qui tend des collets, au braconnier.

  • Colleur, n. m. (Angl.)

Mesureur de bois. De l’anglais culler.

Colleux, n. et. adj. — Ennuyeux, qui ne lâche plus.

Collier, n. m.

— Prendre le collier de misère, se mettre au travail.
— Tirer dans le collier, faire un travail pénible.

Collouer, v. a. — Clouer.

Côlon, n. m.

Colon. Ex. Un côlon du lac Saint-Jean.

Colonie, n. f.

Attroupement, rassemblement. Ex. Le bonhomme Noël du magasin Paquet est arrivé, il fallait voir la colonie d’enfants qui le suivaient dans les rues.

Colombien (pain), n. m.

Petit pain de forme allongée dont la confection remonte à l’année 1893, lors du quatre-centième anniversaire delà découverte de l’Amérique par Christophe Colomb.

Coloué, n. m. — Couloir, passoire.

  • Coltâr, n. m. (Angl.)

Coaltar, goudron extrait de la houille. Ex. Du coltâr pour goudronner les toits.

  • Coltârer, v. a. (Angl.)

Couvrir de coltar. Ex. Coltârer les toits des maisons.

  • Colvette, n. f. (Angl.)

Ponceau, dallot. De l’anglais culvert.

Comarce, n. m. — Commerce.

Combat, n. m.

Borborygme, bruit produit par le déplacement des gaz intestinaux. Ex. La soupe aux pois m’occasionne bien des combats.

Combaturer, v. a. — Combattre. (B. P. F.)

Comben, adv. — Combien.

Combien, adv.

Comment. Ex. Combien est notre ami Pierre ?

Combien que, loc. adv.

Combien. Ex. Combien que ça coûte ? Combien que je te dois ?

  • Combine, n. m. et f. (Angl.)

Trust, cartel. Ex. Cette maison ne fait pas partie de la combine du pétrole.

  • Combiner (se), v. pron. — Exécuter en commun. (Angl.)

Comblance, n. f. — Surcroît.

Comble (un,) n. m.

Le comble du ridicule, de la bêtise, de la folie, et ainsi de suite. Ex. Pierre offre son ours aux électeurs du comté de Québec, c’est un comble. Louis vient d’être nommé sous-chef du département des terres, c’est un comble.

Comète, n. f.

Battre la comète, dépasser l’imagination. Ex. Ça bat la comète, cette histoire-là. Quelle comète ? On ne le dit pas. Toute espèce de comète sans doute.

Cométique, n. m.

Traîneau tiré par les chiens du Labrador.

Commandable, adj.

Qui peut être commandé. Ex. Ces ouvriers ne sont pas commandables.

Comme, conj. et adv.

— Que. Ex. Je joue aussi bien comme Louis.
— En qualité de. Ex. Mon père a été choisi comme candidat à l’élection prochaine.
— En même temps. Ex. Je suis arrivé comme lui, vers neuf heures. 

Comme çà, loc. expl.

Ex. Il m’a dit, comme ça, que rien ne presse de partir.Enlevons comme ça, et le sens reste le même.

Comme c’est que, loc. adv.

Comment, de quelle manière. Ex. Dis-moi donc comme c’est que tu t’y prends pour avoir d’aussi belles patates ?

Comme ci comme çà, loc.

— Ni bien ni mal. Ex. Comment te portes-tu ? — Comme ci
comme çà.
— De qualité difficile à définir. Ex. Comment trouves-tu
ce vin-là ? — Comme ci comme çà.

Comme de ben entendu, loc. — Comme cela est évident.

Comme de bonne, loc. adv.

Sans doute, assurément. Ex. Aimes-tu beaucoup le sucre d’érable ? Comme de bonne.

Comme de bonne raison, loc.

Assurément. Ex. Si tu veux m’en croire, nous allons nous payer une petite fête aux huitres. — Comme de bonne raison.

Comme de faite, loc. adv. — En réalité, en effet.

Comme de juste, loc. adv.

Sans aucun doute. Ex. Trouves-tu que c’est raisonnable de ne pas aller au bureau un jour de congé ? — Comme de juste.

Comme de raison, loc. adv.

Sans doute. Ex. As-tu vu Jacques Cartier aux Pageants ? Comme de raison.

Comme de plus belle, loc.

Sans relâche. Ex. Il mouille comme de plus belle.

Comme d’icitte à demain, loc. adv.

Locution pour exprimer une longueur de temps. Ex. Un discours long comme d’icitte à demain.

Comme dit la chanson, loc.

Quelle chanson ? Aucune en particulier. Ex. Un chien regarde bien un évêque, comme dit la chanson.

Comme dit l’anglais, loc.

Suivant l’expression consacrée par la langue anglaise. Ex. Comme on fait son lit on se couche, comme dit l’anglais, as you make your bed, so you must lie.

Comme je te pousse, loc.

Misérablement, péniblement. Ex. Ça marche comme je te pousse.

Comme manière de, loc. adv.

Une manière de. Ex. Il avait comme manière de chapeau sur la tête.

Comme on dit, loc.

Locution très souvent employée comme suit : Je dirai comme on dit, et puis on ajoute un proverbe quelconque, ou une sentence passée en proverbe : Ex. Je dirai comme on dit : chacun son métier, les vaches seront bien gardées, ou encore : II y a plus de mariés que de contents, etc.

Comme par charité, loc.

Sans soin ni égard. Ex. J’ai fait mes emplettes au magasin de la Dernière-Mode, et on m’a servi comme par charité.

Comme pour l’amour de Dieu, loc. — Comme par faveur.

Comme pour mourir, loc.

Avec instance. Ex. Je l’ai supplié comme pour mourir de me remettre mon argent.

Comme qui, loc.

— A peu près comme. Ex. C’est comme qui dirait une espèce de fou.
— Comme si l’on. Ex. C’est comme qui tirerait un fusil chargé à poudre pour tuer un lièvre.

Comme tout, loc. adv.

Beaucoup. Ex. Il est bête comme tout.

Comment, adv.

Combien. Ex. Comment avez-vous de crayons dans votre poche ? Comment voulez-vous pour ce piano ?

Comment-ce que, loc.

Comment. Ex. Comment-ce que vous faites pour n’être jamais malade ?

Comment que, adv.

Combien. Ex. Comment que ça coûte pour aller à Québec ?

Commerce, n. m.

— Désordre, tapage. Ex. Ces enfants mènent un commerce d’enfer. 
— Juron. Ex. Apré commerce !
— Troc. Ex. Un enfant qui fait des commerces avec ses petits camarades.

Commerceau, n. m.

Petit commerce.

Commercer, v. a.

Troquer, échanger pour autre chose. Ex. Un enfant qui commerce tous ses bibelots, ses crayons, ses plumes, etc.

Commérer, v. n.

— Faire des commérages. Ex. Cette personne passe tout son temps à commérer.
— Etre commère dans un baptême.

Commeune, adj. f.

Commune. Ex. L’argent est pas commeune par le temps qui court.

Commichon, n. m.

Commis inexpérimenté. Ex. Au magasin de Simon, il y a un tas de commichons qni vous servent comme par charité.

Commignon, n. f. — Communion.

Commissaire, n. m.

— Commissaire du havre, fonctionnaire chargé de l’administration du pilotage et des travaux des havres de villes.
— Commissaire des incendies, officier enquêteur sur les causes

des incendies.

— Commissaire d’écoles, fonctionnaire élu par les citoyens, qui voit au fonctionnement des écoles de sa municipalité.
— Commissaire de la Cour Supérieure, fonctionnaire de la dite Cour.
— Commissaire des petites causes, tribunal de juridiction inférieure.
— Commissaire pour l’érection des paroisses, fonctionnaire chargé de régler les affaires relatives à l’érection des paroisses, à la construction des églises, etc.
— Commissaire de l’Agriculture, des Travaux publics, de la Colonisation, des Terres de la Couronne, Ministre de l’Agriculture, des Travaux publics, de la Colonisation, des Terres de la Couronne. (B. P. F.) 

Commission, n. f.

— Course que l’on fait pour rendre service. Ex. Quand nous étions jeunes, en faisions-nous de ces commissions pour tout le monde ?
— Emplette.

Commission scolaire, n. f.

Corporation des commissaires ou des syndics d’écoles.

Commugnon, n. f. — Communion.

Communs, n. m. pl. — Latrines.

Commussion, n. f. — Commission.

Commussion scolaire, n. f. — Commission scolaire.

Compagnée, n. f.

— Compagnie, réunion de plusieurs personnes dans un salon. Ex. Bonjour, la compagnée.
— Epouse, fiancée. — Ex. Dansez, monsieur, avec votre compagnée.

Comparage, n. m. — Compérage.

Comparager, v. a. — Comparer.

Comparaison (sans), loc.

Sans vouloir exagérer. Ex. Tu as un beau chapeau, mais le mien est encore plus beau, sans comparaison.

Comparition, n. f. — Comparution.

Compas, n. m.

Jambes. Ex. Allonge le compas, nous avons une longue marche à faire.

Compâssieux, adj.

Compatissant. Ex. Cette femme est bien compâssieuse.

Compeau, n. m. — Pièce de terre.

Compérage, n. m.

— Fête de la famille à l’occasion d’un baptême.
— Le parrain, la marraine, le père et celle qui porte l’en
fant.

En France, le compérage est le lien spirituel du parrain et de la marraine, avec le père et la mère de l’enfant.

Compère-compagnon, n. m.

Compère et compagnon. Ex. En voilà deux qui sont compères-compagnons, un peu trop.

  • Compéter, v. n. ( Angl.) — Faire concurrence.
  • Compétiter, v. n. (Angl.) — Même sens que compéter.
  • Compétition, n. f. (Angl.)

Concurrence, rivalité dans les opérations commerciales.

  • Complétion n. f. (Angl.) — Accomplissement.
  • Complimentaire, adj. (Angl.)
 — Billet complimentaire, billet de faveur.
— A titre complimentaire, à titre de faveur.

Complimenteux, adj. — Complimenteur.

  • Compliments de la saison, n. m. pl.

Souhaits de Noël et du Jour de l’An. Ex. Je vous envoie ma carte avec les compliments de la saison. (Angl.)

Comportement, n. m.

Conduite. Ex. Cet écolier a un bon comportement. En France ce mot veut dire bonne santé.

Comportement du temps.

Manière d’être de la température. Ex. Nous irons peut-être pêcher demain, ça dépendra du comportement du temps.

Composition, n. f.

Alliage de métaux peu précieux. Ex. Cette cuiller n’est pas en argent, elle est en composition.

Compote (tomber en), loc.

— Perdre connaissance, tomber en syncope.
— Tomber en ruine.

Comprenable, adj.

Compréhensible. Comprenage, n. m. — Entente.

  • Comprendre, v. a.

Entendre dire. Ex, Je comprends que vous avez de l’ar gent à prêter. (Angl.) To understand.

Comprenette, n. f.

Compréhension. Ex. Mon enfant fait des progrès, il commence à avoir de la comprenette.

Comprenouère, n. f.

Intelligence, esprit. Ex. C’est un gars qui a de la comprenouère.

Comprenure, n. f.

Compréhension, intelligence. Ex. Avoir pas mal de comprenure.

Compris, prép.

Y compris. Ex. J’ai tout acheté, compris le piano.

Comptant (son), loc.

Son soûl. Ex. Rire son comptant.

Compte, n. m.

En avoir pour son compte, être à l’article de la mort, ou encore, avoir reçu des coups au point de ne pouvoir plus recommencer la bataille. Ex. Paul et Jacques se sont battus comme des chiens, mais Paul en a eu pour son compte.

— Faire le compte, suffire. Ex. Voici encore trois piastres et demie, ça fait-y le compte ?

Compter, v. n.

— Croire. Ex. Je compte que tu ne me feras pas defaut. 
— Sans compter que, en outre. Ex. Je dois aller au théâtre ce soir, sans compter que j’ai plusieurs personnes à voir.

Conçarter (se), v. pron. — Se concerter.

  • Concerne, n. f. (Angl.)

Etablissement, société de commerce. De l’anglais concern.

Concession, n f.

Partie de paroisse éloignée de l’église et du fleuve. Ex. As-tu déjà été dans les concessions de Saint-Pascal ?

Concourir, v. n.

Partager l’opinion, au barreau et dans les délibérations du Parlement. C’est du français légal. Cette expression pourrait être adoptée tout aussi bien qu’une foule d’expressions parlementaires anglaises que la presse française a, pour bien dire, stéréotypées et qui envahissent rapidement le dictionnaire de l’Académie. Ce mot, du reste, est d’origine latine et n’a rien d’anglo-saxon. Il existe dans la langue française dans plusieurs autres acceptions : converger vers un même point de l’espace ; contribuer avec d’autres à un même résultat ; être sur les rangs en même temps que d’autres pour prétendre à quelque chose, un prix, une nomination.

Condamner, v. n.

— Fermer. Ex. J’ai condamné ma maison pour l’été. 
— Déclarer hors de service. Ex. Cette maison a été condamnée par l’architecte. Ce pont a été condamné par l’ingénieur.

Condition, n. f.

Acheter sous condition, acheter à condition, sous réserve de pouvoir rendre au marchand.

Conducteur, n. m.

— Chef de train. Ex. Demande au conducteur si le train est en temps.
— Chef de tramway, celui qui perçoit les billets. 
— Chef du wagon-poste, conducteur de malles. 
— Maître de cérémonie, conducteur du deuil.

Conduire (se), v. pron.

Se rendre quelque part, se transporter d’un lieu à un autre, aller, marcher. Ex. Je suis capable de me conduire jusqu’au bout de la ville, bien qu’il n’y ait pas de lumière. Je vois pas bien clair, mais je suis capable de me conduire.

Conduisable, adj. — Qui peut être conduit.

Confi, adj. — Confit, e. Ex. Des prunes confies.

Confidentellement, adv. — Confidentiellement.

Confirmer, v. a.

Donner un soufflet. Ex, Je sais pas ce qui me retient de te confirmer.

Confiteur, n. m. — Courte-pointe, édredon.

Confiture, n. f.

Mettre quelque chose en confiture., en bouillie, en compote.

Conformité à (en), loc.

En conformité de. Ex. En conformité à la loi de juillet.

Confortable, n. m. — Courte-pointe, édredon.

Conforteur, n. m. (Angl.)

Courte-pointe, édredon. De l’anglais comfortcr.

Confusion, n. f.

— Convulsion. Ex. Mon enfant est tombé en confusion. 
— Grande quantité.

Confusionner, — Faire rougir, rendre confus.

Congit, n. m.

Condit, substance ou fruit confit dans du sucre cristallisé.

Congress, n. f, pl. (Angl.)

Chaussures, bottines dont l’entrée est demi élastique.

Conjoint, adj. (Angl.)

— Mixte. Ex. I,es deux orateurs de la Chambre président de droit le comité conjoint de la bibliothèque.
— Collectif. Ex. M. le curé a lu, dimanche, une lettre conjointe de nos évêques.
— Commun. Ex. L’action conjointe de nos législateurs.
— Réuni. Ex. L,es efforts conjoints de tous nos amis nous feront arriver au pouvoir. De l’anglais conjoint.

Conjointement, adv. — Egalement.

Conjonction, n. f.

Congestion. Ex. Il est mort d’une conjonction de poumons.

Connaissant, adj. part.

Savant. Ex. Mon enfant est pas mal connaissant, il sait lire, écrire et compter.

Connectable, n. m. — Connétable.

Connecter, v. a. et n. (Angl.)

— Raccorder des trains. Ex. L,e Pacifique connecte avec le chemin des Piles, un peu avant d’arriver aux Trois-Rivières. 
— Joindre, réunir les deux bouts d’un tuyau, d’un fil électrique.
  • Connestache, n. m. (Angl.)

Corn-starch, amidon de maïs.

Connétable, n. m.

— Commissaire de haute police, suisse, homme chargé de faire la police dans l’église.

Connexion, n. f. (Angl.)

— Raccordement entre deux trains.
— Action de réunir des tuyaux,
— Communication dans le service téléphonique. Ex. Voulez-vous me donner la connexion avec le numéro un- neuf- zéro- huit.

Consarver, v. a. — Conserver.

Conscience, n. f.

— En conscience, en vérité.
— Ma conscience ! Ma grande conscience ! Ma conscience du bon Dieu ! Appel à la conscience pour affirmer la vérité de ce que l’on dit.
— Estomac. Ex. J’ai tout mon dîner sur la conscience.

Conseiller-de-ville, n. m.

Échevin. Ex. Autrefois, y avait à Québec des échevins et des conseillers-de-ville ; aujourd’hui, il n’y a plus que des échevins, les conseillers-de-ville ont vécu.

Conseilleux, adj.

Qui donne des conseils. Ex. Grand conseilleux petit payeux.

Consent, adj. — Consentant.

Consentant, e, adj.

Qui agrée, consent. Ex. Consentez-vous à venir avec moi ? — Oui, je suis consentant.

En terme de jurisprudence consentant s’emploie. Ex. Les parties consentantes.

Consentir à quelqu’un, v. n.

Consentir. Ex. Je lui ai consenti un billet promissoire.

Conséquence (de), loc.

Important. Ex. C’est un homme de conséquence. Cette affaire est de conséquence.

Conséquent, adj.

Important. Ex. Cette affaire est conséquente.

Conserve (de), loc.

— En conserve. Ex. Des fruits de conserve.
— De réserve. Ex. Des légumes de conserve.

Considération (sous), loc.

En considération. Ex. Je vais mettre votre demande sous considération.

Consistance (sans), loc.

Inconséquent, manque de logique dans les idées. Ex. C’est un individu sans consistance.

Consistant, adj. — Conséquent. (Angl.)

Consister, v. n.

Cela ne consiste en rien, cela n’a aucune importance.

Consommage, n. m.

— Déchets de viande, graisse, soupe, que l’on fait bouillir ou consommer pour en fabriquer le savon dit du pays.
— Action de consommer les déchets de viande.

Consomptif, ive, n. m. f.

Phtisique, consomptif n’est pas français.

Consomption, n. f. et adj.

— Phtisie. On peut dire : la phtisie amène toujours la consomption, c’est-à-dire le dépérissement progressif.
— Phtisique. Ex. Mon cousin est consomption.
  • Conspiration, n. f.

Complicité. Ex. Il a été condamné à deux ans de péniten cier pour conspiration de faux. (Angl.)

  • Constable, n. m., (m. a.) — Connétable, officier de police.
  • Constituant, n. m.

Electeur, commettant. (Angl.)

Consulte, n. f.

Consultation. Ex. Le docteur L,alancette charge deux piastres pour une consulte.

Contable, adj.

Qui peut être raconté. Ex. Des histoires comme celle-là, ça n’est pas contable.

Conte, n. m.

A son conte, d’après ce qu’il raconte. Ex. A son conte, c’est Pierre qui est dans le tort.,

Conte, de conte, prép.

— Contre. Ex. Je suis fâché conte lui.
— Près de. Ex. Approche-toi de conte moi.
  • Contemplation, (en).

En perspective. Ex. J’ai plusieurs projets de loi en contemplation (Angl.)

  • Contempler, v. a. — Projeter. (Angl.)

Contenancer, v. a.

Appuyer, soutenir. Ex. Contenancer quelqu’un en l’encourageant de son mieux.

Content, e, adj.

Faire content, donner des signes de contentement en se frappant les deux mains. Ex. Fais ton content, mon petit. Langage maternel.

Conter, v. a. . .

— Dire à quelqu’un son fait. Ex. Je vais lui conter ça.
— Conter des contes, raconter des histoires, des légendes, etc.

Conter et raconter, loc.

Conter à plusieurs reprises. Ex. A quoi sert de conter et raconter toutes ces histoires-là ?

Conterbande, n. f. — Contrebande.

Conterbandier, n. m. — Contrebandier.

Conterbarrer, v. a. — V. Contrebarrer.

Conterbarrer (se), v. pron. — V. Contrebarrer (se).

Contecœur (à), loc.

A contrecœur. Ex. Travailler à contecœur.

Conterdiction, n. f.

Contradiction. Ex. Un tel, c’est la conterdiction en personne.

Conterdire, v. a.

Contredire. Ex. Conterdis-moi pas, c’est inutile.

Conterdit, n. m.

Contredit. Ex. Nous avons eu un petit conterdit ensemble.

Conterfaire, v. a. — Contrefaire.

Contestation d’élection, n. f.

Procès intenté en vue de faire invalider une élection.

Conteste, n. f.

— Protestation.
— Chicane, querelle.

Conteur de contes, n. m.

Individu qui, dans nos campagnes, fait une spécialité de raconter des histoires, légendes, etc, devant une assemblée quelquefois assez nombreuse.

Conteux, adj. — Conteur. Ex. Un conteux de menteries.

Contiendre (se), v. pron.

Contenir. Ex. J’ai pas été capable de me contiendre plus longtemps.

  • Contingents, n. m. pl. (Angl.)

Dépenses imprévues. Ex. Vous mettrez cette somme au chapitre des contingents.

Continu (un).

Sans interruption. Ex. Il a parlé un continu pendant deux heures.

Continuel (un), n. m.

Sans relâche. Ex. Il pleut un continuel.

  • Contracter, v. a. et n.

Entreprendre. Ex. Ces deux entrepreneurs vont contracter pour construire ma maison ; un autre a contracté ma grange. (Angl.)

  • Contracteur, n. m. (Angl.) — Entrepreneur.

Contrat, n. m. — Marché à forfait.

Contre, prép.

— Auprès de. Ex. Asseyez-vous contre moi.
— Ne pas aller contre, ne pas contredire.
— Il n’y a pas à aller contre, c’est sûr.
— Avoir contre son cœur, avoir à contre-cœur.

Contre (de), loc. adv.

Contre. Ex. Ne te monte pas de contre lui !

Contre-à-contre, loc. adv. — Côte à côte.

Contre-à-côte, loc. adv. — Côte à côte.

Contrebarrer, v. a.

Contrecarrer. Ex. Tu passes ton temps à me contrebarrer, à quoi bon, en vérité ?

Contrebarrer (se), v. pron. — Se contrecarrer, se contredire.

Contre bon sens, n. m.

Contresens. Ex. Tu vois bien que c’est un contre bon sens.

Contrebouter, v. a. — Contredire.

Contrée, n. f.

Petite étendue de terrain. Ex. Sur ma terre, il y a des mauvaises contrées où rien ne pousse.

Contrefait, e, adj.

Bouleversé. Ex. As-tu du chagrin, tu as la figure toute contrefaite.

Contre-porte, n. f.

Porte extérieure qui se ferme automatiquement.

Contretenir, v. a. — Retenir, empêcher d’agir.

Contretenir (se), v. pron. — Se retenir, se modérer, se réprimer.

Contrevention, n. f. — Contravention.

Contrôlable, adj. — Qui peut être contrôlé, assujetti.

  • Contrôle, n. m. (Angl.)
— Direction. Ex. Je vais bientôt prendre le contrôle du magasin.
— Dépendance. Ex. Ce département échappe au controle du gouvernement.
— Influence. Ex. M. X. exerce un fort contrôle sur la banque des ouvriers.
— Empire. Ex. Avoir du contrôle sur soi-même.
— Autorité. Ex. Je ne puis exercer aucun contrôle sur mon fils aîné.
— Sous contrôle, maîtrisé. Ex. L’incendie n’a pu être sous contrôle qu’après trois heures de dégât.
  • Contrôler, v. a.

Maîtriser, exercer de l’influence, de l’autorité, de l’empire, commander, gouverner, etc. (Angl. )

Controvarse, n. f.

— Controverse.
— Prêcher la controvarse, contredire sans à propos, pour le plaisir de la chose.

Convenir, v. a.

— Fixer. Ex. Convenir d’un jour pour se rencontrer. 

Convention, n. f.

Réunion. Ex. Les élèves de Rhétorique de 1888 auront une convention en 1908.

Conventum, n. m.

Réunion d’élèves sortis du collège. Ex. Le conventum des élèves de la rhétorique de 1878.

  • Conviction, n. f.

Condamnation, rapport de culpabilité. (Angl )

Conviendre, v. a. — Convenir.

Convint, part. pas.

Convenu. Ex. Nous sommes convints de nous réunir demain.

Convoiter, v. n. — Convoler.

Copérage, n. m. — Compérage, baptême.

Copère, n. ra. — Compère.

Copiage, n. m.

— Plagiat.
— Copie. Ex. J’ai beaucoup de copiage à faire.
— Imitation.

Copie, n. f.

Exemplaire. Ex. Je vous enverrai dix copies de mon dernier ouvrage.

Copier, v. a.

Plagier. Ex. Monsieur, Chose a copié son devoir sur celui de Machine.

Copieux, adj.

— Qui copie, copieur.
— Elève qui copie ses devoirs sur ceux de ses confrères, ou

dans les livres.

Coppe, n. f.

Sou. Ex. Je n’ ai pas c’te coppe. Ça ne vaut pas une coppe.

Copper, v. n.

Payer. E. Allons, l’ami, coppe au plus vite.

Coq, n. m.

— Faire un coq, ne pas faire la moitié des points, au jeu de whist.
— Faire son coq, faire le fanfaron. Ex. Tu n’as pas besoin de tant faire ton coq, tu n’es pas si drôle.

Coq d’Inde, n. m.

Homme stupide. Il existe en français deux mots seulement qui se terminent par la lettre q, cinq et coq. On prononçait autrefois co d’inde. Et la chanson de Bouffiers :

Or de ces nids, de ces coqs, de ces lacs, L’amour a formé Ni-co-las,

Coq (petit), n. m.

Jeune homme qui aide aux ouvriers. Ex. Par ici, petit coq, aide-moi à lever ce madrier.

Coq-I’œil, n. m. — Loucheur.

Coq-nigaud (en), adv. — Incognito. Voyager en coq-nigaud.

Coque, n. f. — Moule, moncle.

Coquecigrue, n. m.

Drôle de pistolet, un original. D’après l’Académie, ce mot signifierait baliverne.

Coq-en-pâte, n. m.

— Homme retiré dans son fromage.
— Lourdaud.

Coquassier, n. m.

Qui élève des coqs. En France, c’est un marchand de volailles.

Coquaud, n. m.

Oeuf de poule. Comme ce mot dérive de coque, il est préférable d’écrire coquaud et non coco.

Coquerelle, n. f.

— Blatte germanique.
— Homme aux cheveux roux.

En France, coquerelle est le nom donné aux noisettes dans leur capsule verte et réunies par trois.

Il y a un insecte assez semblable à la blatte qui se rencontre dans les Antilles et que les Anglais appellent cockroaches. C’est, peut-être, l’origine de notre coquerelle. Il ne serait pas surprenant de rencontrer ce mot dans les colonies ou dans quelque province française.

« Coquerelle, femme qui garde les chanoinesses de Remiremont depuis l’extrême-onction jusqu’à leur enterrement. » (Mémoires de la Houssaye, t. I., p. 9.)

Coquerico, n. m.

Cocorico. Onomatopée imitant le chant du coq,

  • Coquerie, n. f. (Angl.)

Cuisine. Vient de l’anglais cookery

Coqueron, n. m.

Petite armoire dérobée, destinée à recevoir toute espèce de vêtements et de chaussures.

Coquin, e, adj.

Gentil. Ex. Cet enfant est bien coquin.

Coquiner, v. n.

Manquer d’honnêteté. Ex. Coquine pas avec moi, je suis honnête.

Corbigeau, n, m.

Courlis de la baie d’Hudson. D’après Cotgrave, ce serait le cormoran.

Corde, n. f.

— Se mettre la corde au cou, trop s’engager.
— Filer sa corde, faire de mauvaises actions qui finalement
 mènent à la potence.
— Toucher la grosse corde, parler d’une chose qui doit faire
 du bruit, ou toucher vivement celui à qui on parle. (Fur.)

Corde à linge, n. f.

Corde tendue qui sert à suspendre le linge, cordeau.

Corde de pendu, n. f.

Corde qui porte chance. Ex. Toi, tu as toutes les chances, as-tu de la corde de pendu dans ta poche ?

Cordeau, n. m.

Guide. Ex. Tire donc sur le cordeau à ta droite, tu vois bien que le cheval marche à côté du chemin.

Cordé, adj.

— Filandreux. Ex. Des navets, des raves, des carottes cordés.
— Colique cordée. V. ce mot.

Cordée, n. f.

— Pile. Ex. Une cordée de bois.
— Cordeau. Ex. Une cordée de linge.

Cordelle (traîner à la), loc.

— Hâler un canot dans les rapides au moyen d’une corde.
— Amarre tirée par un cheval.

Corder, v. a. et n.

— Empiler, mesurer du bois à la corde.
— S’empiler, se corder. Ex. Voilà du bois qui corde mal.

Corderoi, n. m. — Velours de coton à côtes.

Cordeur, n. m. — Qui corde le bois.

Cordon, n. m.

— Mesure de bois, la quatrième partie d’une corde.
— Chemin de séparation au bout des terres.
— Tirer sur le cordon, être très économe.

Cordon de S. Antoine.

Eczéma à la surface du corps, tout autour de la taille, zona.

Corduroi, n. m. — V. Corderoi.

Corgnère, n. f. — Cornière.

Cornâiller, v. a. et n.

— Lutter vivement. Ex. Ca va cornâiller, la lutte va être chaude. 
— Donner des coups de cornes à droite et à gauche.
— Se donner des coups de cornes.

En Saintonge, cornâiller veut dire essayer ses cornes.

Cornâiller (se), v. pron.

— Lutter ensemble comme deux bêtes à cornes.
— Se donner des coups de cornes.
— S’obscurcir. Ex. Le temps se cornâille.

Cornas, n. m. — Cadenas.

Corne de çarf, n. f. — Ammoniaque.

Corne de seigle, n. f.

Ergot de seigle, production végétale parasitale sous forme d’éperon ou de corne sur les épis de quelques graminées, comme le blé et le seigle.

Corner, v. a. et n.

— Donner des coups de cornes. Ex. Cette vache a manqué me corner.
— Corner les oreilles, corner aux oreilles.

Cornet d’encre, n, m. — Encrier.

Cornetée d’encre, n. f.

Encrier plein d’encre.

Corniche, n. f.

— Tablette de cheminée.
— Avoir du pain sur la corniche, avoir des économies.

Cornichon, n. m.

— Niais, imbécile.
— Concombre d’Amérique.
— Ergot de seigle. V. Corne de seigle.

Cornière, n. f.

Coin, angle. Ex. Enlever une cornière d’un objet. Employé adjectivement, cornier, cornière, ce mot est français,

Coronel, n. m. — Colonel.

Corporal, n. m. — Caporal.

Corporation, n. f.

— Municipalité. Ex. Je m’en vas payer les taxes de la corporation. (Angl.)

— Mine, apparence. Ex. Pour un homme malade, tu as
une jolie corporation.

— Conseil de ville. Ex. Le gros Jean est employé à la corporation. (Angl.)

Corporé, adj. — Taillé, bien découplé.

Corporence, n. f.

— Corpulence.
— Taille. Ex. Cet homme est bien bâti, il a une bonne corporence.

Marot a employé corporence.

 Il mourut veau par desplaisance,
 Qui fut dommage à plus de neuf. 
 Car on dit (vu sa corporance) 
 Que c’eust été un maistre bœuf.

Corporent, adj. — Corpulent.

Corporeux, adj. — Corpulent.

Corps, n. m.

— Gilet. Ex. Voilà l’hiver, tu vas mettre tes corps de laine. Madame de Sévigné a écrit : II faut lui mettre un petit corps un peu dur qui lui tienne la taille.
— Cadavre. Ex. Le service funèbre va commencer bientôt,
 voici le corps qui passe.
— Corsage.

Côrps, n. m.

Corps. Ex. Avoir mal dans le côrps.

— Avoir le côrps dérangé, avoir la diarrhée.

Corps mort, n. m.

Arbre abattu par la tempête ou par suite de vétusté.

Correct, adj.

— Exact. Ex. Mon compte est-il correct ?
— Entendu. Ex. J’espère que tu viendras au comité d’archéologie ce soir. — C’est correct, j’irai.

Correctable, n. m. — Connétable.

Correspondre (se), v. pron. Se corrompre.

Correyer, v. a. — Corroyer.

Correyeur, n. m. Corroyeur.

Corrigeable, adj. — Corrigible.

Corroie, n. f.

Courroie. Ex. Des souliers à corroie.

Corson, n. m. — Cresson.

Corté, e, adj.

Bien habillé. Ex. Une fille cortée. V. Recorté.

Corton, n. m.

— Creton, rillon. Ex. Je n’ai jamais pu oublier nos cortons de collège, t’en souviens-tu, Philippe ?
— Croton. Ex. Huile de corton.

Corvée, n. f.

Travail fait en commun pour aider quelqu’un dans un moment d’infortune ou pour d’autres fins utiles et pressantes.

Cossade, n. f. — Busard des marais.

Côsse, n. f.

Cosse. Ex. Une côsse de pois, de fèves.

Cossin, n. m.

— Coussin.
— Homme impropre au travail.
  • Costarde, n. f. (Angl.) Flan. — De l’anglais custard.
  • Cot, n. m., (m. a.) — Berceau suspendu, petit lit d’enfant.
  • Cotation, n. f. (Angl,)

Cote, part que l’on doit payer d’une dépense, d’un impôt. Ex. Les cotations de la Bourse.

  • Cote, n. m., (m. a.)
— Berceau suspendu.
— Lit de camp.

Côte, n. f.

— Ne pas en avoir épais sur la côte, être d’une grande maigreur.
— Avoir les côtes sur le long, être paresseux. Etant donnée sa conformité physique plus qu’étrange, l’individu ainsi affligé n’est pas susceptible de se remuer rapidement. 

Côte du nord, n. f. — La rive nord du fleuve Saint-Laurent.

Côte du sud, n. f. — La rive sud du fleuve.

Côtelettes, n. f. pl. — Favoris.

Côtereux, adj. — Catarrheux.

Côteux, adj. — Région où il y a beaucoup de côtes.

Côteyer, v. a. — Côtoyer.

Cotil, n, m. — Coutil. Ex. Un sac en coutil.

Cotille, n. f. — Coquille.

Cotir, v. a. et n.

— Pourrir. Ex. Nous ne ferons rien de bon avec ce bois, il est trop coti.
— Dépérir. Ex. La maladie m’a coti.

En France, cotir se dit des fruits. Ex. La grêle a coti les pommes. Signifie aussi craquer, Ex. Fais cotir tes doigts.

Cotisations, n. f. pl.

Taxes municipales. Ex. Voici le temps de payer ses cotisations.

Cotiser, v. a.

Estimer la valeur d’une propriété foncière, en vue de la taxe municipale.

Cotiseur, n. m. — Estimateur.

Coton, n. m.

— Tige, trognon. Ex. Un coton de chou, de patates.
— Râpe. Ex. Un coton de blé d’Inde.
— Nervure. Ex. Un coton de tabac.
— Queue d’animal.
— Vieux cheval.
— Etre au coton, personne dont la santé va en diminuant, et au figuré, celle dont la réputation est compromise.
— Filer un mauvais coton, avoir du mal à se tirer d’affaire.

Cotonnage, n. m. — Cotonnade.

Coton jaune, n. m. — Coton écru.

Cotonner, v. n.

— Usé. Ex. Mon habit est cotonné.
— Avoir mauvaise apparence. Ex. Quelle mine as-tu, ce matin, tu me parais bien cotonné.

Cotonnier, n. m. — Asclépiade de Cornuti.

Côtoyeux, adj. — Montagneux.

  • Cottage, (m. a.) — Maison de campagne.

Cou blanc, n. m. — Pluvier à collier, semipalmé.

Couac, n. m.

— Fausse note.
— Homme aux longues jambes.
— Charlatan. (Angl.) quack.
— Oiseau de mer, dont la chair n’est guère mangeable.

Couchage, n. m. — Action de se coucher.

Couche, n. f.

— Avoir la couche épaisse, n’être pas dégrossi.
— Porter encore la couche, être trop jeune pour avoir autant de prétentions.
— En avoir une couche, sous-entendu de bêtise.

Coucher, v. a.

Envoyer coucher, envoyer promener. Ex. Veux-tu aller te coucher, tu m’ennuies gros.

Coucher (se), v. pron.

Prendre une position favorable au sommeil. Ex. Il y a des écoliers qui se couchent sur leurs pupitres, ce sont de beaux paresseux.

Coucher dehors, loc.

— Se dit des choses inanimées, qu’on a laissées dehors, qu’on ne met pas à l’abri. Ex. Cette voiture a couché dehors ; je n’ai pas rapporté ma pioche, elle a couché dehors.
— Etre bête à coucher dehors, à l’instar des animaux qui sont laissés sans abri durant la nuit.

Coucherie, n. f. — Hôtellerie.

Couchettée, n. f. — Couchette remplie d’enfants.

Cou-croche, n. m.

Nom vulgaire donné à certaines courges.

Coude, v. a. — Coudre. Ex. Un dé à coude.

Coude (lever le), loc. — Boire des spiritueux.

Coudon !

Ecoute donc. Ex. Coudon, m’as-tu bien compris ?

Coudre, n. m.

— Coudrier. 
— Coutre, fer tranchant de la charrue.

Coudre, v. a. — Coudre le bec, réduire au silence.

Coudrette, n. f. — Petit coudrier.

Coudu, part. pass. — Cousu.

Couëffe, n. f. — Coiffe.

Couenne, n. f.

— Gazon. Ex. La terre est prise en couenne.
— Peau. Ex. Un individu qui a la couenne épaisse. Se dit au figuré.
— Chauffer la couenne à quelqu’un, lui donner une forte réprimande.

Couanne et couenne se disent en Normandie pour gazon. En Anjou, une couenne est une fainéante.

Couenner, v. a.

Poser de la couenne, du gazon, sur le sol dénudé.

Couette, n. f.

— Touffe. Ex. Coupez-moi cette couette de cheveux.
— Petite queue.
— Se faire prendre la couette, se faire morigéner.
— Se faire couper la couette, subir un grand affront.

Autrefois l’on portait la couette dans la province de Québec.

Couetter, v. a.

Disposer sous forme de couettes. Ex. Avoir les cheveux couettés.

Couetteux, adj.

Qui se prend en couettes. Ex. Des cheveux couetteux.

Couillon, n. et adj.

Poltron, lâche. Ex. Tas de couillons que vous êtes !

Couillonnade, n. f. — Lâcheté, traîtrise.

Couillonnage, n. m. — Action de couillonner.

Couillonner, v. a. — Tromper, trahir.

Coulant, e, adj.

Glissant. Ex. Le trottoir est coulant après cette pluie de trois jours.

Coulée, n. f.

— Eau ou sève d’érable recueillie en un seul jour par les fabricants de sucre. 
— Ravin.
— Coulée de lessive, l’action de faire la lessive.

Couler, v. n. et a.

— Glisser sur un terrain gras ou humide. Ex. Mon pied a coulé, j’ai failli tomber.
— Ruiner. Ex. Ce marchand est coulé à tout jamais.
— Insinuer. Ex. Je lui ai coulé ça dans le tuyau de l’oreille.
— Se la couler douce, faire joyeuse vie.

Couler (faire), loc.

Mettre en marche la fabrication du sucre d’érable.

Couleuré, e, adj.

Coloré. Ex. Cet enfant est trop couleuré.

Couleurer, v. a. — Colorer, donner des couleurs.

Couleuve, n. f. — Couleuvre. Ex. Du raisin de couleuve.

Coulombage, n. m. — Colombage.

Coulouer, n. m. — Couloir.

Coup, n. m.

— Verre de liqueurs fortes. Ex. Cet homme ne se fait pas prier pour prendre un coup.
— Claquer le coup, boire plus souvent qu’à son tour.
— Faire les cent coups, faire tous les mauvais coups possibles.
— Avoir un coup, être légèrement ivre. Ex. Etais-tu ivre l’autre soir quand je t’ai rencontré ? Non, j’avais un coup.
— Avoir pris un coup de trop, avoir trop bu, au point de s’enivrer.
— Prendre un coup, trop boire. Ex. Vois Chose, il a encore
pris un coup, c’est plus fort que lui.
— De ce coup-là, de ce coup-ci, cette fois. Ex. De ce coup-là, il va se tuer.

Coup (du), loc.

A l’instant même. Ex. Du coup, te voilà pincé.

Coup (un), n. m.

Une fois. Ex. Un coup Noël arrivée, nous partirons.

Coup que (un), loc. conj.

Dès que. Ex. Un coup que tu auras fini tes histoires, tu auras la bonté de m’écouter.

Coup d’eau, n. m.

— Maladie survenant après avoir bu trop d’eau. Ex. Un cheval malade d’un coup d’eau.
— Masse d’eau arrivant à la fois à la suite de grandes pluies.

Coup de chance, loc. adv.

Heureusement. Ex. Coup de chance que tu sois venu me tirer de l’eau, car j’allais me noyer.

Coup de cochon, n. m. — Action lâche et déloyale.

Coup de fion, n. m.

Dernière main donnée à la toilette.

Coup de main, n. m. — Aide passagère.

Coup de marteau, n. m. — Grain de folie.

Coup de patte, n. m.

Critique acerbe. Ex. C’est un homme charitable, mais il n’ oublie pas son petit coup de patte de temps en temps.

Coup de poche, n. m. — Action vile.

Coup de torchon, n. m. — Bataille, rixe.

Coup d’or, n. m. — Excellente affaire.

Coup du midi, n. m.

Heure du midi. Ex. Tu viendras me prendre sur le coup du midi.

Coupable, adj.

Qui peut être coupé. Ex. Cette viande-là n’est pas coupable, elle est dure comme du cheval, ce doit être de la vache enragée.

Coupable (plaider). (Angl.)

Avouer sa culpabilité. Ex. Des quatre criminels qui ont comparu à la cour du banc du roi, deux ont plaidé coupable.

Coupâillage, n. m.

Découpage de linge, de papier. Ex. Veux-tu cesser tes coupâillages, vilain garnement.

Coupâiller, v. a.

— Couper en menus morceaux.
— Couper maladroitement et sans ordre.

Coupant, adj.

— Mordant.
— Habile en affaires. 

Coupant (au plus), loc. adv.

Au plus tôt. Ex. Va me chercher ma canne au plus coupant, file au plus coupant.

Coupâsser, v. a.

Faire des petits ouvrages en coupant sans trop de soin.

Coupe, n. f.

— Entaille faite au pied d’un arbre par le bûcheron.
— Tranchée de chemin de fer.
— Couple. Ex. Une coupe de jours.
— Etendue de bois coupé.

Coupe-feu, n. m.

Porte de fer qui enlève toute communication entre deux pièces.

Couper, v. a.

— Découper. Ex. Couper la viande.
— Rogner. Ex. Couper les gages d’un serviteur.
— Affranchir, hongrer.
— Clore. Ex. Il s’est fait couper le sifflet.
— Couper son eau, boire à petites gorgées.
— Couper la figure, se dit d’un vent très froid qui frappe la figure avec violence.
— Couper par, prendre un raccourci. Ex. Tu couperas par là, si tu veux arriver plus vite.

Couper (se), v. pron.

— Se contredire dans ses propres paroles. Ex. Vous venez de vous couper, mon ami, surveillez vos paroles,
— Crotter ses chaussures en marchant dans des immondices. Ex. Regarde à tes pieds, si tu ne veux pas te couper. 

Couple de jours, n. f.

Deux jours. Ex. Je vous reverrai dans une couple de jours.

Coupler, v. a. — Accoupler. Ex. Coupler des bas.

Couplet, n. m.

Partie du collier qui fixe le timon au harnais. Ex. Des cordes de couplets.

  • Couque, n. m. (Angl.) — Cuisinier. De l’anglais cook.
  • Couquerie, n. f.

Cuisine. Ex. Faire la couquerie. De l’anglais cookery.

Cour (homme de), n. m. — Qui a la surveillance des cours.

Courâillage, n. m. — Action de courâiller.

Courâiller, v. n.

— Courir de tous côtés.
— Mener une mauvaise vie.

Courâilleur, n. m. — Débauché.

Courâilleux, n. m.

— Mendiant de mauvaise mine.

— Homme débauché.

Courant, n. m.

— Coulant, tige frêle qui s’allonge en coulant sur le sol. — (Dict. Littré.)
— Plante grimpante en général. 

Courante, n. f. — Diarrhée, cours de ventre.

Coureur, n. m.

Espèce d’esturgeon à nez très aplati.

Coureur des bois, n. m.

— Chasseur, trappeur. 

Coureux, adj.

— Personne aux mœurs dissolues.
— Agile, qui peut courir vite.

Coureux de chemin, n. m.

— Chemineau.
— Individu qui vagabonde à droite et à gauche.

Couriace, adj. — Coriace.

Courir, v. a. et n.

— Pousser. Ex. Pourquoi cours-tu, ton cheval à pleine vitesse ?
— Faire la tournée. Ex. Nous allons courir les érables, cet après-midi.
— Courir à travers. Ex. C’est un garçon qui n’est bon qu’à courir les champs.
— Prendre part à un concours hippique. Ex. Vas-tu courir ton trotteur aux prochaines courses.
— Courir sur, s’avancer vers.
— Courir après ses cinquante ans, arriver à cet âge.

Courpion, n. m.

Croupion. Ex. J’ai mal au courpion.


Courriette, n. f.

Petit morceau en forme de lanière. Ex. Se faire enlever une courriette de peau par un clou.

Cours de banc. — Cours d’études suivi sans succès.

Course, n. f.

— Tirer une course, courir, lutter de vitesse.
— Faire une course sur une banque, demander un remboursement de ses fonds. 

Courson, n. m. — Cresson.

Court, adj.

Le court et le long, tous les détails. Ex. Je te raconterai le court et le long de cette affaire, par temps perdu.

Court (être de), loc.

Etre à court d’argent. Ex. Prête-moi donc cinq piastres.

— Impossible, je suis trop de court.
  • Court plaster, n. m. plasteur, (m. a.) — Taffetas gommé.

Courtes-pattes, n. m. pl.

Individu à jambes courtes. Ex. Voici un courtes-pattes qui s’en vient.

Courtin, n. m. — Veste à manches.

Courvalline, n. f.

Dépuratif composé de racines de patience, de salsepareille, de chiendent et de dent-de-lion, additionnées de sulfate de magnésie.

Courvée, n. f.

— Corvée, tâche pénible.
— Corvée, travail collectif.

Cousable, adj. — Qui peut être cousu.

Cotiserai (je), futur du verbe coudre. — Je coudrai.

Cousin, n. m.

Gâteau à forme particulière qui fait partie des pains bénits.

Coûtage, n. m. — Coût, frais.

Coûtageux, adj.

— Coûteux.
— Gênant.

Coûtance, n. f.

Gêne. Ex. Ce n’est pas la coûtance qui me fait agir ainsi.

Coûtant, adj. — Qui coûte à faire.

Coutchou, n. m. — Caoutchouc.

Coutchouc, n. m. — Caoutchouc.

Coûte qui coûte, loc — Coûte que coûte.

Couteau, n. m.

— Boisson alcoolique mise dans un verre d’eau gazeuse ou d’eau. Ex. Coupe ton eau avec un petit couteau.
— Homme retors.
— C’est un petit couteau, c’est un homme de peu de valeur.
— Etre à couteaux tirés, être ennemi.

Couteau à poisson, n. m. — Truelle.

Coûtément, n. m.

Prix d’une chose, dépense à faire. Ex. Tout cela, ce sont des coûtéments pour rien.

Coûter, v. n.

— Coûter les yeux de la tête, coûter très cher.
— Coûter chaud, même sens. Ex. Tu veux acheter du stock de la Caisse d’Economie, je t’avertis que ça va te coûter chaud,

Coute-pied, n. m.

Coup-de-pied. Ex. Si tu me donnes un coute-pied, je te le rendrai.

Couture, n. f.

— Tout ce qu’il faut pour coudre. Ex. Emporte ta couture avec toi.
— Rabattre les coutures, plaisanterie qui consiste à presser sur les coutures d’un habit neuf, pour en marquer l’étreune. Amusement de collégiens.

Couvarcle, n. m, — Couvercle.

Couvarte, n. f.

Couverte. Ex. Une couvarte de laine, une couvarte à cheval.

Couvarture, n. f. — Couverture.

Couvé, e, adj. — Couvi. Ex. Un œuf couvé.

Couvert, n. m.

— Couvercle. Ex. Un couvert de plat, de chaudron.
— Couverture. Ex. Un couvert de livre, de boîte, de maison. 
— Boîtier. Ex. Le couvert d’une montre. Ex. J’ai acheté une montre couverte, c’est-à-dire à double boîtier.
— Donner à couvert, loger.

Couverte, n. f. — Couverture. Ex. Une couverte de lit.

Couvre-pieds, n. m. — Courte-pointe, couverture de lit piquée.

Couyau, n. m.

Coyau, pièce de bois qui porte sur l’extrémité inférieure des chevrons, de manière à dépasser la saillie de l’entablement pour former l’avance de l’égout du toit.

Couyon, n. m. — V. Couillon.

Couyonnade, n. f. — V. Couillonnade.

Couyonner, v. a. — V. Couillonner.

Crabe, int. — Crabe de chien ! Crabe de diable ! Crabe !

Crac, n. m.

— Faire un crac, embrasser une personne en lui entourant le cou de ses bras. Expression qui s’applique plutôt aux jeunes enfants. Ex. Crac, minouche.
— Un instant. Ex. J’ai fait cela dans un crac.

Cracher, v. n.

— Payer bon gré mal gré. Ex. Je finirai par le faire cracher.

— C’est son pire tout craché, c’est son portrait ressemblant.

— Ne pas cracher dedans, ne pas dédaigner les liqueurs fortes.

— Cracher des trente sous, cracher un rhume.

— Cracher blanc, avoir soif.

— Cracher sur son prochain, le mépriser.

— Cracher la vérité, avouer, rendre le secret. 
— Ne pas cracher sur, ne pas dédaigner. Ex. Je ne crache pas sur les petits profits que j’ai faits à la bourse.

Crachoué, n. m, — Crachoir.

Crachouè, n. m. — Crachoir.

  • Cracknel, (m. a.)

Craquelin, biscuit au maïs, à bords dentelés et recourbés.

  • Crakers, n. m. pl., (m. a.)
— Biscuit.
— Craquelin. 
  • Crâde, n. f. (Angl.)

Multitude de personnes. De l’anglais crowd.

Crainte, n. f.

— Crainte de, crainte que, de crainte que. Ex. Dans son testament, il a tout donné à sa femme, crainte que ses enfants se chicanent.
— En crainte, craintivement. Ex. Il fait tout en crainte.

Craion, n. m. — Crayon.

Craire, v. a.

Croire. Ex. Jamais je vous crairai. V. Creire.

Crâlée, n. f. — Foule.

Cramaillère, n. f. — Crémaillère.

Crampe, n. m. — Crampon.

Cramper, v. a.

— Cramponner. Ex. Notre poêle est cassé, il faudra le faire cramper.
— Se faire cramper, tromper.
— Cramper des pantalons, leur donner le pli avec un fer à repasser.

Cramper (se), v. pron.

— Se cramponner, s’accrocher à quelqu’un. 

Crampon, n. m. — Grappin.

Cramponner (se), v. pron.

— Se dit d’un cheval qui se blesse avec les crampons de ses fers.
— Se donner une entorse.
— Se rétrécir, se contracter, se plisser. Ex. Une étoffe qui se cramponne.

Cran, n. m.

— Rocher stratifié ou à fleur de terre qui borde le rivage du fleuve Saint-Laurent. Ex. Courir d’un cran à l’autre, au risque de se casser le cou.
— Côté. Ex. Mettre son chapeau sur le cran de la tête.
  • Crank, (crangke) m. a.
Vif, gaillard, volage.

Cranque, n. f.

Crampe. Ex. J’ai des cranques dans le mollet.

Crapaud, n. m.

Avoir les mains comme des crapauds, avoir les mains enflées par le froid.

Crape, interj.

Juron. Ex. Crape de chien ! Crape chien !

Crapet, n. m.

— Enfant malin qu’on ne peut prendre plutôt par un bout que par l’autre.
— Crapet jaune, poisson moins répandu dans la Province de Québec que le crapet vert. Dans la région de Montréal on l’appelle crapet noir.

Crapin, n. m. — Crapaud, gamin.

Crapotte, n. m.

Crapaud. Ex. Faire un saut de crapotte.

Crapouille, n. f. — Crapule.

Crapoussin, n. m. — Homme de très petite taille, mal tourné.

Craquant, n. m. — V. Croquant.

Craque, n. m.

— Instrument dont se servent les blanchisseuses pour gaufrer la toile ou la dentelle.
— Bruit produit par des bottes en marchant. Ex. M. notre professeur a du craque dans ses bottes ! — Oui, mon enfant, mais j’aime mieux avoir du craque dans mes bottes que dans ma tête.

Craque, n. f.

— Crevasse. Ex. Une craque dans un mur.
— Fente. Ex. Cette planche a une craque.
— Dérangement du cerveau. Ex. Cet homme a une craque à la tête.

Craquer, v. a. et n.

— Crevasser. Ex. Les murs de la ville sont craqués partout.
— Fendre. Ex. Sur cent planches, il y en a au moins vingt qui sont craquées.
— Fendiller. Ex. Après cette grande sécheresse, la terre est toute craquée.
— Craqueler. Ex. Il fait tellement chaud dans le salon,
que nos peintures ont fini par craquer. 
— Tuyauter. Ex. Il faudra que ces dentelles soient craquées.
— Être craqué après quelqu’un, avoir une amitié particulière pour lui.

Craquignole, n. m. — V. Croquecignole.

Crasse, n. f.

Homme malhonnête. Ex. C’est une maudite crasse. Il m’a joué un tour de crasse.

Crasser, v. n. — Etre malhonnête en affaires.

Crasser (se), v. pron.

S’assombrir. Ex. Le temps se crasse.

Crasserie, n. f. — Canaillerie, coquinerie.

Crasseux, n. et adj. — Malhonnête en affaires.

Crassin, n. rn. — Crasse durcie.

Crassiner, v. n. — Bruiner.

Cravasse, n. f — Crevasse.

Cravasser, v. n. — Crevasser.

Cravasson, n. m. — V. Crevasson.

Crayon de mine.

Crayon de mine de plomb ou plombagine.

Crayon de plomb, n. m.

Crayon de plombagine ou de graphite.

Crayonner, v. a.

Ecrire en tous sens avec un crayon. Ex. Mon petit frère a crayonné mon devoir.

  • Crazy work, crézé weurke, (m. a.)

Ouvrage fait avec des retailles de drap, de soie.

Cré, adj.

Abréviation de sacré. Ex. Cré nom d’un chien ! cré mille noms ! Cré mille bombes ! Cré mâtin !

Créature, n. f.

Femme. Ex. Je vais me promener aux États, j’amène ma créature avec moi. Je me suis souvent demandé, disait M. Chauveau, si les sermons sur les dangers de s’attacher trop fortement aux créatures ne formaient pas l’origine de cette expression bien canadienne. M. Chauveau se trompait, car le mot créature pour femme se dit en Normandie.

Créchard, n. m.

Qui vit aux dépens du gouvernement ; celui-ci est la crèche.

Crèche, n. f.

Service civil en général. Tout fonctionnaire est censé manger à la crèche gouvernementale. Ex. Vivre à la crèche, manger à la crèche.

Crédit, n. m.

— Un bon crédit, un homme qui paie bien.
— Un mauvais crédit, celui qui paie mal. Ex. Ne lui avance rien, c’est un mauvais crédit.

Créiature, n. f.

Créature, femme en général. Ne se prend jamais en mauvaise part. Ex. C’est ma créiature, c’est-à-dire ma femme légitime.

Créié, interj. — Juron très populaire.

Creire, v. a.

Croire. Ex. C’est à creire que je vais consentir à te donner mon argent. J’te cré ! Cré-moé ou cré-moé pas, je te dis qu’il y a un revenant qui apparaît toutes les nuits au cimitière.

Crémage, n. m. — Action de crémer.

Cré mâtin, interj.

Bégaiement pour sacré !

Crémer, v. a.

Couvrir un gâteau de sucre.

Crèmerie, n. f.

Etablissement où l’on fabrique le beurre. Ex. Avez-vous du beurre de crèmerie à me vendre.

En France, la crèmerie est l’endroit où l’on vend le beurre.

  • Crémeur, n. m., (Angl).

Mouton de Perse. Ex. Un capot en crémeur.

Crémeuse, n. f.

Ecrémeuse. Ex. Du beurre de crémeuse.

Crémone, n. f.

Cravate de laine tricotée pour mettre autour du cou, en hiver. En France, la crémone est une espagnolette pour fermer les croisées.

Créon, n. m.

Crayon. Lacombe donne créon pour crayon.

Crêpe, n. f.

— Virer une crêpe, au jeu de brisque celui qui gagne cinq brisques s’empare du talon et le tourne à l’envers ; alors il a gagné la partie. Se dit encore de celui qui glisse et tombe de tout son long.

— Jouer à la crêpe, jouer à la brisque.

Crétique, n. f. — Critique.

Crétiquer, v. a. — Critiquer.

Créton, n. m.

Creton, rillon, peau croustillante qui reste dans la graisse quand on la fait fondre.

Creume, n. f. — Crème.

Creumer, v. n. — Crémer.

Creuve-faim, n. m. — Mendiant.

Creux, n. m. et adj.

— Sourd. Ex. Une voix creuse.
— Faire son creux, son trou.
— N’être pas dans le plus creux, n’être pas au bout de ses peines.
— Sonner le creux, sonner creux.
— Tousser creux, avoir une toux profonde.

Creuyabe, adj. — Croyable.

Crevasson, n. m. — Homme de peu de valeur.

Crève-faim, n. m. — Pauvre, mendiant.

Crevé, adj.

— Hernie.
— Fat. Ex. Un petit crevé.

Crever, v. a.

— Crever la faim, mourir de faim.
— Crever la soif mourir de soif.

Crever (se), v. pron.

Contracter une hernie.

Crever (se faire). Se faire mourir. Ex. Il se fait crever à force de travailler.

Crevure, n. f. — Hernie.

Crève-z-yeux, n. m.

— Asperge.
— Coléoptère.

Créyable, adj. — Croyable.

Créyance, n. f. — Croyance.

Créyant, adj. — Croyant.

Cri, n. m.

— Personne irascible. Ex. Cet enfant est méchant comme un cri.
— Criée. Ex. Tu feras le cri à la porte de l’église que j’ai perdu ma vache.

Cri (aller). — Aller quérir. Ex. Va cri mon chapeau.

Criage, n. m. — Criaillerie.

Criâillage, n. m. — Criaillerie.

Criâilleux, n. et adj. — Criailleur.

Cribe, n. m. — Crible.

Crible, n. m.

— Tarare, instrument qui sert à vanner le blé et à nettoyer

le grain.

— Brette, petit train de bois flotté.

Cric, n. m.

Enfant maussade. Ex. Etre méchant comme un cric.

Cric-crac, n. m. — Crécelle.

  • Cricket, crikète, (m. a.) — Jeu de balle à la crosse.

Crier, v. n.

— Gronder, gourmander.
— Annoncer à la criée.
— Faire une chose en criant Jack ou en criant ciseau, c’est-à-dire faire très vite.
— Crier comme un aveugle qui a perdu son bâton, crier à

pleins poumons.

Crieur, u. m — Audiencier.

Crieux, adj. — Criard.

Crignasse, n. f. — Chevelure épaisse et en désordre.

Crigne, n. f.

— Crinière. Ex. Tu prendras le cheval par la crigne et tu me l’amèneras. 
— Chevelure. Ex. Je l’ai pris par la crigne et je l’ai couché par terre.

Crignière, n. f. — Crinière.

Crin, n. m.

Avoir les oreilles dans le crin, être sur ses gardes.

Crincrin, n. m. — Violon.

Crion, n. m. — Crayon.

Crique, n. f.

— Dent d’enfant. Ex. Montre tes petites criques à maman.
— Petite rivière.
— Fissure dans un rocher.

Criquet, n. m.

— Enfant agité.
— Grillon domestique.

Crir, v. a. — Chercher, quérir.

Cristi, Juron.

Critiqueux, n. et adj. — Critiqueur.

Criyon, n. m. — Crayon.

Cro, cros, n. m.

— Vieille dent ébréchée.
— Barbe. Ex ; Je me laisse pousser les cros. En Normandie on se sert du mot barbacro pour désigner de grandes moustaches, barbe en forme de crochet.

Croche, adj.

— Faux. Ex. Cet homme a des idées croches.
— De travers. Ex. Il a l’esprit croche.
— Avec certitude. Ex. Je te l’ai fourré dedans un peu croche.

Crochet, n. m.

— Tire-bouton, crochet qui sert à boutonner des souliers, des gants.
— Tirer au crochet, se prendre d’un doigt, généralement le
médium, avec le doigt d’un autre pour lutter de force.

Crochir, v. a. — Courber, rendre croche.

Crochu, adj.

Bancroche. Ex. C’est un garçon bien mal planté, il est tout crochu.

  • Crocket, n. m. (Angl.)

Mail ; jeu qui consiste à pousser une boule avec le mail, ou petit maillet en bois, de forme cylindrique.

Croire (se) quelqu’un, loc.

Avoir confiance en soi.

Croisaillâge, n. m. — Croisement en tous sens.

Croisâiller, v. a. — Disposer en croix nombreuses.

Croisâiller (se), v. pr. — Se rencontrer de près sur la route.

Croisée, n. f.

Bois disposé en croix aux deux extrémités d’une cordée pour l’empêcher de débouler.

Croiser, v. n.

Etre assez bien pourvu de provisions, de blé, d’avoine, etc., pour pouvoir attendre jusqu’après la nouvelle récolte. Ex. J’ai encore beaucoup de blé, j’espère que je vais croiser facilement.

Croiser (se), v. pron.

Faire le signe de la croix. Se disait à Québec au commen cement du dix-neuvième siècle.

Croison, n. m. — Cloison.

Croisonner, v. a. — Cloisonner.

Croix, n. f.

Personne assommante, pas endurable. Ex. Encore ma croix qui arrive.

Croix de Saint- Louis,

— Plante qui croît à travers les blés.
— Ce n ’est pas de la croix de Saint-Louis, cet homme ne vaut pas grand’chose, il ne ressemble aucunement aux

chevaliers porteurs de cette croix. Sous le régime français, ce genre de décoration était très en vogue, même parmi les Canadiens.

Croquant, n. m.

Cartilage ou autres parties d’un animal qui résiste à la dent.

Croquecignole, n. m.

Croquignole, sorte de pâtisserie, ainsi nommée parce qu’elle imite assez la forme que prennent les doigts lorsqu’on veut donner une croquignole ou chiquenaude sur le nez.

Dans la région de Montréal, on dit beigne pour croquignole. Beigne est une corruption de beignet, qui est une tout autre espèce de pâtisserie. En France, la pâtisserie qui se rapproche le plus du croquignole, s’appelle casse-museau.

Croquée, n. f.

Dentée. Ex. Prendre une croquée amont un morceau de sucre.

Croquette, n. f. — Variété d’airelle (bluet).

Croqueurse, n. m. pl., (Angl.) — Crackers.

Croquignole, n. m. — V. Croquecignole.

Crossing, n. f., (m. a.)

Croisière. Ex. Prends garde à ton cheval quand on arrivera à la crossing, parce qu’il peut passer un train.

Crotte, n. f.

— Faire petite crotte, vivre péniblement.
— Avoir la crotte au nez, avoir des sécrétions nasales durcies.

Crotteux, adj.

Plein de crottes. Ex. Cet enfant a le nez crotteux.

Crotton, n. m.

Petit enfant chéri. Ex. Viens m’embrasser, mon cher crotton.

Croupion (à), loc. adv.

A croupetons, position d’une personne accroupie. Ex. Etre à croupion sur une chaise.

Croupis, v. n.

Demeurer longtemps dans un même endroit. Ex. Ne me laisse pas croupir là.

Crouston, n. m.

Croûton, l’extrémité du pain où il y a le plus de croûte.

Croûte, n. f.

— Neige durcie à la surface. Ex. Marcher sur la croûte.
— Ecorce des arbres. Ex. Se chauffer avec des croûtes.
— Casser une croûte, manger, faire un repas.
— Avoir bien des croûtes à manger avant d’arriver au succès, n’ être pas près d’arriver.

Croûtes, v. n. — Durcir. Ex. Un sol qui croûte.

Humide. Ex. Le temps est cru, nous allons avoir de la pluie.

Cruchetée, n. f. — Cruchée. Ex. Une cruchetée de lait.

Cruchon, n. m. — Imbécile.

Cruel, adj.

Enfant difficile à élever parce qu il pleure, et ne dort pas. Ex. Une mère de famille qui n’a que des enfants cruels.

C’te, adj.

Cet, cette. Ex. C’te demande ! c’t'enfant, c’t'armoire.

C’tella, adj. f. — Celle-là.

C’tici, adj. — Celui-ci.

C’tilà,

Celui-là. Molière à dit : Il faut tirer l’échelle après ceti-là.

Cuer, v. a. — Tuer, éteindre. Ex. Cuer le feu, la chandelle.

Cuiller à pot, n. m.

Grande cuiller pour servir la soupe.

Cuir à patente, n. m.

Cuir verni. Ex. Des bottes de cuir à patente,

Cuire, v. a. et n.

— Faire cuire le pain dans le four. Ex. Aujourd’hui, nous

allons cuire, il fait mauvais.

— Se faire surchauffer. Ex. Arrêtez de chauffer le poêle,

nous cuisons.

Cuisage, n. m. — Cuisson.

Cuisine, n. f.

Mets. Ex. Nous allons faire de la bonne cuisine.

Cuissière, n. f.

L’une des jambes du pantalon qui recouvre la cuisse.

Cuite, n. f. — Excès de boisson. Ex. Prendre une cuite.

Culasse, n. f.

Arrière-train. Ex. Je l’ai pris par la culasse, et l’ai jeté par terre.

Culot, n. m.

Partie du pantalon qui entoure les cuisses. Ex. Je l’ai saisi par le culot.

Culotte, n. f.
— Pantalon.
Porter la culotte, se dit d’une femme qui est la maîtresse de tout dans un ménage.
Culotteux, adj.
Qui culotte les pipes.
Culotton, n. m.
Enfant qui commence à porter des culottes.
Cumulard, n. m.
Fonctionnaire qui exerce simultanément plusieurs emplois.
Cure-pipe, n. m.
Petit instrument pour vider les pipes et les écurer.
* Currant, keurrante (m. a.)
Raisin de Corinthe.
* Cut, keute (m. a.)
Gravure, vignette.
Cuvette, n. f.
Petite cuve, cuveau.
Cuvotte, n. f.
Cuveau, baquet.
Cuyer, v. a.
Cueillir. Ex. Allons cuyer des prunes. Rabelais a dit cuillaite pour cueillette.
Cyprès, n. m.
Pin gris, pin de rocher.