Le Parfum des prairies (le Jardin parfumé)/6

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CHAPITRE VI

DE L’AMOUR


Écoutez, Vizir, que Dieu vous donne le bien !

Si vous dormez avec une femme, il est bon que vous ne soyez pas trop jeunes, vous et celle que vous aimez. Lorsque vous entrerez au lit commun, commencez par de douces caresses, embrassez délicatement, passez doucement vos mains sur son dos nu, ramenez-les ensuite vers ses seins, et quand vous lirez dans les yeux de votre maîtresse le désir du tota, entrez gentiment dans son zouque, combinez les mouvements de votre corps et du sien, et n’appuyez pas lourdement votre poitrine sur ses zizas, afin de ne point les flétrir. Quand vous niquerez, étendez votre femme sur les coussins, serrez-la doucement dans vos bras, et baisez tendrement sa bouche, son cou, ses sourcils, sa poitrine et le bout de ses seins ; mordez-la aux épaules, caressez son ventre et ses hanches, puis balancez ensemble vos deux corps unis. Alors vous la sentirez s’ouvrir, vous la verrez mûrir et prête à cueillir.

Lorsqu’elle sera dans cet état, faites-lui mieux sentir votre charmant tota et vous jouirez ensemble. Si vous manquez à ces conseils, vous arriverez avant elle, son bonheur restera en route, et elle ne sera point satisfaite de vous.

Quand vous aurez terminé, ne vous pressez pas de sortir, mais retirez-vous doucement en vous plaçant du côté droit. Si votre femme devient alors enceinte, elle accouchera d’un garçon. Ainsi le disent les médecins et les cadis.

Celui qui mettra sa main sur le ventre d’une femme grosse et qui fera sa prière, en disant, plein de confiance en la bonté d’Allah : Dieu est grand ! sera aidé par le Très-Haut, et il aura un enfant mâle.

Après avoir fait l’amour, gardez-vous de boire de l’eau, surtout de l’eau de terrasse ; elle affadit le cœur et peut donner la fièvre. Si vous voulez continuer de niquer, lavez votre tota chaque fois, cela vous rafraîchira le cœur et rendra vos baisers meilleurs.

Ne mettez jamais la femme sur vous ; cette manière de faire peut donner plus facilement un échauffement. Si vous sentez la jouissance venir, ne vous retenez pas, car il pourrait s’en suivre une maladie qu’on appelle la gravelle. L’on ne saurait prendre trop de précautions pour toutes les choses de volupté, car elles engendrent facilement une foule de maladies.

Quand vous sortirez de la femme, ne manquez pas de vous laver, mais laissez avant au zeb le temps de se calmer un peu. Quand il sera refroidi, passez-le dans l’eau, mais de l’eau pas trop froide.

N’allez jamais au bain sans manger. Quand vous serez dans l’étuve où l’on vous massera, une sueur abondante coulera de votre corps et vous affaiblira beaucoup, vous risquez de vous trouver mal si votre estomac est vide. Le sang peut aussi, dans ce cas, s’échauffer plus facilement et vous causer une éruption de boutons ou de rougeurs à la peau.

Des diverses postures

Nous ne parlerons pas de la façon de niquer une femme légitime, cela regarde uniquement son mari. Mais pour le faire à toute autre dame, nous nous permettrons d’indiquer quelques manières.

En voici une : il faut coucher la femme à la renverse, se mettre entre ses jambes à genoux et assis sur ses talons, puis la rapprocher de soi afin de faire l’amour, pour cela il est nécessaire d’avoir un tota fort long.

Celui qui, au contraire, a un petit zeb, placera sa maîtresse par terre, puis passant ses bras au-dessous de ses cuisses, fera lever son genou droit à la hauteur de son oreille droite et son genou gauche tout près de son oreille gauche, et de ses mains il soulèvera son zemouka. Ainsi posée sa mohima ne perdra pas une ligne.

L’on pourra aussi faire coucher la femme sur le tapis, se placer entre ses cuisses, faire passer un de ses pieds par-dessus son cou, mettre l’autre sous son bras ; les mains libres caresseront les zizas. On peut, de cette façon, faire durer le plaisir longtemps.

On peut encore, si l’on veut, mettre les deux pieds sur ses épaules.

Ou bien se coucher par côté et se mettre dans les jambes de la femme.

Celui qui nique toujours du même côté s’expose à prendre un engourdissement qui peut, plus tard, dégénérer en varices à la jambe qui supporte constamment le corps.

Autre manière : faire placer la femme à genoux, les mains appuyées sur le tapis, et prendre son zouque par derrière.

Autre chose : Mets la femme sur le côté, viens à genoux près d’elle, fait passer son mollet sur ton épaule, prends son corps par dessous et serre-la contre toi ; de son côté, elle t’attirera vers elle.

Tu peux encore la mettre par terre, les jambes serrées, monter à cheval sur elle, puis te baissant pour l’embrasser, ton tota sera à la hauteur de son zouque. Mais cette pose est incommode.

Mets encore la femme sur un lit dur, la poitrine appuyée sur le matelas et les jambes en bas ; ton zeb entrera tout entier et sa tête embrassera Aoualda.

Autre manière : Que la femme se suspende à l’une des barres qui se trouvent au-dessus du lit, viens en face et entoure ta taille de ses jambes ; prends toi-même la deuxième barre, qui est à côté de la première, puis, levant tes pieds, balancez-vous tous deux.

Tu peux encore mettre la femme sur le plancher, un coussin sous ses reins, de façon à élever son zouque, et te placer à genoux entre ses deux jambes, qu’elle tournera autour de tes hanches.

Il y a beaucoup d’autres manières, mais nous laisserons aux imaginations vives le soin de les chercher.