Paul Ollendorff, éditeur (p. 31-32).

XI


Ma maîtresse d’hier est la tienne aujourd’hui,
Nous aurons tous les deux joué le même rôle.
Je doute de son cœur, tu crois à sa parole,
Car ton amour commence et le mien s’est enfui.

Notre vieille amitié durera-t-elle encor ?
Tu m’en veux de l’avoir chérie et possédée ;
Mais tu la quitteras comme je l’ai quittée,
Lequel aura raison et lequel aura tort.


Si tu n’as pas souffert, il faut payer ta dette,
Tu diras ton chagrin et tu seras poète,
J’ai tant pleuré pour elle, à ton tour de pleurer.

Il se peut qu’elle t’aime, alors sois infidèle.
Et plus tard, en riant, nous pourrons comparer
Nos sonnets dessinés d’après ce beau modèle.