Le Nickel/Généralités

Gauthier-Villars et fils, Masson et Cie (p. 5-7).

GÉNÉRALITÉS



Le nickel est connu en Europe depuis 1751. À cette époque le chimiste suédois Cronstedt découvrit qu’un minéral décrit en 1694 par Hyerne, le kupfernickel, que l’on croyait être un minerai de cuivre, renfermait un élément particulier auquel il donna le nom de nickel (diablotin). Mais le procédé qu’il employait pour extraire ce métal, et qui consistait à griller le minerai à l’air, puis à mélanger l’oxyde obtenu avec du flux noir et du sel marin, et à soumettre le tout à un feu de forge assez vif pour fondre le mélange, ne lui permettait d’obtenir qu’un régule métallique impur. De plus, ayant reconnu la présence de ce métal dans le speiss, résidu de la fabrication du bleu d’azur par le cobalt, Cronstedt considéra le nickel comme un demi-métal, résultant de la décomposition du cobalt.

Aussi, quelques chimistes, parmi lesquels Sage et Monnet, nièrent-ils l’existence du nouveau corps simple, et prétendirent-ils que le produit isolé par Cronstedt n’était qu’un mélange de métaux connus.

Ce n’est guère qu’en 1775 que Bergmann et Arfvedson parvinrent à purifier le nickel et à l’isoler, de façon à le décrire à peu près tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Ses propriétés principales furent établies successivement par Bergmann, Richter, Proust, Tupputi, Berthier, etc.

Le nickel, étudié si tard en Europe, était cependant sinon connu, du moins employé depuis fort longtemps par les Chinois, qui le faisaient entrer dans la composition d’un alliage que nous décrirons plus tard, le pacfong.

Les alliages de nickel connus sous les noms de maillechort, d’argentan, etc., n’ont été fabriqués couramment, en Europe, que dans la seconde moitié de ce siècle ; on n’employait d’ailleurs, pour leur préparation, le métal qu’à l’état de minerai, et le nickel pur était resté jusqu’à ces derniers temps un produit de laboratoire.

D’ailleurs la rareté relative de ses minerais et la difficulté d’isoler le métal, avaient empêché jusqu’ici à peu près complètement ses applications industrielles.

La découverte et l’application en grand du nickelage nécessita la recherche de nouveaux gisements que ceux qui étaient alors connus. En 1867, M. Garnier découvrit les minerais de la Nouvelle-Calédonie ; en 1890, on se mit à exploiter ceux du Canada, et les méthodes d’extraction se perfectionnant, on est arrivé à produire le nickel en quantités suffisantes pour créer une nouvelle industrie, dont l’essor ne tardera pas à s’accroître.

Nous allons passer successivement en revue :

Les propriétés physiques et chimiques du nickel.

Ses principaux composés.

Les minerais de nickel.

Leur métallurgie.

Les alliages : ferro-nickel, bronzes, maillechorts, etc.

Le nickelage.

Les principales applications du nickel.