Le Monde comparé avec l’Empire britannique/01

Le Monde comparé avec l’Empire britannique
Revue des Deux Mondes, période initialetome 2 (p. 267-279).
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LE MONDE


comparé avec


L’EMPIRE BRITANNIQUE.




OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES[1].


Le travail que nous publions aujourd’hui se composera de trois tableaux, qui paraîtront successivement. Le premier est l'Aperçu physique, moral, politique et statistique du royaume d’Angleterre et de la principauté de Galles. Le cadre resserré de ce travail ne nous permettant pas d’admettre tous les détails dont l’ensemble constitue la statistique d’un pays, nous avons dû préférer ceux qui nous mettaient à même d’offrir des rapprochemens aussi curieux que nouveaux. Parmi le grand nombre d’ouvrages que nous avons consultés, nous ne citerons que ceux qui nous ont été les plus utiles : pour la topographie, Cooke’s Topography of Great-Britain, Capper’s topographical Dictionary of the United-Kingdom, les Reisen durch Gross-Britanien und Ireland, par M. Meidinger, et pour la statistique : les Statistical illustrations, publiées par la Société Statistique de Londres, et les ouvrages importans de M. César Moreau, dont les infatigables recherches ont enrichi cette science des documens les plus positifs et les plus détaillés, sur l’empire Britannique.

Nous croyons indispensable d’entrer dans quelques explications pour justifier plusieurs calculs entièrement différens de ceux qui sont généralement adoptés, ainsi que pour ne pas être exposés à voir traiter d’erreurs, par des personnes étrangères à la statistique, les résultats de nos longues et laborieuses investigations, et des communications officielles ou demi-officielles que nous devons à plusieurs savans d’Europe et d’Amérique, à un grand nombre d’hommes d’état et de diplomates distingués.

La superficie des comtés d’Angleterre et du pays de Galles, en milles carrés géographiques[2], a été calculée sur la grande carte d’Arrowsmith, publiée de 1815 à 1816. Basé sur des relevés trigonométriques, ce travail ne peut guère être sujet qu’à de très-petites corrections, et doit être préféré à ces évaluations si singulièrement différentes que nous avons trouvées dans le Dictionnaire topographique de Cooper, dans le Dictionnaire géographique d’Edimbourg, et dans les ouvrages d’Arthur, de Hassel, et d’autres auteurs célèbres. La plupart des enclaves ont été calculées avec la surface du comté où elles se trouvent situées.

Malgré les trois recensemens faits en 1801, 1811 et 1821, la population de plusieurs villes de la Grande-Bretagne est encore très-incertaine. C’est la conséquence de l’irrégularité des divisions administratives de cette contrée, où bien souvent une même ville est partagée entre deux comtés différens. Tout le monde sait que Southwark, l’un des principaux quartiers de Londres, appartient au comté de Surrey, et que Gates-Head, faubourg de Newcastle, est situé dans le comté de Durham. Dans ce cas, nous avons adopté les évaluations de M. Meidinger, qui, ayant parcouru toutes les villes principales de l’Archipel Britannique, pouvait mieux que tout auteur national qui ne les a pas visitées, juger dans quelle circonstance il était nécessaire de mettre ensemble une population qui, quoique réunie de fait, en était séparée sous le rapport administratif. Les liberties (dépendances) d’un lieu, tantôt comptées dans sa population, tantôt exclues, sont une autre source principale de la grande différence qu’on remarque dans l’évaluation du nombre des habitans d’une même ville d’après le même recensement. Nous avons tâché de donner le plus grand soin à ce sujet, sans cependant oser nous flatter d’avoir évité toute méprise. Les meilleurs auteurs nationaux et étrangers ne suivent aucun principe fixe dans de semblables estimations.

Le rapport des pauvres et des étudians ou écoliers de chaque comté à leur population respective, est calculé approximativement. Les recensemens de 1811 et 1821, et les tableaux de ces deux classes de la population anglaise, pour les années 1815 et 1818, soumis au parlement, ont été les élémens dont nous nous sommes servis. Sans ces évaluations approximatives de la population, à laquelle le nombre des pauvres et celui des étudians devaient être comparés, nous n’aurions pas eu de points de rapprochement, et nous aurions offert des résultats erronés. Nous avons exclu du calcul les enfans qui fréquentent les écoles le dimanche, de peur d’en faire un double emploi, parce qu’il est très-difficile de déterminer le nombre exact de ceux qui ne fréquentent pas les écoles des jours ouvriers. Comme nous ne sommes pas éloignés de croire que presque les trois cinquièmes des enfans jouissent des avantages que leur offrent ces deux modes d’instruction, le rapport pourrait bien être augmenté de deux cinquièmes dans presque chaque comté. Mais nous devons faire observer que, depuis 1818, on a fait les plus grands efforts pour répandre l’instruction parmi les gens du peuple. Ils ont été couronnés du plus heureux succès, et on peut dire que les enfans qui fréquentent les écoles des jours ouvriers et celles du dimanche est double de celui de l’année 1818. Si l’Angleterre comptait à cette époque 825,482 écoliers (en ne prenant que deux cinquièmes pour les écoles du dimanche ; le pays de Galles, 40,187, et l’Écosse, 197,905, il est très-probable que la Grande-Bretagne a maintenant 1,130,000 enfans qui reçoivent une instruction quelconque. Ce nombre, comparé à sa population actuelle, donnerait un rapport très-favorable, quoique inférieur à ceux oferts par la monarchie prussienne et par plusieurs pays de l’Allemagne et de l’empire d’Autriche.

À l’égard du rapport des accusés de chaque comté pour toute sorte de crimes à leur population respective, nous ferons observer que nous l’avons déduit du nombre moyen des écroués pendant une période de dix ans (1816-1825), comparé avec la population trouvée dans le dernier recensement, qui représente tout juste la population moyenne entre 1816 et 1825.

Si l’on veut être de bonne foi, il faut avouer que l’on ne connaît pas encore exactement la population des grandes villes hors de l’Europe et de l’Amérique. Malgré les recensemens faits dans plusieurs contrées de l’Asie et de l’Océanie, et particulièrement dans l’Inde anglaise, la plus grande incertitude enveloppe encore tout ce qui concerne le nombre des habitans de Calcutta, Benarès, Surate, et plusieurs autres grandes cités, quoique les journaux et les ouvages les plus estimés nous offrent des nombres positifs, et en apparence exacts.

Estimerons-nous, avec le général Kyd, la population de Calcutta, sans ses faubourgs, entre 400,000 et 500,000 habitans, ou bien la porterons-nous, avec la société des écoles, à 750,000 pour l’année 1819, ou même à 1,000,000 pour l’année 1810, avec M. Russel, premier juge de cette ville, en y comprenant toute sa banlieue ? D’après le recensement fait en 1822, Calcutta ne contiendrait que 197,917 habitans, parce que, par un arrangement tout-à-fait extraordinaire, on en a exclu toute la population des faubourgs. Le recensement de 1798 a donné à cette ville 78,760 maisons. Comme depuis lors, ce nombre doit avoir augmenté plutôt que diminué, il serait difficile de réduire la population de Calcutta au-dessous de 500,000 âmes. Nous avons adopté l’estimation du savant géographe Hamilton qui lui en accorde 600,000. Ce que nous avons dit de Calcutta, nous pourrons le dire de Surate, de Madras, Benarès, Bombay, Dehly, et de presque toutes les grandes villes de l’Inde et de l’île de Java. Nous avons analysé les descriptions les plus récentes des contrées hors de l’Europe, et nous pourrions rédiger un long tableau des évaluations entièrement différentes données par des géographes et des voyageurs presque contemporains, concernant la population d’une même ville. Nous dirons seulement que les chiffres que nous offrons dans ce travail, sans être exacts, sont cependant ceux qui nous semblent s’éloigner moins de la vérité.

C’est une grave erreur que de vouloir juger de l’intensité de la population de deux contrées d’une très-petite étendue, lorsque chacune d’elles renferme une cité grande et populeuse. Nous avons pensé que, pour comparer la population relative de Paris et de Londres[3], ainsi que celle de plusieurs autres villes de l’Europe et de l’Amérique, il était nécessaire de les environner d’un territoire dont l’étendue fût proportionnée au nombre de leurs habitans. D’après ce principe, nous avons assigné une superficie de 3,200 milles carrés aux villes dont la population est de 300,000 âmes et au-dessus, 2,000 milles carrés à celles qui ont moins de 300,000 habitans, et 1,500 aux villes qui, comme Naples, Palerme, etc., étant situées en demi-cercle sur le bord de la mer, ne peuvent avoir que la moitié de la superficie qui environne les villes intérieures, telles que Londres, Hambourg, et autres. Dans les environs de Constantinople, nous avons compris une partie de la côte opposée d’Asie ; dans ceux de Copenhague, une fraction de la Suède ; une partie aussi du territoire du grand-duché de Bade a été comprise dans la superficie des environs de Strasbourg. Chacun peut se rendre facilement raison de ce procédé, surtout en voyant que le comté de Middlesex, quoiqu’il contienne la ville la plus peuplée du monde, offre une population relative, inférieure à celle du département de la Seine. Cela vient de ce que la superficie du comté de Middlesex est presque double de celle du département dont Paris est le chef-lieu, et parce que ces divisions administratives sont toutes deux trop petites par rapport à leur capitale respective pour que l’on puisse juger de leur population relative.

Dans les calculs de la population relative, et dans plusieurs autres, nous avons toujours négligé les fractions décimales, à l’exception des nombres entiers les plus bas. Lorsqu’on pense à la difficulté, et peut-être à l’impossibilité d’atteindre l’exactitude dans de semblables calculs, on approuvera notre procédé. C’est aussi pour cette raison que nous avons négligé les fractions des milliers dans la population de toutes les villes qui contiennent plus de 3,000 habitans. Au-dessous de ce nombre, nous l’avons exprimée en fractions décimales.

Quant aux calculs relatifs aux revenus et à la dette publique, nous avons donné les sommes qui correspondent exactement à celles exprimées en francs dans la Balance politique du globe[4] où, pour les raisons expliquées dans ce tableau, on a négligé les fractions de centaines et de milliers dans tous les calculs relatifs aux grands États. Dans toutes ces réductions, la livre sterling a été évaluée à 25 fr.

On remarquera un ou deux points d’interrogation avant ou après les nombres à l’égard desquels nous avions le plus de doutes ; et bien souvent nous avons été obligés d’en mettre à la place des nombres positifs, qu’à notre grand étonnement nous trouvions adoptés par plusieurs géographes et statisticiens.

Les chiffres relatifs aux importations et aux exportations, quand on ne le dit pas expressément, indiquent toujours leur valeur officielle, qui, dans la Grande Bretagne, est très-différente de la valeur déclarée, comme on peut le voir ici, en jetant les yeux sur les années 1815, 1818, 1823 et 1824.

Quand on a donné une moyenne de deux ou de plusieurs années, on n’a indiqué que la première et la dernière ; toutes deux doivent toujours être comprises dans le calcul. Dans ce cas, pour épargner l’espace, on n’a mis que les deux derniers chiffres de chaque année. Ainsi, par exemple, pour indiquer le produit moyen des douanes de l’Espagne pendant les années 1803, 1804, 1805, 1806 et 1807, on a écrit 03-07, au lieu de 1803-1807.

Comme le petit cadre de ce tableau ne nous permet pas de rapprocher l’Angleterre de plusieurs autres contrées, sous le rapport des crimes et de l’instruction, et d’établir une comparaison entre le nombre de ses écrits périodiques, de ses imprimeries et de ses bibliothèques, avec les objets corrélatifs des principaux États du monde civilisé, nous engageons le lecteur à consulter les deux tableaux de la monarchie française[5] et de l’empire russe[6], où il trouvera ces curieux rapprochemens.

Nous aurions une foule d’explications à donner relativement à la marine marchande, aux vaisseaux entrés, aux importations et exportations, aux produits des douanes, et un plus grand nombre encore sur la liste civile, le produit de la loterie et celui des postes ; mais le manque d’espace nous oblige à les omettre toutes. Nous nous bornerons seulement à quelques rapides observations sur plusieurs de ces objets.

Nous avons donné la recette brute et nette du produit des postes, afin de faire voir, par la première, l’importance du mouvement intérieur et extérieur que l’on peut mesurer par ces moyens.

Nous avons ajouté à la liste civile du roi d’Angleterre les sommes payées annuellement aux différens membres de la famille royale ; sans cette addition, nous n’aurions pas pu la comparer à la liste civile des autres États.

À l’égard des importations et des exportations de l’empire d’Autriche, nous ne pouvons pas nous empêcher d’exprimer notre surprise, en voyant MM. Hassel, Malchus, Lichtenstern, et autres statisticiens célèbres, les estimer si fort au-dessous de leur valeur réelle. Nos calculs ne sont qu’approximatifs, mais ils sont basés sur des documens officiels relatifs au commerce de Fiume, Venise et Trieste. Nous avons tout lieu de croire que nous approchons beaucoup de la vérité. Les seules importations et exportations de Trieste égalent presque la somme à laquelle on compte généralement l’importation et l’exportation de tout cet empire. La gazette officielle de Berlin a fait voir dernièrement combien les statisticiens étaient dans l’erreur, en estimant le mouvement du commerce de la monarchie prussienne ; et l’importation et exportation moyennes du petit royaume de Bavière, pendant cinq ans, que nous offrons d’après des communications officielles, ne laisseront aucun doute sur la modération de notre estimation eu égard au commerce de l’empire d’Autriche.

Tous nos calculs relatifs à la valeur de l’or et de l’argent monnayé en Angleterre et dans plusieurs autres États, sont basés sur des documens également officiels ; seulement nous y avons fait quelques modifications pour avoir des élémens entièrement comparables. Nous regrettons de n’avoir pas assez d’espace pour expliquer les motifs de notre procédé : nous nous bornerons à faire observer que le billon n’y a jamais été compris, et que nous avons tâché de le soustraire de la totalité du monnayage, en nous aidant des données partielles que nous possédons sur quelques pays. Dans les estimations concernant l’empire d’Autriche, nous avons aussi compris la grande quantité de pièces frappées à Venise et à Milan pendant les diverses périodes de la domination autrichienne, depuis 1740 jusqu’à 1826. La refonte n’a jamais été soustraite de la somme totale du monnayage des différens États.


DISPOSITION DU TABLEAU.


L’explication de toutes les colonnes qui se rapportent au comté de Middlesex facilitera au lecteur l’intelligence de toutes celles qui concernent les autres comtés.

Le chiffre 6, qui suit le mot Middlesex, indique que ce comté est partagé en 6 centuries (hundreds). Nous devons faire observer que la subdivision des comtés offre des différences très-grandes, non-seulement par rapport à leur nombre, mais encore relativement à leurs dénominations. Ainsi, par exemple, les comtés de Cumberland, de Durham, de Northumberland et de Westmoreland sont subdivisés en wards ; le comté de Kent est partagé en 5 lathes, celui de Sussex en 6 rapes et celui de York en 3 provinces, subdivisées en 29 wapentakes, sans compter la ville de York et sa banlieue. Il y a plusieurs autres anomalies moins importantes, que nous avons cru pouvoir négliger. Le peu d’étendue des 12 comtés de la principauté de Galles, et le manque de quelques documens sur leur statistique, nous ont engagé à les mettre tous ensemble.

Les colonnes suivantes indiquent que la superficie du comté de Middlesex est de 212 milles carrés géographiques ; que sa population, d’après le recensement de 1821, est de 1,145,000 ames ; que dans ce nombre on comptait à la même époque, 9,393 familles employées spécialement aux travaux de l’agriculture ; 161,356 dans le commerce, les manufactures et autres branches d’industrie ; 91,122 qui n’étaient pas comprises dans les deux classes précédentes, et que le nombre total des familles s’élevait à 261,871.

Nous voyons, dans la 8e colonne, que le comté de Middlesex, malgré sa grande population, n’envoie que 8 députés au parlement, lorsque celui de Cornwal, dont la population est à peine le cinquième de celle de Middlesex, envoie à la chambre basse un nombre quintuple de députés. Les trois colonnes suivantes nous montrent que le revenu annuel des terres, d’après les tableaux dressés en 1811 pour la taxe sur les propriétés, est de 349,142 liv. sterl. ; que le montant de la propriété immobilière soumise à l’impôt, s’élevait, en 1815, à 5,595,337 liv. st., et que la somme totale représentant le revenu des maisons assujéties à la taxe, depuis 20 liv. sterl. et au-dessus, montait à 4,122,884 dans l’année, finissant le 5 avril 1823.

Nous voyons aussi, dans la 12e colonne, que la dépense pour l’entretien des pauvres s’est élevée annuellement, en prenant la moyenne des trois années finissant à Pâques 1815, à la somme de 517,300 liv. sterl. La colonne suivante indique que ce comté avait 118,255 pauvres en 1815, et la 14e colonne, que leur rapport à la totalité de la population, dans la même année, était de 9,6, c’est-à-dire qu’on comptait 1 pauvre sur 9 habitans et 6 dixièmes.

Nous lisons dans la 15e colonne, que 39,419 enfans, en 1818 fréquentaient les écoles publiques dotées ou non dotées, et dans la colonne suivante, que leur rapport à la totalité de la population, dans la même année, était de 1 à 29, c’est-à-dire qu’il y avait 1 écolier sur 29 habitans.

Nous apprenons dans la 17e colonne, que pendant les onze années comprises entre 1805 et 1815, le nombre moyen annuel des prévenus écroués dans les différentes prisons de ce comté, pour toute sorte de crimes, était de 1,475 ; la colonne qui suit nous montre que ce nombre moyen s’est élevé à 2,608 pendant les dix années suivantes. Dans la 19e colonne, nous trouvons que ce dernier nombre, comparé avec la population moyenne pendant cette seconde période, donne le rapport d’un écroué sur 438 habitans.

Dans la colonne de la topographie, chaque chef-lieu de comté est écrit en lettres capitales (Buckingham) ; tous les noms des fleuves sur les bords desquels ils se trouvent, suivent immédiatement (Tamise). Les chiffres arabes 1,275, qui viennent après le mot Tamise, expriment d’une manière abrégée la population de la métropole anglaise, qui, d’après le dernier recensement de 1821, s’élevait à 1,275,000 habitans. Nous trouvons ensuite écrit entre parenthèse Sion-House, une des plus belles et des plus magnifiques maisons de campagne de l’Angleterre, qui appartient au duc de Northumberland. Nous avons cru nécessaire d’indiquer dans ce travail les plus beaux édifices de ce genre, qui tiennent un rang si important parmi les chefs-d’œuvre qu’on admire en Angleterre. Nous les avons toujours renfermés dans des parenthèses, pour éviter toute confusion ; le nom et le titre du propriétaire sont toujours écrits en italiques. Il est inutile de faire observer qu’on n’a pas oublié d’indiquer à leur place convenable les maisons de plaisance du roi. Les chiffres qui suivent les mots Hackney, Hampton, etc., présentent de la même manière leur population spéciale, qui, en 1811, était de 22,000 et de 4,000 ames. Comme on n’a pas décrit séparément les douze comtés de la principauté de Galles, on a mis en grandes lettres leurs chefs-lieux respectifs, afin de distinguer les villes qui appartiennent à un comté, de celles qui dépendent d’un autre.

Enfin, la 21e colonne présente un tableau général de l’empire britannique, dans le but de donner au lecteur une idée complète de cette vaste et puissante monarchie[7].

Les six colonnes placées au-dessous du tableau contiennent la suite de cette esquisse statistique. Dans la division judiciaire du royaume, les noms de chaque arrondissement sont écrits en grands caractères. Ceux de ses villes d’assises, qui sont différens des noms de leur comté, sont disposés entre parenthèse. On a cru pouvoir omettre quelques exceptions peu importantes concernant les villes d’assises ; mais les cités (cities), les villes (towns) et les bourgs (boroughs), qui ont une juridiction particulière ; comme Lincoln-City, Nottingham-Town, Leiceister-Borough, etc., ont été indiqués, en écrivant ces qualifications en italiques. L’article suivant offre la division ecclésiastique On a renfermé dans des parenthèses les comtés et le nombre de paroisses qui forment l’arrondissement de chaque diocèse.

Les autres articles de cette partie du tableau sont : l’instruction publique, les stations militaires, la navigation intérieure et les principaux canaux, les mines principales, les eaux minérales, les bains de mer et les courses de chevaux les plus remarquables, les marchés les plus considérables et les villes les plus importantes pour les fabriques et les manufactures.

La seconde partie offre le parallèle entre l’empire britannique et le reste du monde. Cette section du tableau est subdivisée en 9 colonnes verticales destinées à offrir, comme l’indiquent leurs titres pour chaque État, le nom, l’étendue en milles carrés, la population absolue au commencement de 1827, la population relative, le revenu et la dette publique en livres sterling ; les forces de terre et de mer en 1826, et la ville capitale, avec l’indication de ses habitans. Nous avons extrait ce parallèle de la Balance politique du Globe.

La troisième partie présente, sous le titre de comparaisons spéciales entre l’empire britannique et plusieurs autres États, un grand nombre de rapprochemens importans et presque tous nouveaux. Ils forment quatre sections principales, savoir : la répartition de la population, la marine marchande et la navigation, le commerce et les finances. Chacune de ces sections est subdivisée en diverses parties, selon les sujets différens que l’on s’est proposé de comparer. Les titres de toutes ces subdivisions, les remarques faites dans les observations préliminaires et les notes, rendent inutile toute autre explication.

Adr. Balbi.


Nota : Les Tables statistiques sont trop complexes pour être encodées dans wikisource.


  1. Quelques-unes de ces observations se rapportent à deux autres parties du tableau qui seront publiées dans une livraison suivante.
  2. Toutes les superficies sont exprimées en milles carrés géographiques, dont 60 font un degré équatorial.
  3. La population absolue est le nombre d’habitans d’un pays quelconque sans avoir égard à l’étendue du pays sur lequel ils sont répandus. La population relative est le nombre d’habitans existant sur un mille carré d’un pays quelconque.
  4. Balance politique du globe en 1828, ou Essai sur la statistique générale de la terre, d’après ses divisions politiques actuelles et les découvertes les plus récentes ; par M. Adrien Balbi.
  5. La monarchie française, comparée aux principaux états du monde, ou Essai sur la statistique de la France considérée sous les rapports géographique, moral et politique, par le même auteur.
  6. L’empire russe, comparé aux principaux état du monde, ou Essai sur la statistique de la Russie, considérée sous les rapports géographique, moral et politique, par le même.
  7. L’île de Sainte-Hélène, si importante par sa position, quoiqu’appartenant à l’Afrique, dépend, par ses rapports administratifs de la compagnie des Indes orientales.