Le Mirage perpétuel/LES PAYSAGES/Damas
Librairie Paul Ollendorff, (p. 49-50).
DAMAS
Plaine des soirs d’été, vaste recueillement
Où dans l’air embrasé monte par intervalles
La crécelle stridente et fine des cigales,
Damas, toute douceur et tout apaisement !
Cette vibration ténue et musicale
Se mêle à la senteur des pavots blancs et bruns,
Mes gestes, semble-t-il, déplacent des parfums
Qu’un peu de brise aussi soulève par rafales.
La ville dort plongée en son rêve éternel,
Sous un dais de palmiers et de pins solennels,
Ô splendeur de la nuit créatrice d’étoiles !
Tout le ciel est profond ainsi qu’aux plus beaux jours
Et dans le vent du Sud passe une odeur d’amour
Qui nous trouble le cœur et pénètre nos moelles.