Le Ministre de la police générale à ses concitoyens
Du 18 Brumaire, an 8 de la République française, une et indivisible.
LE MINISTRE
DE LA POLICE GÉNÉRALE
DE LA RÉPUBLIQUE
À SES CONCITOYENS.
La République était menacée d’une dissolution prochaine.
Le Corps législatif vient de saisir la Liberté sur le penchant du précipice, pour la replacer sur d’inébranlables bases.
Les événemens sont enfin préparés pour notre bonheur et celui de la postérité !
Que tous les Républicains soient calmes, puisque leurs vœux doivent être remplis ; qu’ils résistent aux suggestions perfides de ceux qui ne cherchent dans les événemens politiques que les moyens de troubles, et dans les troubles que la perpétuité des mouvemens et des vengeances.
Que les faibles se rassurent ; ils sont avec les forts : que chacun suive avec sécurité le cours de ses affaires et ses habitudes domestiques.
Ceux-là seuls ont à craindre et doivent s’arrêter, qui sèment les inquiétudes, égarent les esprits et préparent le désordre. Toutes les mesures de répression sont prises et assurées ; les instigateurs de troubles, les provocateurs à la royauté, tous ceux qui pourraient attenter à la sûreté publique ou particulière, seront saisis et livrés à la justice.