Le Menteur (Corneille, Marty-Laveaux, 1862)/Acte IV
ACTE IV.
Scène première.
Mais, Monsieur, pensez-vous qu’il soit jour chez Lucrèce ?
Pour sortir si matin elle a trop de paresse.
On trouve bien souvent plus qu’on ne croit trouver,
Et ce lieu pour ma flamme est plus propre à rêver :
J’en puis voir sa fenêtre, et de sa chère idée
Mon âme à cet aspect sera mieux possédée.
Pour servir de remède au désordre arrivé ?
Je me suis souvenu d’un secret que toi-même
Me donnois hier pour grand, pour rare, pour suprême :
Un amant obtient tout quand il est libéral.
Il ne fait réussir qu’auprès d’une coquette.
Je sais ce qu’est Lucrèce, elle est sage et discrète ;
À lui faire présent mes efforts seroient vains :
Elle a le cœur trop bon ; mais ses gens ont des mains ;
Et bien que sur ce point elle les désavoue[1],
Avec un tel secret leur langue se dénoue :
Ils parlent, et souvent on les daigne écouter.
À tel prix que ce soit, il m’en faut acheter[2].
Si celle-ci venoit qui m’a rendu sa lettre,
Après ce qu’elle a fait j’ose tout m’en promettre ;
Et ce sera hasard, si, sans beaucoup d’effort,
Je ne trouve moyen de lui payer le port.
Certes, vous dites vrai, j’en juge par moi-même :
Ce n’est point mon humeur de refuser qui m’aime ;
Et comme c’est m’aimer que me faire présent,
Je suis toujours alors d’un esprit complaisant.
Il est beaucoup d’humeurs pareilles à la tienne.
Mais, Monsieur, attendant que Sabine survienne,
Et que sur son esprit vos dons fassent vertu,
Il court quelque bruit sourd qu’Alcippe s’est battu.
Contre qui ?
[3]
D’un air pareil au vôtre à peu près le figure ;
Et si de tout le jour je vous avois quitté,
Je vous soupçonnerois de cette nouveauté.
Tu ne me quittas point pour entrer chez Lucrèce ?
Ah ! Monsieur, m’auriez-vous joué ce tour d’adresse ?
Nous nous battîmes hier, et j’avois fait serment
De ne parler jamais de cet événement ;
Mais à toi, de mon cœur l’unique secrétaire,
À toi, de mes secrets le grand dépositaire,
Je ne cèlerai rien, puisque je l’ai promis.
Depuis cinq ou six mois nous étions ennemis :
Il passa par Poitiers, où nous prîmes querelle ;
Et comme on nous fit lors une paix telle quelle,
Nous sûmes l’un à l’autre en secret protester
Qu’à la première vue il en faudroit tâter.
Hier nous nous rencontrons ; cette ardeur se réveille,
Fait de notre embrassade un appel à l’oreille ;
Je me défais de toi, j’y cours, je le rejoins,
Nous vidons sur le pré l’affaire sans témoins ;
Et le perçant à jour de deux coups d’estocade
Je le mets hors d’état d’être jamais malade :
Il tombe dans son sang.
À ce compte il est mort ?
Je le laissai pour tel.
Il étoit honnête homme, et le ciel ne déploie…
Scène II.
Je te veux, cher ami, faire part de ma joie.
Je suis heureux : mon père…
Eh bien ?
Vient d’arriver.
Cette place pour vous est commode à rêver.
Ta joie est peu commune, et pour revoir un père
Un tel homme que nous ne se réjouit guère[4].
Un esprit que la joie entièrement saisit,
Présume qu’on l’entend au moindre mot qu’il dit[5].
Sache donc que je touche à l’heureuse journée
Qui doit avec Clarice unir ma destinée :
On attendoit mon père afin de tout signer.
C’est ce que mon esprit ne pouvoit deviner ;
Mais je m’en réjouis. Tu vas entrer chez elle ?
Oui, je lui vais porter cette heureuse nouvelle ;
Et je t’en ai voulu faire part en passant.
Enfin donc ton amour ne craint plus de disgrâce ?
Cependant qu’au logis mon père se délasse,
J’ai voulu par devoir prendre l’heure du sien.
Les gens que vous tuez se portent assez bien.
Excuse d’un amant la juste impatience :
Adieu.
Le ciel te donne un hymen sans souci !
Scène III.
Il est mort ! Quoi ? Monsieur, vous m’en donnez aussi,
À moi, de votre cœur l’unique secrétaire,
À moi, de vos secrets le grand dépositaire !
Avec ces qualités j’avois lieu d’espérer
Qu’assez malaisément je pourrois m’en parer[6].
Quoi ! mon combat te semble un conte imaginaire ?
Je croirai tout, Monsieur, pour ne vous pas déplaire ;
Mais vous en contez tant, à toute heure, en tous lieux[7],
Qu’il faut bien de l’esprit, avec vous, et bons yeux[8].
Maure, juif ou chrétien, vous n’épargnez personne.
Alcippe te surprend, sa guérison t’étonne !
L’état où je le mis étoit fort périlleux ;
Mais il est à présent des secrets merveilleux :
Ne t’a-t-on point parlé d’une source de vie
Que nomment nos guerriers poudre de sympathie[9] ?
On en voit tous les jours des effets étonnants.
Encor ne sont-ils pas du tout si surprenants ;
Et je n’ai point appris qu’elle eût tant d’efficace,
Qu’un homme que pour mort on laisse sur la place,
Qu’on a de deux grands coups percé de part en part,
Soit dès le lendemain si frais et si gaillard.
La poudre que tu dis n’est que de la commune,
On n’en fait plus de cas ; mais, Cliton, j’en sais une
Qui rappelle sitôt des portes du trépas,
Qu’en moins d’un tournemain on s’en souvient pas[10] ;
Quiconque la sait faire a de grands avantages.
Donnez-m’en le secret, et je vous sers sans gages.
Mais le secret consiste en quelques mots hébreux,
Qui tous à prononcer sont si fort difficiles,
Que ce seroient pour toi des trésors inutiles[11].
Vous savez donc l’hébreu ?
J’ai dix langues, Cliton, à mon commandement.
Vous auriez bien besoin de dix des mieux nourries[12],
Pour fournir tour à tour à tant de menteries ;
Vous les hachez menu comme chair à pâtés.
Vous avez tout le corps bien plein de vérités,
Il n’en sort jamais une[13].
Mais mon père survient.
Scène IV.
Je vous cherchois, Dorante.
Je ne vous cherchois pas, moi. Que mal à propos
Son abord importun vient troubler mon repos !
Et qu’un père incommode un homme de mon âge !
J’estime qu’en effet c’est n’y consentir point,
Que laisser désunis ceux que le ciel a joints.
La raison le défend, et je sens dans mon âme
Un violent désir de voir ici ta femme.
J’écris donc à son père ; écris-lui comme moi :
Je lui mande qu’après ce que j’ai su de toi,
Je me tiens trop heureux qu’une si belle fille,
Si sage, et si bien née, entre dans ma famille.
J’ajoute à ce discours que je brûle de voir
Celle qui de mes ans devient l’unique espoir ;
Que pour me l’amener tu t’en vas en personne ;
Car enfin il le faut, et le devoir l’ordonne :
N’envoyer qu’un valet sentiroit son mépris.
De vos civilités il sera bien surpris,
Et pour moi, je suis prêt ; mais je perdrai ma peine :
Il ne souffrira pas encor qu’on vous l’amène ;
Elle est grosse.
Elle est grosse !
Et de plus de six mois.
Que de ravissements je sens à cette fois !
Vous ne voudriez pas hasarder sa grossesse ?
Pour hasarder ce gage il m’est trop précieux.
À ce coup ma prière a pénétré les cieux :
Je pense en le voyant que je mourrai de joie.
Adieu : je vais changer la lettre que j’envoie,
En écrire à son père un nouveau compliment,
Le prier d’avoir soin de son accouchement,
Comme du seul espoir où mon bonheur se fonde.
Le bonhomme s’en va le plus content du monde.
Écris-lui comme moi.
Qu’il est bon !
Taisez-vous, il revient sur ses pas.
Il ne me souvient plus du nom de ton beau-père.
Comment s’appelle-t-il ?
Sans que vous vous donniez ces soucis superflus,
En fermant le paquet j’écrirai le dessus.
Étant tout d’une main, il sera plus honnête.
Ne lui pourrai-je ôter ce souci de la tête ?
Votre main ou la mienne, il n’importe des deux.
Ces nobles de province y sont un peu fâcheux.
Son père sait la cour.
Dis-moi…
Que lui dirai-je ?
Il s’appelle ?
Pyrandre.
Pyrandre ! tu m’as dit tantôt un autre nom :
C’étoit, je m’en souviens, oui, c’étoit Armédon.
Oui, c’est là son nom propre, et l’autre d’une terre ;
Il portoit ce dernier quand il fut à la guerre,
Et se sert si souvent de l’un et l’autre nom,
Que tantôt c’est Pyrandre, et tantôt Armédon[14].
C’est un abus commun qu’autorise l’usage,
Et j’en usois ainsi du temps de mon jeune âge.
Adieu : je vais écrire.
Scène V.
Enfin j’en suis sorti.
Il faut bonne mémoire après qu’on a menti.
L’esprit a secouru le défaut de mémoire.
Mais on éclaircira bientôt toute l’histoire.
Après ce mauvais pas où vous avez bronché,
Le reste encor longtemps ne peut être caché :
On le sait chez Lucrèce, et chez cette Clarice,
Qui d’un mépris si grand piquée avec justice,
Dans son ressentiment prendra l’occasion
De vous couvrir de honte et de confusion.
Ta crainte est bien fondée, et puisque le temps presse,
Il faut tâcher en hâte à m’engager Lucrèce.
Voici tout à propos ce que j’ai souhaité.
Scène VI.
Chère amie, hier au soir j’étois si transporté,
Qu’en ce ravissement je ne pus me permettre[15]
De bien penser à toi quand j’eus lu cette lettre ;
Mais tu n’y perdras rien, et voici pour le port.
Ne croyez pas, monsieur…
Tiens.
Je ne suis pas de…
Prends.
Eh ! Monsieur.
Je ne suis point ingrat alors que l’on m’oblige ;
Dépêche, tends la main.
Je lui veux par pitié donner quelques leçons :
Chère amie, entre nous, toutes tes révérences
En ces occasions ne sont qu’impertinences ;
Si ce n’est assez d’une, ouvre toutes les deux :
Le métier que tu fais ne veut point de honteux.
Sans te piquer d’honneur, crois qu’il n’est que de prendre,
Et que tenir vaut mieux mille fois que d’attendre.
Cette pluie est fort douce ; et quand j’en vois pleuvoir,
J’ouvrirois jusqu’au cœur pour la mieux recevoir.
On prend à toutes mains dans le siècle où nous sommes,
Et refuser n’est plus le vice des grands hommes.
Retiens bien ma doctrine ; et pour faire amitié,
Si tu veux, avec toi je serai de moitié.
Cet article est de trop.
De faire avec le temps pour toi toute autre chose.
Mais comme j’ai reçu cette lettre de toi,
En voudrois-tu donner la réponse pour moi ?
Je la donnerai bien, mais je n’ose vous dire
Que ma maîtresse daigne ou la prendre, ou la lire :
J’y ferai mon effort.
Plus douce qu’une épouse, et plus souple qu’un gant.
Le secret a joué. Présente-la, n’importe ;
Elle n’a pas pour moi d’aversion si forte.
Je reviens dans une heure en apprendre l’effet.
Je vous conterai lors tout ce que j’aurai fait.
Scène VII.
C’est un homme qui fait litière de pistoles[16] ;
Mais comme auprès de lui je puis beaucoup pour toi…
Fais tomber de la pluie, et laisse faire à moi.
Tu viens d’entrer en goût.
Je ne suis pas encor si dupe que tu penses ;
Je sais bien mon métier, et ma simplicité
Joue aussi bien son jeu que ton avidité.
Si tu sais ton métier, dis-moi quelle espérance
Doit obstiner mon maître à la persévérance.
Sera-t-elle insensible ? en viendrons-nous à bout ?
Puisqu’il est si brave homme, il faut te dire tout.
Pour te désabuser, sache donc que Lucrèce
N’est rien moins qu’insensible à l’ardeur qui le presse ;
Durant toute la nuit elle n’a point dormi[17] ;
Et si je ne me trompe, elle l’aime à demi.
Mais sur quel privilège est-ce qu’elle se fonde,
Quand elle aime à demi, de maltraiter le monde ?
Il n’en a cette nuit reçu que des mépris.
Chère amie, après tout, mon maître vaut son prix.
Ces amours à demi sont d’une étrange espèce ;
Et s’il vouloit me croire, il quitteroit Lucrèce.
Qu’il ne se hâte point, on l’aime assurément.
Mais on le lui témoigne un peu bien rudement ;
Et je ne vis jamais de méthodes pareilles.
Elle l’aime, et son cœur n’y sauroit consentir,
Parce que d’ordinaire il ne fait que mentir.
Hier même elle le vit dedans les Tuileries,
Où tout ce qu’il conta n’étoit que menteries.
Il en a fait autant depuis à deux ou trois.
Les menteurs les plus grands disent vrai quelquefois.
Elle a lieu de douter et d’être en défiance.
Qu’elle donne à ses feux un peu plus de croyance :
Il n’a fait toute nuit que soupirer d’ennui.
Peut-être que tu mens aussi bien comme lui.
Je suis homme d’honneur ; tu me fais injustice.
Mais dis-moi, sais-tu bien qu’il n’aime plus Clarice ?
Il ne l’aima jamais.
Pour certain ?
Pour certain.
Qu’il ne craigne donc plus de soupirer en vain :
Aussitôt que Lucrèce a pu le reconnoître,
Elle a voulu qu’exprès je me sois fait paroître,
Pour voir si par hasard il ne me diroit rien ;
Et s’il l’aime en effet, tout le reste ira bien.
Va-t-en ; et sans te mettre en peine de m’instruire,
Crois que je lui dirai tout ce qu’il lui faut dire.
Adieu : de ton côté si tu fais ton devoir,
Tu dois croire du mien que je ferai pleuvoir.
Scène VIII.
Que je vais bientôt voir une fille contente !
Mais la voici déjà ; qu’elle est impatiente !
Comme elle a les yeux fins, elle a vu le poulet[19].
Eh bien ! que t’ont conté le maître et le valet ?
Le maître et le valet m’ont dit la même chose.
Le maître est tout à vous, et voici de sa prose.
Dorante avec chaleur fait le passionné ;
Mais le fourbe qu’il est nous en a trop donné,
Et je ne suis pas fille à croire ses paroles.
Je ne les crois non plus ; mais j’en crois ses pistoles.
Il t’a donc fait présent ?
Voyez.
Et tu l’a pris ?
Pour vous ôter du trouble où flottent vos esprits,
Et vous mieux témoigner ses flammes véritables,
J’en ai pris les témoins les plus indubitables ;
Et je remets, Madame, au jugement de tous
Si qui donne à vos gens est sans amour pour vous,
Et si ce traitement marque une même commune.
Mais comme en l’acceptant tu sors de ton devoir,
Du moins une autre fois ne m’en fais rien savoir.
Mais à ce libéral que pourrai-je promettre ?
Dis-lui que, sans la voir, j’ai déchiré sa lettre.
Ô ma bonne fortune, où vous enfuyez-vous ?
Mêles-y de ta part deux ou trois mots plus doux ;
Conte-lui dextrement le naturel des femmes ;
Dis-lui qu’avec le temps on amollit leurs âmes[20] ;
Et l’avertis surtout des heures et des lieux
Où par rencontre il peut se montrer à mes yeux[21].
Parce qu’il est grand fourbe, il faut que je m’assure.
Ah ! si vous connoissiez les peines qu’il endure,
Vous ne douteriez plus si son cœur est atteint ;
Toute nuit il soupire, il gémit, il se plaint.
Donne-lui de l’espoir avec beaucoup de crainte ;
Et sache entre les deux toujours le modérer,
Sans m’engager à lui ni le désespérer.
Scène IX.
Il t’en veut tout de bon, et m’en voilà défaite ;
Mais je souffre aisément la perte que j’ai faite :
Alcippe la répare, et son père est ici.
Te voilà donc bientôt quitte d’un grand souci ?
M’en voilà bientôt quitte ; et toi, te voilà prête
À t’enrichir bientôt d’une étrange conquête.
Tu sais ce qu’il m’a dit.
À présent, il dit vrai ; j’en réponds corps pour corps.
Peut-être qu’il le dit ; mais c’est un grand peut-être.
Dorante est un grand fourbe, et nous l’a fait connoître ;
Mais s’il continuoit encore à m’en conter,
Peut-être avec le temps il me feroit douter.
Si tu l’aimes, du moins, étant bien avertie,
Prends bien garde à ton fait, et fais bien ta partie.
C’en est trop ; et tu dois seulement présumer
Que je penche à le croire, et non pas à l’aimer[22].
Qui fait croire ses feux fait croire son mérite ;
Ces deux points en amour se suivent de si près,
Que qui se croit aimée aime bientôt après[23].
La curiosité souvent dans quelques âmes
Produit le même effet que produiroient des flammes.
Je suis prête à le croire afin de t’obliger.
Vous me feriez ici toutes deux enrager.
Voyez, qu’il est besoin de tout ce badinage !
Faites moins la sucrée, et changez de langage,
Ou vous n’en casserez, ma foi, que d’une dent[24].
Laissons là cette folle, et dis-moi cependant[25],
Quand nous le vîmes hier dedans les Tuileries,
Qu’il te conta tant de galanteries,
Il fut, ou je me trompe, assez bien écouté.
Étoit-ce amour alors, ou curiosité ?
Curiosité pure, avec dessein de rire
De tous les compliments qu’il auroit pu me dire.
Je fais de ce billet même chose à mon tour ;
Je l’ai pris, je l’ai lu, mais le tout sans amour :
Curiosité pure, avec dessein de rire
De tous les compliments qu’il auroit pu m’écrire.
Ce sont deux que de lire, et d’avoir écouté :
L’une est grande faveur ; l’autre, civilité ;
Mais trouves-y ton compte, et j’en serai ravie ;
En l’état où je suis, j’en parle sans envie.
Sabine lui dira que je l’ai déchiré.
Nul avantage ainsi n’en peut être tiré.
Tu n’es que curieuse.
Ajoute : à ton exemple.
Soit. Mais il est saison que nous allions au temple.
Allons.
Si tu le vois, agis comme tu sais.
Ce n’est pas sur ce coup que je fais mes essais :
Je connois à tous deux où tient la maladie,
Et le mal sera grand si je n’y remédie ;
Mais sachez qu’il est homme à prendre sur le vert[26].
Je te croirai.
Mettons cette pluie à couvert.
- ↑ Var. Et quoique sur ce point elle les désavoue. (1644-64)
- ↑ Var. À quelque prix qu’ils soient, il m’en faut acheter. (1644-56)
- ↑ Var.
À peu près comme vous je vois qu’on le figure. (1644-56) L’on ne sait ; mais dedans ce murmure, - ↑ Var. Un homme tel que nous ne se réjouit guère. (16644-68)
- ↑ Var. Croit qu’on doive l’entendre au moindre mot qu’il dit. (1644-56)
- ↑ Un peu plus haut (acte II, scène vi, vers 703 et 706) Cliton a dit :
Avec ces qualités j’ose bien espérer
Qu’assez malaisément je pourrai m’en parer.
Ces deux passages sont ironiques ; Voltaire a donc tort de dire : « On peut remarquer qu’espérer ne se prenant jamais en mauvaise part, ne peut pas servir de synonyme à craindre, et qu’ici l’expression n’est point juste. » - ↑ Var. Mais vous en contez tant, à toute heure, en tout lieu,
Que quiconque en échappe est bien aimé de Dieu. (1644-63) - ↑ Var. Que pour en échapper il faudroit de bons yeux. (1664)
- ↑ L’opinion générale est que ce fut le chevalier Digby qui apporta en France ce prétendu remède. Il exposa ses principes devant l’Académie de Montpellier, dans un Discours non daté, dont le privilège est du 21 décembre 1651, et une vive polémique s’engagea sur ce point ; mais on voit qu’il était question beaucoup plus tôt de la poudre de sympathie. Déjà en 1647 un traité spécial était publié à Paris sous ce titre : Nicolaï Papinii… de pulvere sympathico dissertatio, in-8o. Nous pouvons remonter encore un peu plus haut : l’édition de 1644 de l’Abrégé chirurgical d’Honoré Lamy est augmentée d’un Discours de la poudre de sympathie par M. G. Sauvageon. Nous y trouvons un renseignement qui nous reporte tout juste au temps où Corneille fait parler Dorante. « Il faut savoir, dit l’auteur, qu’il y a quelque deux ou trois ans que cette poudre commença d’avoir cours en ce royaume ; mais elle se donna ouvertement à connoître en l’année 1662 en l’armée de Roussillon. » La recette avait été achetée une cinquantaine de pistoles d’Espagne.
- ↑ Var. Qu’en moins de fermer l’œil on ne s’en souvient pas. (1644-60)
- ↑ Var. Que ce seroit pour toi des trésors inutiles. (1644-64)
- ↑ Var. Vous avez bien besoin de dix des mieux nourries. (1644 et 48)
Var. Vous aviez bien besoin de dix des mieux nourries. (1652-56) - ↑ C’est dans ce sens que « M. de Bautru, parlant d’une personne dont il n’étoit pas encore sorti un bon mot, disoit : « Il est toujours plein de bons mots. » (Ménagiana, tome II, p. 289.)
- ↑ Ici Cliton, frappé d’un étonnement mêlé d’admiration, saisit la basque de l’habit de Dorante et la baise. Je ne sais si ce jeu de scène est fort ancien ; il était pratiqué par Dazincourt, qui, à la vérité, en ajoutait souvent à ses rôles. Plusieurs, qui semblaient un peu outrés, ont été supprimés après lui ; mais celui-ci, adopté par M. Samson, qui a fait preuve en ces matières d’un goût si fin et si sûr, paraît définitivement consacré.
- ↑ Var. Que l’aise que j’avois ne put pas me permettre. (1644-56)
- ↑ Var. Il est homme qui fait litière de pistoles. (1644-56)
- ↑ Var. De toute cette nuit elle n’a point dormi. (1644-56)
- ↑ Var. SABINE, LUCRÈCE. (1644-63)
- ↑ Var. Elle meurt de savoir que chante le poulet. (1644-56)
- ↑ Var. Qu’avec un peu de temps on amollit leurs âmes. (1644-56)
- ↑ Var. Qu’il peut me rencontrer et paroître à mes yeux. (6644-56)
- ↑ Var. Que je suis pour le croire, et non pas pour l’aimer. (1644-56)
- ↑ Var. [Que qui se croit aimée aime bientôt après.]
LUCR. Si je te disois donc qu’il va jusqu’à m’écrire,
Que je tiens son billet, que j’ai voulu le lire ?
CLAR. Sans crainte d’en trop dire ou d’en trop présumer,
Je dirois que déjà tu vas jusqu’à l’aimer.
LUCR. La curiosité souvent dans quelques âmes.] (1644 in-4o) - ↑ N’en casser que d’une dent signifie qu’on ne mangera point de quelque chose, qu’on n’en aura pas plein contentement, et qu’on n’obtiendra point ce qu’on prétend. Voyez le Dictionnaire de Furetière.
- ↑ Var. Laissons là cette folle, et me dis cependant. (1644-56)
- ↑ Prendre sur le vert, c’est prendre à l’improviste. Voyez le Lexique.