Le Malheur d’Henriette Gérard/Chapitre 04

Poulet-Malassis et De Broise (p. 57-66).


CHAPITRE IV


les jours valent la peine d’être comptés


Ce n’était plus le mariage qui préoccupait Émile, mais le besoin d’être avec Henriette.

L’avenir reculait devant le présent, représenté par de nouveaux désirs tourmentants, et pour la première fois Émile songea que la nuit serait plus propice à ses entrevues avec la jeune fille. Pendant deux jours de suite il n’alla pas à la sous-préfecture, ne pouvant s’arracher d’auprès d’Henriette, avec laquelle il avait des entretiens pleins d’épanchements, de récits de l’enfance, de confidences des douleurs ou des joies passées, d’admirations réciproques.

Chaque fois il resta une heure aux Tournelles, après quoi il montait dans un arbre sans qu’elle le sût, et la regardait encore passer et repasser dans le parc, jusqu’à ce qu’elle fût rentrée dans sa chambre, et même il la revoyait encore à sa fenêtre. Et comme elle lui avait dit que sa mère la mènerait à Villevieille, il la vit une fois en outre sur la route, puis suivit la voiture en courant, et vit une quatrième fois et une cinquième fois son Henriette descendre et remonter.

Il y avait pour eux une sorte de besoin nerveux d’être ensemble. Séparés, ils étaient mal à l’aise, inquiets, leur sommeil se remplissait de songes tristes.

Tels sont les commencements de l’amour. Réunis, ceux qui s’aiment croient se trouver dans une serre tiède et inondée de soleil ; éloignés, ils retombent dans le brouillard glacé.

Malheureusement, le matin du troisième jour, Émile reçut une lettre de la sous-préfecture, sèche et menaçante : « Monsieur Germain est instamment prié de vouloir bien expédier la besogne qu’il a laissée en retard sur son bureau depuis le commencement de la semaine. Ses collègues sont trop occupés de leurs propres travaux pour pouvoir se charger des siens. »

Émile n’osa pas résister, ou plutôt il eut ce bon sens ; il se rendit à son bureau, avec colère, et en même temps décidé à soulever des montagnes d’ouvrage pour apaiser et sa conscience et le mécontentement du chef. Il travailla comme un lutteur, gagnant à cet excès de ne pas penser à Henriette qui l’avait attendu. Mais la soirée fut pleine de toute la tristesse que le travail avait refoulée ; Émile ne put ni lire, ni écrire, ni dormir ; les pieds lui brûlaient, et il craignit d’être accusé par la jeune fille ; d’anciennes rages contre sa pauvreté revinrent le secouer et le tirailler cruellement, et il aurait voulu être débarrassé de tous ces soucis. La vie n’est pas heureuse ! pensée dangereuse qui voltigea plusieurs fois dans sa chambre. L’amour ne lui apparaissait plus cette fontaine de joies sans cesse jaillissantes qu’il avait tant entendu célébrer, et il voyait l’inquiétude, l’amertume, l’impuissance, muettes, tristes et grimaçantes, assises tout autour.

Les entrevues des deux jeunes gens ne pouvaient avoir lieu avec la régularité du cours d’un petit ruisseau clair qui coule sans être troublé, et de grands tourments commencèrent à s’abattre sur eux lorsqu’il leur arriva de ne pas se rencontrer. Ils s’imaginaient malades, ou oublieux, ou bien partis pour toujours, et les nuits leur devenaient cruelles quand ils songeaient que leurs premières joies allaient être brisées et perdues. Mais, lorsqu’après ces alarmes ils se revoyaient, le bonheur était plus grand et la confiance dans le sort plus complète.

Henriette éprouvait une secrète terreur devant Émile depuis le terrible baiser, et elle était à la fois troublée par l’instinct d’un danger inconnu et par l’obligation de s’en préserver. Elle pressa Émile de s’occuper du mariage, dont il n’avait pas reparlé.

« Quand comptez-vous donc aller chez ma mère ? demanda-t-elle. Il n’est pas convenable que nous nous voyions ainsi. »

Elle excita dans l’esprit d’Émile une combinaison tout autre qu’elle ne croyait. Il pensa que, puisque Henriette trouvait elle-même compromettantes ces entrevues de jour, il ne serait peut-être pas difficile de lui persuader de les remettre à la nuit.

« Je suis tout prêt à y aller, répondit-il sans beaucoup d’élan.

— Eh bien, il faut fixer un jour.

— Oh ! ce ne sera pas très commode : je ne puis savoir quel jour le travail me laissera libre.

— Enfin, irez-vous bientôt ? »

Ainsi excité, Émile se reprocha cependant de manquer de courage.

« Eh bien, dit-il, j’irai demain.

— Ma mère est si polie, elle vous recevra bien.

— Ce qui m’embarrasse surtout, répondit-il, c’est d’aborder votre mère. Je ne sais parler qu’avec les personnes à qui on peut tout dire naïvement.

— Oh ! dit Henriette en riant, ce n’est pas bien terrible de dire : Madame, je viens vous prier de me donner la main de mademoiselle votre fille, elle ne veut épouser que moi… Enfin, pas tout à fait comme cela cependant, un peu arrangé…

— Oui, un peu arrangé ! reprit Émile en secouant comiquement la tête.

— Songez donc, dit Henriette, qu’après vous, moi, j’aurai aussi à parler. »

Violenté, aiguillonné de la sorte, Émile eut d’abord une parfaite confiance en lui-même.

Mais en s’habillant toutes voiles dehors pour aller aux Tournelles, il se rappela quels caractères Henriette lui avait décrits en lui peignant sa famille, et il jugea qu’il ne pouvait y avoir aucune sympathie entre lui et tout ce monde. Il se dit à voix basse qu’il échouerait. Il savait ce qui se passe entre gens antipathiques, et combien un esprit intelligent et jeune peut être décontenancé par l’hostilité d’une personne plus âgée, en qui tout respire sécheresse et étroitesse.

Les regards échangés à la première vue font éprouver un petit choc. De même que les géologues essayent des pierres avec de petits marteaux, ces regards touchent comme un coup de marteau, et la personne à qui on a affaire est essayée. Or Émile était sans force envers les êtres antipathiques, n’espérant pas les gagner et n’osant pas les froisser.

Au départ cependant sa fermeté semblait assez solide. Mais bientôt je ne sais quelle faiblesse l’envahit, son cœur battait à se faire entendre, et une singulière résistance intérieure luttait contre sa volonté. L’enfer ne tourmente pas tant que ces timidités de jeunesse. Émile arriva jusqu’à la porte du parc ; mais, là, les mauvais côtés de sa mission l’assaillirent avec tant de cris, comme les monstres de l’île d’Alcine, dans Roland Furieux, qu’il ne désira plus qu’une chose, s’en délivrer. Il retourna sur ses pas. Le nombre de retraites que ce garçon avait faites dans sa vie était incalculable : car, chose bizarre ! il avait la manie de tenter continuellement des expéditions. Il s’arrêta pourtant honteux de lui-même, et, se redressant après avoir plié, il voulut, pour l’honneur de sa force morale, vaincre cette lâcheté.

Émile chassa toute idée amollissante, se concentra fortement sur ce qu’il avait à faire, revint à la porte et posa la main sur le bouton de la sonnette. Par malheur il entendit à que son cœur recommençait à battre, et il tira tout doucement, se recroquevillant si bien encore une fois en lui-même, que s’il y avait eu là quelqu’un, il aurait parlé à voix basse.

Le coup de sonnette d’Émile ne retentit naturellement pas, et le lâche garçon fut enchanté de pouvoir arranger ce résultat de sa faiblesse en jugement du Ciel. Il se sauva, prétendant que c’était le sort qui le voulait ainsi.

Henriette et lui étaient convenus de ne pas se voir ce jour-là, parce que la jeune fille saurait bien par sa mère comment Émile aurait été reçu. Elle fut dans une grande agitation depuis le matin jusqu’au soir, se figurant qu’il se présenterait peut-être après le dîner. Tout son temps se passa à attendre. C’est une manière fort rapide de passer le temps, quoi qu’on dise. On se lève, on s’assoit, on marche, on regarde aller les aiguilles de la pendule, on compte les minutes, on écoute tous les bruits, on récapitule toutes les raisons pour ou contre l’attendu ; on s’intéresse à tous ceux qui arrivent : « C’est lui ! » Après quatre ou cinq minutes on reconnaît que ce n’est pas lui. Il est impossible d’être plus affairé.

Émile ne savait donc trop comment s’expliquer, et il n’était pas très glorieux de lui-même ; il mit l’aventure sur le compte du bureau. Il lui en coûta de n’être pas sincère avec Henriette, et il faillit lui avouer la vérité : mais c’eût été vraiment trop grave, et elle n’aurait peut-être pas gardé une grande estime pour ce brin de paille appelé Émile.

Henriette essaya de s’habituer aux exigences du bureau, et elle ressentit aussi ce triste état de malaise, de souffrance, ces navrantes angoisses dont on est pris loin de ceux pour qui on a de l’amour ; cette crainte, sans motifs, de les perdre, de ne plus jamais les revoir dès qu’on les a quittés ; ce trouble incessant qui agite autour de vous mille choses mauvaises, de vrais fantômes.

À cette époque, les rendez-vous furent troublés par l’oncle Corbie, qui venait fumer de grosses pipes du côté du massif où se retrouvaient les deux jeunes gens.

Corbie se promenait comme une sentinelle pendant une heure. Émile n’osait pénétrer dans le parc, Henriette ne se hasardait point à paraître, et tous deux demeuraient dans une pénible anxiété, Émile se croyant surveillé et la jeune fille craignant qu’il ne se décourageât.

L’échec de la timidité d’Émile à la porte du parc mit en déroute les bonnes idées de mariage et donna la victoire aux projets dangereux. Émile se décida à expliquer sa nouvelle manière de voir à Henriette dès qu’il put rencontrer la jeune fille.

« J’ai beaucoup réfléchi, et je crois qu’il serait inutile de parler dès à présent.

— Pourquoi ? dit Henriette étonnée.

— Il vaut mieux remettre l’explication à plus tard. Je voudrais que vos parents pussent me connaître un peu d’abord. En attendant encore, il peut se présenter des circonstances qui nous mettent en rapport. Peut-être entendront-ils parler de moi. Je voudrais aussi avoir quelque avancement à la sous-préfecture ; avec des appointements moins ridicules, j’irais trouver votre mère plus tranquillement. Tomber des nues sur son dos et lui dire : Je suis M. un tel, âgé de tant, riche de ceci, né à… Vous concevez quel discours à faire ! et comme je serais à l’aise ! J’entasserais les unes sur les au mille sottises, qui serviraient à votre mère pour étouffer nos pauvres espérances, tandis qu’étant un peu connu d’elle, par exemple, ce serait plus simple.

— Mais qu’est-ce qui vous a donc découragé ? demanda Henriette, qui devenait toute triste.

— Je ne suis pas découragé, répondit Émile en rougissant : vous ne trouvez donc pas raisonnable ce que dis ?

— Si, très raisonnable…, dit Henriette assez froidement.

— Et puis, dit Émile, je ne veux pas aller si tôt chez votre mère, pour que nos rendez-vous durent encore quelque temps et qu’il n’y ait que nous qui le sachions ; dès que nous aurons parlé, ce sera fini, nous ne serons plus libres ; on ne sera occupé qu’à nous regarder, à sourire, à se mêler de notre conversation ; on nous ôtera à chacun au moins la moitié de l’autre, en nous tracassant à chaque instant de questions, de compliments, de finesses. Dès que nous le voudrons, d’ailleurs, il me sera facile de prendre mon habit et d’être là-bas dans le salon, à faire mes cérémonies avec votre mère, vous comprenez ?

— Oui, mais il ne faut pas que cela tarde trop longtemps, » répondit Henriette.

Elle était ébranlée par cette argumentation qui lui donnait la crainte de perdre trop vite son bien le plus précieux, cette chère heure de la journée qui avait le mérite d’être secrète, comme le disait Émile. Ne plus avoir ce secret, en effet, lui causait une impression pareille à celle d’un homme qui se voit obligé de partager sa maison avec d’autres, justement quand il a tout fait pour éviter ce partage.

Il ne lui paraissait plus si mal d’attendre, afin de jouir plus longtemps de ce qui était à elle seule.

« Seulement, ajouta Émile, comme on pourrait finir par me voir et que cela vous compromettrait, nous ferions bien de nous retrouver à la nuit maintenant. »

Il essaya de dire cela de la façon la plus simple et comme une chose toute naturelle.

Mais à peine eut-il prononcé ces cinq ou six mots, que le cœur battit fortement à Henriette.

Elle sentit toute l’importance d’une pareille proposition, qu’elle désirait dans le plus secret de son cœur et qui se rattachait à ses pensées, à ses agitations. Mais en raison de l’élan qui la poussait à accepter, elle avait peur, et il aurait fallu, pour vaincre des scrupules qui pourtant ne demandaient qu’à être vaincus, de longues et tendres instances. Heureusement Émile était intimidé par les idées mêmes que remuaient ses paroles, et il craignit de blesser Henriette en insistant.

« Oh ! c’est impossible ! dit la jeune fille.

— Ah ! murmura Émile, qui selon l’ordinaire commença à faiblir devant la première résistance ; pourtant ce serait plus prudent.

— Oh ! je ne veux pas, et je ne peux pas, reprit Henriette également faiblissante.

— Mais, dit Émile, en plein jour, nous ne pouvons manquer d’être découverts, et si nous voulons continuer…

— Cependant, dit-elle, jusqu’à présent il ne nous est rien arrivé. Dans le bois il ne vient jamais personne, et ici on ne distingue rien.

— Mais votre oncle ?

— Il n’y est pas toujours… D’ailleurs je l’empêcherai de venir.

— Vous m’avez dit vous-même que vous trouviez mes visites compromettantes.

— Mais non du tout… j’ai vu que je me trompais.

— Le soir, dit Émile, au lieu de nous cacher comme des malfaiteurs et de rester blottis sous les feuilles, nous pourrions nous promener dans le parc, causer plus longtemps. »

Henriette sembla séduite par ce tableau et elle ne put se retenir de dire : « On ne se couche pas très tard ici ! »

Mais elle se repentit aussitôt d’avoir ainsi laissé entrevoir qu’elle admettait la possibilité de ce rendez-vous, et elle ajouta : « Non, je ne viendrai pas, la nuit est trop triste. Je ne veux pas que vous couriez les chemins : il fait très humide, vous vous rendriez malade. »

Henriette semblait ne pas avoir le courage d’opposer à Émile une barrière solide.

« Ne vous inquiétez pas de moi, dit-il, je me suis très souvent promené la nuit, et si vous n’en avez pas essayé, vous ne pouvez avoir une idée du plaisir, du calme qu’on ressent.

— Oh ! il ne faut pas y penser ! reprit Henriette de l’accent dont elle aurait jeté un cri de détresse.

— Allons ! reprit Émile, n’en parlons plus, puisque cela vous contrarie ; je vous le proposais dans votre intérêt… pour votre réputation. »

Il était irrité, et Henriette le sentit bien ; elle était à bout de forces pour résister. Elle ne dit plus rien, pensant que si Émile recommençait à vouloir la convaincre, elle céderait.

Le jeune homme était devenu muet, tout remué en dedans par l’idée de ne plus revenir, puisqu’on refusait, puisqu’on lui tranchait ses joies d’un seul coup.

« Je ne sais pas quand vous me reverrez ! s’écria-t-il enfin d’une façon assez sèche.

— Vous êtes fâché ? dit Henriette, qui aurait presque pleuré.

— Mais je vous assure que non, répondit-il en lui prenant la main ; quelle drôle d’idée ! vous savez bien que je ne suis pas le maître de mon temps ; on me l’a déjà fait sentir à la sous-préfecture. »

Henriette trouva une immense quantité de reproches résignés sous ces deux ou trois dernières réponses d’Émile, et fut prête à implorer son pardon ; mais un diable lui serra la gorge pour l’empêcher de parler. Émile lui dit adieu, lui serra la main. Le refus d’Henriette l’avait exaspéré et consterné. Sa colère fit qu’il lut le soir, pour se distraire, et qu’il dormit bien ; et, le matin, en s’éveillant, sa première pensée fut de constater qu’il ne pensait plus à Henriette. Il se palpa, et il reconnut qu’aucun point de ses sentiments n’était plus impressionné par le souvenir de la jeune fille. En bâillant, il dit « Elle m’ennuyait ! », et il était tout guilleret de voir son cœur vide de l’amour d’Henriette ; il ne s’apercevait pas cependant qu’il ne s’occupait que d’elle. À dix heures, il avait envie de rire de ce qu’Henriette allait être tourmentée. Il n’éprouvait réellement plus le désir de la revoir, si bien que le soir il était un peu inquiet d’avoir arraché cette bouture de passion ; il la croyait mieux plantée et pour ainsi dire prise et enracinée.

Henriette pleura toute la journée, désolée de sa propre dureté et de ses scrupules, qui avaient fâché et peut être éloigné Émile pour jamais.

Du reste, la bouderie du jeune homme fut plus cruelle pour tous les deux qu’il n’avait pensé. Il fut retenu quelque temps par le travail, tandis que sa tendresse revenait plus grande encore.

Henriette ne comprenait plus rien à cette absence prolongée ; si elle avait su l’adresse d’Émile, elle aurait écrit. Sa terreur devint presque désordonnée. À un moment, involontairement elle se jeta la face sur son lit en s’écriant : « Il ne m’aime donc pas ! » Se voir abandonnée était une pensée insupportable, et l’idée folle que cette souffrance devait durer toute une éternité, idée sans motifs, inexplicable, mais réelle, augmentait sa douleur.

Elle se fit passer pour malade ; mais alors sa mère, ses parents, l’assaillirent de questions, de marques d’intérêt, qui, dans son état, étaient comme des tenaillements avec des pinces rougies au feu.

Et ce ne fut pas tout, car, pendant trois jours consécutifs, l’oncle Corbie les empêcha de se rejoindre, par ses promenades destinées à amener un entretien avec sa nièce.

C’était à ne plus y tenir, chaque journée faisait monter les angoisses comme une marée. Ceux qui se trouvent abandonnés seuls, dans une île déserte, sans herbe, sans eau, sans animaux, ne souffrent pas davantage. Enfin, Émile revit Henriette ; et telles étaient leurs émotions, que, pour ne pas s’en laisser maîtriser, ils s’abordèrent froidement, silencieusement, et ce ne fut que peu à peu, de syllabe en syllabe, qu’ils en vinrent à de longs épanchements. Ils pleurèrent ensemble, se pardonnèrent mutuellement, firent mille tendres combats, séchèrent leurs larmes et la tristesse de leur cœur, et se séparèrent presque joyeux d’avoir été si malheureux pendant huit jours, puisqu’ils avaient eu plus de bonheur le huitième, assez de bonheur pour ne pas être affligés de se quitter.