Le Livre des mille nuits et une nuit/Tome 06/Sindbad le marin cinquième voyage

Anonyme
Traduction par Joseph-Charles Mardrus.
Éditions de la Revue Blanche (Tome 6p. 154-166).


L’HISTOIRE CINQUIÈME
D’ENTRE LES HISTOIRES DE SINDBAD LE MARIN
ET C’EST LE CINQUIÈME VOYAGE


Sindbad dit :

Sachez, ô mes amis, qu’à mon retour du quatrième voyage je me plongeai dans la joie, les plaisirs et les divertissements, et tellement que j’oubliai bientôt mes souffrances passées, et ne me rappelai que les gains admirables que m’avaient procurés mes aventures extraordinaires. Aussi ne vous étonnez pas si je vous dis que je ne manquai point d’obéir à mon âme, qui m’incitait à de nouveaux voyages vers les pays des hommes.

Je me levai donc et achetai des marchandises que, par expérience, je savais être d’écoulement facile et de gain sûr et fructueux ; je les fis emballer et partis avec elles pour Bassra.

Là, j’allai me promener sur la rade et je vis un grand navire, tout neuf, qui me plut beaucoup et que j’achetai pour moi seul, séance tenante. Je pris à mon service un bon capitaine expérimenté et des matelots, et je fis charger sur mon navire mes marchandises par mes esclaves qui demeurèrent à bord pour me servir. J’acceptai aussi comme passagers quelques marchands à bonne mine, qui me payèrent honnêtement leur prix de passage. De la sorte, devenu cette fois maître d’un navire, je pouvais, grâce à l’expérience acquise aux choses de la mer, aider le capitaine de mes conseils.

Nous partîmes de Bassra le cœur léger et joyeux, en nous souhaitant mutuellement toutes sortes de bénédictions. Aussi notre navigation fut heureuse, favorisée tout le temps par un vent favorable et une mer clémente. Et, après avoir fait diverses escales, pour vendre et acheter, nous abordâmes un jour à une île complètement inhabitée et déserte, et où l’on ne voyait, pour toute habitation, qu’un seul dôme blanc. Mais moi, en examinant de plus près ce dôme blanc, je devinai que c’était l’œuf d’un rokh. Je n’en dis pourtant rien aux passagers, qui, une fois débarqués, ne trouvèrent rien de mieux à faire que de jeter de grosses pierres contre la surface de l’œuf. Aussi finirent-ils par le casser et, à leur grande stupéfaction, il en coula beaucoup d’eau ; et quelques instants après le petit rokh fit sortir l’un de ses pieds de l’œuf.

À cette vue, les marchands continuèrent à casser l’œuf ; puis ils tuèrent le petit rokh, en coupèrent de bonnes tranches, et revinrent à bord me raconter l’aventure.

Alors moi je fus à la limite de l’effroi et je m’écriai : « Nous sommes perdus ! Le père et la mère du rokh vont venir bientôt nous attaquer et nous faire périr ! Il faut donc nous éloigner au plus vite de cette île ! » Et aussitôt nous déployâmes les voiles et, aidés par le vent, nous prîmes le large.

Pendant ce temps, les marchands s’occupaient à rôtir les quartiers de rokh ; mais ils n’avaient pas même commencé de s’en régaler, que nous vîmes sur l’œil du soleil deux gros nuages qui le masquèrent complètement. Quand ces nuages furent plus près de nous, nous vîmes qu’ils n’étaient autre chose que deux gigantesques rokhs, le père et la mère de celui qui avait été tué. Et nous les entendîmes qui battaient des ailes et lançaient des cris plus terribles que le tonnerre. Et nous les vîmes bientôt juste au-dessus de nos têtes, mais à une grande hauteur, tenant chacun dans ses griffes un énorme rocher plus grand que notre navire.

À cette vue, nous ne doutâmes plus de notre perte, par l’effet de la vengeance des rokhs. Et soudain l’un des rokhs laissa du haut des airs tomber la roche dans la direction du navire. Mais le capitaine était fort expérimenté ; d’un coup de barre, il manœuvra si rapidement que le navire vira de bord, et que le rocher alla tomber, en passant juste à côté de nous, dans la mer qui s’entr’ouvrit d’une façon si béante que nous en vîmes le fond, et que le navire monta et descendit et remonta effroyablement. Mais, au même moment, notre destin voulut que le second rokh lâchât lui aussi son rocher qui, avant que nous eussions pu l’éviter, vint tomber sur l’arrière en brisant le gouvernail en vingt morceaux et en emportant la moitié du navire dans l’eau. Du coup, les marchands et les matelots furent les uns écrasés et les autres submergés. Moi, je fus au nombre des submergés.

Mais moi, je pus revenir un moment au-dessus de l’eau, tant j’avais lutté contre la mort poussé par l’instinct de conserver mon âme précieuse. Et, par bonheur, je pus m’accrocher à une planche de mon navire, qui avait disparu.

Je finis par pouvoir me mettre à califourchon sur cette planche et, en ramant des pieds, je pus, aidé par le vent et le courant, arriver à une île, juste à temps pour ne pas rendre mon dernier souffle, tant j’étais exténué de fatigue, de faim et de soif. Je me jetai d’abord sur le rivage où je restai anéanti une heure de temps, jusqu’à ce que mon âme et mon cœur pussent se reposer et se tranquilliser. Je me levai alors et m’avançai dans l’île pour reconnaître les lieux.

Je n’eus pas besoin de faire un long chemin pour remarquer que, cette fois, la destinée m’avait transporté dans un jardin si beau qu’il pouvait être comparé aux jardins du paradis. Partout, devant mes yeux charmés, des arbres aux fruits dorés, des ruisseaux coureurs, des oiseaux aux mille ramages et des fleurs ravissantes. Aussi je ne manquai point de manger de ces fruits, de boire à cette eau et de respirer ces fleurs ; et je trouvai le tout excellent au possible…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

… et je trouvai le tout excellent au possible. Aussi je ne bougeai plus de l’endroit où je me trouvais, et continuai à m’y reposer de mes fatigues jusqu’au soir.

Mais lorsque vint la nuit et que je me vis seul dans cette île, au milieu de ces arbres, je ne pus m’empêcher, malgré la beauté et la paix qui m’entouraient, d’avoir une peur atroce ; aussi je ne pus guère dormir que d’un œil, et mon sommeil fut obsédé de cauchemars terribles, au milieu de ce silence et de cette solitude.

Avec le matin, je me levai, plus tranquille, et poussai un peu plus loin mon exploration. J’arrivai de la sorte près d’un réservoir où venait tomber l’eau d’une source, et sur le bord de ce réservoir était assis, immobile, un vénérable vieillard drapé d’un grand manteau fait avec les feuilles des arbres. Et moi je pensai en mon âme : « Ce vieillard doit être aussi quelque naufragé qui, avant moi, aura trouvé refuge dans cette île ! »

Je m’approchai donc et lui souhaitai la paix. Il me rendit mon souhait, mais seulement par signes, sans prononcer une parole. Et je lui demandai : « Ô vénérable cheikh, comment se fait-il que tu sois en cet endroit ? » Il ne me répondit pas davantage, mais il hocha la tête d’un air triste et me fit avec la main des signes qui signifiaient : « Je te prie de me prendre sur tes épaules et de me faire traverser le ruisseau : je voudrais cueillir des fruits de l’autre côté ! »

Alors moi je pensai : « Sindbad, certes tu feras une bonne action en rendant ce service à ce vieillard ! » Je me baissai donc et le chargeai sur mes épaules, en ramenant ses jambes sur ma poitrine ; et il m’entoura ainsi le cou de ses cuisses et la tête de ses bras. Et je le transportai de l’autre côté du ruisseau, jusqu’à l’endroit qu’il m’avait désigné ; puis je me baissai de nouveau et lui dis : « Descends tout doucement, ô vénérable cheikh ! » Mais il ne bougea pas ! Au contraire il serra davantage ses cuisses autour de mon cou, et se cramponna de toutes ses forces à mes épaules.

À cette constatation, je fus à la limite de l’étonnement et regardai plus attentivement ses jambes. Elles me parurent noires et velues et rudes comme la peau d’un buffle, et me firent bien peur. Aussi, pris soudain d’un effroi sans limites, je voulus me désenlacer de son étreinte et le jeter à terre ; mais alors il me serra si fortement à la gorge qu’il m’étrangla à moitié, et que le monde noircit devant mon visage. Je fis encore un dernier effort, mais ce fut pour perdre connaissance, à bout de respiration, et tomber évanoui sur le sol.

Au bout d’un certain temps, je revins à moi, et, malgré mon évanouissement, je trouvai le vieillard toujours cramponné à mes épaules ; il avait seulement légèrement écarté ses jambes pour permettre à l’air de pénétrer dans ma gorge.

Lorsqu’il me vit respirer, il me donna deux coups de pied dans l’estomac, pour m’obliger à me relever. La douleur me fit obéir, et je me remis debout sur mes jambes, tandis qu’il se cramponnait plus que jamais à mon cou. De la main il me fit signe de marcher sous les arbres ; et là il se mit à cueillir les fruits et à les manger. Et chaque fois que je m’arrêtais contre son gré ou que je marchais trop vite, il me donnait des coups de pied fort violents qui me forçaient à l’obéissance.

Il resta tout ce jour-là sur mes épaules, me faisant aller comme une bête de somme ; et, la nuit venue, il m’obligea à m’étendre avec lui, pour qu’il pût dormir, toujours attaché à mon cou. Et, le matin, d’un coup de pied dans le ventre il me réveilla pour se faire porter comme la veille.

Il resta ainsi cramponné sur mes épaules le jour et la nuit, sans discontinuer. Il faisait sur moi tous ses besoins liquides ou solides, et me faisait marcher sans pitié, à coups de pied et à coups de poing.

Aussi je vis bien que jamais je n’avais souffert dans mon âme autant d’humiliations et dans mon corps autant de mauvais traitements, qu’au service forcé de ce vieillard plus solide qu’un homme jeune et plus impitoyable qu’un ânier. Et je ne savais plus quel moyen employer pour me débarrasser de lui ; et je déplorais le bon mouvement qui me l’avait fait prendre en pitié, et porter sur mes épaules. Et vraiment, en ce moment, je me souhaitais la mort du plus profond de mon cœur.

J’étais depuis déjà un long temps dans cet état déplorable, quand un jour qu’il me faisait marcher sous des arbres où pendaient de grosses citrouilles, l’idée me vint de me servir de ces fruits desséchés pour m’en faire des récipients. Je ramassai donc une grosse calebasse sèche tombée depuis longtemps de l’arbre, je l’évidai entièrement et la nettoyai, et j’allai cueillir à une vigne de belles grappes de raisin que j’exprimai dedans jusqu’à la remplir. Je la bouchai ensuite soigneusement et la posai au soleil, où je la laissai plusieurs jours jusqu’à ce que le jus fût devenu du vin pur. Alors je pris la calebasse et en bus une quantité suffisante pour me relever les forces et m’aidera supporter les fatigues décharge, mais pas assez pourtant pour aller jusqu’à l’ivresse. Toutefois je me sentis ragaillardi et en grande gaîté, et tellement que, pour la première fois, je me mis à gambader de ci et de là, avec ma charge que je ne sentais plus, et à danser en chantant à travers les arbres. Je me mis même à applaudir en accompagnant ma danse et en riant aux éclats de toute ma gorge.

Lorsque le vieillard me vit dans cet état inaccoutumé et eut constaté que mes forces s’étaient multipliées tellement que je le portais sans fatigue, il m’ordonna par signes de lui passer la calebasse. Moi, je fus bien contrarié de cette demande ; mais j’avais tellement peur de lui que je n’osai pas refuser : je me hâtai donc de lui donner la calebasse, bien à contre-cœur. Il la prit de mes mains, la porta à ses lèvres, goûta d’abord pour essayer, et, comme il trouvait la liqueur agréable, il la but, vidant la calebasse jusqu’à la dernière goutte et la jetant ensuite loin de lui.

Bientôt l’effet du vin commença à se faire sentir sur son cerveau ; et comme il avait bu suffisamment pour s’enivrer, il ne tarda pas à danser d’abord à sa manière et à se trémousser sur mes épaules, pour ensuite s’affaisser, tous muscles relâchés, et à se pencher de droite et de gauche se tenant juste assez pour ne pas tomber.

Alors moi, sentant que je n’étais plus serré comme d’habitude, d’un mouvement rapide je dénouai ses jambes de mon col, et d’un coup d’épaules je l’envoyai sauter à quelques pieds et rouler sur le sol, où il resta sans mouvement. Alors je bondis sur lui, et, ramassant entre les arbres une pierre énorme, je lui en assénai sur la tête divers coups si bien ajustés que je lui écrasai le crâne et mêlai son sang à sa chair. Il mourut ! Puisse Allah n’avoir jamais compassion de son âme…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT HUITIÈME NUIT

Elle dit :

… Puisse Allah n’avoir jamais compassion de son âme !

À la vue de son cadavre, je me sentis l’âme encore bien plus allégée que le corps, et je me mis à courir de joie et arrivai de la sorte sur le rivage, à l’endroit même où m’avait jeté la mer, lors du naufrage de mon navire. La destinée voulut que, juste à ce moment, des matelots se trouvassent là, débarqués d’un navire à l’ancre, pour chercher de l’eau et des fruits. Ils furent, en me voyant, à la limite de l’étonnement, et vinrent m’entourer et m’interroger, après les salams de part et d’autre. Et moi je leur racontai ce qui venait de m’arriver, comment j’avais fait naufrage et comment j’avais été réduit à l’état de perpétuelle bête de somme par le vieillard que j’avais fini par tuer.

Au récit de mon histoire, les matelots furent stupéfaits et s’écrièrent : « Quelle chose prodigieuse que tu aies pu échapper à ce cheikh, connu de tous les navigateurs sous le nom de Vieillard de la mer ! Tu es le premier qu’il n’ait pas étranglé ; car il a toujours étouffé entre ses cuisses tous ceux dont il était parvenu à se rendre maître. Béni soit Allah qui t’en a délivré ! »

Après quoi, ils m’emmenèrent à leur navire où leur capitaine me reçut cordialement et me donna des vêtements pour couvrir ma nudité ; et, après m’avoir fait raconter mon aventure, il me félicita de ma délivrance, et remit à la voile.

Après plusieurs jours et plusieurs nuits de navigation, nous entrâmes dans la rade d’une ville aux maisons bien bâties et donnant sur la mer. Cette ville s’appelait la Ville des Singes, à cause de la quantité prodigieuse de singes qui habitaient les arbres d’alentour.

Je descendis à terre avec l’un des marchands du navire, pour visiter cette ville et essayer de faire quelque affaire. Le marchand, qui était devenu mon ami, me donna un sac en coton et me dit : « Prends ce sac, remplis-le de cailloux, et joins-toi aux habitants de la ville qui sortent des murs. Tu feras exactement comme tu les verras faire. Et de la sorte tu gagneras largement ta vie. »

Alors moi, je fis ce qu’il me conseillait, je remplis mon sac de cailloux et, comme je finissais ce travail, je vis sortir de la ville une troupe de gens également chargés chacun d’un sac semblable au mien. Mon ami le marchand me recommanda chaleureusement à eux, en leur disant : « C’est un homme pauvre et étranger. Emmenez-le pour lui apprendre à gagner ici sa vie ! En lui rendant ce service, vous serez largement récompensés par le Rétributeur ! » Ils répondirent par l’ouïe et l’obéissance et m’emmenèrent avec eux.

Après avoir marché quelque temps, nous arrivâmes dans une large vallée couverte d’arbres si hauts que nul ne pouvait y grimper ; et ces arbres étaient peuplés des singes en question et leurs branches étaient lourdes de gros fruits à l’écorce dure, nommés cocos d’Inde.

Nous nous arrêtâmes au pied de ces arbres, et mes compagnons déposèrent leurs sacs à terre et se mirent à lapider les singes en leur lançant les cailloux. Et moi, je fis comme eux. Alors les singes, furieux, ripostèrent en nous lançant du haut des arbres une quantité énorme de cocos. Et nous, en nous garant de temps à autre, nous ramassions ces fruits et en remplissions nos sacs.

Une fois nos sacs remplis, nous les rechargeâmes sur nos épaules et reprîmes le chemin de la ville, où le marchand me prit le sac et m’en donna la valeur en argent. Et moi je continuai de la sorte à accompagner tous les jours les ramasseurs de cocos, et à vendre en ville les fruits, et cela jusqu’à ce que, peu à peu, à force d’amasser ce que je gagnais, j’eusse acquis une fortune qui elle-même grossit à la suite de divers échanges et achats, et me permit de m’embarquer sur un navire qui partait pour la Mer des Perles.

Comme j’avais pris soin d’emporter avec moi une quantité prodigieuse de cocos, je ne manquai pas, en arrivant dans diverses îles de les échanger contre du poivre et de la cannelle ; et je vendis le poivre et la cannelle ailleurs, et avec l’argent que je gagnai, je me rendis dans la Mer des Perles, où je pris des plongeurs à mes gages.

Ma chance, dans la pêche des perles, fut admirable. Elle me permit de réaliser en peu de temps une fortune immense. Aussi je ne voulus pas différer davantage mon retour et après avoir acheté, pour mon usage personnel, du bois d’aloès de la meilleure qualité aux indigènes de ce pays idolâtre, je m’embarquai sur un navire qui faisait voile pour Bassra, où j’arrivai heureusement après une excellente navigation. De là, je partis sans retard pour Baghdad, et courus à ma rue et à ma maison, où je fus reçu avec des transports de joie par mes parents et mes amis.

Comme je revenais plus riche que je ne l’avais jamais été, je ne manquai pas de répandre l’aisance autour de moi en faisant de grandes largesses à ceux qui étaient dans le besoin. Et moi-même je vécus dans un repos parfait, au sein de la joie et des plaisirs.

Mais, vous autres, ô mes amis, dînez ce soir chez moi, et demain ne manquez pas de revenir écouter le récit de mon sixième voyage ; car celui-là est vraiment étonnant, et vous fera oublier les aventures que vous venez d’entendre, quelque extraordinaires qu’elles aient été !

Puis Sindbad le Marin, ayant terminé cette histoire, fit donner, selon son habitude, cent pièces d’or au portefaix émerveillé qui se retira, après le dîner, avec les autres convives. Et le lendemain, devant la même assistance, après un festin aussi somptueux que la veille, Sindbad le Marin parla en ces termes :