Le Livre de l’Atlantide/Les cataclysmes




CHAPITRE III
__________


LES CATACLYSMES
__________


Toutes les données convergent à nous faire admettre que quatre catastrophes ont miné peu à peu l’Atlantide et ont causé son engloutissement par les eaux. L’action volcanique a joué le principal rôle dans ces cataclysmes. Les traditions maya et égyptienne sont d’accord pour nous représenter l’Atlantide continuellement secouée de tremblements de terre et dévorée par le feu. Les sondages effectués récemment par le Challenger ont aussi révélé que le continent englouti dans l’Océan est encore couvert de débris volcaniques et que des cônes de volcans éteints le parsèment. Il s’est produit pour l’Atlantide en grand, ce qui s’est passé en petit à Java, avec le Krakatoa et à la Martinique avec le Mont Pelé. Sans doute, l’érosion lente de la mer a eu aussi son effet, puis le soulèvement de l’Afrique et de l’Europe refoulant les eaux a sans doute été cause également des envahissements brusques de l’Océan, des déluges en un mot qui, agissant sur les parties terreuses du continent, les ont effondrées, tel ce qui s’est passé et se passe en Bretagne, où la mer avance dans les terres, creuse et noie, tandis qu’elle recule ailleurs. Mais l’action volcanique a dû être la grande cause et le mystérieux ressort qui, en se détendant, a causé les quatre cataclysmes de la tradition. Ce sont les Indous qui ont conservé le plus de détails précis concernant ces catastrophes.

Le premier cataclysme dont nous possédons la tradition a eu lieu il y a 800.000 ans. La race atlante était alors dans toute sa splendeur, le continent de l’Atlantide était vaste et occupait presque tout l’Océan qui porte son nom. L’Amérique n’existait qu’à l’état d’îlots. Il en était de même de l’Europe, et l’Afrique n’était qu’un promontoire du continent asiatique peu développé. Au nord, il y avait des restes importants du continent hyperboréen et, au sud, la Lémurie tenait encore une large place, quoique divisée en de grandes îles. Ce premier cataclysme par son étendue a pu être déterminé par le renversement des pôles et aurait achevé de faire écrouler les restes de ce continent, en commençant à attaquer la charpente terreuse de l’Atlantide. La masse des eaux du Nord aurait balayé l’Atlantide comme toutes les terres émergeant de l’Océan, et serait venue accabler de son poids le continent lémurien situé au Sud, l’engloutissant pour former à sa place une mer. Quelle que soit en somme l’hypothèse de ce qui a occasionné ce premier déluge, il est certain qu’il a existé et la tradition égypto-indoue se trouve confirmée par la tradition du pays de Galles. (Voir carte n° 1).

Le second cataclysme aurait eu lieu il y a 200.000 ans. L’Atlantide se trouve réduite et amoindrie. Les îles américaines se groupent et se soudent en une grande île. Les îles Britanniques s’unissent à la presqu’île de Scandinavie pour former une grande île. L’Afrique grandit, la Lémurie diminue et le continent hyperboréen disparaît. Ainsi se trouve modifiée la physionomie du monde. (Voir carte n° 2).

La cause de ce second cataclysme semble être d’origine volcanique.

Le troisième déluge eut lieu il y a 80.000 ans. Alors la terre prend un aspect tout différent. L’Atlantide se trouve réduite à deux îles, que la tradition appelle Routa et Daitya. L’Europe sort des eaux et forme une grande île, tandis que l’Afrique, s’unissant à l’Asie, détermine un vaste continent aux découpures bizarres. (Voir carte n° 3). Ce troisième déluge est dû sans doute à l’action volcanique. Enfin, le quatrième cataclysme eut lieu en l’an 9.654 avant J. C. Alors l’Atlantide n’existait plus qu’à l’état d’île : l’île de Poséidonis. Elle fut engloutie et disparut ainsi de la terre.

Quant à la cause de ce dernier cataclysme, les traditions concordent toutes pour affirmer une action volcanique très prononcée et décisive.

L’Europe, l’Asie, l’Afrique, l’Amérique, qui alors avaient déjà presque leur physionomie actuelle, se ressentirent vivement de cette action volcanique. Il y eut partout d’effroyables tremblements de terre, des déluges locaux, des engloutissements de pays, que les traditions locales ont enregistrés un peu partout. Bref, la terre entière fut secouée au bruit de l’explosion de l’île de Poséidonis, qui, était, comme nous allons le voir, assise sur une véritable chaudière où bouillonnaient des volcans. (Voir carte n° 4).