Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Radisse

Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 287).
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RADISSE, s. f. — Brioche. Le mot est fort ancien, et on le trouve dans des textes du xvie siècle. Dans mon enfance la radisse était une grosse brioche, de forme allongée, en brioche dite de Lyon. Les radisses les plus renommées avaient pour auteurs deux boulangers : Foujasse, en rue Ferrandière, et Goubillon, en rue de la Barre, au droit de la rue des Marronniers ; boutique basse d’où l’on voyait flamber le four et enfourner les radisses, ce qui réjouissait le cœur. Puis, on les mangeait chaudes, et cela faisait sur le pati l’effet d’un velours épais et tiède. — Je crois que le mot vient de radiata, de ce qu’à l’origine la radisse était un gâleau rayé comme nos tourtes. La radiche du Morvan est en effet une galette frottée de beurre et sur laquelle on trace des raies (Chambure). Le mot de radisse, tombé en désuétude à Lyon, est encore très usité dans nos campagnes.

M. Vachez me communique ce texte de 1557 : « Conformément aux statuts de l’Aumône générale et aux ordonnances, a esté ordonné achepter une radisse à l’hospital de Sainte-Catherine, de 10 solz, et une aultre pour l’hospital de la Chanal, de 7 sols et 6 deniers pour faire les Rois. » (Invent. de la Charité. E. 8.)