Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Ferrandiniers
FERRANDINIERS, s. m. pl. — C’était le nom que s’était donné un compagnonnage pour la canuserie, comme pour la charpenterie il y avait les gavots et les devoirants. J’imagine que le nom devait venir d’un fondateur nommé Ferrand. Suivent la tradition, ils avaient une mère (gargotière) qui tenait la pension des ouvriers. Les ferrandiniers portaient la canne floquetée. Il advint qu’un beau jour — en 1846 — quelques compagnons, s’apercevant que les ferrandiniers étaient toujours farauds et ne travaillaient guère, demandèrent à connaître l’état de la caisse. On la trouva vide. Les ferrandiniers en pied, qui étaient peu nombreux, mangeaient, dit-on, l’argent versé par les aspirants. Il y eut alors une scission ; les mécontents s’installèrent rue Bodin, dans le voisinage de l’église Saint-Bernard. On les appela les renégats. Cette rivalité provoqua de violentes altercations entre ferrandiniers et renégats.
L’institution disparut en 1848.