Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Diable

Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 137-138).
Dies irae  ►

DIABLE, s. m. — 1. Chariot très bas, à quatre roues massives en fer ou fonte, qui sert, dans les chantiers, à barder les blocs de taille ou les moellons.

2. Sorte de brouette à deux roues, sans caisse, avec un large rebord en fer par devant, et dont on se sert pour le maniement des ballots de soie. En élevant les brancards verticalement, le rebord touche le sol. On fait reposer le ballot sur le rebord, et en abaissant les brancards, le ballot se trouve tout chargé.

3. Sorte de couvercle en tôle, auquel est ajusté un tuyau étroit, et qu’on place sur le trou du potager pour, en activant le tirage, allumer la charbonnaille.

4. Sorte de toupie qui ronfle en tournant.

Les rapports de 1 et 2 avec le diable me paraissent vagues. Pour le 3, on saisit très bien que l’instrument, en attisant le feu, fasse le service du diable, dont c’est la fonction particulière.

Diable boiteux, Jeu des gones.

C’est là le diable : c’est là que les chats se peignent.

Le diable marie ses filles. Se dit lorsqu’il fait des alternatives de soleil et de pluie. Il m’est impossible de saisir la relation d’idées. Il doit y en avoir une cependant.