Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Chat

Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 89-90).

CHAT, s. m. — Nom donné au gone sur qui le sort fait tomber le rôle solitaire dans les jeux, parce qu’on le chasse comme un chat.

C’est ici que les chats se peignent. Se dit dans les moments difficultueux.

Non, c’est le chat. Forme polie d’un démenti. Je gage que Bigaleux (c’est l’ainé des fils Bigaleux) est encore allé après la mollette de beurre ! — P’pa, c’est pas moi ! — Non, c’est le chat ! — De ce que, censément, c’est le chat, d’après Bigaleux fils, quiest allé après la mollette. D’une idée de ce genre, le sens s’est étendu à démenti en général.

Sur beaucoup de grand’routes, vous rencontrez cette enseigne :

Entrons ici, il n’y a pas du bon vin. Non, c’est le (ici un chat peint à la fresque qui vous regarde assis sur son cul).

Étre chat de quelque chose, en être friand. Je suis chat de la crasse de beurre. Au fig. Le Joanny est chat des cailles coiffées.

Être chatte. Se dit d’une femme caressante de certaines caresses alanguissantes ; lente de ses mouvements, d’une grâce nonchalante. Ce n’est pas la même chose qu’une femme amoureuse. Il y a des femmes amoureuses qui ne sont pas chattes. Il y a des femmes chattes qui n’ont que l’apparence de l’amour. Mais les deux peuvent coexister.

C’est de la bouillie pour les chats, Ça ne vaut rien, c’est à détruire. Que de pages de ce mien présent dictionnaire, dont j’ai fait de la bouillie pour les chats !