Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Blaude

Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 48).
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BLAUDE, s. f. — 1. Blouse.

2. Le bon Molard le définit : « Habit fort long qu’on doit appeler anglaise ou redingote (sic). » Il se trompe. La blaude n’était ni une anglaise, ni une redingote, mais un long vêtement d’hiver, qui ressemblait assez à un pardessus à taille, qu’on mettait sans redingote dessous. Je lis dans un journal de la Restauration qui avait des prétentions littéraires : « Dans la soirée de lundi on a retiré du Rhône, au devant du quai Saint-Clair, un vieillard qui s’était jeté dans le fleuve, après s’être dépouillé de sa chemise et de tous ses vêtements, à l’exception d’une blaude dont il s’était enveloppé. » — Il fallait que le terme fût bien usité, pour que l’écrivain ne se fût pas aperçu qu’il cessait d’employer la langue « noble ». — Du vieux franç. bliaut, sorte de robe commune aux deux sexes.