Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Baptiste

Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 33).
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BAPTISTE. — Tranquille comme Baptiste. Ce Baptiste, au commencement du siècle, était un bon canut moyenné, qui chaque soir faisait sa partie dans un petit vinaigre de Saint-Just. Certain jour un voisin vint le prévenir que la bourgeoise était en conversation animée avec le compagnon (il avait regardé par la chatière). — J’irai voir après la partie, qu’il fait. Le voisin part, revient presque immédiatement, disant que ça s’était aggravé, et suppliant le canut de ne pas tarder davantage. — Allons, dit Bapliste, paisiblement, tiens voire mes cartes un moment ! on y va voir. Cinq minutes après quoi il reparait. — Eh bien ? — Eh, c’était ben vrai ! — Et qu’as-tu fait ? — J’y ai dit comme ça à la Josette : « Est-ce que tu es en rêvation ? » Oh, alle a ben compris qu’alle était dans ses torts ! elle s’a tiré de côté tout de suite. — D’où le dicton : tranquille comme Baptiste. Allez et faites de même.