Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Bande
BANDE. — La bande de Bourgneuf (Bourneuf). C’était la bande de masques la plus célèbre du mardi-gras, formée par les habitants du quartier de Bourgneuf. Elle primait toutes les autres par le nombre aussi bien que par la beauté. Au fig. se dit d’une musique enragée : Que don que c’est que cete bande de Bourneuf qu’on entend ? — La bande des souffleurs. C’était la seule bande du mercredi des cendres. Elle était formée par les hommes de rivière et composée uniquement de souffleurs, c’est-à-dire d’hommes en entiers vêtus de blanc : pantalons blancs, chemise blanche, bonnet de colon blanc, le tout sortant de chez la repasseuse. Chacun portait en bandoulière un soufflet attaché par un large ruban bleu. À la fin de la bande, on portait un mannequin représentant Mardi-Gras mort qu’il fallait ressusciter. Les progrès de la science moderne ont constaté que les souffleurs étaient dans le vrai et que l’unique moyen, dans certains cas, de rappeler Les défunts à la vie, c’est encore l’insufflation. Malheureusement, les souffleurs avaient beau souffler, ils n’ont jamais réussi.
Bande de lard. « Ce qu’on a levé de l’un des côtés du cochon, depuis l’épaule jusqu’à la cuisse. Dites flèche de lard. » (Molard). Et pourquoi ? cela ressemble à une flèche comme le cul d’une bareille. Bande est ici tellement le mot propre que Littré est obligé de l’employer dans la définition : « Flèche, bande levée depuis l’épaule jusqu’à la cuisse du porc. »
BANDE, s. f. — Terme de batellerie. Les membrures des bateaux sont réunies entre elles à leurs extrémités par deux moises. Ges moises et les abouts des membrures entre deux forment ce qu’on appelle la bande, c’est-à-dire un petit chemin étroit sur lequel courent les mariniers, plus à leur aise que nous sur nos parquets.